(L'Avenir Quotidien 27/09/2012)
Il est aussi prévu la présence des délégués des pays membres
de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (GIRGL) et de la
Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) *Interrogé par la Radio
des Nations Unies à New York, Joseph Kabila a laissé entendre que le but à
atteindre est une paix durable parce qu’on est tous à la recherche de la
paix.
Mais l’objectif final, ce n’est pas seulement la paix, mais aussi
pour le développement de nos pays, principalement la République démocratique du
Congo, par ricochet les pays de la région aussi. Les 39 chefs d’État et de
gouvernement qui ont ouvert, lundi dernier le débat général annuel de
l’Assemblée générale, n’ont pas caché leur inquiétude face à l’enlisement des
conflits qui caractérisent le monde aujourd’hui dont la Syrie, le Sahel et la
province congolaise du Nord-Kivu, mais aussi face à la flambée de violence qui a
conduit à la mort à Benghazi en Libye de l’ambassadeur et trois diplomates
américains.
Raison pour laquelle, en marge de la 67eme session de
l’Assemblée générale des Nations Unies, « une réunion de haut niveau » sur la
situation sécuritaire dans l’Est de la RDC va être présidée aujourd’hui le 27
septembre 2012 à New York, par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban
Ki-Moon, laquelle regroupera autour de ce dernier les Présidents Joseph Kabila
de la RDC, Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda et Paul Kagame du Rwanda ainsi
que des délégués des pays membres de la Conférence internationale sur la régions
des Grands lacs( CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique
australe( SADC).
Cette réunion servira, selon le Secrétaire général des
Nations Unies, de « plate-forme pour la poursuite du dialogue visant à renforcer
les efforts régionaux dans la recherche d’une solution pacifique à la crise dans
l’Est de la RDC », où le mouvement rebelle, avec l’appui du Rwanda voisin, mène
une rébellion armée depuis déjà plusieurs mois. A la convocation de cette «
réunion de haut niveau » sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, le
Secrétaire général des Nations Unies a estimé que « même si les opérations
militaires du M23 sont moins intenses depuis juillet dernier, la situation reste
fragile ». Aussi, a-t-il demandé à ce groupe rebelle de « cesser immédiatement
ses activités déstabilisatrices », tout en condamnant les graves violations des
droits humains qu’il ne cesse de commettre, ainsi que d’autres groupes armés
contre des civils. L’Assemblée générale est le principal organe délibérant,
directeur et représentatif de l’ONU.
La solution peut être de trois
ordres
Comme nous l’avons souligné ci-haut, le Chef de l’Etat a été
interviewé par un confrère de la Radio des Nations Unies. Concernant les
problèmes de la sécurité en RDC, le journaliste de la Radio des Nations Unies a
constaté qu’il y avait d’abord le RCD, puis aujourd’hui c’est le M23. Quelle est
la solution pour régler définitivement la crise sécuritaire dans l’est du Congo
?, a-t-il voulu savoir. A cette question, le Chef de l’Etat a indiqué que comme
il l’a dit, la solution peut être militaire, politique, diplomatique ou soit la
conjugaison de ces trois pistes de solution. « On est en train de travailler
effectivement sur les trois pistes de solution. Que ce soit ici au niveau des
Nations unies, que ça soit aussi au niveau de la région du continent africain »,
a-t-il précisé.
Le même journaliste est revenu à la charge pour demander
au Président ce que le pays a obtenu de ces conférences qui ont eu lieu en deux
phases à Kampala. C’est trop tôt de parler des résultats tangibles, a dit Joseph
Kabila. « Mais je crois bien qu’on est sur la bonne voie. Il est prévu un sommet
ici à New York, un sommet de la région des Grands Lacs ajouté à cela le sommet
des pays membres de la SADC », dit-il, avant d’ajouter que l’objectif à
atteindre est une paix durable parce qu’on est nous tous à la recherche de la
paix. Mais l’objectif final, ce n’est pas seulement la paix, la paix pour quoi
faire : pour le développement de nos pays principalement la République
démocratique du Congo mais par ricochet les pays de la région aussi.
Et
le journaliste de poursuivre qu’avec Hillary Clinton, Joseph Kabila a rencontré
Paul Kagame, quel est l’état des relations actuelles de la RDC avec le Rwanda
notamment après cette rencontre avec Hillary Clinton surtout à la veille de
cette conférence ? Ecoutez la vérité est têtue. « La vérité, c’est qu’on n’a pas
de bonnes relations avec notre voisin le Rwanda. L’idée, c’est de recommencer à
travailler pour qu’on ait de bonnes relations de bon voisinage entre les deux
pays. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas ». A la question de savoir ce qui
lui serait acceptable, Joseph Kabila a répondu que ce qui serait acceptable pas
seulement pour lui, mais pour le peuple congolais, c’est une paix juste entre
les pays de la région pas seulement le Rwanda, mais tous les pays de la région.
Moi, je suis content parce que la République démocratique du Congo a de très
bonnes relations avec presque tous les pays de la région. On a neuf voisins sauf
un seul pays. Alors, ce qui serait acceptable pour moi et le peuple congolais,
c’est une paix durable pour nous tous.
Sur un autre registre, le
journaliste a voulu savoir si les cinq chantiers sont inclus dans la révolution
de la modernité. Pour Joseph Kabila, la révolution de la modernité, c’est la
prolongation, c’est la suite logique de ce qu’on appelle les cinq chantiers de
la république.
L’UE a donné le ton
Pendant que certains pays de
l’UE, ainsi que les USA qui avaient suspendu l’aide au Rwanda, en raison de son
implication avérée dans le financement de la rébellion de M23, l’UE vient de
durcir le ton, en suspendant son aide au Rwanda. Nous avions maintes fois
affirmé que le Rwanda est un pays qui a assis sa soi-disant bonne gouvernance
sur les appuis budgétaires et sur l’exploitation des ressources naturelles de la
Rd Congo.
Cette décision de l’UE va pousser tous ceux qui participeront
au mini-sommet de ce jeudi de ne pas mâcher les mots. En d’autres termes, ils
devront demander la condamnation du Rwanda, d’autant que c’est le Conseil de
sécurité qui a dépêché une équipe d’experts à l’Est de la Rd Congo et qui a
constaté qu’effectivement, le Rwanda apporte son soutien à la bande à Bosco
Ntaganda.
Selon Jean-Michel Dumond, Chef de la Délégation de l’UE en Rd
Congo, son institution a toujours défendu l’unité et la souveraineté de la RDC.
Elle y reste et restera attachée. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté
la rébellion du M23 ainsi que les agissements des autres forces négatives à
l’Est du pays. Nous intervenons à Kigali pour appeler le Rwanda à condamner
explicitement le M23, à prendre toutes les mesures pour que cessent toutes
ingérences dans les affaires intérieures de la RDC, à promouvoir le dialogue
avec la RDC afin de trouver une solution durable aux problèmes de la région
».
Il a aussi dit que l’UE appuie les efforts des forces armées pour y
mettre fin même s’il est clair qu’il ne saurait y avoir de solution uniquement
militaire. Il revient aux autorités congolaises, à l’armée et à la police,
d’assumer une responsabilité accrue en établissant pleinement l’autorité de
l’Etat non seulement dans les provinces du Kivu mais aussi sur toute l’étendue
du territoire de la République. La protection de la population civile et de ses
droits humains doit être au centre de l’action du gouvernement, en étroite
collaboration avec la MONUSCO. Pour cela, le gouvernement doit pouvoir compter
sur des forces armées professionnelles, mieux formées, mieux équipées et mieux
payées. En bref, tout ce à quoi vise la réforme du secteur de
sécurité.
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