(Digitalcongo.net 17/08/2012)
La gestion de la guerre est la cause principale de ce désamour du gouvernement par une opinion devenue exigeante sur tout ce qui touche à la situation de guerre dans l’Est.
La situation sécuritaire instable dans l’Est du pays plombe le gouvernement Matata 1. L’opinion relègue au second plan les mérites comme la maîtrise du cadre macroéconomique, le maintien de la tendance générale des prix après l’injection des billets à valeur faciale adaptée.
Conscients du danger que court le pays avec la mutinerie du M23 sponsorisée par le Rwanda, les Congolais attribuent au gouvernement Matata 1 la paternité des contre-performances sur le terrain des opérations militaires. En même temps qu’ils reconnaissent les efforts déployés dans la maîtrise du cadre macroéconomique.
Dans une enquête menée par l’institut de sondage Les Points, les sondés sont largement pessimistes en rapport avec le bilan de 100 jours du gouvernement Matata 1. La gestion de la guerre est la cause principale de ce désamour du gouvernement par une opinion devenue exigeante sur tout ce qui touche à la situation de guerre dans la partie orientale du pays.
Ainsi qu’on le sait, la guerre exige la mobilisation des moyens conséquents pour la mener. La logistique en période de guerre est costaud contrairement à la période de paix. « La mise en place du gouvernement Matata a coïncidé avec plusieurs événements, notamment la guerre dans l’Est du pays, la situation économico-sociale dégradante et les préparatifs du XIVème sommet de la Francophonie alors que la population attend impatiemment des résultats probants dans le secteur social.
Pour y faire face, le Premier ministre a défini, lors de la présentation du programme du gouvernement à l’Assemblée nationale, six axes dits stratégiques, poursuivre et finaliser les réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat ; consolider la stabilité macroéconomique et accélérer la croissance et la création d’emplois ; poursuivre la construction et la modernisation des infrastructures de base ; améliorer le cadre de vie et les conditions sociales de la population ; renforcer le capital humain et l’éducation à la citoyenneté ; renforcer la diplomatie et la coopération au développement Matata n’a pas eu le temps d’observation. Il était attendu sur des résultats à l’horizon des « 100 jours », note l’analyse de « Points ».
D’autres reproches sont formulés contre le Premier ministre et son gouvernement : Globalement, jamais un Premier ministre n’a été si impopulaire que Matata Ponyo, après 100 jours de gestion. L’opinion négative vis-à-vis du chef du gouvernement, bien qu’améliorée de 4%, se situe actuellement à 71% et paraît toujours invraisemblable au regard de son image vendue par les médias à sa nomination. En mai, l’opinion en faveur du chef du gouvernement des « surdoués » était à 75%. Par contre, Matata Ponyo réalise seulement 16% d’opinions positives, soit 2% d’accroissement par rapport au mois de mai, lors de son entrée en fonction. Il avait bénéficié à l’époque de 14% d’opinions positives ».
Le pessimisme des Kinois n’étonne pas « le gouvernement Matata à naviguer à vue. Il n’a pas eu la maîtrise du terrain. Plusieurs décisions ayant été prises sans études préalables. La population de la capitale estime que le Premier ministre a bloqué le bon fonctionnement des cabinets ministériels, pendant les 100 jours, en les empêchant de disposer de fournitures de bureau et en obligeant les nouveaux ministres entrés en fonction à travailler avec un personnel qu’ils ne maîtrisaient pas forcément parce qu’appartenant aux cabinets sortants. Ils peinent à faire du neuf avec du vieux ».
Des points positifs
Les 16% de la population jugeant positif le bilan du Premier ministre ont souligné les efforts fournis sur tous les axes du programme du gouvernement Matata, à savoir « l’instruction du Premier ministre aux experts des ministères travaillant en collaboration avec l’organe technique le Copirep sur le suivi de la réforme à parachever du Portefeuille de l’Etat en privilégiant la gestion axée sur des résultats : l’injection de nouvelles coupures à valeur faciale élevée adaptée au besoin de l’économie qui n’a pas créé l’inflation ; la réforme foncière en cours : le dépôt des instruments en vue de l’adhésion de la RDC à l’Ohada à Dakar ; la suppression des taxes illégales qui alourdissaient la facture au port de Matadi ; la création d’une zone économique spéciale sur le site de Maluku afin de relancer le tissu économique de la RDC ; la poursuite de la modernisation du boulevard Lumumba ; la poursuite des travaux sur l’avenue des Poids lourds ; la poursuite des travaux de réhabilitation du quai n°3 au port de Matadi ; l’accélération des travaux de salubrité et d’assainissement de la ville de Kinshasa ; la suppression de plusieurs services aux ports et aéroports du pays. L’amélioration des conditions d’accueil à l’aéroport international de N’Djili, etc. ».
B-M.B/Le Potentiel
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