lundi 19 novembre 2012

Nord-Kivu : l’opposant Olenga Nkoyi appelle Joseph Kabila à déclarer l’état de guerre

publié il y a 3 heures, 33 minutes, | Denière mise à jour le 19 novembre, 2012 à 8:39
L'opposant Joseph Olengankoy, président de Fonus
L'opposant Joseph Olengankoy, président de Fonus
Le président des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenga Nkoyi, invite le président de la République, Joseph Kabila à déclarer l’état de guerre suite à la situation sécuritaire dans la ville de Goma au Nord-Kivu où des militaires et des rebelles du Mouvement du 23 mars s’affrontent depuis jeudi 15 novembre dans les localités de Kibumba et Munigi. Au cours d’une conférence de presse tenue lundi à Kinshasa, il a appelé la population congolaise à se mobiliser pour que les rebelles ne prennent pas le contrôle de la ville.
« Il y a une complicité au plus haut sommet de l’Etat dans la situation de l’Est. Moi je pense que M Kabila [le président de la RDC] doit répondre de ses actes vis-à-vis du parlement. Est-ce que vous savez que depuis le déclenchement de cette déstabilisation du pays, Kabila n’a jamais fait une adresse à la nation déclarant l’Etat de guerre tel que la constitution le stipule ? », s’est interrogé Olenga Nkoyi.
Selon l’article 86 de la Constitution, le président de la République peut déclarer un état de guerre : « Le président de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en conseil des ministres après avis du conseil supérieur de la défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat, conformément à l’article 143. »
Pour Joseph Olenga Nkoy le gouvernement serait pris pour responsable si Goma tombait entre les mains des rebelles du M23. Ainsi, il pense que le président de la République faute de ne jamais déclaré l’Etat de guerre en tant que garant de la nation, devrait répondre devant le parlement.

« Si Goma tombe, nous allons interpeller le gouvernement en place et ils vont maintenant s’expliquer devant le peuple. Il n’a jamais cité le nom du Rwanda ou d’Ouganda et d’autres pays qui sont impliqués. Mais c’est lui le magistrat suprême du pays. C’est le garant de la nation mais il ne répond pas aux besoins de la population. Au stade actuel, nous mobilisons l’ensemble de notre peuple, hommes, femmes et enfants », a-t-il ajouté.

Regret à Kinshasa
Honte. Dégoût. Regret. Ce sont des sentiments qui animent les habitants de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Ils déplorent et disent inadmissible que les militaires congolais reculent à chaque fois que les rebelles les attaquent. Le M23 et les FARDC s’affrontent actuellement aux environs de l’aéroport de Goma. Le Rwanda accuse l’armée congolaise d’avoir bombardé son pays.

« J’ai honte de la situation qui se passe à Goma. Tout le monde sait qui est l’agresseur et qui est agressé mais on ne fait rien », a déclaré un kinois interrogé par les reporters de Radio Okapi.

Les uns estiment que l’armée « doit se réorganiser pour sauver le pays » alors que d’autres regrettent la mort des congolais sur le front :
« Dans un premier temps, c’est une situation à regretter. Parce que la paix a un prix et ce prix a été payé depuis les indépendances, le cas de Lumumba [ Le premier ministre congolais après l'indépendance assassiné en 1961] que nous avons perdu mais si aujourd’hui on doit encore avoir des gens qui meurent parce qu’ils ne sont pas sécurisés, c’est inexplicable »

« C’est un dégoût. Je ne peux pas comprendre qu’on a une armée et qu’elle doit à chaque attaque reculer », se plaint un habitant de la capitale.
Et un autre de renchérir : « C’est le revers de la médaille, Kabila peut tout nous dire maintenant (…) parce que c’est lui qui est derrière tout ça. »
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