lundi 30 avril 2012

Nigeria : onze morts dans l’attaque d’un kamikaze contre un convoi de police

30 avril 2012

Nigeria : onze morts dans l’attaque d’un kamikaze contre un convoi de police

Une véhicule de police à Lagos ©AFP

KANO (Nigeria) (AFP) - (AFP)
L’attaque d’un kamikaze contre le convoi d’un officier supérieur de la police a fait onze morts lundi dans l’est du Nigeria, s’inscrivant dans une vague de violences qui secouent le géant d’Afrique et sont généralement attribuées au groupe islamiste Boko Haram.
"Onze personnes sont mortes", dont un policier.Il y a 20 blessés", a déclaré un responsable des services de secours, sous couvert de l’anonymat.
Le précédent bilan donné par la police faisait état de trois morts, deux passants et le kamikaze, au cours de cette attaque dans Jalingo, capitale de l’Etat de Taraba.
"Un homme à moto, muni d’une bombe, s’est jeté contre le policier à moto" qui escortait le convoi, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de l’Etat de Taraba, Ibiang Mbaseki.
"La bombe a explosé.Le pare-brise de la voiture du chef de la police a été soufflé (...) le kamikaze est mort ainsi que deux autres personnes", a-t-il dit.
Il s’agit de deux passants, a-t-il précisé.Le policier à moto a été blessé et évacué vers un hôpital.
L’attaque n’a pas été revendiquée et la police s’est refusée à indiquer qui elle soupçonnait.Toutefois, l’assaut est similaire à de nombreuses attaques perpétrées par le groupe islamiste Boko Haram, dont la police est l’une des cibles de prédilection.
"Pour l’instant, nous ne souhaitons pas désigner de suspect", a déclaré M. Mbaseki."Une enquête va être ouverte pour déterminer qui est responsable", a-t-il affirmé.
Les violences imputées à Boko Haram se concentrent dans le nord et ont fait plus de 1.000 morts depuis mi-2009.
L’Etat de Taraba n’a jusqu’à présent pas été visé mais il est frontalier d’autres Etats, secoués de manière répétée.
En février, le responsable présumé d’un attentat visant une église chrétienne le 25 décembre qui a fait 44 morts dans le centre, avait été arrêté dans l’Etat de Taraba.
Dimanche, 23 personnes ont été tuées au cours d’attaques commises avec des bombes et des armes à feu contre des chrétiens pendant des services religieux Kano et Maiduguri, deux villes du nord.
Dimanche également, des tireurs non-identifiés ont abattu trois policiers en patrouille dans l’Etat de Katsina, a indiqué un porte-parole de la police.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de brut du continent, est secoué quasiment quotidiennement par des attaques à main armée ou à l’explosif souvent revendiquées par Boko Haram.
Boko Haram ("l’éducation occidentale est un péché" en langue haoussa) s’en prend souvent aux symboles de l’autorité de l’Etat - police, armée, hommes politiques.Mais il a plusieurs fois ciblé des chrétiens ou encore le quartier-général des Nation unies à Abuja, en août 2011 (25 morts).
Les islamistes ont affirmé au début de leurs activités vouloir instaurer un Etat islamique dans le nord, avec une stricte application de la charia, mais leurs motivations semblent évoluer.
Le mouvement compterait plusieurs factions avec des motivations parfois politiques, parfois religieuses.
Des groupes criminels semblent aussi agir sous couvert de Boko Haram.
Le nord du Nigeria est majoritairement peuplé de musulmans et le sud de chrétiens.

Des combats au Congo-Kinshasa


(BBC Afrique 30/04/2012)

En République démocratique du Congo, des affrontements violents sont signalés depuis dimanche matin entre l'armée régulière et les mutins qui ont fait défection ces dernières semaines autour de l'ancien chef rebelle intégré à l'armée Bosco Ntaganda.

Depuis plusieurs jours, des témoins rapportaient la construction d'une véritable ligne de front avec tranchées et mortiers aux points de contact entre l'armée gouvernementale et les unités de l'ancien groupe rebelle CNDP, qui se sont regroupées dans le territoire du Masisi.


Dimanche matin à l'aube, des sources réparties dans cette zone ont constaté le début de combats à l'arme lourde sur deux axes coupés par cette ligne de front.

Une milice conduite par le chef de guerre Sheka Ntabo Ntaberi est elle aussi passée à l'attaque et pousse les habitants de la ville de Walikale a prendre la fuite par précaution.

Sheka est soupçonné de s'être récemment allié au général Bosco Ntaganda depuis la défection de ses troupes.

Les agences humanitaires ne peuvent plus accéder à la plupart des villages et des camps de déplacés qui passent et repassent sous le contrôle de factions rivales différentes depuis plusieurs semaines.

Les plus haut gradés de l'Etat-major militaire congolais sont attendus à Goma dans les jours qui viennent pour superviser les opérations, ce qui pourrait être le signe qu'une offensive décisive.

La déstabilisation de l'est du pays fait en tout cas partie des dossiers brûlants qui attendent le nouveau gouvernement congolais, dont les membres ont été nommés samedi soir après plusieurs mois de tractactions.

Dernière mise à jour: 29 avril, 2012 - 15:03 GMT



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RDC – Les victimes de Bosco Ntaganda dénoncent les propos de Kabila


(Direct.cd 30/04/2012)

Kinshasa — Les victimes de violations des droits humains commises au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), fustigent le manque de volonté de Joseph Kabila de faire arrêter et juger Bosco Ntanganda accusé de crimes graves et recherché par la Cour pénale internationale.

Dans une série d’interventions récentes à la télévision nationale, le président Kabila a déclaré que «Bosco Ntaganda peut être arrêté et jugé au Nord-Kivu ou n’importe où en RDC», souligne l’ONG ‘Haki Zetu’ (qui signifie ‘Nos droits’ en swahili), basée à Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu.

Plusieurs avocats et organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains ont dénoncé également ces propos du chef de l’Etat congolais, mettant en cause sa volonté de faire arrêter le général Ntanganda, membre du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une milice qui sévit dans cette province depuis 2003.

Le CNDP s’est transformé en mouvement politique depuis 2009 lors de la grande conférence sur la paix, la sécurité et le développement des provinces du Kivu, organisée par le gouvernement et qui a connu la participation de toutes les anciennes rébellions qui avaient sévi dans l’est du pays.

Mais, selon Moreau Shamamba, un habitant de Goma, au Nord-Kivu, le CNDP a gardé une partie de ses troupes en veilleuse, tandis qu’une autre a été affectée au processus d’intégration dans les Forces armées de la RDC (FARDC) et celle-ci a fait défection, rejoignant les éléments qui sont restés dans le maquis depuis fin mars 2012.

Jean Kyatsimba, président de l’ONG ‘Haki Zetu’, déclare à IPS: «C’est depuis le début du mois d’avril 2012 que le chef de l’Etat congolais n’arrête pas de dire à travers les médias que « Bosco Ntaganda peut être arrêté et jugé au Nord-Kivu ou n’importe où en RDC », oubliant en même temps que le pays ne dispose pas d’une armée capable d’une telle action et que la justice congolaise est très faible».

Mais, sans donner les détails sur la logistique et le nombre, Didier Etumba, chef d’état-major des FARDC, affirme que «grâce à l’engagement personnel du président de la République, l’armée dispose des atouts suffisants pour mettre fin à la situation d’insécurité et aux violations des droits de l’Homme qui ont cours au Nord-Kivu».

Cependant, Kyatsimba, dont l’ONG encadre une cinquantaine de mamans victimes des viols commis par la milice du CNDP, estime que «ni l’armée ni la justice congolaises ne sont capables de protéger les victimes qui viendraient soutenir leurs accusations contre le CNDP. Et toutes ces victimes ont grandement peur des représailles des milices qui agissent souvent sans pitié».

En effet, Ambroise Kahongya, avocat et défenseur des droits de l’Homme à Goma, soutient que «seule la Cour pénale internationale (CPI) qui a déjà lancé un mandat d’arrêt contre Ntaganda est capable d’arrêter ce dernier – grâce aux troupes de la Mission des Nations Unies en collaboration avec les FARDC – et d’offrir une sécurité suffisante aux victimes et témoins qui accepteront de participer à la procédure devant elle».

Selon Kahongya, la CPI n’attend qu’un quitus du gouvernement congolais, pour faire arrêter Ntaganda puisqu’elle a déjà lancé un mandat d’arrêt contre lui.

Jacquie Lugumire, une victime du CNDP, témoigne: «J’ai été violée un soir pendant que je sortais de l’école où j’enseignais dans le quartier de Katindo, à Goma, par un groupe d’hommes armés que je crois appartenir au CNDP. Et depuis, j’ai quitté Goma pour m’installer à Kanyabayonga d’où je ne sors presque pas par peur que mes bourreaux, dont je peux reconnaîetre au moins deux, ne s’attaquent encore à moi».

Pleurant et visiblement révoltée, Lugumire déclare à IPS qu’elle est sûre que ses «agresseurs circulent encore librement sur toute la province pendant que les autorités congolaises gardent le silence ou font des discours démagogiques». Elle ajoute: «Et à Kanyabayonga où se cachent la plupart des milices de Ntaganda, l’armée, la police et la justice sont quasi-inexistantes».

«Et même à Goma où habite ma famille», souligne-t-elle, «Kabila connaîet dans quelles conditions de misère travaillent l’armée, la police et la justice congolaises qui n’ont jamais réussi une seule mission sans l’appui de la Mission des Nations Unies présente en RDC».

A la fin de mars 2012, les anciens membres du CNDP ont fait défection de l’armée régulière, reprochant au président Kabila de n’avoir pas «respecté les accords passés entre lui et le CNDP, relatifs à la réforme de l’armée congolaise».

Dans un mémorandum adressé à Kabila, le 24 mars, dont copie est parvenue à IPS, le CNDP fustige la non création de la «commission militaire mixte devant traiter les questions relatives à l’intégration militaire dans les structures des états-majors, la reconnaissance officielle des grades portés par les militaires du CNDP, ainsi que l’encadrement des militaires, qui étaient pourtant convenus entre Kabila et Ntaganda à Goma, en janvier et mars 2009».

Selon ce mémorandum, le «retrait du CNDP de l’armée congolaise est dû à l’absence de cette commission et au maintien des conditions inhumaines et misérables dans lesquelles vivent les militaires congolais, conséquence des détournements avérés des fonds destinés aux opérations militaires et de l’encadrement des militaires qui vivent comme des indigents».

Entre-temps, des violations graves des droits humains ont quasiment redoublé dans la province depuis la défection des militaires ayant appartenu au CNDP, selon l’ONG ‘International Crisis Group’.

Dans un rapport publié le 19 avril, cette ONG affirme: «La mutinerie, orchestrée ces derniers jours par Ntaganda, a pris une tournure qui dépasse la simple question judiciaire. En effet, les récents évènements survenus à Goma, et plus globalement dans les Kivus, sont symptomatiques de problèmes politiques profonds qui persistent depuis de nombreuses années sans être réellement traités».

Ntaganda est accusé de plusieurs violations graves des droits de l’Homme dans l’est de la RDC, et accusé dans un rapport des Nations Unies d’être impliqué dans des réseaux de trafic illégal de ressources naturelles dans le pays.

Publié par La Rédaction le 30 avril 2012.



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Les Congolais ne peuvent rien attendre de ce gouvernement (UDPS)

(Xinhuanet 30/04/2012)
KINSHASA -- Quelques heures après la publication du gouvernement dirigé par le Premier ministre Matata Ponyo, l'Union pour la démocratie et le Progrès social (UDPS) a réaffirmé dimanche sa volonté de ne pas reconnaître ce gouvernement qu'il qualifie de structure issue des élections maquées par la tricherie, des fraudes massives et beaucoup d' autres irrégularités.

« Les Congolais ne peuvent rien attendre de ce gouvernement composé de personnes qui n'ont aucune légitimité du fait qu'ils sont issue d'un simulacre d'élections. Un gouvernement qui va encore renforcer la misère du peuple », a déclaré M. Jaquemin Shabani, secrétaire général de l'UDPS. Il a souligné que l'UDPS ne lésinera pas sur les moyens et mènera une série d'actions interne et à l'étranger pour que la vérité des urnes soit finalement connue et que les vrais vainqueurs des ces élections soient rétablis dans leur droit afin qu'ils prennent la gestion des institutions du pays.

Le secrétaire général de l'UDPS a martelé que le président de l' UDPS, M. Etienne Tshisekedi est reconnu par l'ensemble de peuple congolais comme le vrai vainqueur de l'élection présidentielle de novembre 2011.

Il a également souligné la volonté de l'UDPS de ne pas participer aux institutions issues des élections de 2011. « Tous ceux qui se disent de l'UDPS et qui siègent à l'Assemblée nationale sont déjà exclus du parti. Car l'UDPS ne peut en aucun cas cautionner la grande tricherie qui a été organisée par la commission électorale nationale indépendante (CENI) lors des élections de novembre 2011 », a-t-il expliqué.

Lors de l'élection présidentielle de novembre 2011, le président de l'UDPS s'est classé en deuxième position avec 32,33 % des suffrages exprimés après le président Joseph Kabila, qui a obtenu 48, 95,% des suffrages exprimés.

M. Etienne Tshisekedi a contesté ces résultats et s'est autoproclamé quelques heures après président de la République. Lors des élections législatives, l'UDPS gagné 36 sièges au parlement. Le parti est devenu aujourd'hui la deuxième force politique du pays.



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Enfin le gouvernement : Une équipe serrée de deux vice-premiers ministres, vingt-six ministres et huit vice-ministres

 (L'Avenir Quotidien 30/04/2012)

*Cinq mois jour pour jour après les élections du 28 novembre 2011, la Rd Congo a enfin un nouveau gouvernement, nommé samedi soir par le président de la République, Joseph Kabila Kabange. De nouvelles têtes font leur entrée, il s’agit de Bruno Kapanzi (Ressources hydrauliques), Remy Musungay (Industrie), Bahati Lukuebo (Emploi), Kin-Kiey Mulumba (Poste), TundayaKasende (Vice-ministre des Affaires étrangères), etc.

*Sept ministres sortants gardent leurs postes ou occupent un nouveau portefeuille : Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire), Maker Mwangu (EPSP) et Justin Kalumba (Transports).

*Six femmes font leur entrée au gouvernement. Il s’agit de Wivine Mumba Matipa (Justice et Droits humains), Louise Munga (Portefeuille), Géneviève Inagosi (Genre), Sakina Binti (Vice-ministre Droits humains), Abuyuwe Miwa (Vice-ministre du Budget) et Maguy Rwakabuka (Vice-ministre de l’EPSP).

Plus de quatre mois après sa prestation de serment, le chef de l’Etat Joseph Kabila a choisi la journée du samedi 28 avril dernier tard dans la soiréepour signer l’Ordonnance n°12/004 du 28 avril 2012 portant nomination des vices-premiers ministres, des ministres, d’un ministre délégué et des vice-ministres. Annoncée samedi soir à la télévision nationale après le journal de 20h00, la nouvelle équipe du Premier ministre, nommée le 18 avril, compte 36 membres (2 vices-Premiers ministres, 26 ministres, un ministre délégué et 8 vice-ministres) contre 46 dans le précédent gouvernement. Premier constat qui saute à l’œil, peu de poids lourds de la politique congolaise figurent dans cet exécutif composé à l’image du technocrate Matata Ponyo, 47 ans, ministre des Finances sortant. Il s’agit de :

1. Daniel MUKOKO SAMBA, vice-premier ministre et ministre du Budget ;

2. Alexandre LUBA TAMBU, vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants ;

3. Raymond TSHIBANDA, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et régionale et de la Francophonie ;

4. Richard MUYEJ MANGEZ, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières ;

5. Wivine MUMBA MATIPA, ministre de la Justice et Droits Humains ;

6. Lambert MENDE, ministre des Médias, chargé des Relations avec le parlement et de l’initiation à la nouvelle citoyenneté ;

7. Célestin VUNABANDI, ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la révolution de la modernité ;

8. Louise MUNGA, ministre du Portefeuille ;

9. Jean-Paul NEMOYATO, ministre de l’Economie et Commerce ;

10. Fridolin KASWESHI, ministre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction ;

11. Justin KALUMBA Mwana Ngongo, ministre du Transport et Voies de communication ;

12. Bavon NSAMPUTU, ministre de l’Environnement, conservation de la nature et tourisme ;

13. Martin KABWELULU, ministres des Mines ;

14. Bruno KAPANJI, ministre des Ressources hydrauliques et électricité ;

15. Crispin ATAMA TABE, ministre des Hydrocarbures ;

16. Remy MUSUNGAY, ministre de l’Industrie, petites et moyennes entreprises ;

17. Tryphon KIN-KIEY MULUMBA, ministre de Postes, télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ; 18. Modeste BAHATI, ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale ;

19. Félix KABANGE Numbi, ministre de la Santé publique ;

20. TSHEBO LOTIMA, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, de la Recherche scientifique ;

21. Maker MWANGU, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel ;

22. Jean-Chrysostome WAMITI, ministre de l’Agriculture et du Développement rural ;

23. Robert MBWINGA, ministre des Affaires Foncières ;

24. Charles NAWEJ, ministre des Affaires sociales, action humanitaire et solidarité nationale ;

25. Géneviève INAGOSI, ministre du Genre, Famille et Enfant ;

26. Jean-Claude KIBALA, ministre de la Fonction publique ;

27. BANZA MUKALAY, ministre de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et Arts ;

28. Patrice KITEBI, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances ;

29. TUNDA Ya KASENDE, vice-ministre des Affaires Etrangères ;

30. Bismass Emile MANGBEGU SWANA, vice-ministre de la Coopération Internationale et Régionale ;

31. Egide NGOKOSO, vice-ministre de la Décentralisation et Affaires coutumières ;

32. SAKINA BINTI, vice-ministre des Droits humains ;

33. Sadock BIGANZA, vice-ministre du Plan ;

34. Roger SHULUNGU, vice-ministre des Finances ;

35. ABUYUWE ISSA, vice-ministre du Budget

36. Maguy RWAKABUBA, vice-ministre de l’EPSP.

Quelques particularités

Comme on peut bien s’en rendre compte, le Premier ministre s’est entouré de deux vice-Premiers ministres. L’un, chargé du Budget, Daniel Mukoko, est peu connu du grand public. C’est un économiste universitaire réputé brillant qui a fait ses études au Japon. Ancien directeur de cabinet de la Primature, il est également un ancien collaborateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). L’autre vice-Premier ministre, chargé de la Défense, Alexandre Lobotambo, est aussi moins connu du grand public.

Sept ministres sortants gardent ou occupent un nouveau portefeuille : Lambert Mende (Médias), Martin Kabwelulu (Mines), Raymond Tshibanda, (Affaires étrangères), Richard Muyej (Intérieur), Fridolin Kasweshi (Aménagement du territoire), Maker Mwangu (EPSP) et Justin Kalumba (Transports). Des nouvelles têtes font leur entrée, il s’agit de Bruno Kapanzi (Ressources hydrauliques), Remy Musungay (Industrie), Bahati Lukuebo (Emploi), Kin-KieyMulumba (Postes), Tunda ya Kasende (Vice-ministre des Affaires étrangères, Banza Mukalay (Jeunesse), etc.

Dans cette liste, le Groupe parlementaire « Terre d’Avenir » se voit soustrait de ses trois éminents membres. Il s’agit de Banza Mukalay, Lambert Mende et Tryphon Kin-Kiey. Ce qui conduira inévitablement ce Groupe parlementaire à se recomposer. Dans ce trio, Lambert Mende demeure le gardien du temple que Joseph Kabila ne pouvait pas mettre de côté. Par ses qualités intrinsèques, c’est une personne disposée à se donner corps et âme pour la défense du président de la République, la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, etc.

Six femmes font leur entrée au gouvernement. Il s’agit de Wivine Mumba Matipa (Droits humains), Louise Munga (Portefeuille), Géneviève Inagosi (Genre), Sakina Binti (Vice-ministre Droits humains), Abuyuwe Miwa (Vice-ministre du Budget) et Maguy Rwakabuka (Vice-ministre de l’EPSP). C’est donc un gouvernement dont la composition a tenu compte d’une obligation parlementaire, soit la représentativité nationale et le genre.

Parmi toutes ces femmes, il y a la consœur Géneviève Inagosi, député élu de Wamba, qui connaît une ascension fulgurante. Retenue dans le gouvernement de Matata certes à cause de ses qualités indéniables, Inagosi devra désormais être avocate des femmes et des enfants dont elle aura la charge.

Une autre particularité :il n’y a plus de ministère des Finances. Le nouveau Premier ministre ayant sans doute voulu garder ses anciennes prérogatives. Une décision qui se justifie dans la mesure où durant les 26 mois qu’il a passé à ce ministère, Matata Ponyo s’est distingué par la rigueur dans la gestion des finances publiques. Il a bouché tous les trous où l’argent sortait facilement. Et ce, au détriment du peuple congolais. Laisser ce ministère à un parti politique ou à un politique serait annihilé tous les efforts consentis. Soulignons que plusieurs ministères ont été fusionnés : Sport et Culture, Affaires étrangères et Coopération, Industrie et PME, Infrastructures et Aménagement du territoire/Urbanisme/Habitant, Médias et Relations avec le Parlement, etc.

Deux échéances importantes

Ce nouveau gouvernement a devant lui une importante échéance importante à respecter. Par rapport à l’article 90 de la Constitution, avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme du Gouvernement. Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci l’investit. Mais plusieurs questions nous viennent vite à l’esprit dont celle de savoir, comment vont réagir les députés qui ont donné une condition à Matata Ponyo : le payement de leurs frais d’installation avant l’investiture. En plus, comment les chefs des partis politiques et autres politiciens vont-ils réagir, surtout que le Premier ministre a fait son choix sur les technocrates ? Aussi, on ne sait pas jusque-là quelle sera la réaction de tous les frustrés, les mécontents, etc. ?

Tout ceci pour dire que le match n’est pas pour autant gagné d’avance, comme on semble le souligner, vu le nombre important de députés de la Majorité qui siègent au parlement.

Au-delà de la présentation du programme au parlement, avant leur entrée en fonction et à l’expiration de celle-ci, le Président de la République et les membres du Gouvernement sont tenus de déposer, devant la Cour constitutionnelle, la déclaration écrite de leur patrimoine familial, énumérant leurs biens meubles, y compris actions, parts sociales, obligations, autres valeurs, comptes en banque, leurs biens immeubles, y compris terrains non bâtis, forêts, plantations et terres agricoles, mines et tous autres immeubles, avec indication des titres pertinents.

Le patrimoine familial inclut les biens du conjoint selon le régime matrimonial, des enfants mineurs et des enfants, même majeurs, à charge du couple. La Cour constitutionnelle communique cette déclaration à l’administration fiscale. Faute de cette déclaration, endéans les trente jours, la personne concernée est réputée démissionnaire. Le Premier ministre connu pour sa rigueur fera en sorte que cette obligation légale soit respectée par tous ses ministres. Et ce, conformément à l’article 99 de la Constitution.

La formation du nouveau gouvernement vient mettre fin à une longue période d’incertitude après les élections présidentielle et législatives contestées du 28 novembre 2011. Le nouvel exécutif va devoir répondre à une forte demande sociale dans un pays grand (2.345.000 km carré de superficie), aux infrastructures délabrées, doté de richesses naturelles -notamment des minerais. Cependant, les deux tiers des 68 millions d’habitants vivent dans le dénuement alors qu’il continue à cumuler les mauvaises notes pour la corruption et le climat des affaires.

L’Avenir




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Violents affrontements en République Démocratique du Congo


(7sur7 30/04/2012)

Des affrontements violents opposent des soldats, ex-rebelles, qui ont fait défection de l'armée congolaise début avril dans l'est de la RD Congo aux forces loyalistes, provoquant des déplacements de population, a-t-on appris dimanche de source militaire.



"De violents affrontements à l'arme lourde sont en cours près de Mweso (province du Nord-Kivu, est) entre les soldats ayant quitté l'armée et les forces loyalistes", a déclaré à l'AFP par téléphone un commandant des Forces armées (FARDC) qui participe aux combats et n'a pas pu fournir de bilan.

Début avril, plus d'une dizaine d'officiers supérieurs, ex-membres de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ont quitté les rangs avec quelques centaines d'hommes dans les provinces instables du Nord et du Sud-Kivu (est).

Depuis, plusieurs officiers ont réintégré leurs unités ou se sont rendus, et seuls quelques-uns étaient "traqués" par les FARDC, selon un militaire. Le président Joseph Kabila s'est par ailleurs rendu aux Kivu pour rappeler les troupes à l'ordre et menacer de sanctions en cas de nouvelle "indiscipline".

"Une centaine de personnes ont fui Mweso en direction d'un autre village, Kitshanga", à une vingtaine de kilomètres, a indiqué le commandant pendant l'entretien téléphonique, lors duquel on pouvait entendre des coups de feu.

D'autres déplacés ont notamment fui de Mushaki à Goma, capitale du Nord-Kivu. Plusieurs dizaines de femmes avec des enfants et des bagages ont expliqué avoir fui Mushaki lorsque les affrontements entre armée et mutins se sont durcis, a constaté le correspondant de l'AFP à Goma.

Les soldats qui ont fait défection sont proches de Jean-Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major du CNDP, et ont intégrés comme lui dans l'armée régulière début 2009 après un accord de paix avec Kinshasa.

Basé à Goma, Jean-Bosco Ntaganda, connu aussi sous le surnom de "Terminator", est visé depuis 2006 par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour enrôlement d'enfants quand il était dans une autre milice au début des années 2000.



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Bosco Ntaganda: la guerre fait rage dans le Nord Kivu

Le combat au Nord Kivu, (Est de la RDC) font rage, le rapportaire des FARDC minimise l'affaire mais il ya eu 6 morts dans le groupe de Bosco Ntaganda et plusieurs bléssés chez les FARDC selon le coté loyaliste. Mais la vérité est que les combats sont généralisés dans plusiurs zones du nord Kivu. Selon les témoins sur place, le groupe de Ntaganda composé que des tusti de l'APR sont allés se préparés de l'autre coté de la frontière, au Rwanda. Ils sont revenu avec des renforts en homme et en armes. Ils sont déjà à Masisi, Kitchanga, près de Bunagana, dans les montagnes frontalières du rwanda et l'Ouganda. La MONUC parle aussi d'un autre foyer de combat en province Orientale, en Ituri et vers la frontière OugandoCongolaise du lac Albert.

Pour comprendre plus, cliquer sur le lien suivant:

http://www.africa1.com/spip.php?article21329

RDC : six soldats ex-rebelles mutins tués, l’armée poursuit les opérations

30 avril 2012:(africa1)
Des soldats de la FARDC, le 11 avril 2012 à Goma en RDC ©AFP

KINSHASA (AFP)
Six des soldats ex-rebelles qui ont fait défection de l’armée congolaise début avril dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ont été tués dimanche lors de violents affrontements les opposant aux Forces armées (FARDC), a-t-on appris lundi de source militaire.

Les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont attaqué les FARDC à Mweso et Mushaki, dans le territoire de Masisi, au sud de la province instable du Nord-Kivu (est), poussant des populations à se déplacer notamment en direction de Goma, la capitale provinciale.
"Le régiment (des FARDC) à Mweso a été attaqué vers 05h00 (03h00 GMT) dimanche matin et a réussi à repousser les assaillants, qui sont venus de Kitshanga, à 17km.Ils ont attaqué une fois de plus vers 17h00 et on les a bloqués", a déclaré à l’AFP le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole militaire des deux Kivu.

Les FARDC ont utilisé des armes lourdes, entre autres de mortiers.
"Il y a eu à peu près six morts" chez les ex-rebelles et "on a récupéré six armes individuelles", a-t-il ajouté."Côté FARDC, nous avons à peu près trois blessés que l’on doit évacuer à Goma.Jusque-là, nous n’avons pas encore d’information sur les décès".
Début avril, plus d’une dizaine d’officiers supérieurs, ex-membres du CNDP, ont déserté avec quelques centaines d’hommes dans les provinces instables des Nord et Sud Kivu (est).Plusieurs officiers ont réintégré leurs unités ou se sont rendus, et seuls quelques-uns étaient "traqués" par l’armée, selon un militaire.

"Ceux qui ont fait défection, ils ne sont pas nombreux (...) (Ils représentent) une goutte d’eau dans l’océan des FARDC", confirme le porte-parole militaire, précisant que "celui qui conduit les opérations contre ceux qui ont fait défection est un ex-CNDP".
Selon lui, "la situation est sous contrôle.Les opérations continuent, que ce soit dans le secteur de Kitshanga (où se trouve Mweso), dans le secteur de Mushaki et aussi dans Walikale", un territoire du sud-ouest de la province où les mutins se sont alliés à la milice d’autodéfense Maï Maï de Sheka Ntabo Ntaberi, accusée d’avoir participé aux viols de près de 400 personnes l’été 2010 à Walikale, et dont le chef fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice congolaise.

Les Maï Maï Sheka et les ex-rebelles ont pris le contrôle de Luvungi, où les viols massifs ont été perpétrés, de Niankuli et Mutakato, mais "on est en train de prendre des dispositions pour essayer de contrôler la situation dans ce secteur-là également", a souligné le Colonel Ekenge.
Les soldats qui ont fait défection sont proches de Jean-Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP recherché par la Cour pénale internationale (CPI), et ont été intégrés comme lui dans l’armée régulière début 2009 après un accord de paix avec Kinshasa.
Officiellement chargé de l’intégration des ex-rebelles, le général Ntaganda était en fait le numéro 2 des opérations dans l’est où les civils sont victimes d’exactions et condamnés à des déplacements incessants.

Dans un rapport publié fin 2011, des experts mandatés par l’ONU notaient "la persistance, dans l’est, de structures de commandement parallèles (au sein de l’armée) dans lesquelles" le haut-gradé jouait "un rôle de plus en plus important".
Habituellement basé à Goma, le général Ntaganda serait depuis plusieurs jours dans le Masisi, où il possède une ferme, selon des sources militaires."Jusque-là, il est toujours général des FARDC, je n’ai pas de commentaire à faire à son sujet.C’est le gouvernement qui le gère", a indiqué le colonel Ekenge.

Kinshasa a toujours refusé d’arrêter Jean-Bosco Ntaganda, jugeant que la paix devait passer avant la justice.
Lors de sa récente visite à Goma, le président Joseph Kabila a prévenu qu’à "la prochaine" action d’"indiscipline (...) que ce soit Bosco Ntaganda ou n’importe quel autre officier, ils seront arrêtés et déférés devant la justice".

samedi 28 avril 2012

Nouvelle rébellion en Ituri

Nouvelle rébellion en Ituri : la Monusco se dédouane(Le Potentiel 28/04/2012)

Une nouvelle rébellion est en gestation en Ituri. Elle porterait la marque de Bosco Ntaganda, général FARDC en cavale. La révélation est de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco). Curieusement, la nouvelle tombe à deux mois de l’examen par le Conseil de sécurité des Nations unies du mandat des forces onusiennes en RDC. La révélation de la Monusco est la preuve de plus de l’incapacité de la Monusco à jouer véritablement son rôle. Une façon de se dédouaner pour camoufler sa compromission.B>

Human Rights Watch et Amnesty International ont unanimement salué la volonté clairement affichée par Kinshasa de capturer Bosco Ntaganda, général FARDC issu des rangs de l’ex-rébellion du CNDP. Les deux ONG appelaient, en même temps, Kinshasa à tout mettre en œuvre non seulement pour neutraliser Ntaganda mais surtout le livrer à la Cour pénale internationale pour qu’il réponde des atrocités commises en Ituri aux côtés de Thomas Lubunga, actuellement en détention à La Haye (Pays-Bas).

La forte mobilisation internationale qui a suivi la déclaration de Kinshasa a nettement démontré que Ntaganda représentait une sérieuse menace pour la paix en RDC. La Monusco vient d’en donner la preuve.

En effet, au cours de son point de presse hebdomadaire du mercredi 25 avril, la Monusco a ouvertement étalé ses inquiétudes à propos de la résurgence d’un mouvement rebelle dans le district de l’Ituri en Province Orientale. De l’avis de la Monusco qui s’adressait à la presse via son porte-parole militaire, Félix Prosper Basse, cette rébellion en gestation porterait la marque de Bosco Ntaganda, général en fuite, actuellement pourchassée par les FARDC.

B>TENTATIVE DE DECRYPTAGE

La nouvelle suscite bien des interrogations, pour autant que c’est la Monusco qui en a eu la primeur. Il y a certainement quelque chose de caché derrière cette révélation de la mission onusienne. Et des hypothèses pour pénétrer les enjeux en présence sont légion.

La première est que la Monusco se prépare à défendre dans deux mois son mandat devant le Conseil de sécurité des Nations unies. A l’issue de cet examen de passage, la Monusco espère obtenir des Nations unies une prorogation d’une année de plus de son mandat en RDC. La résurgence d’une rébellion dans la partie Est pourrait jouer en sa faveur. D’où, son empressement à annoncer la nouvelle avant d’en avoir totalement la confirmation.

Pour étayer sa thèse de gestation d’une nouvelle rébellion, la Monusco se base sur de simples allégations contenues dans des «rapports annonçant la conduite possible d’une rébellion par le général Bosco Ntaganda en Ituri» datant du 17 avril 2012. A cet effet, elle a annoncé, dans le communiqué présenté le mercredi 25 avril, avoir mis ses forces en alerte en mettant sur pied des «mécanismes appropriés visant à assurer une surveillance optimale de la situation sécuritaire prévalant dans le district de l’Ituri».

Selon le porte-parole de la Monusco, la situation sécuritaire en Ituri est stable, mais demeure imprévisible, particulièrement dans les localités de Bukiringi, Aveba, Gety, Chekele, Krogo, Nyamani, situées dans le territoire d’Irumu, et contrôlées par des miliciens du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI).

La deuxième hypothèse qui, vraisemblablement, aurait obligé la Monusco à livrer l’information au public est, sans doute, la position géostratégique de l’Ituri. En effet, l’on doit se rappeler que ce district de l’Ituri a été, à plusieurs reprises, confronté à des tensions de tous genres entre ses différentes ethnies, principalement les Hema et les Lendu, notamment autour du contrôle des ressources naturelles enfouies dans son sous-sol, essentiellement l’or. En plus de l’or, l’Ituri regorge du pétrole, du reste confirmé par la récente découverte d’une nappe pétrolifère sur le lac Albert, frontalier à l’Ouganda.

L’Ituri est donc une zone stratégique au centre de grands enjeux économiques régionaux. La présence annoncée de Bosco Ntaganda dans cette zone n’est pas innocente. Elle obéit à une logique tracée en avance.

Cet ancien seigneur de guerre est un habitué de l’Ituri. Il a évolué au début des années 2000 avec Thomas Lubanga dans l’Union des patriotes congolais (UPC). Après le démantèlement de l’UPC, Ntaganda est allé tisser des liens avec Laurent Nkunda au sein du CNDP dans le Nord-Kivu. C’est à partir du CNDP qu’il a été intégré dans les FARDC où il a été gratifié du grade de général. C’était au terme de la signature de l’accord de paix à Goma en 2008.

L’annonce faite par Kinshasa de l’arrêter pour finalement le présenter devant les cours et tribunaux aura été la petite goutte qui a fait déborder le vase. Depuis, l’homme est en cavale dans les collines de l’Est. Aujourd’hui, la Monusco l’annonce en Ituri où il serait à la tête d’une rébellion en gestation. Qui le soutient ? Et dans quel but ? La Monusco est restée muette sur le sujet. Toujours est-il que Ntaganda n’a pas tardé à se signaler. N’avait-il pas promis qu’il se battrait jusqu’au bout ? Kinshasa subit aujourd’hui le revers de l’accord contre-nature qu’il avait signé à Goma en février 2008.

Mais, pour la Monusco, l’éveil de Bosco Ntaganda est le signe d’une incapacité à accomplir véritablement sa tâche en RDC. En annonçant la gestation d’une probable rébellion dans l’Est du pays, la Monusco veut simplement se dédouaner pour justifier une fois de plus sa présence en RDC.

Pour des observateurs avisés, la Monusco devrait, dans ce dossier, afficher un profil bas. Peut-elle expliquer comment Bosco Ntaganda a pu quitter l’Ituri pour rejoindre le Nord-Kivu ? Par où est-il passé alors qu’à l’époque l’homme était recherché et que les troupes onusiennes écumaient la région. Bosco Ntaganda rentre en Ituri au moment où un autre milicien, son ancien compagnon d’armes, en l’occurrence Cobra Matata a donné de la voix sans qu’une action musclée soit engagée à son encontre.

Peut-être que le moment venu des langues se délieront et la complicité de la mission onusienne sera étalée au grand jour.

DEMASQUER LE COUPABLE

Après dix ans d’une présence controversée, le temps est venu de s’interroger sur la portée réelle de la mission onusienne en RDC. Ne serait-elle pas finalement ce tireur des ficelles des tensions récurrentes qui fragilisent la partie Est de la RDC ? Plusieurs assertions corroborent cette thèse. Dix ans de présence intensive en RDC, avec un budget annuel de plus d’un milliard USD, la Monusco a échoué sur toute la ligne. D’abord, en tant que mission d’observation, ensuite comme mission de stabilisation.

Le moment est plutôt venu de changer de fusil d’épaule en réfléchissant sur une autre manière de ramener la paix dans l’Est de la RDC. Sans la Monusco. D’autant plus que, apparemment, celle-ci souffle le chaud et le froid. Il semble qu’elle serait convaincue que la fin de la guerre en RDC est synonyme de la fin de sa mission. Raison pour laquelle elle laisse faire, encourage l’entretien des conflits armés et l’ouverture de nouveaux foyers de tensions de manière à justifier sa présence. La rébellion annoncée dans l’Est rentre dans cette stratégie.


Par Le Potentiel





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vendredi 20 avril 2012

RDC: L'Eglise catholique denonce un complot contre la RDC



Les complots de balkanisation, les guerres, la tuérie en RDC continue dépuis une douzaine d'année. Les hommes de Dieu (l'Archevèque de Bukavu, de Nord Kivu, de Kisangani, de Kinshasa,...) ont trop crié, condamné et dénoncé mais hélas! Ils n'ont pas été entendu. Aujourdhui tous les masques ayant tombés, le monde entier est au courant d'un complot dessiné ailleur contre la RDC. Tous les rapports sur la RDC indiquent à l'heure actuelle la phase finale de ce complot. Kabila étant facilitateur de ces opérateurs étrangères, il fait parti du problème. La dernière chance était le 28 novembre dernier de ballayer Joseph et ses complices internes et externes. Mais dommage, tous les congolais doivent se mobiliser pour vaincre ces énnemis du peuple
UNIR-MN.ORGFrédéric Boyenga-Bofala
Sous le Haut Patronage de l’UNIR/M.N., plus de 500 Congolais venus de tous les coins de l'Europe se sont joints à Charles Onana, journaliste d'investigation franco-camerounais, à Cynthia McKinney, l’envoyée spéciale de Bill Clinton dans la région des Grands Lacs en 1997, au Professeur Emmanuel Nashi et à plusieurs Rwandais, Burundais et occidentaux (Belges, Allemands, Français, Canadiens, etc.) pour un echange fructueux lors d'une conférence tenue le 4 Mars, 2010 dans la salle du Moc à Bruxelles autour du theme: 1997-2010. Du désastre humanitaire à la balkanisation de la RDC, quelle réaction pour le peuple congolais ?

Elections truquées et situation chaotique en RDC - interview du président de l'UNIR MN


(Congo Indépendant 20/04/2012)

Juriste de formation, 51 ans, président du parti UNIR-MN (Union pour la République/Mouvement National), Frédéric Boyenga Bofala a été donné pour «mort» au lendemain de l’explosion de la poudrière de Mpila au Congo Brazzaville. Dans un entretien à bâtons-rompus, Boyenga commente non seulement la nouvelle de son «décès» mais aussi l’évolution de la situation politique au Congo-Kinshasa après l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011. Pour le président de l’UNIR-MN, «il faut renverser le régime en place à Kinshasa» confomément à l’article 64 de la Constitution. Selon lui, la «stratégie» menée par Etienne Tshisekedi wa Mulumba, leader de l’UDPS, a peu de chance d’aboutir.

Comment allez-vous ?

Comme vous pouvez le constater, je me porte bien !

Un humoriste aurait dit que vous êtes un «mort» qui se porte bien puisque votre «décès» a été annoncé sur le «Net» au lendemain des explosions survenues à Brazzaville…

Avant de répondre à votre question, je tiens à m’incliner devant la mémoire des victimes de ce tragique évènement. Ce drame a affecté les Congolais de Brazzaville bien sûr mais aussi certains de nos compatriotes. J’ai une pensée pour les familles endeuillées. Pour répondre à votre question, je constate que ce n’est pas la première fois qu’on raconte des «histoires» sur mon compte. Il est assez surprenant que d’aucuns s’occupent de mon «sort» au moment où notre pays vit une véritable tragédie.

«Il n’y a pas de fumée sans feu», dit un adage. Qui, selon vous, aurait intérêt à propager ce genre de «ragot» à votre sujet?

Ma réponse est simple : ceux qui me redoutent et veulent me déstabiliser.

En rapport avec les explosions de Brazzaville, les internautes ont fait allusion à vos "contacts" avec des éléments des ex-Forces armées zaïroises refugiés au Congo-Brazzaville. Qu’en est-il exactement ?

Je peux avouer que depuis 2004, mon parti entretient des «relations privilégiées» avec certains groupes des militaires ex-Faz de Brazzaville mais aussi d’ailleurs. C’est un secret de Polichinelle dans la mesure où certains d’entre eux avaient fait une déclaration solennelle à ce sujet.

Votre silence après l’annonce de votre «décès» avait surpris. Que répondez-vous à ceux qui pourraient vous suspecter d’avoir lancé vous-même cette «annonce» afin qu’on parle de vous ?

C’est une hypothèse qui relève de la psychiatrie. Chez nous les Bantous, la mort est un sujet tabou. Il incombe à l’auteur de ce «ragot» de répondre à votre interrogation. C’est le lieu d’attirer l’attention de mes compatriotes sur les informations postées sur Internet. Les infractions commises via le «Net» sont aujourd’hui réprimées. Il est aujourd’hui aisé de suivre la trace d’un message jusqu’à localiser son émetteur. Je n’ai pas réagi pour la simple raison qu’en m’engageant en politique, je m’attendais à recevoir des «coups». Revenons à Brazzaville. Il me semble que des gens «bien informés» me suivaient à la trace. Le quartier où j’ai l’habitude de résider à Brazzaville a été entièrement détruit. Ces «gens là» imaginaient sans doute que je me trouvais sur le lieu au moment des déflagrations et que je ne pouvais réchapper.

Comment se porte votre parti ?

Notre parti se porte bien ! A preuve, ce dernier ouvrage «Au nom du Congo-Zaïre et de son peuple» que je viens de publier. Nos propositions y sont détaillées. La sortie de cet ouvrage a coïncidé malheureusement avec la mort à Bruxelles du 2ème vice-président Antoine Nakofio Modwale. Il avait en charge les questions économiques. Je tiens à saluer sa mémoire. Je vous dirai que notre formation se porte bien dans sa singularité. Je sais que mon silence est perçu comme un signe d’inaction.

Il est vrai que l’opposition est jugée sur son discours, les gouvernants le sont sur leurs réalisations…

Je vous ai toujours dit que l’UNIR-MN ne fait pas partie de l’opposition.

Je viens de l’apprendre …

Notre formation politique ne se reconnaît nullement en cette opposition qui se livre à un petit jeu avec la «majorité» en place. L’UNIR-MN fait partie de la «Résistance». Dans l’ouvrage précité, je donne ma vision sur l’avenir du Congo. C’est un message que j’adresse au peuple congolais.

A la page 70 de votre livre, il est écrit : «Le renversement de ce régime irresponsable au Congo est la meilleure chose qu’on peut offrir au peuple congolais aujourd’hui. Mais ne pas apporter des solutions immédiates et urgentes aux graves économiques et sociaux que vivent ces populations au quotidien serait la pire de chose qu’elle redoute ouvrant ipso facto la voie à l’échec et à la méfiance à ce changement voulu et souhaiter de tout leur cœur». Question : Comment envisagez-vous de renverser ce «régime irresponsable»?

Avant la tenue des élections, j’avais mis les forces de l’opposition en garde sur le risque d’aller aux élections de "manière inconsidérée". Il fallait prendre le temps de la «réflexion structurée» pour mettre en place une véritable stratégie d’action pour amorcer le Changement. On ne pouvait pas aller aux élections avant de mettre sur pied une véritable «résistance armée». Et ce pour la simple raison que les résultats des consultations politiques étaient connus d’avance. Personne ne m’a écouté…

Cela fait bientôt quinze ans qu’on parle d’une hypothétique «résistance armée»…

Je ne suis pas d’accord avec vous. La situation actuelle est différente de celle qui prévalait à l’époque de l’AFDL (Ndlr : Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). L’AFDL a été initiée par la «communauté internationale» pour abattre le régime du président Mobutu. Je peux vous assurer qu’aucune opposition armée ne pourrait voir le jour au Congo sans un dialogue préalable avec le «monde extérieur». Il faut un «dialogue structuré» qui clarifie les objectifs. Pour ce faire, les Congolais doivent s’organiser. Ils doivent se rassembler…

Qui doit rassembler qui ?

Il vous souviendra que notre parti avait organisé une conférence à Bruxelles avec la participation de la sénatrice Cynthia Mc Kinney et du journaliste Charles Onana. A l’issue de cette rencontre, j’avais approché les responsables de l’UREC d’Oscar Kashala. Le secrétaire général de l’UNIR-MN avait pris langue avec les représentants de l’UDPS. Il y a eu des discussions avec M. Félix Tshisekedi Tshilombo. J’ai dit à mes interlocuteurs que les élections au Congo ne se gagnent pas dans les urnes. Elles se gagnent par des manipulations informatiques.

On ne va pas refaire l’histoire…

Certes, on ne va pas refaire l’Histoire mais nous ne pouvons pas ignorer l’Histoire. Il n’est pas trop tard. Les signaux là ! Que voit-on ? Nous voyons un président qui se dit «élu» et dont la cérémonie d’investiture a été désertée par ses pairs. A l’exception du Zimbabwéen Robert Mugabe. Ces derniers temps, des rapports accablants sur la la violence et la fraude électorale au Congo se suivent. Le cinéaste belge Thierry Michel vient de nous donner une sorte de «bonus» avec le film-documentaire sur l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

Comment expliquez-vous l’indolence ambiante ?

Cette situation est due au fait que l’homme congolais est émotif. Les Congolais aiment les «mythes» et les «légendes». Un jour, on entend dire : «Nous sommes tous derrière tel leader». Est-on sûr que cette personne dispose de moyens de sa politique pour renverser le système en place ? Je peux vous dire que le passage que vous avez épinglé à la page 70 de mon ouvrage a toute sa signification.

Sauf que vous ne dites rien sur le modus opérandi…

C’est à nous à «nous organiser». Je suis seul avec mon parti.

Etes-vous entrain de dire que l’opposition congolaise est incapable de se rassembler ?

Effectivement! La cause de cette incapacité à s’unir se situe au niveau de certains leaders dits «charismatiques». C’est ainsi que j’estime que les Congolais doivent faire une autre lecture de l’Histoire de leur pays. Nous devons arrêter de nous accrocher à des «mythes» et autres «légendes» pour identifier «l’équipe qui peut gagner» ; l’homme qui peut nous conduire à la victoire.

A propos de "mythes", faites-vous allusion à Etienne Tshisekedi wa Mulumba ?

Je ne cite personne. Je suis simplement entrain de constater certaines faiblesses qui affectent les forces de l’opposition. Tout en saluant le courage de M. Tshisekedi, je considère qu’il faut parfois se dire des vérités lorsque certaines choses ne marchent pas au sein de la «famille». Vous avez suivi autant que moi la ferveur suscitée au sein de la population congolaise tant à l’intérieur qu’à l’extérieur lorsque M. Tshisekedi s’est proclamé «Président élu».

Si vous étiez en face d’Etienne Tshisekedi, que lui diriez-vous?

Je lui dirai avec tout le respect que je lui dois que sa stratégie a peu de chance d’aboutir. Dès lors, qu’il a constaté les fraudes et les irrégularités, il aurait dû réagir. La population a attendu en vain le «mot d’ordre» pour renverser le régime en place. D’ailleurs, l’article 64 de la Constitution confère cette prérogative aux citoyens congolais. Il n’y a que M. Tshisekedi qui pouvait donner cette "instruction" en vertu de sa «légitimité morale».

Depuis près de cinq mois, Etienne Tshisekedi est assignée à résidence de facto sans que personne ne bouge à Kinshasa. Devrait-on parler d’un problème de rapports de force en défaveur de l’opposition ?

J’ai plutôt le sentiment que l’opposition ne veut pas renverser les rapports de force. En 2006, les élections étaient entachées de fraudes et irrégularités. A l’époque, la «communauté internationale» n’avait pas bronché. Aujourd’hui, elle dénonce des graves dysfonctionnements et des violations des droits humains. Tout indique donc que la donne a changé. Que fait l’opposition congolaise ?

Devrait-on paraphraser l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo qui disait lors de la dernière élection présidentielle en Côte d’Ivoire qu’«il n’y a rien en face»?

Je ne suis pas loin de paraphraser Laurent Gbagbo. Avant et après les élections, les Congolais n’hésitaient pas à manifester leur mécontentement. On a assisté à des "démonstrations" même ici en Europe. Vous le savez autant que moi que plusieurs compatriotes ont payé de leurs vies au Congo. Voilà pourquoi la population attendait un «message politique». Un mot d’ordre.

Selon vous donc, le Congo-Kinshasa est dirigé par un pouvoir illégitime qui se maintient par la force. Ma question est simple : Que faire ?

J’ai déjà fait des propositions à l’UDPS. Vous comprendrez que je m’abstienne à étaler nos stratégies et actions futures dans un organe de presse…

Plusieurs opposants tiennent ce même discours…

Que faire après les fraudes massives constatées lors des élections du 28 novembre? Ma réponse est simple : il faut renverser le régime en place à Kinshasa. J’ai tendu la main au président de l’UDPS.

Selon vous, les députés élus de l’opposition doivent-ils oui ou non siéger à l’Assemblée nationale ?

C’est encore un problème d’absence de stratégie. Comment pourrait-on reprocher à certains élus de siéger à l’Assemblée nationale lorsqu’ils disent avoir battu campagne avec leurs propres moyens financiers ?

L’UDPS a décidé d’exclure ses députés qui siègent à la Chambre basse. Quelle est votre réaction ?

Je vous répondrai par une autre question : pourquoi, sommes-nous allés aux élections ? Que peut-on reprocher à ces élus lorsque l’ensemble de la population congolaise qui s’oppose au régime attend désespérément le «mot d’ordre» du Président élu? Je ne suis pas entrain d’accabler le président Tshisekedi. Je ne fais que dire la vérité. Je sais que les personnalités de l’opposition qui siègent à la Chambre basse seront traitées de «collabos», selon la formule désormais consacrée. Je peux vous assurer que les membres de l’UNIR-MN n’auraient pas siégé à l’Assemblée nationale. Il est temps que nous arrêtions de chercher ailleurs les responsables de nos «malheurs». Nous avons un grosse part de responsabilité dans la situation difficile que traverse notre pays. Il me semble que l’heure de l’autocritique est arrivée pour corriger nos erreurs.

Quelles sont, selon vous, les erreurs commises ?

L’exclusion constitue, à mes yeux, la plus grosse erreur. Il reste que j’ai fait le pas en tendant ma main. Cette main ne restera pas tendue éternellement.

S’il vous était donné de rencontrer «Joseph Kabila», que lui diriez-vous ?

Une telle rencontre est inenvisageable : il n’y a en réalité rien à dire à Joseph Kabila car «son régime est néfaste pour le Congo».

Vous avez connu personnellement Floribert Chebeya. Comment avez-vous accueilli la nouvelle de sa mort ?

Dans mon ouvrage, je rends hommage à mon ami Chebeya. C’est vous d’ailleurs qui me l’avez présenté. Depuis notre premier contact, nous étions restés très proches. Nous devrions d’ailleurs nous rencontrer à Brazzaville. Hélas ! J’ai écrit dans mon livre que je porte un deuil pour les militaires zaïrois tués par le régime de Kinshasa en 2003 parce qu’ils se réclamaient de l’UNIR-MN. Aujourd’hui, je porte aussi un deuil pour Floribert Chebeya. Je vous révèle Qu’Armand Tungulu Mudiandambu militait dans notre parti. La veuve Tungulu le sait. Je peux vous dire que ceux qui ont une part de responsabilité dans la mort de Chebeya, Tungulu et autre Fidèle Bazana devront un jour rendre des comptes. Ces crimes ne resteront pas impunis.

Le ministre congolais de la Justice Emmanuel Luzolo Bambi Lessa a écrit à la Commission de censure pour interdire la projection du film-documentaire au Congo. Quelle est votre commentaire ?

Je dis simplement à ceux qui avaient prétendu à l’époque que «Joseph Kabila représente l’espoir pour le Congo» de réviser leurs souvenirs. Lorsque le régime Mobutu a été renversé en mai 1997, nombreux sont les Congolais qui espéraient assister à l’avènement d’un ordre politique totalement différent au plan qualitatif. Quinze années après, c’est la désillusion. Le Congo est devenu une terre sans maître. Cette situation est malheureusement «encouragée» par les Congolais eux-mêmes.

Comment ça ?

Qui sont les personnes qui gravitent autour de Joseph Kabila ? Des Rwandais ? Les Premiers ministres successifs et les présidents des deux Chambres du Parlement seraient-ils des Rwandais ? Comment expliquer qu’un pays comme le Rwanda puisse régenter les affaires d’un pays de la dimension du Congo s’il n’avait pas trouvé un «esprit macabre» au sein de notre peuple? Les Congolais font preuve d’un inquiétant «fainéantisme d’esprit». A ce rythme, il n’est pas exclu qu’un Chinois devienne un jour président de la RD Congo. Certains trouveront les mots pour dire : «Tomesene na ye, Avandi na biso banda kala !». Traduction : «Nous le connaissons bien. Il a toujours vécu parmi nous …». Encore une fois, je regrette que notre peuple préfère les «mythes» et les «légendes». Sans forfanterie, je peux vous dire que rien ne sera fait sans l’apport de l’UNIR-MN.

L’actualité congolaise est focalisée sur les hésitations de «Joseph Kabila» à transférer Bosco Ntaganda à la CPI à La Haye. Quelle est votre lecture de cette affaire ?

Je constate que l’étau se resserre autour de Bosco Ntaganda. Je dois vous avouer que j’ai été choqué par un message envoyé par un groupuscule parlant au nom des «Banyamulenge». Je considère que les signataires de ce document ne sont pas représentatifs de cette «communauté». Si ce groupe cherche à rejeter les incriminations articulées à l’encontre de «Bosco», il doit le faire sur le fond du dossier et non en s’appuyant sur l’appartenance ethnique. Les Congolais doivent savoir que les «Banyamulenge» ne font pas partie d’une ethnie minoritaire. Il n’y a pas de tribu majoritaire au Congo. Que dira-t-on si demain les membres de l’ethnie à laquelle appartient Thomas Lubanga faisait de même ? Je ne suis pas sensible à la «victimisation» des membres de la communauté tutsie. Bosco Ntaganda est un présumé criminel qui doit être entendu par la justice internationale. Pourquoi les Congolais doivent-ils se plier devant les caprices de ceux qui se disent
«Banyamulenge» parce qu’ils bénéficient du soutien d’un Etat qui fait du tort au Congo? Ceux qui pensent qu’ils pourront obtenir la balkanisation du Congo pour former des micro Etats se trompent énormément…

Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi
Interview Congoindependant - 18 Avril 2012
© Congoindépendant 2003-2012

Alors que la RDC tangue - Classe politique: tous inconscients

(Le Potentiel 20/04/2012)
Alors que le ciel s’assombrit sur l’avenir de la RDC, la classe politique se morfond dans la course au pouvoir. Tous sont guidés par un seul réflexe : le pouvoir pour le pouvoir. Tous, Majorité et Opposition, donnent finalement raison à l’auteur de l’ouvrage : « RD Congo. La République des inconscients ».

Malgré les élections de 2006, puis celles de 2011, la RDC peine à trouver le bout de tunnel. Du fait de sa classe politique qui se perd en conjectures, en n’ayant pas les deux pieds sur terre. L’avenir du pays se trouve hypothéqué par manque d’un vrai débat sur les enjeux actuels. Cette préoccupation est occultée au profit du raccourci qui conduit à l’enrichissement facile. Pendant ce temps, les attentes du souverain primaire en rapport avec son social et sa sécurité sont reléguées aux oubliettes.

« C’est dans l’Est que se joue l’avenir du pays. Mais, on en fait un fait divers et personne n’ose toucher doigt la plaie », commente un analyste politique, visiblement dépité devant l’inconscience de la classe politique congolaise.

Cela rappelle la publication en 2010, par le sénateur Modeste Mutinga, d’un ouvrage intitulé: « RD Congo. La République des inconscients ».

A l’époque, ce titre était à la fois provocateur et évocateur. Quant à l’auteur, il a été taxé de tous les maux pour avoir osé mis le doigt dans la plaie.

Deux ans plus tard, l’ouvrage reste d’actualité. Les inquiétudes de l’auteur demeurent intactes. D’ores et déjà, en liminaire, il poussait la classe à quitter sa léthargie : « Mon plus grand souhait, est que cette interpellation ne reste pas un livre de plus dans les bibliothèques. Mais qu’elle constitue un petit coup de plus afin de produire un déclic visant une prise de conscience nécessaire au changement des mentalités ». Aujourd’hui, avec un peu de recul, son cri de détresse ne semble pas avoir été entendu. Preuve, s’il en était, que cinq ans après les premières élections, supposées libres, démocratiques et transparentes, la RDC tarde à trouver ses vrais repères.

La classe politique qui devait, comme sous d’autres cieux, servir d’éclaireur a presque échoué dans sa mission de guider et canaliser les aspirations de la population pour l’émergence d’un « pays plus beau qu’avant »,tel que souhaité dans l’hymne national.

« Qu’est-ce qu’on a eu comme débat de campagne pendant les élections de 2011. Rien du tout », rappelle un autre analyste politique.

Et de poursuivre, « c’est vrai qu’un peuple mérite ses dirigeants mais, dans l’état actuel de la RDC, il se pose un réel problème. Dans la Majorité, tout comme dans l’Opposition, personne n’a une vision claire sur l’avenir de ce pays. Tous naviguent à vue et tous ne sont guidés que par leurs seuls intérêts ». Il a fait le constat selon lequel le peuple et l’avenir de ce pays sont le cadet des soucis de la classe politique. « Je pensais que la classe politique allait changer. Mais, c’est pire qu’avant. Le pays se meurt », conclut-il avant de donner raison à Modeste Mutinga qui ne s’est pas gêné de qualifier ce pays de République des inconscients.

L’EVEIL EST POSSIBLE, MAIS…


Face au désastre, faut-il tomber dans la résignation ? Est-ce que le peuple congolais mérite de vivre dans les conditions qui sont les siennes aujourd’hui ? Pas du tout. Il ne s’agit pas d’une fatalité. Il est possible de rebâtir ce pays en repartant sur de bases solides. La refondation d’une grande nation au cœur de l’Afrique passe la prise de conscience de la classe politique, d’abord ensuite de tout le peuple congolais.

Toujours dans l’ouvrage du sénateur Mutinga, le professeur Tshiyembe Mwayila trouve dans sa préface des mots justes pour le dire. « Face au bilan calamiteux des 50 ans d’indépendance de la RDC, aucun esprit pensant ne peut rester insensible au sort macabre de la majorité des congolais », écrit-il. Il remue le couteau dans la plaie lorsqu’il reprend les sujets qui devaient alimenter le débat dans la classe politique. « L’armée républicaine, l’administration publique, la gestion des intelligences, la revalorisation de l’agriculture sont autant de chantiers du futur que les élites congolaises doivent ensemencer si elles veulent demain construire un pays plus beau qu’avant ». Il ne s’arrête pas là. Il ajoute qu’à ce scénario, se greffent les craquellements de la souveraineté dans lesquels s’engouffrent les guerriers nomades Mbororo venus du Soudan, du Tchad et probablement de la Somalie, les rebelles ougandais de LRA, semant la mort et la désolation en territoire congolais. Il ne minimise pas les métastases des rébellions dans l’Est, le Bundu dia Kongo, les Enyele, etc.

Malheureusement, le cri du professeur Mwayila est presque tombé dans les oreilles des sourds. Le Congolais, avec lui son élite et sa classe politique, est comme frappé d’une amnésie collective qui l’empêche de voir la réalité en face.

A cette allure, il n’est pas exclu de dire que le pays court à sa perte. Pour s’en convaincre, il suffit d’évoquer la situation qui prévaut dans l’Est où l’on tente sans relâche de mettre en marche le vieux plan de la balkanisation de la RDC. Sinon, rien ne pourrait justifier les troubles récurrents enregistrés dans cette partie du pays.

Comme si la mesure prise récemment par le chef de l’Etat les y poussait, des milices aux diverses natures et origines ont repris du service : Pareco, Yakutumba, Raia Mutomboki (dans les Kivu) et Cobra Matata(Ituri). Les seigneurs de guerre tentent de reprendre du poil de la bête et crachent sur la fin des opérations militaires. Quid ? Il y a donc problème. Et il faut le résoudre. Sans tarder.

TOUS COUPABLES


Que restera-t-il à nos dirigeants si le pays était démantelé ? A Kinshasa, on en est encore et toujours au partage du pouvoir dans les institutions. Pendant ce temps, le pays sur lequel ils comptent exercer leur imperium pourrait leur échapper. Vu sous cet angle, ils sont tous coupables : Majorité et Opposition. Du fait de leur boulimie du pouvoir et de la poursuite de leurs intérêts personnels.

Pour revenir à l’ouvrage du sénateur Mutinga, le professeur Biyoya pense que « le problème n’est pas de crier haro sur la République, mais de trouver les voies de conjurer le mal ». Il lance, par la suite, le grand débat. « Peut-il nous être possible d’utiliser les retombées de la démocratie électorale pour obtenir le renouvellement de la classe politique et d’utiliser rationnellement des élites congolaises ? », s’interroge-t-il.

Les élections du 28 novembre 2011 étaient une belle occasion d’y arriver. Mais, le peuple a été une fois de plus dupé par ceux qui lui ont confisqué son pouvoir, au nom d’un calcul politique suicidaire pour le pays.

A tout prendre, rien n’est encore perdu. Il suffit d’un sursaut de patriotisme doublé d’une prise de conscience des enjeux et autres défis qui s’imposent pour reconstruire le pays.


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RDC : le nouveau Premier ministre affiche ses priorités

 


Le nouveau Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo Mapon, entouré de son cabinet lors d'un point presse au ministère des Finances à Kinshasa, le 19 avril 2012.
Le nouveau Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo Mapon, entouré de son cabinet lors d'un point presse au ministère des Finances à Kinshasa, le 19 avril 2012.
AFP / JUNIOR D.KANNAH

Par RFI
Le nouveau Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo, est devenu l’homme le plus sollicité du pays. La composition de son gouvernement n’est pas encore annoncée. Matata Ponyo affiche quelques priorités : la paix, la stabilité monétaire, le développement économique. Du côté de l’opposition, on attend prudemment de voir avant de critiquer.

Le nouveau Premier ministre n’a pas encore quitté son bureau du ministère des Finances. Il ne veut rien dire encore de la composition du gouvernement, ni même quand il sera formé. A l’entendre, son credo politique serait la décrispation. Les élections ne se sont pas bien passées, il le concède, mais pour lui, de toute façon Kabila devait les gagner. Avec l’opposition, il veut parler de choses concrètes.
« Qu’on soit dans la mouvance présidentielle ou qu’on soit dans l’opposition, les intérêts supérieurs de la population sont partagés de la même manière : que l’économie soit stable, que les routes et les hôpitaux se construisent, que les écoles se construisent. Je pense que l’on soit de l’opposition ou de la majorité, on doit l’apprécier », déclare Augustin Matata Ponyo.
Dans l’opposition parlementaire, on ne se laisse pas séduire par l’image de jeune technocrate compétent de ce nouveau chef du gouvernement. On préfère juger sur pièces, comme le dit le député José Makila, vice président du groupe parlementaire des libéraux démocrates.
« Pour l’instant, nous n’avons aucun jugement à porter sur la nomination du Premier ministre. Nous prenons acte, mais nous le jugerons quand il va nous amener son programme devant le Parlement », annonce José Makila.
C’est dans le secret de la présidence que se cuisine maintenant l’équipe gouvernementale, avec des ministres qui rêvent de garder leur poste, et d’autres qui rêvent de devenir ministres.

Nouveau gouvenement: Que peux faire Matata Ponyo?

Selon plusieurs observateurs et la plus part des congolais le savent que Monsieur MATATA ne peut rien changer avec Kabila dont la gouvernance est chaotique. dont l'avenir de la RDC se résume sur son savoir faire seul, apres lui, aucun autre Congolais. On sais aussi que même le dictateur Mobutu avait utilisé et travaillé avec des hauts cadres universitaires, des téchnocrates de tout genre mais finalement ils ont conduit tous le pays dans la ruine que nous connaissons aujourdhui.
Matata avait commencé à dire qu'il est là pour appliquer les missions confiées par Joseph Kabila. Celà n'est étonnant, on le savait que sous Joseph, on ne chantera que ses cinq chansons, avec un réfrais: la guerre de l'Est.
En décembre dernier, le seul fait d'avoir sabotté la volonté du peuple congolais aux éléctions, Joseph est ambitieux, il est plus que Mobutu et en 2016 il voudra jamais quitter, il fera de même du fait qu'il a réussi s'attirer la soutien des pays occidentaux qui soutenaient Mobutu par la richesse de la RDC.
Le combat du peuple congolais est long mais la finalité sera de boutter les énnemis du peuple hors d'Etat de nuir. TENNEZ BON

Voici ce MATATA Ponyo chante parmis les cinq chansons de Joseph: 
(La Prospérité 20/04/2012)


C’est avec les médias que Matata Ponyo tient à démarrer cet autre mandat, entendez ses nouvelles fonctions, pour l’intérêt de la population congolaise. Il l’a fait hier, au cours d’un point de presse où, parlant de sa nomination, il a déclaré que ‘‘le choix du Chef de l’Etat a été guidé par les valeurs cardinales qui fondent la République’’. Et d’ajouter : ‘‘autant ces valeurs fondent l’action du Chef de l’Etat, autant nous sommes nous attachés à ces valeurs’’. Scrutant sa propre nomination et le ticket gagnant présenté par la Majorité parlementaire à l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre note qu’il s’agit là d’un signal fort lancé par le numéro Un Congolais, Joseph Kabila Kabange qui, plus que jamais, est en quête de l’efficacité, de la compétence et de la préservation des alliances politiques. C’était l’occasion pour le nouveau locataire de l’Hôtel du Gouvernement de dévoiler les missions à lui confiées par Joseph Kabila Kabange, à savoir : consolider la paix ; booster le social du peuple congolais ; stabiliser le cadre macro-économique par l’amélioration de la gouvernance économique et, enfin, consolider le rapport avec les bailleurs de fonds. Le Premier Ministre entend accomplir cette mission à portée nationale et patriotique avec abnégation, considérant que la République Démocratique du Congo est appelée à se développer. Ceci, dans la droite ligne de la volonté exprimée par le Chef de l’Etat lors de son investiture, le 20 décembre dernier, où il a pris l’engagement de faire de la RD-Congo, un pays émergent. Pour le Premier Ministre Matata Ponyo, l’émergence dont il est question exige le sens de sacrifice, la recherche permanente du résultat et l’amélioration du social. Refusant d’avancer une quelconque date sur la publication de son cabinet, Matata Ponyo s’est limité à en donner la philosophie qui, dit-il, procède de la volonté de rallier tout le monde à l’action de la gouvernance. Toutefois, a-t-il souhaité, le plutôt serait le mieux. Au lendemain de sa nomination par le Président de la République en qualité de Premier Ministre, Augustin Matata Ponyo s’est entretenu avec la presse ce jeudi 19 avril 2012. C’était l’occasion pour le tout nouveau Chef du Gouvernement Rd-Congolais de dévoiler les grandes lignes de son action. Circonscrivant le cadre de la rencontre, Matata Ponyo a déclaré que c’est avec les médias qu’il entendait démarrer cet autre mandat pour l’intérêt de la population congolaise. Lequel intérêt passe par l’accomplissement de la vision du Chef de l’Etat, tournée vers le social et la consolidation de la paix. Partant, il se laissera guidé et demeurera attaché par les valeurs cardinales pour la fondation de la République ; lesquels valeurs doivent promouvoir la paix social, la sécurité de l’Etat, l’amélioration du social des congolais mais aussi et surtout l’amélioration de la gouvernance économique. ‘‘Le choix du Chef de l’Etat a été guidé par les valeurs cardinales qui fondent la République’’. Et d’ajouter : ‘‘autant ces valeurs fondent l’action du Chef de l’Etat, autant nous sommes nous attaché à ces valeurs’’, a-t-il soutenu lors de son face-à-face avec la presse. Quatre missions fondamentales Devant les professionnels des médias, le Premier Ministre Matata a étalé les missions à lui confiées par le Président de la République. Il s’agit, a-t-il révélé, de la consolidation de la paix ; booster le social du peuple congolais ; stabiliser le cadre macro-économique et, enfin, consolider le rapport avec les bailleurs de fonds. Engagement ferme Confiant, le Premier Ministre entend accomplir cette mission à portée nationale et patriotique avec abnégation, considérant que la République Démocratique du Congo est appelée à se développer. Ceci, dans la droite ligne de la volonté exprimée par le Chef de l’Etat lors de son investiture le 20 décembre dernier où il a pris l’engagement de faire de la RD-Congo un pays émergent. Pour le Premier Ministre Matata Ponyo, l’émergence dont il est question exige le sens de sacrifice, la recherche permanente du résultat et l’amélioration du social. Scrutant sa propre nomination et le ticket gagnant présenté par la Majorité parlementaire à l’élection du Bureau définitif de l’Assemblée nationale, le Premier Ministre note qu’il s’agit là d’un signal fort lancé par le numéro Un Congolais, Joseph Kabila Kabange qui, plus que jamais, est en quête de l’efficacité, de la compétence et de la préservation des alliances politiques. L’homme, la plus grande ressource… Dans son action, Matata Ponyo entend mettre l’homme au centre de tout. L’homme, a-t-il indiqué, reste la plus grande ressource qui puisse déclencher le développement d’un pays dont la République Démocratique du Congo. ‘‘Plutôt que des milliers d’espèces sonnantes et trébuchantes, l’homme reste au centre de tout développement’’, a-t-il soutenu. Homme de principe, Matata Ponyo est d’avis que la rigueur et la discipline restent les critères à même de faciliter le progrès de la République Démocratique du Congo. A quand la publication du Gouvernement ? Refusant d’avancer une quelconque date, Matata Ponyo s’est limité à en donner la philosophie qui, dit-il, procède de la volonté de rallier tout le monde à l’action de la gouvernance. Toutefois, a-t-il souhaité, le plutôt serait le mieux.

La Pros.

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lundi 16 avril 2012

Bosco Ntaganda : un passé marqué par des atteintes aux droits humains


(Le Potentiel 16/04/2012)


Bosco Ntaganda est un général tristement célèbre de l’armée de la République démocratique du Congo. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre. Ntaganda, surnommé « Terminator », et les troupes sous son commandement ont commis des exactions abominables depuis au moins 2002 dans le district de l’Ituri, dans le nord-est de la RD Congo, et dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, dans l’est du pays, notamment des massacres ethniques, des meurtres, des violences sexuelles, des actes de torture, et le recrutement d’enfants soldats.

Ntaganda est connu parmi ses troupes comme un « guerrier » qui dirige depuis le front, commandant et participant directement dans les opérations militaires. Selon les dires d’un enfant soldat qui a combattu avec Ntaganda et a témoigné ultérieurement contre lui devant la CPI à La Haye, il est également connu comme un homme qui « tue les gens facilement ».

HISTORIQUE

Ntaganda est né en 1973 à Kinigi, au Rwanda. Il a fui à Ngungu, dans l’est de la République démocratique du Congo, alors qu’il était un jeune adolescent à la suite des attaques contre les Tutsis au Rwanda. Il a commencé sa carrière militaire en 1990 avec le Front patriotique rwandais (FPR), un groupe rebelle rwandais basé en Ouganda dirigé par Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda. Après que le FPR a mis fin en juillet 1994 au génocide perpétré contre les Tutsis et les Hutus modérés et a formé le nouveau gouvernement rwandais, Ntaganda a intégré l’armée rwandaise. Pendant qu’il se trouvait dans l’armée rwandaise, il a participé à l’invasion de la RD Congo en 1996, durant ce qui sera ensuite connu sous le nom de première guerre du Congo. En 1998, durant la seconde guerre en RD Congo, il a rejoint un groupe rebelle congolais, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Au cours des années suivantes, il a fait partie de divers groupes rebelles congolais, avant de rejoindre l’Union des patriotes congolais (UPC) dans le district de l’Ituri en 2002.

De 2002 à 2005, il a servi sous les ordres du leader de l’UPC, Thomas Lubanga, qui en mars 2012 a été reconnu coupable par le CPI de recrutement et d’utilisation d’enfants soldats en Ituri. Ntaganda était le chef des opérations militaires sous Lubanga et a été impliqué dans un grand nombre d’atteintes graves aux droits humains, notamment des massacres ethniques, des actes de torture, des viols ainsi que dans le recrutement massif d’enfants, dont certains n’avaient pas plus de 7 ans. Il était le co-accusé dans l’affaire Lubanga.

En 2006, après avoir quitté l’UPC à la suite de conflits internes, Ntaganda est devenu chef d’état-major militaire pour le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle dirigé par des Tutsis sous la direction de Laurent Nkunda. Soutenu par le Rwanda, le groupe rebelle contrôlait une grande partie du Nord-Kivu et remportait régulièrement des combats contre l’armée congolaise. En janvier 2009, à la suite d’un accord secret entre les autorités congolaises et rwandaises, et avec le soutien d’officiers de l’armée rwandaise, Ntaganda a évincé Nkunda, s’est emparé de la direction du groupe rebelle et a accepté d’intégrer les effectifs de celui-ci dans l’armée congolaise. Pour avoir mis fin à la rébellion du CNDP, Ntaganda a obtenu en échange le grade de général dans l’armée congolaise et est devenu sous-commandant des opérations militaires dans l’est de la RD Congo.

Début 2009, consternée par la nomination de Ntaganda, une coalition de 51 organisations de la société civile a appelé le Président Joseph Kabila à arrêter Ntaganda, plutôt que de lui donner une promotion :

Nous ne pouvons pas oublier le malheur que Bosco Ntaganda nous a causé pendant plusieurs années, en massacrant des milliers des personnes d’Ituri sans pitié et sans sens d’humanité. Nous sommes porteurs de cicatrices indélébiles. Nous devons honorer les mémoires des gens que nous avons perdus en disant jamais encore des tueries et en envoyant un signal fort pour que ceux qui sont coupables de tels crimes soient jugés. Il faut que les générations à venir sachent non seulement que nous avons souffert, mais aussi que nous avons agi pour mettre fin à la souffrance en luttant pour une justice équitable.

EXACTIONS COMMISES ALORS QUE NTAGANDA COMMANDAIT LES GROUPES REBELLES EN ITURI ET AU NORD-KIVU

Ntaganda est impliqué dans certaines des exactions les plus horribles perpétrées dans l’est de la RD Congo au cours des dix dernières années. En Ituri, en plus des accusations de la CPI portant sur l’utilisation d’enfants soldats, Ntaganda a été accusé de commander les troupes de l’UPC qui ont tué au moins 800 civils pour des raisons ethniques à Mongbwalu et dans les villages avoisinants en novembre et décembre 2002.

L’opération militaire visant à prendre le contrôle de la ville stratégique pour l’extraction de l’or de Mongbwalu a duré six jours, durant lesquels les troupes de l’UPC ont massacré les civils sur des critères ethniques, pourchassant les personnes qui tentaient de se réfugier dans la forêt, et saisissant et tuant d’autres personnes à des barrages routiers. Des témoins ont déclaré à Human Rights Watch avoir vu des civils appartenant à l’ethnie Lendu se faire attaquer par des combattants de l’UPC, qui les ont égorgés ou les ont assommés à coups de marteau, en criant : « Nous allons vous exterminer – le gouvernement ne va pas vous aider maintenant ». Des enfants soldats qui ont témoigné devant la CPI de ce qu’ils avaient vécu ont décrit la façon dont Ntaganda dirigeait certaines des attaques.

Ntaganda a également été impliqué dans une campagne d’arrestations arbitraires, d’exécutions et de disparitions forcées de dizaines de civils selon des motifs à caractère ethnique à Mongbwalu, Bunia et autres lieux dans le district de l’Ituri tandis qu’il faisait partie de l’UPC. Des témoins ont décrit cette campagne comme une « chasse à l’homme » et dans le cadre de recherches menées entre 2002 et 2005, Human Rights Watch a recueilli des informations sur plus de 100 personnes victimes de cette campagne, même si les chiffres sont probablement beaucoup plus élevés.

L’implication présumée de Ntaganda dans des atrocités a continué lorsqu’il a rejoint le groupe rebelle du CNDP. En novembre 2008 au Nord-Kivu, les troupes du CNDP sous le commandement de Ntaganda ont tué environ 150 personnes dans la ville de Kiwanja l’un des pires massacres perpétré par ce groupe au Nord-Kivu. Les combattants sont allés de maison en maison, à la recherche de jeunes hommes et d’adolescents qu’ils soupçonnaient d’être des combattants ennemis. Les combattants du CNDP ont enfoncé les portes, exigé de l’argent et des téléphones portables, puis ont abattu ou tué d’une autre manière les hommes ou les garçons, les massacrant à l’intérieur de leurs maisons, devant leurs familles ou dans les rues avoisinantes. Quelques femmes ont également été tuées, notamment celles qui tentaient de protéger des membres de leur famille.

Ntaganda était présent durant le massacre de Kiwanja. Une séquence vidéo tournée par des journalistes internationaux l’a montré commandant et donnant des ordres à ses troupes à Kiwanja le 5 novembre 2008, le jour du massacre. Les enquêteurs de l’ONU chargés des droits humains ont conclu ultérieurement que nombre des meurtres étaient « en représailles par nature, et ordonnés et supervisés par le commandement du CNDP ».

EXACTIONS COMMISES EN TANT QUE GENERAL DANS L’ARMEE CONGOLAISE

À la suite du massacre de Kiwanja, Ntaganda aurait enlevé deux adolescentes de Kiwanja, âgées de 15 et 16 ans, pour les emmener de force jusqu’à une position militaire du CNDP à proximité à Rutshuru pour en faire ses « épouses ». Ntaganda a violé les deux adolescentes à maintes reprises et les a forcées à cuisiner pour lui. L’une des adolescentes s’est enfuie au bout de cinq jours. Dans un entretien avec Human Rights Watch, elle a expliqué comment elle était obligée de vivre dans la clandestinité parce que les soldats de Ntaganda étaient venus la chercher chez elle après sa fuite. D’autres personnes proches de Ntaganda interrogées par Human Rights Watch ont affirmé qu’il obligeait régulièrement des jeunes femmes et jeunes filles à être ses « épouses » quand il arrivait à une nouvelle position militaire.

Ntaganda a continué à commettre des violations de droits humains après avoir été nommé général dans l’armée congolaise et sous-commandant des opérations militaires dans l’est de la RD Congo au début de 2009. Il a utilisé son nouveau poste pour créer une structure de commandement parallèle, donnant des ordres aux anciens soldats du CNDP qui lui sont restés fidèles plutôt qu’à la hiérarchie militaire officielle et également à d’autres milices qui ne sont pas intégrées dans l’armée. Ntaganda a chassé de nombreux chefs locaux dans certaines parties de la province du Nord-Kivu, en les remplaçant par des chefs qui lui étaient fidèles. Certains des chefs qui se sont opposés ont été assassinés, d’autres ont été contraints par l’intimidation et les menaces à partir. Par le biais de cette structure parallèle, Ntaganda a ordonné ou a été impliqué dans de graves exactions.

ATTAQUES DELIBEREES CONTRE LES CIVILS

Les troupes fidèles à Ntaganda ont mené de nombreuses attaques contre des civils, parfois pendant des opérations militaires autorisées par la chaîne de commandement de l’armée congolaise, mais le plus souvent au cours d’opérations que Ntaganda a ordonnées de son propre chef. Bon nombre de ces opérations ont été motivées par des tentatives visant à prendre le contrôle de terres agricoles fertiles - forçant les agriculteurs d’ethnie hunde et hutu à abandonner leurs terres pour faire place aux éleveurs de bétail tutsis. En 2009, des troupes sous son commandement ont tué délibérément au moins 270 civils dans la zone située entre Nyabiondo et Pinga, dans l’ouest du territoire de Masisi. Au cours des six premiers mois de 2010, Human Rights Watch a documenté 25 attaques contre des villages dans la même zone, entraînant la mort d’au moins 105 civils. Les soldats de l’armée congolaise interrogés par Human Rights Watch ont déclaré que Ntaganda a assumé le rôle de commandant pour ces attaques.

Les attaques liées au contrôle sur les terres dans certaines parties du Nord-Kivu ont continué en 2011 et début 2012, avec des petits groupes de soldats et de miliciens fidèles à Ntaganda commettant de graves violations des droits humains – telles que le meurtre, le viol et l’incendie de maisons – dans des tentatives pour résoudre les litiges fonciers individuels par la force.

ASSASSINATS CIBLES, DISPARITIONS FORCEES ET ARRESTATIONS ARBITRAIRES

À partir de janvier 2010, et peut-être plus tôt, Ntaganda a commencé une campagne brutale prenant pour cible les personnes qu’il estimait être contre lui, notamment les militants de la société civile qui ont dénoncé ses exactions ou appelé à son arrestation. Human Rights Watch a documenté au moins 20 assassinats ciblés, deux tentatives d’assassinat, quatre disparitions forcées et 18 enlèvements et arrestations arbitraires depuis janvier 2010 qui ont été soit directement commandés par Ntaganda soit dans lesquels il était impliqué. Des dizaines d’autres personnes auraient été menacées ou intimidées par Ntaganda ou ses proches. De nombreuses personnes ont fui Goma et vivent dans la clandestinité. La plupart des incidents ont eu lieu au Nord-Kivu, mais d’autres se sont déroulés dans les pays voisins du Rwanda et de l’Ouganda.

Sylvestre Bwira Kyahi, le président de la société civile du territoire de Masisi, a été l’une des personnes prises pour cible. Il a été enlevé à Goma le 24 août 2010, et détenu pendant une semaine dans une prison souterraine. Bwira vivait dans la clandestinité depuis la fin juillet à la suite d’un appel téléphonique menaçant du « secrétaire » de Ntaganda au sujet d’une lettre publique que Bwira avait écrite au président Kabila, dénonçant, entre autres, les exactions commises par les troupes sous le commandement de Ntaganda et appelant à l’arrestation de Ntaganda sur la base du mandat d’arrêt de la CPI.

Pendant sa détention, Bwira a eu les yeux bandés, a été attaché à un pilier, et a été battu à plusieurs reprises. Il a été interrogé par des anciens soldats du CNDP sur la raison pour laquelle il s’opposait à eux. Suite à la pression exercée par la société civile et les défenseurs des droits humains, Bwira a été placé en « liberté provisoire » et a fait l’objet d’un traitement médical pendant des mois suite aux blessures qu’il a subies.

L’un des assassinats les plus médiatisés est celui du lieutenant-colonel Antoine Balibuno, un ancien membre bien connu du cercle intime de Nkunda qui était contre le leadership de Ntaganda. Balibuno a été abattu dans le centre de Goma le 14 septembre 2010 après avoir été convoqué à une réunion dans un bar avec deux proches partisans de Ntaganda. Plusieurs officiers de l’armée congolaise, notamment des anciens membres du CNDP, ont déclaré à Human Rights Watch que Ntaganda avait ordonné l’assassinat de Balibuno.

Certaines des personnes que Ntaganda a perçues comme une menace avaient un profil plus discret. Martine Ndayabaje, une femme de 23 ans responsable de la livraison du lait à la maison de Ntaganda à Goma, a été délibérément tuée à la fin de décembre 2010. Des personnes proches de Ndayabaje ont expliqué à Human Rights Watch qu’elle avait surpris une conversation confidentielle chez Ntaganda et avait été tuée pour la faire taire. Trois jours après Noël 2010, peu de temps après que Martine Ndayabaje a été vue pour la dernière fois, son corps a été découvert sur les rives du lac Kivu.

Les soldats de Ntaganda sont rapidement venus le récupérer, affirmant aux membres de famille en deuil et aux curieux qu’ils prenaient le corps pour effectuer « une enquête ». Le corps n’a jamais été restitué à la famille. Deux officiers de l’armée fidèles à Ntaganda sont venus plus tard à la maison de Martine Ndayabaje et ont menacé sa famille, en disant qu’ils seraient tués s’ils racontaient ce qui s’était passé.

RECRUTEMENT D’ENFANTS

Bien que faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour le crime de recrutement et utilisation d’enfants soldats, Ntaganda et les officiers qui lui sont fidèles ont continué le recrutement forcé d’enfants. L’une des pires vagues de recrutement a eu lieu à la fin 2010, lorsque des centaines de jeunes hommes et de garçons ont été recrutés dans les provinces du Nord et du Sud Kivu, notamment au moins 121 enfants de moins de 18 ans. Les rapports reçus par Human Rights Watch ont indiqué qu’il y en avait probablement beaucoup plus.

Dans la zone de Kitchanga, à la mi-novembre 2010, des officiers fidèles à Ntaganda ont visité des écoles et établi des listes des élèves de sexe masculin âgés de 15 à 20 ans. Au cours des semaines suivantes, les soldats de Ntaganda ont enlevé les jeunes des écoles, des maisons, des champs, ou bien alors qu’ils allaient à l’école ou qu’ils en revenaient, et les ont recrutés de force dans l’armée. Dans le village de Charamba le 15 novembre 2010, sept jeunes hommes ont été enlevés d’un terrain de football avant un match. Ceux qui résistaient risquaient de rudes châtiments, voire la mort. Un grand nombre de jeunes dans les régions touchées se sont cachés dans les forêts ou ont tenté de fuir vers les grandes villes pour échapper au recrutement forcé, selon ce qu’ont rapporté des témoins à Human Rights Watch.

INGERENCE DANS LA JUSTICE ET DANS LES ELECTIONS, IMPLICATION DANS LA CONTREBANDE DES MINERAUX

L’étendue de l’influence de Ntaganda est allée jusqu’à interférer dans le système judiciaire congolais et les élections nationales. Dans au moins neuf cas documentés par Human Rights Watch, Ntaganda a empêché que les personnes lui étant fidèles soient déférées à la justice ou les a protégées de l’arrestation. Dans un des cas les plus flagrants, le lieutenant-colonel Ndayambaje Kipanga, un ancien officier du CNDP proche de Ntaganda, a été arrêté le 7 mai 2009, pour le viol et l’emprisonnement présumés de cinq jeunes filles dans sa base militaire à Rutshuru.

Il s’est évadé deux jours après son arrestation et a ensuite été jugé et condamné par contumace par un tribunal militaire congolais pour crimes contre l’humanité pour viol et emprisonnement. Des officiers militaires congolais interrogés par Human Rights Watch ont déclaré que Ntaganda a contribué à faciliter l’évasion de Kipanga et a continué à le protéger contre une nouvelle arrestation.

Ntaganda a également cherché à s’immiscer dans les élections présidentielles et législatives de la RD Congo en novembre 2011 en soutien au président Kabila et aux membres du parti politique du CNDP se présentant aux élections. Sur les ordres de Ntaganda, certains candidats et leurs partisans ont été menacés, torturés, arrêtés, et empêchés de mener campagne.

Dans un cas en août 2011, un chef local, Kapenda Muhima, a été abattu près de Kitchanga, prétendument sur les ordres de Ntaganda, parce qu’il avait changé son alliance avec le parti politique du CNDP. Avant sa mort, des membres du CNDP ont prévenu Kapenda qu’il avait deux mois pour revenir au parti ou ils le tueraient, ont déclaré des personnes proches de Kapenda interrogées par Human Rights Watch.

Dans certaines parties du territoire de Masisi, au Nord-Kivu, les anciens rebelles du CNDP fidèles à Ntaganda se trouvaient sur les lieux de vote en civil, agissant en tant que témoins des partis politiques ou assurant même la sécurité, ont indiqué de nombreux témoins à Human Rights Watch. Certains électeurs ont déclaré à Human Rights Watch qu’ils se sentaient intimidés par leur présence. D’autres ont dit avoir vu des anciens soldats du CNDP remplir eux-mêmes des bulletins de vote et menacer directement les témoins des partis d’opposition.

Ntaganda a également été à plusieurs reprises accusé d’implication dans la contrebande minière illégale par un groupe d’experts des Nations Unies chargé de l’enquête sur le trafic illégal d’armes et l’exploitation des ressources naturelles et il a été inscrit sur une liste de sanctions de l’ONU depuis 2005. La richesse amassée par le biais de ces activités illégales lui a permis de consolider son pouvoir et d’acheter la loyauté d’autres autorités militaires, et facilite ses violations continuelles des droits humains.

HUMAN RIGHTS WATCH
 
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