Nigeria : onze morts dans l’attaque d’un kamikaze contre un convoi de police
Une véhicule de police à Lagos ©AFP
KANO (Nigeria) (AFP) - (AFP)
L’attaque d’un kamikaze contre le convoi d’un officier supérieur de la police a fait onze morts lundi dans l’est du Nigeria, s’inscrivant dans une vague de violences qui secouent le géant d’Afrique et sont généralement attribuées au groupe islamiste Boko Haram."Onze personnes sont mortes", dont un policier.Il y a 20 blessés", a déclaré un responsable des services de secours, sous couvert de l’anonymat.
Le précédent bilan donné par la police faisait état de trois morts, deux passants et le kamikaze, au cours de cette attaque dans Jalingo, capitale de l’Etat de Taraba.
"Un homme à moto, muni d’une bombe, s’est jeté contre le policier à moto" qui escortait le convoi, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de l’Etat de Taraba, Ibiang Mbaseki.
"La bombe a explosé.Le pare-brise de la voiture du chef de la police a été soufflé (...) le kamikaze est mort ainsi que deux autres personnes", a-t-il dit.
Il s’agit de deux passants, a-t-il précisé.Le policier à moto a été blessé et évacué vers un hôpital.
L’attaque n’a pas été revendiquée et la police s’est refusée à indiquer qui elle soupçonnait.Toutefois, l’assaut est similaire à de nombreuses attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram, dont la police est l’une des cibles de prédilection.
"Pour l’instant, nous ne souhaitons pas désigner de suspect", a déclaré M. Mbaseki."Une enquête va être ouverte pour déterminer qui est responsable", a-t-il affirmé.
Les violences imputées à Boko Haram se concentrent dans le nord et ont fait plus de 1.000 morts depuis mi-2009.
L’Etat de Taraba n’a jusqu’à présent pas été visé mais il est frontalier d’autres Etats, secoués de manière répétée.
En février, le responsable présumé d’un attentat visant une église chrétienne le 25 décembre qui a fait 44 morts dans le centre, avait été arrêté dans l’Etat de Taraba.
Dimanche, 23 personnes ont été tuées au cours d’attaques commises avec des bombes et des armes à feu contre des chrétiens pendant des services religieux Kano et Maiduguri, deux villes du nord.
Dimanche également, des tireurs non-identifiés ont abattu trois policiers en patrouille dans l’Etat de Katsina, a indiqué un porte-parole de la police.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de brut du continent, est secoué quasiment quotidiennement par des attaques à main armée ou à l’explosif souvent revendiquées par Boko Haram.
Boko Haram ("l’éducation occidentale est un péché" en langue haoussa) s’en prend souvent aux symboles de l’autorité de l’Etat - police, armée, hommes politiques.Mais il a plusieurs fois ciblé des chrétiens ou encore le quartier-général des Nation unies à Abuja, en août 2011 (25 morts).
Les islamistes ont affirmé au début de leurs activités vouloir instaurer un Etat islamique dans le nord, avec une stricte application de la charia, mais leurs motivations semblent évoluer.
Le mouvement compterait plusieurs factions avec des motivations parfois politiques, parfois religieuses.
Des groupes criminels semblent aussi agir sous couvert de Boko Haram.
Le nord du Nigeria est majoritairement peuplé de musulmans et le sud de chrétiens.