(Le Potentiel 22/10/2012)
Alors que les FARDC (Forces armées de la RD Congo)
délogeaient samedi 20 octobre dans la soirée les miliciens Maï-Maï Raïa
Mutomboki du village de Nyasi (à 28 Km de la cité d’Itebero, chef-lieu du
secteur de Bakano) pour le contrôle de l’axe routier Itebero-Walikale-Centre, le
M23 (Mouvement du 23 mars) annonçait depuis Bunagana (frontalier avec l’Ouganda)
la transformation de sa branche armée en « Armée révolutionnaire du Congo ».
« Les Raïa Mutomboki tentent en vain, par des attaques sporadiques, de
reprendre le contrôle de cet axe. Les FARDC ont repoussé ces combattants,
récupérant plusieurs armes entre leurs mains », a indiqué un porte-parole de
l’armée à Radio Okapi. Sur le terrain, trois ONG de la société civile ont
déploré de « graves violations des droits de l’homme ».
Jeudi 19 juillet,
les FARDC avaient repris aux Maï-Maï Raïa Mutomboki la localité de Njingala (à
48 Km de Walikale-Centre) qu’ils occupaient la veille (mercredi), au terme d’une
contre-offensive lancée tôt le matin. « L’armée a pilonné cette localité jusqu’à
y déloger les miliciens. Huit miliciens ont trouvé la mort au cours de cette
opération, appuyée par des troupes de militaires en provenance de Kisangani, en
Province Orientale.
Les efforts des FARDC convergent vers Walikale-Centre
pour déloger les Raïa Mutomboki, qui l’occupent. La mission des FARDC est de
nettoyer cette région de ces combattants », avait insisté le commandement du
4ème secteur des FARDC à Walikale. Des combats avaient alors été signalés sur
l’axe routier Walikale-Bukavu (Sud-Kivu), notamment à Mutoyo (à 12 Km sur l’axe
Walikale-Kasangani) et à Nyamianda (à 3 km sur l’axe Walikale-Goma
(Nord-Kivu).
Ils avaient même incité les notables des communautés Lega,
Nyanga, Tembo et d’autres personnalités de la société civile à envisager des «
négociations avec ces miliciens pour qu’ils se retirent sans combats de la cité
de Walikale ». « Ces Raïa Mutomboki, qui ont renforcé leur présence à
Walikale-Centre, sont en majorité recrutés parmi les jeunes, dont certains sont
des mineurs d’âge. Un témoin affirme les avoir vus habillés en civil et armés
pour la plupart de lances, de machettes et de quelques armes à feu », avait
rapporté Radio Okapi.
Du M23 à l’« Armée révolutionnaire du Congo
»
« L'armée du M23 (...) est désormais appelée l'Armée révolutionnaire du
Congo (ARC), le colonel Sultani Makenga passe de commandant à +général de
brigade+ », a annoncé samedi 20 octobre à Bunagana le président de ce groupe
armé, Jean-Marie Runiga cité par l’AFP.
Rentré de Kampala (Ouganda) où il
a exposé « ses doléances » au président ougandais Yoweri Museveni chargé par le
4ème Sommet de la CIRGL de « poursuivre ses contacts diplomatiques et politiques
avec tous les acteurs » de la crise, il a regretté dans une conférence de presse
le fait que les pourparlers visaient à « tromper la vigilance du M23 en lui
faisant croire à une possible négociation, pendant que Kinshasa réorganisait son
armée défaite par le M23 en y incorporant des nouvelles unités ».
« Nous
demandons au gouvernement de cesser toute velléité belliciste et revenir sur la
table des négociations. Dans le cas contraire, le M23 se défendra », a-t-il
menacé. A Kinshasa, le gouvernement exclut toute négociation avec le M23. « Nous
convaincrions ce groupe-là, le Rwanda créera un autre groupe M24, M25, etc. On
l’a vu, on a convaincu le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) et
le Rwanda a créé aujourd’hui le M23.
Ce sont des erreurs que nous ne
sommes plus à même de commettre. Pour mettre fin à une agression, c’est le
contact avec l’agresseur qui importe. Et nous sommes en contact avec le Rwanda
pour résoudre ce problème », a-t-il déjà fait savoir par la voix de son
porte-parole, le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga.
Écrit par
Angelo Mobateli
© Copyright Le
Potentiel
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