(Le Potentiel 16/06/2012)
L’instruction en appel de l’affaire Floribert Chebeya et
Fidèle Bazana devant la Haute Cour militaire est fixée au mardi 19 juin 2012.
Mais pour les parties civiles, le général John Numbi doit être entendu cette
fois comme prévenu, mais non en qualité de renseignant.
C’est confirmé.
La première audience du procès en appel sur l’affaire qui oppose le ministère
public et les parties civiles aux assassins présumés des défenseurs des droits
de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi de l’ONGDH La Voix
des Sans Voix aura lieu le mardi 19 juin 2012 devant la Haute Cour militaire.
Il faudrait noter qu’au premier degré le colonel Daniel Mukalay de la
DRGS a été condamné à mort, ainsi que le major Christian Ngoy du bataillon de
police Simba. Dans cet arrêt, le major Christian Ngoy a été condamné par défaut,
car étant en fuite. C’est donc le colonel Daniel Mukalay qui a dû interjeter
appel, car n’étant pas content de la décision rendue. Avec lui, il y a aussi
d’autres condamnés, éléments de la Police nationale congolaise impliqués dans
cet assassinat, mais qui trouvent que la décision de la Cour militaire de
Kinshasa/Gombe a été injuste.
Mais le plus grand mécontentement vient du
côté des parties civiles. Et cela, en commençant par la veuve de Floribert
Chebeya, dont la plainte déposée contre le général John Numbi n’a pas été
examinée par le premier juge. Raison avancée par la Cour militaire : il n’était
pas de sa compétence de juger un général, prérogative réservée à la Haute Cour
militaire. Toujours est-il qu’au cours de ce premier procès, le général John
Numbi avait quand même comparu en qualité de renseignant, malgré le souhait des
parties civiles de le voir transformer en prévenu.
En effet, pour toutes
les parties civiles, en commençant par les veuves de Floribert Chebeya et Fidèle
Bazana, y compris les Organisations non gouvernementales de défense des droits
de l’Homme, le général John Numbi reste le principal suspect de cet assassinat.
Car pour eux, Floribert Chebeya et son chauffeur n’auraient pas été
assassinés si le général John Numbi n’avait pas tendu un piège au directeur
exécutif de la VSV. Mais à la barre, l’inspecteur général de la Police nationale
congolaise a continué à soutenir qu’il n’avait jamais invité Floribert Chebeya,
à qui il devait d’ailleurs une dette morale. De son côté, le colonel Daniel
Mukalay est resté catégorique pour dire que ce 1er juin-là, Floribert Chebeya
n’a jamais foulé les pieds dans l’enceinte de l’Inspection générale de la
police.
Tout reprend donc en appel à la Haute Cour militaire. C’est
ainsi qu’en guise de réaction, l’ONGDH La Voix des Sans Voix pour les droits de
l’Homme (VSV) a fait un communiqué de presse le jeudi 14 juin 2012 pour informer
l’opinion publique qu’elle venait d’être notifiée officiellement de la fixation
au mardi 19 juin 2012 à 9h00’, de l’action en appel à la Haute Cour Militaire
(HCM) sur le double assassinat de ses deux membres effectifs Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, respectivement directeur exécutif et chauffeur
et chargé de dispatching de l’organisation.
En effet, souligne la VSV,
une notification de la date d’audience à la partie civile émanant du greffe de
la Haute Cour militaire du 13 juin 2012 du dossier en appel inscrit sous le RPA
n° 058/011 et signée par colonel Gabriel Kiakiau Belo, greffier principal à la
Haute Cour militaire, a été déposée et réceptionnée au siège de la VSV au jour
sus indiqué.
Il est dit dans ce communiqué que les ONG de défense des
droits de l’Homme en général, et la VSV en particulier, saluent la fixation du
dossier en appel, mais déplorent que cela soit fait près d’une année après que
les parties au procès aient interjeté appel. Toutefois, la VSV souhaite
ardemment que l’ouverture du dossier à la Haute Cour militaire permette
d’élucider les circonstances réelles de l’assassinat de Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, afin de rendre justice ces deux défenseurs des
droits humains.
C’est pourquoi, dans le but de rassurer les défenseurs
des droits humains quant à la lutte effective contre l’impunité en République
démocratique du Congo, la VSV demande instamment au magistrat suprême, le
président de la République, Joseph Kabila Kabange, de nommer ou commissionner
des magistrats à la Haute Cour militaire, ayant un grade égal à celui du
lieutenant général John Numbi Banza Tambo, que cette ONGDH considère comme le
principal suspect dans l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle
Bazana Edadi.
Par Donatien Ngandu Mupompa
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Potentiel
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