(La Prospérité
17/10/2012)
*‘‘Les Chefs du MLC disposaient de leur propre fréquence,
pour communiquer avec les autres forces. Ils n’avaient donc pas accès aux autres
fréquences de l’armée centrafricaine’’, a déclaré un ancien sergent de l’armée
centrafricaine, le lundi 15 octobre dernier, devant les juges de la Cour Pénale
Internationale dans le procès Jean-Pierre Bemba Gombo. Cinquième témoin appelé
par la partie défenderesse, la déposition faite par cet ancien sergent corrobore
une dénégation par rapport à une quelconque culpabilité du président du MLC.
Ayant lui-même pris part aux combats qui ont opposé les troupes de François
Bozize, alors rebelle, à l’armée centrafricaine d’Ange-Félix Patassé entre 2002
et 2003, cet ancien sergent centrafricain a vécu personnellement les grands
moments de cette guerre fratricide. Débuté à La Haye en novembre 2010, le procès
du président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), le Sénateur Jean-Pierre
Bemba G ombo, aurait été d’une complexité manichéiste. Et, pour cause, l’homme
auprès de qui l’ex- président Centrafricain Ange Félix Patassé avait fait
recours, pour sauver le strapontin de son pouvoir, menacé par une rébellion
interne, continue à croupir, quatre ans après, dans les geôles de la CPI, sans
espoir de recouvrer ne serait-ce que la liberté provisoire. L’affaire avait été
suspendue le 21 septembre 2012, à la suite de la disparition de deux témoins de
la défense. Appelé à la barre à la reprise du procès, ayant choisi de faire sa
déposition sous le couvert d’un pseudonyme, l’ancien soldat centrafricain s’est
plus appesanti sur les communications radios au moment des faits, affirmant que
les officiers militaires du MLC disposaient de leur propre fréquence, pour
communiquer et qu’il y avait une disjonction par rapport aux autres fréquences
tenues par l’armée centrafricaine. A en croire cet ancien sergent, les officiers
du MLC portaient des bérets verts et un uniforme vert, qui n’était autre que la
tenue de l’armée centrafricaine. Ce, avant de préciser que les soldats de
l’armée centrafricaine, quant à eux, étaient vêtus des uniformes identiques à
ceux des militaires français. Deux ans passés à vide, cette déposition vient de
renforcer la position de Jean-Pierre Bemba qui continue à clamer son innocence,
affirmant que ses troupes avaient été placées sous l’autorité de l’armée
centrafricaine et qu’inexorablement, les exactions, crimes de guerre ou crimes
contre l’humanité ne peuvent aucunement lui être imputés. Et, par conséquent, il
ne peut être tenu pour responsable de tous ces crimes commis par les troupes
centrafricaines. Lesquelles agissaient sur ordre du défunt Président Ange-Félix
Patassé, menacé par la rébellion de François Bozize, l’actuel l’homme fort de la
République centrafricaine, note bon nombre d’observateurs. De manière spartiate,
il convient de rappeler que le président du Mouvement de Libération du Congo, le
Sénateur Jean-Pierre Bemba, alors chef rebelle, avait envoyé ses troupes en
Centrafrique, pour prêter mains fortes à l’armée de l’ancien président Ange
Félix Patassé. Ces militaires ont été accusés de viols, des meurtres et des
pillages. Tenu pénalement pour responsable en tant que Chef hiérarchique numéro
un des troupes du Mlc dépêchées en son temps à Bangui, Jean-Pierre Bemba est,
jusqu’à ce jour, incarcéré à la CPI, plus précisément sous le contrôle de son
geôlier de Scheveningen, à la Haye, aux Pays-Bas.
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