dimanche 30 juin 2013

RD Congo – 30 juin : Que reste-t-il du combat de Lumumba ? - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rd-congo-30-juin-que-reste-t-il-du-combat-de-lumumba#sthash.8pj2F6Pu.dpuf


Le 30 juin est un jour de commémoration en République Démocratique du Congo et dans certains milieux africains. Ce jour de 1960, le Congo accédait à son indépendance du Royaume de Belgique, mais la liesse fut de courte durée. Emery patrice Lumumba, le héros de la lutte pour l’indépendance, fut rapidement assassiné (le 17 juin 1961). Avant son élimination physique, il avait été confronté à une crise politique, diplomatique et militaire orchestrée par les pays occidentaux qui tenaient fermement à reprendre pied dans « leurs » anciennes colonies. 
L’aventure coloniale devait être relancée sous une forme, certes moins ostentatoire, mais bien réelle. Le « néocolonialisme ». Les obstacles comme Lumumba devaient être éliminés sans état d’âme. 
Le Martyr congolais reste malgré tout dans les esprits et son personnage revient avec acuité sur le devant de la scène tous les 30 juin. C’est qu’il a laissé sur le Congo une marque indélébile de fierté qu’il revenait aux Congolais de préserver. Mais ont-ils jamais pu ?
En tout cas, 53 ans après son indépendance, le Congo vit toujours de l’aide extérieure (aide humanitaire des ONG et des églises, aide budgétaire des institutions et des pays occidentaux,…). Sur le plan de la défense, la sécurité du pays est « délaissée » entre les mains de l’ONU (près de 20 mille casques bleus[1] recrutés dans une cinquantaine de pays). 
C’est dire à quel point le Congo de Lumumba se trouve dans la plus inquiétante des situations sur le plan de la viabilité.
Revenant sur le concept même de l’Etat souverain, tel qu’il transparait dans la Convention de Montevideo[2], le cas du Congo continue de soulever des interrogations légitimes. Pour rappel, la Convention de Montevideo (1933) consacre, à son article 1er, les quatre attributs d’un Etat souverain : une population permanente, un territoire déterminé, un gouvernement autonome et la capacité d’établir des relations avec d’autres Etats. 
Dans le cas du Congo, on semble désespérément plus proche des acquis théoriques que de la réalité.
Le Congo de Lumumba, un Etat souverain ?
Un Etat sans défense
La question de savoir si le Congo était prêt pour l’indépendance en 1960 se posera toujours. Il est toutefois admis qu’en dépit des risques annoncés d’une « indépendance immédiate », le contexte de l’époque et l’enchaînement des évènements rendirent illusoire l’idée d’une indépendance concédée par étapes. 
La violence des rapports entre Congolais et Belges était telle que plus personne n’était en mesure de maîtriser la situation. S’il est maintenant établi que l’indépendance arriva trop tôt, la décolonisation quant à elle arriva trop tard[3] compte tenu des frustrations et des humiliations endurées des années durant. 
Depuis, le Congo pâtit du faible niveau de ses décideurs politiques obligés de s’en remettre en permanence aux puissances étrangères pour mener à bien jusqu’aux plus basiques des missions de l’Etat comme la sécurité publique. Une vulnérabilité qui ne pardonne pas.
En effet, incapable de se doter d’une armée à la hauteur de ses défis, le Congo est, depuis maintenant deux décennies, la proie facile des pays limitrophes (Rwanda, Ouganda, Burundi) et non seulement. 
En novembre 2012 la milice tutsie du M23 s’emparait de la ville de Goma, avec l’aide de l’armée rwandaise, l’armée congolaise ayant déserté la ville sans combattre. 
Quatre mois plus tard, une autre milice, les Maï-Maï Bakata Katanga, s’emparait de la deuxième ville du pays, Lubumbashi, capitale de la province stratégique du Katanga.
A l’ONU, le mandat de la Monusco, la mission des nations Unies au Congo, est renouvelé presque automatiquement depuis 1999, une façon de consacrer l’idée selon laquelle le Congo est un pays dépourvu de moyens de défense minimale.
Or, pour revenir sur les fondements théoriques de l’Etat, on ne peut concevoir un Etat qui ne soit pas capable de disposer du « monopole de la violence légitime », à l’intérieur de ses frontières (Max Weber) et de la capacité de se défendre militairement, avec des moyens autonomes, contre des agressions extérieures. Car « les Etats font la guerre, et la guerre fait les Etats » (Charles Tilly).
Faut-il toujours considérer le Congo comme un Etat souverain, celui-ci partageant sur son territoire national le droit d’exercer la « violence » avec des forces étrangères (casques bleus) ; des forces non-étatiques comme les soldats rwando-ougandais (M23), les milices locales (Mai-Mai) et une multitude de bandes armées comme la LRA de Joseph Kony ?
Une crise de légitimité politique
Si la question de la défense nationale traduit la réalité d’un Etat à minima, la situation politique n’est guère plus rassurante. En effet, le régime actuel de Kinshasa repose sur des bases particulièrement fragiles en termes de légitimité politique, et les discours officiels n’y peuvent rien.
Pour la petite histoire, les principaux décideurs politiques congolais sont issus des guerres d’agression menée essentiellement par le Rwanda et l’Ouganda (Première et Deuxième Guerre du Congo, et Guerre du CNDP). Portés au pouvoir, à Kinshasa, par des armées d’agression, c’est-à-dire par un acte d’infraction au droit international. Ils ont tenté de se légitimer en organisant deux élections (2006 et 2011). L’élection de 2011 s’est soldée par un sanglant hold-up et se trouve à l’origine d’une crise institutionnelle qui, depuis, paralyse le pays. 
Quant à l’élection de 2006, initialement présentée comme démocratique, il a été révélé qu’elle avait été truquée à partir de Bruxelles[4], ce qui, du coup, enlève aux autorités de Kinshasa les arguments permettant de se présenter en tant que représentants légitimes du peuple congolais.
Le pire, c’est que leur bilan en matière économique et sociale ne plaide pas pour elles. Le Congo, en dépit de ses richesses naturelles, est, en effet, tout dernier au classement mondial de la pauvreté (186ème sur 186 pays[5]). Un indicateur parmi tant d’autres (corruption[6], mauvaise gouvernance,…) qui enlève au pays la dimension de l’Etat en tant que « contrat social ».
Un Etat tout de même
Le Congo avait acquis son indépendance et siège, depuis, dans les instances internationales comme un Etat parmi d’autres, un Etat dont la souveraineté, sur le plan du droit, n’est plus sujet à débat. C’est un acquis dont on mesure la portée en revenant sur la difficile lutte d’autres peuples (Palestiniens, par exemple) qui peinent toujours à exister en tant que nation souveraine sur le plan international. A ce titre, Lumumba mérite amplement l’hommage qui lui est rendu. Reste à savoir si son combat fut celui d’un homme, révolté par les ravages du système colonial, ou celui d’un peuple, dont il aurait été l’incarnation, dans la lutte « nationale » contre le joug colonial. Ce qui renvoie à la question de savoir si le Congo fût jamais une « nation ».
Le Congo de Lumumba, une nation ?
La question de savoir si le Congo pouvait revêtir l’appellation de « nation » s’est toujours posée. Dès l’accession du pays à l’indépendance, la crise des sécessions (Katanga, Sud-Kasaï) renvoya sur la face du monde l’image d’une population embrigadée de force par la puissance coloniale dans une nation artificielle, juste destinée à répondre aux besoins économiques de la métropole. 
La succession des évènements tragiques, depuis, n’a jamais permis aux Congolais de débattre d’une question aussi fondamentale et existentielle que celle de l’appartenance à une même nation.
Lumumba semble avoir anticipé le débat en s’illustrant sur le terrain du panafricanisme. Avec plusieurs leaders comme le Ghanéen Kwame Nkrumah, Lumumba ne lutta pas seulement pour l’indépendance du Congo, mais pour la libération de toute l’Afrique. Difficile de savoir si le panafricanisme qu’ils prônaient devait aboutir à un nouveau tracé des frontières des nations africaines ou à la consolidation des espaces de prospérité commune sur l’exemple de l’Union européenne. 
On peut au moins relever que le Congo est sûrement plus proche des pays « plurinationaux » comme la Bolivie ou l’Inde que des Etats-Nations occidentaux ayant achevé le processus d’intégration des communautés disparates dans un moule national.
Les élections de 2006 ont révélé une ligne de fracture Est-Ouest (swahili-lingala). Et à regarder de plus près, on met en évidence une multitude des identités derrière les deux blocs le pays comptant plus de 200 groupes ethniques[7].
A l’évidence, le Congo en tant que « nation » n’est donc pas une certitude. Il ne survit que par la peur des Congolais persuadés qu’en se démarquant de la communauté nationale actuelle, ils deviendraient la proie des voisins hégémoniques pour qui le Congo n’est qu’une réserve des matières premières. Le risque de devenir une sorte d’aborigènes pour les pouvoirs de Kigali, Kampala, Luanda, voire Johannesburg, semble être la principale motivation des Congolais à s’accrocher à l’entité nationale actuelle.
Mais sur la durée, ce n’est guère suffisant. Parce que dans le monde tel qu’il est, aucune nation ne peut survivre en misant sur la seule stratégie du refuge. 
Si, collectivement, les Congolais demeurent incapables de se préserver de l’hégémonie des puissances étrangères il faudrait en conclure que le sentiment national fut trop faible pour qu’un pays de 70 millions d’habitants fût à ce point incapable de triompher des velléités hégémoniques de ses difficiles voisins de l’Est.
Le Congo de Lumumba, un territoire national ?
En principe, le territoire de la RD Congo est garanti par le principe d’intangibilité des frontières fondé sur le tracé de la Conférence de Berlin 1884-85. Les neuf pays voisins du Congo sont régulièrement priés de respecter l’intangibilité des frontières de leur voisin, mais ce n’est pas suffisant. En tout cas, les régimes hégémoniques du Rwanda (Paul Kagamé) et de l’Ouganda (Yoweri Museveni) ont déjà montré qu’ils n’entendent pas respecter les frontières du Congo. Ils ont même réussi à enfoncer deux frontières du pays. En effet, comme durant la deuxième Guerre du Congo (1998-2003), le pays va commémorer son indépendance alors qu’une partie de son territoire nationale se trouve sous occupation étrangère (territoire actuellement occupés par le M23).
Le péril pour le Congo, c’est que, dans leurs agissements, le Rwanda et l’Ouganda bénéficient d’un regard bienveillant des Etats-Unis, une puissance qui considère qu’elle n’est pas liée par le tracé actuel des frontières des Etats africains[8], n’ayant pas pris part à la conférence de Berlin. Ainsi ont-ils œuvré pour le démantèlement du Soudan. Au-delà de l’Afrique, Washington fut le principal artisan de la « balkanisation » de l’ancienne Yougoslavie. Plus généralement, la Première puissance du monde n’a que peu d’égard pour les frontières des Etats autres que les siennes, comme cela transparait dans le « grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski. Le Congo aura donc peu d’alliés dans la communauté internationale pour préserver son intégrité territoriale menacée.
Mais le péril sur l’intégrité territorial peut aussi naître de l’intérieur, de plus en plus de populations abandonnées à elles-mêmes, dans l’arrière-pays, perdant espoir dans le bien fondé d’un vivre ensemble « national » qui ne profite qu’à une minorité des privilégiés au pouvoir. L’irruption de quelques leaders autonomistes au niveau des régions, pourrait suffire à fragmenter le « grand Congo » en micro-Etats plus ou moins viables, surtout si le pouvoir de Kinshasa perdure dans sa léthargie actuelle face au péril annoncé de la balkanisation.
En définitive, et aussi pénible que cela puisse paraître, on est tenté de considérer que la Patrie de Lumumba semble davantage tendre vers le déclin, en l’absence d’un personnel politique de qualité et d’un énergique sursaut patriotique.
Le combat de Lumumba n’aura pas, pour autant, été vain.
Boniface MUSAVULI
[3] David VAN REYBROUCK, Congo – Une histoire, ACTES SUD, 2012, p 289.
[4] Charles ONANA, Europe, Crimes et Censure au Congo, les documents qui accusent, Ed. Duboiris, 2012.
[6] Selon l’ONG Transparency International, le Congo est 168ème sur 182 pays. Voir http://www.transparence-france.org/...
[8] Pierre PEAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, édition Fayard, 2010, p. 280.
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La RDC : Cinquante années après l’indépendance


De l’évaluation des actions gouvernementales, aux pistes de sortie de la crise devenue « chronique », passant par la contribution de sa formation politique, la CIDES Jean-Oscar Ngalamulume, analyste politique, fait sa lecture de l’évolution de la RDC, cinquante-trois ans après l’indépendance.

Vous êtes membre de la Majorité présidentielle, quel bilan dressez-vous de l’action gouvernementale depuis l’arrivée de Joseph Kabila à la tête du pays, c’est-à-dire depuis 2001?
Dire que tout a bien marché serait faire preuve d’une naïveté déconcertante. 
Cependant, il n’est pas bon d’émettre de jugements sans nuance, lorsqu’on ne parle que d’échecs de cinq chantiers, sans se donner la moindre peine d’évaluer ce qui a été bien fait, malgré la surévaluation des sommes engagées dans les projets réalisés et ce qui reste à faire.

Il n’est pas facile de reconstruire dans dix ans ce qui a été détruit depuis que notre pays a accédé à l’indépendance. Donc, il n’est pas vrai d’affirmer que Kabila n’a rien fait. 
Il est, par contre, vrai de confirmer que certains chantiers ont réussi, malgré la surévaluation des sommes engagées dans les projets réalisés. 
Maintenant, le gouvernement a le devoir de favoriser la création de nombreux emplois et donner des salaires décents aux travailleurs congolais.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à adhérer à la Majorité présidentielle?
Comme vous le savez, je n’ai pas le langage de bois. Après une longue période d’observation, je suis arrivé à cette conclusion : malgré tout ce qu’on peut dire contre le président de la République, en observant ses quelques réalisations, personne ne me contredira si j’affirme qu’il est animé d’une volonté exceptionnelle de reconstruire le pays. Au point où il aimerait se réveiller un matin et trouver le pays modernisé. Hélas, avec qui le reconstruira-t-il, parce que seule la volonté exceptionnelle ne suffit pas pour atteindre ses objectifs.
Mais alors….
Dans une vision globale, il y a deux directions dans lesquelles il doit agir et agir immédiatement. La première consiste à se choisir une équipe d’hommes et de femmes fiables, animés de même volonté, voire de même sentiment que le président de la République. 
Une équipe d’hommes et de femmes capables de faire régir l’exercice de la vie politique, économique et sociale, dans la discipline et respect des lois. Cette équipe doit avoir pour mission de renforcer le contrôle de l’affectation du capital de l’Etat vers le réaménagement des facteurs de la production nationale, celle qui favorise la création de nombreux emplois et des salaires décents, afin que chaque Congolais qui travaille, quel que soit son rang social, puisse, grâce à son salaire, être en mesure de payer son loyer, manger du 1er au 30, d’assurer son transport, ses soins médicaux et l’éducation de ses enfants. 
Ce Congolais-là sera en mesure de payer ses impôts pour que l’Etat soit en mesure de réaliser les grands travaux publics, de réorganiser la police, l’armée et les services de renseignement. 
Il sera en mesure de payer décemment les fonctionnaires et les agents de l’Etat. Parce que la première source de revenu de l’Etat, ce sont les impôts.
La deuxième consiste à renforcer le cadre juridique afin qu’il soit capable de garantir la paix durable et les mécanismes économiques.
Quelle a été la contribution de la CIDES, votre parti, à la politique générale de notre pays ?
La contribution de la CIDES est focalisée sur les conseils qui consistent à ne prêcher que le rétablissement de l’ordre économique. Parce que par la démocratie, la CIDES attend le respect des lois de la République. Ces lois seront respectables dans une société ou il y a la quantité suffisante de biens et de services par rapport aux besoins de la population. 
En effet, si on demandait aux Congolais de voter par la voie référendaire, une loi contre le vol, je suis certain que c’est chaque Congolais qui votera contre le vol. La question qui demeure est celle de savoir ce que l’Etat met en face de celui qui a voté contre le vol pour qu’il ne vole pas.
Comment peut-on rendre la confiance et l’espoir au peuple congolais?

Cinquante-trois années après l’indépendance est une durée suffisamment longue pour permettre une réflexion profonde pour qu’apparaissent des tendances nouvelles. De ce fait, quelques questions majeures s’imposent, elles consistent à savoir comment on peut rendre la confiance et l’espoir au peuple congolais. Comment peut-on sortir le pays du gouffre, de la crise économique et sociale qu’il traverse. Voilà les questions majeures auxquelles, seuls, les Congolais, de concert avec les membres de la communauté internationale, doivent trouver la réponse. 
Donc, au-delà de nombreuses déclarations et effets d’annonce reconnues à la classe politique congolaise à la place du débat en toute responsabilité sur un projet de bonne gouvernance, capable de garantir la paix durable, afin de rétablir les équilibres économiques rompus. 
Aux questions actuelles, nous devons y apporter des solutions proprement politiques pénétrées d’intelligence et de raison. 
Pour ce faire, l’impulsion et la dynamique que nous devons y imprimer nécessite une intervention ponctuelle devant servir de tremplin vers la normalisation de l’ordre économique, ayant pour objectif la prise en compte du vécu quotidien du peuple congolais.
Quel genre d’hommes politiques conviennent-ils à notre pays pour sortir de la crise devenue chronique?
On ne peut comprendre le présent dans le but de construire l’avenir, que lorsqu’on a la connaissance profonde du passé. 
Encore que la classe politique d’hier avait le sens du bien commun même si sa lutte engagée pour l’indépendance n’était pas inscrite dans le processus d’une rupture avec le modèle colonial. Le chemin est encore long et ardu. Comme je l’ai dit précédemment, le pays a grandement besoin d’une équipe d’hommes et de femmes fiables, capables de faire régir l’exercice de la vie politique, économique et sociale, dans la discipline et dans le respect des lois.
Vous êtes économiste, quelle est la situation monétaire de notre pays aujourd’hui?
La stabilité de notre monnaie est artificielle. La monnaie nationale ne peut être stable que lorsque le pays produit plus, vend plus à l’extérieur et importe moins. Poser la question au ministère du Commerce extérieur qu’il vous donne la liste des produits que notre pays exporte et celle des produits qu’il importe. Vous serrez scandalisé.
Quelle est votre analyse pour régler la crise à l’Est du pays.
Lorsqu’on a un malade, il faut lui administrer un traitement à la place du calmant. 
La crise de l’Est est un arbre qui cache la forêt. Il appartient à ceux qui ont la charge de l’exercice gouvernemental d’attaquer le mal à la source. Vous êtes sans ignorer que ceux qui soutiennent les pays, qui soutiennent le M23, sont connus de tout le monde. Donc, au lieu de s’acharner sur le M23 et ceux qui les soutiennent, autant s’adresser directement aux commanditaires qui soutiennent les pays qui appuient le M23.
Quel est l’état de notre diplomatie aujourd’hui?
Trouvez-vous normal qu’un grand pays comme le Congo démocratique n’ait pas un lobby digne de sa grandeur? Du point de vue de nos relations avec l’ancien colonisateur, prenons l’exemple du Canada. 
Après la redécouverte par Christophe Colomb en 1576, au nom de l'Angleterre, le Canada qui devient plus tard un territoire d’Angleterre. Bien qu’il soit indépendant, vous constaterez que la monnaie canadienne (dollar) porte l’effigie de la reine d’Angleterre. En plus de cela, le Canada continue de payer les taxes à la reine malgré la contestation des uns et des autres : I do not want my tax dollars contributing to 300-year-old misinformation. (Je ne veux pas que ma taxe contribue aux vieilles informations d’il y a 300 ans). Posted by Timothy Humphries on May 17, 2011, 11:29 am Radio-Canada. Ici, nous ne demandons pas à ce que la RDC paye les taxes au Roi belge. Nous demandons plutôt que notre pays améliore et amplifie ces relations avec la Belgique.

Écrit par LE POTENTIEL
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Pico Mwepu : « Tous les États qui appuient les rebelles sont des régimes dictatoriaux et voyous ! - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/pico-mwepu-tous-les-etats-qui-appuient-les-rebelles-sont-des-regimes-dictatoriaux-et-voyous#sthash.oE4Ljx9r.dpuf

Pico Mwepu : « Tou
(La Prospérité 28/06/2013 - 06:56)
Soldats du M23
Le problème de la guerre de l’Est de la République Démocratique du Congo est loin d’être fini. Des propositions viennent de partout pour que la paix se réinstalle dans le Nord-Kivu, où les populations vivent dans une psychose incroyable. Les rebelles du M23 sèment la terreur, et la population paie le pot cassé. Tenez ! A la signature de l’accord cadre, les congolais ont fait un ouf de soulagement, tout en espérant que c’était le début de la fin, mais en vain. Quelques jours après, cette population s’était dite, une fois de plus joyeuse quand le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2098, mais c’était encore une autre déception.
C’est à la suite de l’adoption de cette résolution que le Conseil de Sécurité a décidé d’envoyer la brigade spéciale pour défaire toutes les forces négatives opérant en République Démocratique du Congo. Jusqu\\\'à ce jour, il n’y a pas assez d’évolution par rapport à l’opérationnalisation de ladite brigade. Chacun explique à sa manière le rôle de ladite force internationale. A en croire les hautes personnalités des Nations unies, notamment le Secrétaire Général, Ban- Ki Moon, la force internationale est une force dissuasive. Cette nouvelle avait encore enfoncé le clou du côté des congolais qui, en avait déjà marre de la guerre. Parce que le peuple congolais avait, dans son entendement, l’idée selon laquelle ladite brigade allait combattre et défaire le M23 ainsi que les groupes rebelles opérant dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Au regard de toutes ces analyses telles qu’étalées ci-haut, l’Honorable Pico Mwepu Kanyanta est revenu à la charge pour, non seulement dénoncer le complot de certains pays de la région des Grands Lacs, mais aussi, appelé l’ensemble de la population congolaise, ainsi que les cadres du Conseil de Sécurité à la vigilance, parce que selon lui, il y a un blocage, qui ne veut pas dire son nom. A en croire sa version des faits, tous les pays qui bloquent les processus de la mise en place de cette brigade ont des régimes ; non seulement dictatoriaux, mais aussi ce sont des Etats voyous. Ce Député National n’est pas allé par le dos de la cuillère, pour citer et dénoncer une fois de plus les manœuvres dilatoires du Rwanda et de l’Ouganda. « la question que je me pose est de savoir pourquoi le Rwanda s’agite ? De quoi a-t-il peur ? » a-t-il
En appuyant ses analyses, Pico Mwepu a rappelé certains faits. « Déjà dès le début, le Président Kagame, dans un entretien avec l’hebdomadaire ‘’jeune afrique’’ avait dit, je cite : ‘’la solution aux problèmes des congolais est politique, et non militaire. Il a même dit que le déploiement de la force internationale n’allait pas aboutir », a-t-il dit. Selon ces propos, le Rwanda s’accuse de quelques choses.
« Vous avez suivi, avant même l’arrivée de Ban Ki-moon, le Rwanda a montré les signes très négatifs par rapport à l’arrivée de la force internationale neutre en République Démocratique du Congo. Vous avez suivi aussi les critiques de la Ministre des Affaires étrangères en rapport avec cette force », a-t-il dit. Et de continuer que j’ai beaucoup de respect pour les femmes, mais cette femme Mushikiwabo qui ment chaque jour. Elle dors, elle ment ; elle se reveille, elle ment. Je suis vraiment vexé quand je vois une femme qui n’a même pas pitié des autres femmes qui souffrent à l’Est de la RDC. Cette femme ment chaque jour, elle torpille même la communauté internationale. Devant ce comportement ambigü de Paul Kagame et de sa Ministre par rapport au deploiement de la force internationale, moi j’attendais que le SG de l’Onu puisse donner un signal fort pour taire toutes les langues dont celle de Kagame du Rwanda et de l’Ouganda.
Le Rwanda piétine l’accord cadre …
Abordant le sujet de l’accord cadre signé depuis le 24 février dernier, l’Honorable Pico pense que certains pays piétinent et violent en flagrance ledit accord. « Nous avons tous lu l’accord cadre, nous avons suivi la résolution 2098, tout est clair là-bas. Le SG, entant qu’exécutif des Nations Unies devrait se prononcer d’abord quant à ce. Sa mission était aussi de mettre le M23 et le Rwanda en garde, leur menace avant même le début des opérations de cette force. En envoyant des troupes pour renforcer le M23, le Rwanda a violé l’accord cardre », a-t-il declaré. Et de continuer que la loi interdisait tout soutient éventuel à des forces dites négatives. Vous-même, vous avez suivi, le M23 dans sa demarche a envoyé des lettres aux parlements des Etats qui étaient sollicité pour leur interdir de donner les troupes à l’ONU. Les endroits où le M23 occupe n’a pas des ordinaires, dites-moi comment ils ont fait pour saisir et imprimer ces lettres ? Ne nous voilons pas la face, c’est le Rwanda qui soutient toutes les démarches de M23. Et donc, il doit être puni. Fustigiant la réaction de Ban Ki-Moon, l’homme de Malemba Nkulu s’est exprimé en ces termes : « Alors Ban Ki Moon, arrivée en RDC, il ne dit aucun mot sur ce point. La guerre avait même éclaté avant même qu’il n’arrive, l’on a signalé la présence des troupes rwandaises et ougandaises qui venaient pour renforfer les rebelles, mais le SG des Nations Unies n’a rien dit quant à ce », a-t-il déclaré.
Complicité de la communauté internationale
En demandant à Kagame, qui est le parrain reconnu du M23, d’user de son charisme pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs, Ban Ki Moon, a fait voir l’injustice de la communauté internationale. « Arrivée à Kigali, il dit que Kagame c’est un acteur très important dans la région, et qu’il doit user de son charisme pour ramener la paix dans les Grands Lacs. Je pense que nous devons nous organiser. Je n’inspire pas tellement de confiance après les propos du Sg de l’Onu à la brigade. Nous devons prendre nos responsabilités car, c’est notre pays. Nous ne devons pas oublier qu’après la résolution, il incombe au conseil de sécurité et à la communauté internationale de neutraliser les forces negatives qui sont le M23. La communauté internationale doit abandonner la duplicité », a-t-il lâché.
La Pros.
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Le cadeau de 30 juin du Rais aux congolais est là / Concertations nationales : ni CNS, ni Sun City bis

(Forum des As 28/06/2013 - 13:47)
Le Président a enfin signé hier une ordonnance portant création, organisation et fonctionnement du Forum national tant attendu. Aubin Minaku et Léon Kengo en sont les deux hommes orchestres
Enfin. Joseph Kabila dessine, via une ordonnance, les contours des Concertations nationales. Un cadeau du Raïs aux Congolais à la veille de la fête de l’indépendance ? Assurément. Mais, pas pour toute la classe politique.
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Obama: 7 milliards de dollars pour l'accès de l'Afrique à l'électricité



Johannesburg (AFP) - Le président américain Barack Obama, en visite en Afrique du Sud, doit annoncer dimanche un plan de sept milliards de dollars destiné à faciliter l'accès à l'électricité en Afrique sub-saharienne, a déclaré la Maison Blanche. M. Obama doit annoncer cette initiative sur cinq ans, baptisée "Power Africa", lors d'un discours à 18H00 (16H00 GMT) à l'Université du Cap (UCT).

RDC : le M23 recrute des réfugiés au Rwanda, selon la société civile du Nord-Kivu - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rdc-le-m23-recrute-des-refugies-au-rwanda-selon-la-societe-civile-du-nord-kivu#sthash.yFKN6zlb.dpuf

RDC 
( Xinhua 29/06/2013 - 08:47)
KINSHASA-- Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe rebelle actif dans la province du Nord-Kivu, est de la République démocratique du Congo (RDC), recrute des jeunes réfugiés au Rwanda pour les enrôler dans sa branche armée, a indiqué vendredi à Xinhua le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota.
"M. Gaspard Kariwabo, administrateur du territoire de Nyiragongo nommé par le M23, est celui qui recrute les jeunes réfugiés dans l'armée de ce mouvement rebelle", a indiqué M. Kavota, ajoutant que "cet administrateur séjourne depuis le 26 dernier au Rwanda, dans le camp des réfugiés de Kigeme où il mène une campagne de sensibilisation et d'enrôlement des jeunes dans le rang du M23".
D'après lui, les recrues traversent les frontières de Kabuhanga (groupement de Buhumba) et de Gasiki (groupement de Kibumba), à destination de Rumangabo.
"Entre le 17 et 23 juin dernier, le M23 a enrôlé par force 23 civils dans les localités de Busanza et de Jomba, qui ont été ensuite transférés à Rumangabo pour la formation militaire", a indiqué le colonel Félix Basse, porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).
Le porte-parole du M23 Amani Kabasha, qui s'exprimait vendredi à Xinhua par téléphone, a nié toutes ces accusations.
"La MONUSCO et la société civile du Nord-Kivu font partie du réseau qui a pour objectif principal de nuire l'image du M23. La MONUSCO est pressente dans les zones sous notre contrôle, elle n'a jamais venu nous dire que nous enrôlons les enfants dans notre Mouvement", a-t-il soutenu.
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RUTSHURU-NORD-KIVU: Le M23 exécute sommairement 26 agriculteurs - See more at: http://fr.africatime.com/republique_democratique_du_congo/articles/rutshuru-nord-kivu-le-m23-execute-sommairement-26-agriculteurs#sthash.HJ960XF8.dpuf

RUTSHURU-NOR
(7sur7.cd 28/06/2013 - 14:17)

Les rebelles profitent du passe-droit leur octroyé par Kampala pour terroriser la population. Jusqu’à quand ?
« Des opérations de bouclage et de ratissage dans les différentes localités de Rutshuru ont été menées ces derniers jours par la rébellion du M23. 
Au cours de ces initiatives, l’on observe des arrestations arbitraires, des meurtres et des harcèlements contre les civils suspectés de collaborer avec le Maï-Maï Nyatura et d’autres groupes armés actifs qui ont continué de mener des attaques ciblées contre les positions du M23 déployées dans cette région. Entre le 16 et le 19 juin 2013, les éléments du M23 ont exécuté 26 agriculteurs suspectés à tort de collaborer avec les groupes armés, au cours de leurs opérations de bouclage et de ratissage conduites dans les localités de Busanza et Jomba …le 22 juin, un prêtre et un élément du M23 ont été tués dans la localité de Ntamungenga par un rebelle du M23 en état d’ébriété ». 
Celui qui brosse ce tableau macabre de la terreur noire que le M23 fait connaître à la population de Rutshuru avec, en prime, l’exécution sommaire de 26 agriculteurs innocents, ce n’est ni le porte-parole du Gouvernement central Lambert Mende Omalanga, ni celui de la Société civile du Nord-Kivu, Me Omer Kavota. Mais, c’est bel et bien le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Monusco, au cours du point de presse hebdomadaire de mercredi dernier. Les fait qu’il dénonce sont gravissimes : on peut, par exemple, épingler l’exécution sommaire de 26 agriculteurs pour rien, car n’ayant rien à voir avec les groupes. 
Ils ont été tués froidement comme autrefois où on avait enterré des femmes vivantes à Kasika et de Mwenga par les rebelles du RCD-Goma, autre rébellion créée par le Rwanda.
Ces actes ne sont pas menés au hasard, mais sont planifiés avec comme objectif de soumettre la population au diktat du M23. Ces tueries montrent, si besoin en était encore, que le M23 n’est qu’une force négative qu’il faut éradiquer par la force et non par la négociation. 
Ces tueries, le mouvement pro-rwandais les mène au moment où il bénéficie du passe-droit lui accordé par la reprise des négociations de Kampala où des instructions avaient été données à la Monusco de ne procéder à aucune opération d’attaque contre le M23b tant que celui-ci serait à la table des négociations.
Or, sur le terrain, le rapport de la Monusco démontre bien que le M23 abuse de ce passe-droit pour continuer à mener sa campagne des tueries contre les populations civiles comme dénoncées par le Colonel Prosper Basse. S’impose alors une foule d’interrogations. 
Faudra-t-il continuer à accorder le passe-droit à un mouvement qui s’illustre dans des crimes contre les populations civiles, celles-là même que la Monusco est appelée à protéger sur base du chapitre VII de la charte de l’Onu?
Même si la Brigade d’intervention était dans le secteur, elle n’interviendrait pas étant donné que l’option levée qui est que tant que le M23 sera aux négociations, rien ne serait fait contre lui. Cette instruction qui est anormale doit être révoquée, le M23 ayant montré sa mauvaise foi avec ces exécutions sommaires des innocents. 
Des actions militaires doivent être menées pareillement aux négociations de Kampala afin d’éviter le calvaire que la population de Rutshuru est en train de subir en ce moment comme montré par la Monusco.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait bien réfléchi en ciblant, dans la Résolution 2098, le M23 comme une force négative à éradiquer avec les FDLR, les ADF/NALU et la LRA. Dans l’application, cette résolution semble avoir été quelque peu dévoyée quand le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-Moon a embrassé la voie politique de la résolution de la crise par le dialogue après son passage au Rwanda.
INSTALLATION DES TRIBUNAUX ILLEGAUX
Le Rwanda, qui s’était inscrit en faux contre la création d’une Brigade d’intervention pour traquer le M23, était le premier à exiger une solution politique à la crise à l’Est de la Rdc. Au moment même où le dialogue reprend, le M23 se livre à une campagne de terreur et d’exécutions sommaires des innocents. Le mouvement ne semble pas décider de stopper de sitôt sa campagne des tueries quand on sait, par un communiqué officiel de la Monusco publié cette semaine, que le M23 a même installé ses tribunaux où il défère ceux qui sont soupçonnés de collaboration avec ses ennemis d’autres groupes armés.
Ces tribunaux illégaux qui pratiquent l’inquisition ne disposent d’aucun mécanisme juridique pour tenir des procès équitables avec le droit à la défense des accusés. Mais, la constitution de ces tribunaux du M23 donne une preuve de plus que le mouvement rebelle conforte son « Etat ». Car, il s’agit bel et bien d’un « Etat » avec un Président, un gouvernement, une administration et même des cours et tribunaux. Que faudra-t-il encore pour comprendre que cela s’appelle balkanisation? Avec l’installation de ces tribunaux, le M23 scelle donc la balkanisation.
Il est sur les pistes du RCD-Goma qui, avec l’appui du Rwanda, avait aussi installé son empire dans le Kivu. Pour le M23, ses parrains ont réussi à obtenir que tant qu’il sera à Kampala, aux négociations, que personne n’aille l’inquiéter dans son « Etat ». 
Il y a là comme une sorte de complicité diffuse au niveau de la Communauté internationale pour que le M23 continue à bénéficier de l’impunité et surtout d’une compréhension qui ne dit pas son nom. A Kampala, les choses ne se passent pas dans le meilleur de monde. Les négociations se sont encore inscrites dans la durée.
Depuis deux semaines que les deux délégations ont rejoint la capitale ougandaise, c’est seulement le mercredi dernier que la médiation a enfin soumis aux deux parties son projet d’Accord. Chaque délégation est en train de l’examiner minutieusement. Quelle que soit l’issue des négociations, les Congolais sont décidés de tout mettre en œuvre pour éviter à ce qu’elles aboutissent sur ce qui a été décrié par le passé et qui est l’une des causes du dysfonctionnement de l’armée nationale, c’est-à-dire l’intégration d’office dans ses rangs des combattants du M23.
A ceux-ci, il n’y a rien d’autre à imposer que le programme DDR, désarmement, démobilisation et réinsertion comme dans tous les pays post-conflit qui sont passés par la phase des négociations. Kandolo M.
Forum des As
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Le saccage impérialiste des richesses de l’Afrique



L’agression de l’OTAN contre la Libye (productrice de pétrole), l’intervention de la France au Mali (or et uranium), la construction d’une base militaire étasunienne au Niger (uranium) et l’encerclement de l’Algérie (pétrole et gaz) sont des chaînons de la stratégie qui vise, devant la crise du capitalisme mondial, à intensifier l’exploitation des travailleurs et le pillage des ressources naturelles de l’Afrique.

Le journaliste Dan Glazebrook, qui écrit dans des journaux comme The Guardian, The Independent et The Morning Star, a publié un article dans l’hebdomadaire cairote Al-Ahram Weekly dans lequel il dénonce cette conspiration.
Dan Glazebrook commence par rappeler que l’Occident draine chaque année des milliers de millions de dollars provenant du service de la dette, des bénéfices provenant des investissements et des prêts liés au régime de la corruption des secteurs des bourgeoisies compradores.

Une autre façon de dominer l’Afrique consiste à mettre à sac ses richesses naturelles. On peut citer le cas connu du Congo, où des bandes armées contrôlées par ses voisins ougandais, rwandais et burundais pratiquent à l’est du pays le vol de minéraux pour revendre ces derniers à des entreprises étrangères… qui sont elles-mêmes complices du forfait.

L’Afrique finance également les classes dominantes occidentales en fixant le prix de ses matières premières à des tarifs défiant toute concurrence, mais aussi en versant des salaires misérables aux travailleurs qui s’échinent dans les mines ou aux champs.
En somme, le capitalisme impose au continent africain le rôle de fournisseur de matières premières et de main d’œuvre à bas coûts. Mais, afin que cette situation se perpétue, il fait en sorte que l’Afrique continue d’être pauvre et divisée, les coups d’État et des guerres contribuant largement à cette situation.

Selon Dan Glazebrook, la création en 2002 de l’Union africaine, animée par Mouammar Kadhafi, a soulevé les préoccupations des stratèges occidentaux. Pour Washington, Londres et Paris, le plan de l’Union de créer une banque centrale africaine et une monnaie unique était tout bonnement inacceptable. Pis, il était inconcevable de voir cette même Union développer une charte de défense et de sécurité communes pouvant déboucher sur une force militaire unifiée.

En outre, les États-Unis, face à la récession économique et à la « menace » que constituait déjà à l’époque la Chine, avaient échafaudé les plans pour recoloniser l’Afrique. La création en 2008 de l’Africom, le commandement militaire que le président Bush voulait installer sur le territoire africain, s’inscrit naturellement dans cette démarche. Mais l’Union africaine s’est fermement opposée à ce projet et l’Africom a dû finalement établir son état-major en Allemagne.

La plus grande humiliation pour les États-Unis était de voir Kadhafi élu président de l’Union africaine en 2009 et la Libye devenir le principal soutien de l’organisation panafricaine.

L’Empire ne tolèrait bien évidemment pas les propos de l’Union qui vont dans le sens d’un processus d’intégration africaine. Après avoir justifié l’agression contre la Libye avec « un paquet de mensonges encore plus grands que ceux qui ont servi de prétexte à l’invasion de l’Irak », comme l’écrit Glazebrook, l’OTAN a détruit le pays, l’a placé dans les conditions d’autres États africains en faillite, se libérant au passage de son adversaire bien trop fier à son goût en l’assassinant. La guerre contre le colonel Kadhafi a détruit son régime. Mais la paix et la sécurité se trouvent depuis menacées dans toute l’Afrique du nord.

Le dirigeant libyen avait organisé depuis 1998 la communauté des États sahélo-sahariens, centrée sur la sécurité régionale, en bloquant l’influence des milices salafistes et en essayant de pacifier les chefs de tribus touaregs. Avec la chute de Kadhafi, les islamistes radicaux de la région ont fait main basse sur les arsenaux d’armes - avec l’aimable autorisation de l’OTAN - et les frontières méridionales de la Libye se sont disloquées. La première victime de la déstabilisation régionale a été le Mali. 

L’avancée islamiste, concomitante de l’agression de la Libye, a servi de prétexte à l’intervention militaire française.

L’Algérie se trouve désormais dans le collimateur de l’impérialisme. Elle est aujourd’hui entourée par les islamistes radicaux à l’est (frontière libyenne) et au sud (frontière malienne), où se sont également installées les troupes françaises.

L’impérialisme a des raisons de ne pas pactiser avec l’Algérie, le seul pays d’Afrique du nord encore gouverné par le parti qui a lutté pour l’indépendance (FLN). 

Alger soutient l’Union africaine, a assumé des positions internationales dignes et, comme l’Iran et le Venezuela, vend son pétrole et son gaz à des tarifs « normaux ».

Ce « nationalisme des ressources » pousse les géants pétroliers occidentaux à ne plus cacher le fait qu’ils « en ont marre de l’Algérie », comme l’écrit le Financial Times. Ce même journal avait, un an avant l’agression de l’OTAN, accusé la Libye du « crime » de protéger ses ressources naturelles.

Capitaine Martin

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