Les forces armées congolaises (FARDC) à Kibumba, le 26 octobre 2013.
Après Kibumba, l'armée congolaise a enlevé le 27 octobre,
deux places fortes de la rébellion du M23, à Kiwanja et Rutshuru, dans
l'est de la République démocratique du Congo. Les FARDC ont
progressé avec le soutien de la Monusco, dont un casque bleu tanzanien a
été tué. Le M23 s’est retiré de ces zones, parfois sans combat. Les
rebelles demandent la cessation immédiate des hostilités et menacent de
se retirer du processus de négociations de Kampala.
Kiwanja et Ruthsuru. Derrière ces deux noms, deux villes
lourdes en symboles. Et d’abord celui du système M23. Sous la tutelle de
la rébellion depuis sa création en 2012, le Mouvement du 23-Mars
s’était emparé de tout : de l’administration de la ville, des taxes,
mais aussi d’un péage pour ceux qui passaient par sa zone de contrôle.
Pour les FARDC, la prise de ces villes, véritables places fortes du M23, a forcément le goût de la victoire. Surtout que les combats étaient particulièrement compliqués avec plus de 50 000 civils qui vivent dans la zone. L’appui de la brigade d’intervention de l’ONU, qui a ouvert le feu, a sans doute été crucial. Le M23 s’est retiré. Ce lundi matin, l'armée congolaise affirme ce lundi avoir repris le contrôle de la base militaire stratégique de Rumangabo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Goma.
Mais la situation dans la zone reste très volatile, et les FARDC doivent maintenant maintenir leurs positions. Une difficulté à laquelle ils sont également confrontés plus au sud à Kibumba, à 20 km de Goma. Hier soir, l’armée congolaise tentait toujours de déloger les derniers éléments du M23, retranchés derrière une colline à Gisasi, tout près de la frontière rwandaise.
Une poche de résistance
Si l'armée congolaise et la Monusco faisaient état d'avancées importantes hier, la situation reste tendue et volatile sur le front. A une vingtaine de kilomètres de Goma, à l’entrée de Kibumba près de la frontière rwandaise, il y avait encore une poche de résistance du M23 qui dimanche soir n’était toujours pas tombée. Reportage à deux kilomètres de la ligne de front de Kibumba.
Fuite des habitants vers Goma
Les derniers habitants de Kibumba ont pris la fuite vers Goma. Ils arrivent par petits groupes le long de la route poussiéreuse. Certains ont des gros baluchons sur la tête, d’autres portent des fagots de bois, des bidons en plastique ou leurs enfants.
Ils fuient les combats comme Sifa et ses quatre enfants :
« De Kibumba, j’avais fui à Gasisi à la frontière avec le Rwanda, mais je suis repartie ce matin car il y a des bombes qui ont commencé à tomber, et je n’ai pas pu passer de l’autre côté. La frontière était fermée. »
Comme Sifa, ils sont déjà plus de deux cents à s’être assis, au bord de la route, une fois arrivés au premier char de la Monusco.
« Ce sont des civils, indique le major Kacem, dans l’immédiat nous les protégeons avant de les évacuer vers un lieu plus sûr et de leur donner de la nourriture. »
Une gymnastique bien connue de tous ces habitants du Nord-Kivu qui, pour certains, vivent leur troisième guerre. Bonannée et ses trois enfants ont déjà quitté leur maison trois fois :
« J’ai pris les habits des enfants, une bassine et une couverture. La première fois, je suis allée à Kanyarutchinia pendant un mois, une autre fois dans un camp de réfugiés et maintenant, j’ai dû le quitter encore. Je suis fatiguée de ces allers-retours : à chaque fois on espère que c’est la paix et en fait non… ».
De temps en temps, un char de l’armée congolaise passe : direction la ligne de front. Au troisième jour d’une offensive contre la rébellion du M23, plus de 5000 personnes déjà ont été déplacées.
Réaction du M23
Dans un communiqué, le mouvement rebelle affirme s'être replié « sans combat » par crainte d'être accusé de violations des droits de l'homme. C'est ce qu'explique également Roger Lumbala, le vice-président du de la délégation du M23 à Kampala.
Le M23 menace de quitter les pourparlers de paix de Kampala si la médiation du dialogue n'obtenait pas une « cessation immédiate des hostilités ». Ce n'est pas une déroute, affirme Roger Lumbala, le vice-président de la délégation du mouvement à Kampala.
Pour les FARDC, la prise de ces villes, véritables places fortes du M23, a forcément le goût de la victoire. Surtout que les combats étaient particulièrement compliqués avec plus de 50 000 civils qui vivent dans la zone. L’appui de la brigade d’intervention de l’ONU, qui a ouvert le feu, a sans doute été crucial. Le M23 s’est retiré. Ce lundi matin, l'armée congolaise affirme ce lundi avoir repris le contrôle de la base militaire stratégique de Rumangabo, à une quarantaine de kilomètres au nord de Goma.
Mais la situation dans la zone reste très volatile, et les FARDC doivent maintenant maintenir leurs positions. Une difficulté à laquelle ils sont également confrontés plus au sud à Kibumba, à 20 km de Goma. Hier soir, l’armée congolaise tentait toujours de déloger les derniers éléments du M23, retranchés derrière une colline à Gisasi, tout près de la frontière rwandaise.
Une poche de résistance
Si l'armée congolaise et la Monusco faisaient état d'avancées importantes hier, la situation reste tendue et volatile sur le front. A une vingtaine de kilomètres de Goma, à l’entrée de Kibumba près de la frontière rwandaise, il y avait encore une poche de résistance du M23 qui dimanche soir n’était toujours pas tombée. Reportage à deux kilomètres de la ligne de front de Kibumba.
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Fuite des habitants vers Goma
Les derniers habitants de Kibumba ont pris la fuite vers Goma. Ils arrivent par petits groupes le long de la route poussiéreuse. Certains ont des gros baluchons sur la tête, d’autres portent des fagots de bois, des bidons en plastique ou leurs enfants.
Ils fuient les combats comme Sifa et ses quatre enfants :
« De Kibumba, j’avais fui à Gasisi à la frontière avec le Rwanda, mais je suis repartie ce matin car il y a des bombes qui ont commencé à tomber, et je n’ai pas pu passer de l’autre côté. La frontière était fermée. »
Comme Sifa, ils sont déjà plus de deux cents à s’être assis, au bord de la route, une fois arrivés au premier char de la Monusco.
« Ce sont des civils, indique le major Kacem, dans l’immédiat nous les protégeons avant de les évacuer vers un lieu plus sûr et de leur donner de la nourriture. »
Une gymnastique bien connue de tous ces habitants du Nord-Kivu qui, pour certains, vivent leur troisième guerre. Bonannée et ses trois enfants ont déjà quitté leur maison trois fois :
« J’ai pris les habits des enfants, une bassine et une couverture. La première fois, je suis allée à Kanyarutchinia pendant un mois, une autre fois dans un camp de réfugiés et maintenant, j’ai dû le quitter encore. Je suis fatiguée de ces allers-retours : à chaque fois on espère que c’est la paix et en fait non… ».
De temps en temps, un char de l’armée congolaise passe : direction la ligne de front. Au troisième jour d’une offensive contre la rébellion du M23, plus de 5000 personnes déjà ont été déplacées.
Réaction du M23
Dans un communiqué, le mouvement rebelle affirme s'être replié « sans combat » par crainte d'être accusé de violations des droits de l'homme. C'est ce qu'explique également Roger Lumbala, le vice-président du de la délégation du M23 à Kampala.
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