27 janvier 2013
La présidente de la commission de l'UA Nkosazana Dlamini-Zuma s'exprime lors d'une conférence de presse le 16 juillet 2012 à Addis Abeba ©AFP
ADDIS ABEBA (AFP) - (AFP)
Les pays de l’Union africaine (UA) ont entamé dimanche leur 20e sommet à Addis Abeba, qui promet d’être dominé par l’intervention militaire française engagée contre les islamistes dans le nord du Mali et à laquelle doivent se joindre des troupes africaines.
Le président sortant de l’Union africaine, Thomas Boni Yayi, a "salué" l’intervention française, regrettant que l’UA n’ait pas réagi plus tôt pour "défendre" l’un de ses membres.
"Je
tiens à saluer la France qui, face aux délais de réaction extrêmement longs de l’Union africaine et de la communauté internationale, a pris les devants et fait ce que nous aurions dû faire depuis longtemps pour défendre un pays membre," a déclaré le président béninois dans son dernier discours en tant que président de l’organisation pan-africaine, à Addis Abeba. Le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, lui a succédé à la tête de l’organisation.
M. Boni Yayi a encore fait part de sa "profonde reconnaissance" au président français, François Hollande, pour sa "décision salutaire" d’envoyer l’armée française au Mali.
Les chefs d’Etat et de gouvernement et les représentants des 54 pays de l’organisation pan-africaine avaient débuté leur réunion vers 10H30 (07H30 GMT) par une minute de silence pour deux dirigeants africains décédés l’an dernier, l’ex-président ghanéen John Atta Mills et l’ex-Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.
La situation au Mali, qui fera encore l’objet d’une conférence de donateurs internationaux mercredi dans la capitale éthiopienne, s’était déjà retrouvée vendredi au menu d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA.
Le CPS a alors décidé d’augmenter les effectifs de la force africaine au Mali et a pressé le Conseil de sécurité de l’ONU de fournir une aide logistique "temporaire" d’urgence pour accélérer son déploiement.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé en décembre le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma), chargée d’aider la faible armée malienne à reconquérir la moitié nord du pays, sous contrôle de groupes islamistes depuis avril 2012.
L’UA a admis l’urgence de déployer sur le terrain des troupes qui n’arrivent qu’au compte-gouttes, après l’intervention en toute hâte de la France, mi-janvier, à la demande des autorités maliennes, face à l’avancée des islamistes vers Bamako.
Ce dimanche et lundi, le sommet de l’UA devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tensions en Afrique, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau et en République centrafricaine.
"Nous ne pouvons jamais trop souligner l’importance du besoin de paix et de sécurité, sans paix et sécurité, aucun pays ou aucune région ne peut espérer la prospérité pour tous ses citoyens", a déclaré en ouverture du sommet Nkosazana Dlamini Zuma, nouvelle présidente de la Commission de l’UA, l’organe exécutif de l’organisation.
"Beaucoup doit encore être fait pour résoudre les situations de conflit en cours", a-t-elle déclaré, en référence notamment à la Guinée-Bissau, la RDC, le Mali, la Somalie ou encore la République centrafricaine.
Les débats du sommet devraient également se concentrer sur les négociations qui piétinent entre le Soudan et le Soudan du Sud.
Les présidents des deux pays, Omar el-Béchir et Salva Kiir, se sont déjà rencontrés vendredi à Addis Abeba pour tenter d’avancer dans la résolution des différends qui empoisonnent encore leurs relations, un an et demi après l’accès à l’indépendance du Soudan du Sud.