Episode XVII : Le 17
janvier 1961, les assassinats de Patrice Lumumba, de Joseph Okito et de Maurice
Mpolo
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"Cette exécution devait avoir lieu, et sans
procès, aucune des infamies perpétrées par Lumumba ne pouvant, faute de preuve,
et surtout faute de base juridique, fournir de prétexte à une condamnation
régulière, Lumumba devait disparaître (...) Lumumba vivant, même prisonnier,
représentait un danger trop grave. Il gardait l'oreille des masses congolaises,
sauf celles du Haut-Katanga, et aurait continué à s'appuyer, au Parlement, sur
une majorité réelle."
Déclaration de Frans Verscheure, commissaire belge de la police katangaise cité par Ludo De Witte, L'Assassinat de Lumumba, p.252.
Dans la nuit du 16 au 17 janvier 1961, Nendaka, bras
droit de Mobutu, avec son escorte militaire quitte Léopoldville pour aller
chercher Lumumba au Camp de Thysville. Les soldats qui l'accompagnent sont tous
originaires du sud-Kasaï et proche du sécessionniste Kalonji fortement hostile à
Lumumba. Ils sont dirigés par le lieutenant Zuzu décrit par Brassine comme une
"brute sanguinaire" (Enquête sur la mort de Patrice Lumumba, Thèse de dotorat en
sciences politiques (ULB)). Sur leur chemin vers le camp Hardy, ils ont déja
récupéré deux prisonniers Joseph Okito, ancien vice-président du Sénat et
Maurice Mpolo ancien ministre et ancien chef d'état-major des armées durant le
gouvernement de Lumumba.
A 04h30 Nendaka et son escorte arrive au camp Hardy à Thysville. Avec l'aide du colonel Bobozo qui lui fournit un contingent de soldats pro-Mobutu, il enlève Lumumba contre son gré de la prison de Thysville. Lumumba sait dès lors le sort qui va lui être réservé. Selon Ludo De Witte, Lumumba fut brutalisé par le passé par Nendaka après son arrestation en décembre 1960 . A 05h30. En catimini pour ne pas réveiller les soldats favorables à Lumumba, Nendaka part très tôt. Bobozo envoie un message-radio à Léopoldville : "le colis est parti" (Ludo De Witte, L'Assassinat de Lumumba , p.225). A 07h00, arrivée du convoi dans la plaine de Kimbala Zolele près de Lukala. Des témoins congolais (selon Ludo De Witte, ibid, p. 226) voient Lumumba, "le visage ensanglanté", être sorti de la voiture et emmené dans un petit avion, un Dragon, de la compagnie Air Brousse de Raymond Linard. C'est un pilote français qui est au commande et qui emmènera les trois prisonniers vers Moanda. A 08h15, l'avion décolle avec à son bord les prisonniers Lumumba, Okito et Mpolo ainsi que Nendaka, les trois soldats et leur chef Zuzu. Le pilote est obligé d'arrêter le passage à tabac des prisonniers car le petit avion est instable durant le vol. A 09h30, le Dragon atterrit à Moanda. Les prisonniers sont à nouveau battus. Nendaka a accompli sa mission et rentre à Léopoldville. Lumumba, Okito et Mpolo seront convoyés par avion vers Elisabethville dans un DC-4 douglas beaucoup plus spatieux et solide. A 10h00 L'avion décolle. A son bord les prisonniers, les trois soldats et leur chef zuzu, le commissaire Kazadi et Mukamba. L'équipage est constitué du pilote belge Piet Van der Meerch, le co-pilote australien Jack Dixon, le radio de bord belge Jean-Louis Drugmand et le mécanicien français Robert Frau (ibid, p.227-228). Dans l'avion Lumumba, Okito et Mpolo subissent de graves sévices au point qu'à plusieurs reprises l'équipage est obligé d'intervenir pour tenter en vain de les arrêter. Durant le vol, les trois prisonniers sont passés à tabac avec de rares interruptions. Des cheveux et la barbiche de Lumumba sont arrachés par les soldats puis ils l'obligent à l'avaler. Un soldat tombe malade et un membre de l'équipage se met à vomir. Selon Ludo De Witte,(ibid, p.231) "même pendant ces moments-là, Lumumba a conservé toute sa combativité. A un moment donné, lors d'une de ces pauses que les bourreaux se sont permis, il a reconnu la voix de Jonas Mukamba. L'ex-Premier ministre commence alors à lui parler. Mukamba prétendra plus tard que Lumumba avait presque réussi à le convaincre de ne pas le livrer à Tshombe..." Jack dixon aurait filmé certaines scènes du passage à tabac et l'arrivée sur le tarmac à Elisabethville. Le film aurait été perdu en Afrique du sud (ibid, p.231). Finalement devant l'absence d'effets concernant leur remontrance aux commissaires qui accompagnent les soldats, l'équipage s'enferme dans le cockpit pour n'en sortir qu'à l'atterrissage. Après 6 heures de trajet, l'avion survole l'espace aérien d'Elisabethville et le pilote prévient la tour de contrôle. Cet après-midi là, d'abondantes pluies tropicales s'abattent sur le Katanga. A 16h00, le DC-4 demande l'atterrissage à Luano, l'aéroport d'Elisabethville. Visiblement les autorités du Katanga et les conseillers belges qui en fait chapitrent Tshombe sont relativement surpris de l'arrivée du "colis". Le transfert malgré l'accord de Tshombe et de ses conseillers européens s'est fait dans le plus grand secret pour ne pas être repéré par les forces de l'ONU. Dès lors la logistique du lobby belgo-katangais va s'activer pour préparer la réception des prisonniers sur le tarmac. Les conseillers belges demandent au pilote de l'avion de tourner en rond dans le ciel le temps que la logistique s'organise. Contrairement à ce que laisse entendre la commission parlementaire belge qui a eu lieu en Belgique en novembre 2001 suite aux révélations retentissantes du livre de Ludo De Witte et contrairement à ce que sous-entendent les historiens belges mandatés comme experts auprès de la commission belge, les conseillers belges ont un rôle de premier ordre dans la chaîne de commandement et dans les décisions qui ont été prises au Katanga. Selon Ludo De Witte, citant Brassine : "Dans le cadre des officiers subalternes, des Africains sont nommés officiellement chefs, mais ce sont les officiers belges qui, selon le lieutenant Grandelet, exercent "sans problème le commandement effectif pour tout ce qui sort de la routine". Toute la logistique pour recevoir Lumumba et pour fournir le cadre qui va servir au lynchage des prisonniers sera dès lors mis en place par les officiers belges soit-disant au service de Tshombe. C'est donc le capitaine Gat qui va prendre le commandement effectif des opérations selon Brassine (ibid,p.234). La première compagnie de la Police Militaire est commandée par les lieutenants Michels et Grandelet ; la deuxième compagnie par le capitaine Gat et le sous-lieutenant Léva. (ibid, p.234). "Au camp Massart, le capitaine Gat réquisitionne tous les officiers européens et sous-officiers disponibles ainsi que les deux pelotons qui sont toujours de garde pour les interventions urgentes. Les cinquante hommes sont transportés au moyen de trois jeeps, de deux camions et d'un blindé..." (ibid, p.235). Toujours selon Ludo De Witte, le major Perrad fait bloquer l'aéroport. Verdikt et d'anciens colons belges se ruent vers l'aéroport. Au total une centaine d'hommes armés sont dépêchés sur le tarmac de l'aéroport de Luano selon Luc De Vos et coll.,(Les secrets de l'Affaire Lumumba p.432). A 16h20, le ministre de l'intérieur du Katanga, Munango, est prévenu de l'arrivée de Lumumba. Tshombe ne sera prévenu qu'après 17h00. A 16h50 Atterrissage de l'avion. A 16h55 Arrêt des moteurs. A 17h00 Descente des prisonniers. Sur le tarmac sont présents de nombreux officiers et sous-officiers belges ainsi que des soldats katangais dont bon nombre (issus du sud-kasaï) ont été choisis par le capitaine Gat pour leur animosité envers Lumumba. Sont présents sur le tarmac d'après Ludo De Witte (L'Assassinat de Lumumba p.237-238) : "une cinquantaine de policiers militaires et leurs chefs Michels, Léva, Son et Gat ; deux pelotons de policiers et leur chef Seger ; Mumba, inspecteur de police, et Sapwe, commissaire de police ; les ministres katangais Munongo, Kibwe et Kitenge ; les officiers supérieurs belges Weber, Vandewalle et Crève-coeur ; les commandants Smal et Verdikt ; le capitaine Protin et enfin les civils Carlo Huyghé, Lindekens, Tignée et Betty Jacquemain" (p.238). C'est l'officier Zuzu qui sort le premier de l'avion puis il est suivi par les prisonniers sérieusement amochés. Ils sont attachés les uns aux autres mais sont suffisament vaillants pour se déplacer eux-mêmes et tiennent encore sur leurs deux jambes.
Devant les officiers supérieurs européens, les prisonniers sont tabassés à coup de crosse. Selon Verdikt certains sous-officiers belges participent aux exactions, il décrit "un sous-officier européen, en tenue de la Gendarmerie katangaise, qui frappe Lumumba, lequel ne semble plus guère réagir aux coups". Toujours selon Verdikt (cité par Ludo De Witte, L'Assassinat de Lumumba , p.239-240) un lieutenant belge s'écrie : "Ils ne peuvent pas souiller le sol katangais...portez les! portez les!" (ibidem, p.240). De fait la situation au Katanga n'a guère changé depuis la "colonisation", les éminences grises sont les anciens colons qui manoeuvrent des hommes de paille pour donner une apparence de légitimité à la sécession du Katanga. Selon Grandelet, depuis le débarquement Lumumba n'a pas ouvert la bouche et s'est comporté avec dignité (ibid, p.240). Un contingent réduit de l'ONU observe les faits de l'autre côté du tarmac sans intervenir. Il s'agit de 7 soldats suédois face à une centaine d'hommes armés qui protègent l'accès à l'avion.
L'ONU est au courant dès le débarquement des prisonniers de leur présence sur le sol katangais comme l'attestent les observations du sous-officier Lindgren qui observe la scène aux jumelles : "Les militaires (...) les ont frappés, [leur ont] donné des coups de crosse de fusil et les ont jetés dans la jeep. Quatre gendarmes ont alors sauté dans la jeep et se sont assis. A ce moment-là, un des trois prisonniers a poussé des cris perçants. La jeep est alors partie en tête du convoi motorisé qui est allé jusqu'à l'extrémité de l'aéroport et s'est éloignée par une brèche faite dans le grillage" (ibid, p.241). C'est le capitaine Gat qui arrêtera le passage à tabac. Les prisonniers sont alors jetés dans une jeep au sol et conduit dans la propriété d'un ancien colon : la maison Brouwez. Cette maison a été réquisitionnée par les officiers supérieurs européens qui vont fournir aux soldats katangais le cadre pour assurer le lynchage de Lumumba, d'Okito et de Mpolo. A 17h20 Arrivée des prisonniers à la maison Brouwez. A l'arrivée, six soldats de la Police Militaire katangaise sont commandés par six Belges : Gat, Verscheure, Grandelet, Son, Tignée et Huyghé (ibid, p.244). Grandelet reçoit l'ordre ainsi que ses hommes de surveiller les alentours de la maison et de tirer sur les forces de l'ONU au cas où elles interviendraient tandis que la police katangaise surveille toutes les routes aux alentours.
Dans la maison le capitaine Gat organise la coordination et l'accès aux prisonniers selon Brassine cité par Ludo De Witte (ibid, p.245). A 18h00 visite de plusieurs ministres katangais. Les soldats et les ministres frappent les prisonniers. Même certains sous-officiers et officiers belges s'y mettent. C'est un défouloir collectif où Lumumba, Okito et Mpolo subissent des sévices graves. Un sous-officier belge témoigne qu'alors qu'il essayait de déserrer la corde entre Okito et Mpolo "ancrée dans leur chair. J'ai délié les deux prisonniers et à ce moment, un des deux m'a injurié et traîté de "sale blanc"! Je lui ai aussitôt mis mon poing dans la figure." (cité par Ludo De Witte, ibid, p. 244). Selon Luc De Vos et coll.,(Les secrets de l'Affaire Lumumba , p. 426) d'après les témoignages d'un officier belge de la gendarmerie katangaise, un sous-officier et un officier belge auraient battu les prisonniers très fortement au point que l'un des deux aurait eu "la main blessée à force de frapper les prisonniers". Selon le rapport de Verscheure et de Huygué (Ludo De Witte, ibid, p.247-8), le ministre des finances katangais aurait annoncé à Lumumba sa mort imminente et celui-ci aurait répondu "pas de problème!". Grandelet dit "être frappé par la dignité" de Lumumba" (ibid, p.247). A 18h30 jusqu'à 20h Réunion du gouvernement katangais qui délibère dans la fièvre et l'alcool et finit par entériner la mise à mort des prisonniers. Cette réunion se serait déroulée d'après Brassine sans conseillers européens. Y était présent Tshombe, Munongo, Kibwe, Samalenge, Kitenge. Voilà ce qu'en écrit Brassine : "La décision de s'en débarasser fut prise...A quels mobiles les ministres katangais obéirent-ils? Peut-être à l'esprit de vengeance, à la haine tribale, au souci d'effacer les traces de violences infligées...Ils ne mesurèrent pas les conséquences politiques de leur comportement collégial". (Ludo De Witte, ibid, p. 249). Selon Ludo De Witte (ibid, p.249) cette réunion a été précédée et suivie en parallèle par une réunion des conseillers belges du Katanga après 17 heures comprenant Wandewalle, Smal, Weber, Perrad au quartier général de la Gendarmerie. Cette réunion se serait poursuivie vers 19h00 toujours selon Brassine dans l'appartement du Professeur Clemens dans l'immeuble Immokat en présence de Brassine lui-même (ibid, p.249). Brassine déclare que "personne ne se faisait beaucoup d'illusions sur le sort qui allait être réservé aux prisonniers", Weber aurait commencé la réunion par la phrase : "On le voulait, on l'a... et maintenant on est bien emmerdé!" Selon la version belge les Katangais sont les seuls responsables de la décision de mise à mort des prisonniers tandis que les Katangais (en fait un régime néocolonial belge) n'avaient guère d'autres choix compte tenu de leur engagement. Kibwe, ministre des finances, déclarera dans une interview filmée (Lumumba, une mort de style colonial) que Tshombe était tenu par des "engagements" et "qu'il n'était plus en mesure de se soustraire de cet engagement". On ne sait pas si cet engagement concerne les engagements avec Léopoldvile ou bien les liens quasi-organiques avec l'ancienne puissance coloniale tutélaire. Selon Ludo De Witte (ibid, p.252), le 17 janvier au soir, "Wandewalle et compagnie refusent d'accorder grâce à Lumumba et donnent ainsi le feu vert à sa liquidation en espérant que la tempête se couchera bien vite après." A 20h (version Luc De Vos, Les secrets de l'Affaire Lumumba , commission d'enquête) ou 21h ?(version Luc De Witte, L'Assassinat de Lumumba et Brassine). Visite de Tshombe. Lumumba serait "à moitié hébété par les coups" selon le rapport de Versheure de février 1961. Sont présents Tshombe et ses ministres Munongo, Kibwe, Kimba, Samalenge, Kitenge ainsi que les officiers et sous-officiers belges qui assurent l'encadrement des soldats et de la Police Militaire katangais : Gat, Son, Léva, Rougefort et Versheure. (Ludo de Witte, ibid, p. 265). D'après les déclarations de Bartelous "tous les ministres ont battus Lumumba". Tshombe serait revenu à sa résidence très tard dans la nuit avec sa chemise couverte de sang selon son maître d'hotel (ibid, p. 265). A 20h30 (version Luc De Vos Les secrets de l'Affaire Lumumba , commission d'enquête) ou 22h00? (version Luc De Witte et Brassine) Départ des prisonniers de la maison Brouwez. Ils sont emmenés dans la brousse par les soldats katangais sous direction des officiers belges et en présence des ministres katangais et de Tshombe. Trois officiers et un sous-officier belges, huit soldats, Tshombé et quelques ministres emmènent les trois prisonniers dans quatre voitures américaines et une jeep. A 21h15 (version Luc De Vos, Les secrets de l'Affaire Lumumba , commission d'enquête) ou 22h45 ?(version Luc De Witte, L'Assassinat de Lumumba). Arrivée du cortège en plein milieu de la savane boisée après 50 km de course selon Brassine. Verscheure, selon Gérard Soete aurait proposé aux prisonniers de faire leurs prières, Okito et Mpolo se seraient exécutés tandis que Lumumba aurait refusé. Le capitaine Gat (Ludo De Witte, ibid, p. 273) aurait donné l'ordre aux soldats katangais de tirer sur les prisonniers pendant que Tshombe et ses ministres regardaient. Adossés à un arbre, Okito puis Mpolo et enfin Lumumba seront exécutés par balles puis enterrés dans une fosse creusée à cette effet. 21h43 ou 23h00 Lumumba, Okito et Mpolo sont morts.
Brassine, Ludo De Witte et les experts de la commission d'enquête parlementaire semblent converger sur le scénario de mise à mort de Lumumba. Néanmoins d'après la commission d'enquête parlementaire et ses experts (Luc De Vos et coll.,VosLes secrets de l'Affaire Lumumba ) Lumumba serait décédé à 21h43 et non à 23h00. Les experts s'appuient sur l'agenda de Versheure qui révèle qu'au mardi 17 janvier 1961 à 21h43 Lumumba était mort. Dès lors ils esquissent une autre version selon laquelle Lumumba, Okito et Mpolo auraient été achevés par un officier belge à la maison Brouwez. La version de Brassine n'aurait été qu"Un scénario qui doit conférer un caractère "civilisé" à ce qui a été, en réalité, un massacre barbare perpétré dans la maison Brouwez. Au lieu d'être exécutés, les prisonniers auraient été torturés à mort, battus à mort ou abattus brutalement dans la maison Brouwez". Très vite les experts de la commission renoncent à cette version devant son caractère incongru selon certains témoignages. Reste que le timing est particulièrement serré pour Tshombe censé finir la réunion collégiale à 10 km de la maison Brouwez vers 20h00 et être présent à cette maison moins de 30 minutes plus tard, pour mollester Lumumba et partir avec les prisonniers vers 20h30...Néanmoins, des impacts de balles sont encore visibles sur l'écorce de l'arbre sur lequel les suppliciés ont été adossés avant leur exécution. Un élément qui semble plaider en faveur de l'exécution des prisonniers dans la savane boisée.
Contrairement à la version donnée par la commission d'enquête parlementaire belge et celle donnée par les experts mandatés (Luc De Vos et coll.,VosLes secrets de l'Affaire Lumumba ) le lobby belgo-katangais avait pris une décision commune de liquider Lumumba. De plus la lettre du ministre belge des Affaires africaines en date du 16.01.1961 demandant à titre personnel son transport vers Elisabethville place le ce lobby néocolonial dans la nécessité de répondre à une demande implicite d'élimination. Les responsabilités sont politiques et directes et pas simplement "morales" comme les conclusions de la commission d'enquête le laissent entendre. Comme si le gouvernement néocolonial du Katanga avait eu une véritable autonomie de décision et une marge de manoeuvre indépendante des anciens colons et de leur autorité de tutelle. Les attendus de la commission relèvent plus de la lâcheté et de l'hypocrise morales au regard des faits. |
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