15 juin 2012
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale le 5 décembre 2011 à La Haye ©AFP
ABIDJAN (AFP) - (AFP)
Les autorités ivoiriennes cherchent à "charger à fond" l’ex-président Laurent Gbagbo en brandissant un "coup d’Etat fictif", a accusé vendredi son parti, après que le gouvernement a affirmé avoir déjoué un projet de putsch.
Le régime du chef de l’Etat Alassane Ouattara a décidé de "charger à fond Laurent Gbagbo en le faisant passer pour un criminel qui refuse de se repentir en continuant de semer la mort", et veut "réduire au silence" ses partisans, a affirmé le Front populaire ivoirien (FPI) dans une déclaration à Abidjan.
Selon le FPI, l’"arnaque" tendant à faire croire à un "coup d’Etat fictif" intervient pour conjurer une "très prochaine, probable libération de Laurent Gbagbo", détenu depuis novembre 2011 par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
La CPI soupçonne l’ex-président d’être "coauteur indirect" de crimes contre l’humanité commis par ses forces durant la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 ayant fait quelque 3.000 morts.
Les autorités ivoiriennes ont dit mardi avoir déjoué un complot de partisans de M. Gbagbo en exil, en particulier au Ghana, qui aurait visé à remplacer le gouvernement par un Conseil militaire de transition.
Le FPI, par la voix de son porte-parole Laurent Akoun, a également démenti l’implication de forces pro-Gbagbo dans l’attaque du 8 juin ayant fait au moins 18 morts, dont sept Casques bleus nigériens, dans le sud-ouest du pays, frontalier du Liberia.
Ces Casques bleus ont été tués "dans une embuscade tendue par des mercenaires burkinabè", a-t-il soutenu, assurant que ces "mercenaires" étaient "aidés par les +dozo+", chasseurs traditionnels devenus de fait forces supplétives de l’armée ivoirienne dans certaines régions.
"Ce qui se passe à l’ouest est une terreur" destinée à "accélérer l’expropriation des paysans autochtones" au profit de "colons étrangers, burkinabè et maliens" en vue d’une "mainmise sur le cacao", a ajouté le FPI.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao.
Le gouvernement libérien a annoncé jeudi que dix personnes étaient recherchées après les récentes attaques dans la zone frontalière, dont Charles Ble Goudé.Personnage clé du régime ivoirien déchu, l’ex-leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, introuvable depuis la chute de l’ex-président en avril 2011, est visé par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan.
Dans une déclaration à l’AFP, M. Blé Goudé s’est dit "choqué par cette accusation" de Monrovia.
"Faire la politique n’est pas forcément synonyme de déstabiliser un pays.Les pratiques putschistes sont aux antipodes de la philosophie qui fonde mon engagement en politique", a assuré l’ex-ministre, en exil dans un pays non précisé.
Le Liberia "peut se dédouaner autrement face au pouvoir ivoirien qui l’accuse", "il faut chercher les auteurs et les co-auteurs ailleurs", a-t-il ajouté."Je reste attaché au retour de la paix dans mon pays", a-t-il conclu.
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