Ultimatum. Le 30 juillet, la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) a laissé 48 heures aux groupes armés de Goma et sa région pour se rendre ou choisir d'être désarmés de « force ».
L’objectif des casques bleus de l’ONU est d’instaurer une « zone de sécurité » protégeant la capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu - une ville d’un million d’habitants, dont plusieurs dizaines de milliers de déplacés de guerre.
La Monusco, qui compte en RDC 17 000 hommes, sécurise la zone avec sa brigade d’intervention, au mandat offensif, et qui signe sa première opération officielle. Le tracé de la zone doit surtout prévenir d’éventuelles attaques du Mouvement du 23-Mars (M23). Ce groupe armé avait occupé Goma à la fin du mois de novembre dernier et « chercherait depuis le mois de mai à progresser en direction de Goma et Saké », a affirmé la mission de l’ONU.
Certains se montrent sceptiques sur l’efficacité de cette zone de sécurité. « Je ne connais pas un seul groupe armé qui soit installé dans cette zone », constate Fidel Bafilemba, analyste pour l’ONG américaine Enough Project.
La société civile du Nord-Kivu renchérit avec « amertume » que la « zone ciblée par la mission est déjà conquise par les FARDC », l’armée gouvernementale.
Rassurante, la Monusco a souligné qu’elle « pourra être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant », avant d’assurer que son tracé n’était qu’une « première étape ».
Mais le mouvement de jeunes qui « Lutte pour le changement » (Lucha), et revendique 800 membres, estime qu’il y a urgence.
« Nous exigeons l’extension immédiate de la zone de sécurité (…) afin de sécuriser les autres milliers de civils se trouvant dans les zones sous occupation du M23 et d’autres groupes armés, qui subissent des exactions absolument inacceptables », écrit-il dans un communiqué publié le vendredi 2 août.
Le Rutshuru oublié
Les positions du M23 se trouvent essentiellement dans le Rutshuru, un territoire adossé au Rwanda et à l’Ouganda. Les deux Etats sont accusés par des experts de l’ONU de soutenir la rébellion, ce qu’ils démentent.
Là-bas, des habitants souhaiteraient que la zone de sécurité englobe leur territoire.
« On a l’impression que le Rutshuru a été cédé par le gouvernement aux rebelles. C'est comme si on ne faisait plus partie de la RDC », confie un habitant, sous couvert d'anonymat.
« Quand on cherche des solutions à la crise, on n'implique pas Rutshuru alors que nous souffrons depuis un an, estime cet habitant en colère et déçu.
Tout est fait pour Goma alors qu'eux n'ont subi la pression des rebelles que quelques jours... » Samedi, le M23 a menacé de reprendre la capitale provinciale, accusant le gouvernement de n’avoir pas respecté l’accord qui avait conditionné son retrait de la ville.
La Monusco, notamment critiquée par la population pour la prise de Goma, l’année dernière, a « intérêt à étendre immédiatement la zone de sécurité et à progresser le plus rapidement possible, sans quoi l’impatience de la population risque de prendre une tournure imprévisible dont les Nations unies partageront la responsabilité », avertit Lucha dans son communiqué. Vendredi matin, des habitants ont manifesté dans la capitale provinciale. Ils ont caillassé des véhicules de la Monusco et brûlé du matériel.
« Nous voulons chasser la Monusco », « Qu’elle parte », ont lancé des motards, tandis que d’autres manifestants demandaient l’extension de la zone de sécurité. Le calme est revenu quand le colonel Mamadou Ndala - louangé pour les récentes victoires de l’armée -, a appelé la population à ne plus s’en prendre à la Monusco.
Des responsables de la société civile de Goma menacent de mener des « actions de grande envergure » pour « libérer » les civils en zone rebelle.
L’objectif des casques bleus de l’ONU est d’instaurer une « zone de sécurité » protégeant la capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu - une ville d’un million d’habitants, dont plusieurs dizaines de milliers de déplacés de guerre.
La Monusco, qui compte en RDC 17 000 hommes, sécurise la zone avec sa brigade d’intervention, au mandat offensif, et qui signe sa première opération officielle. Le tracé de la zone doit surtout prévenir d’éventuelles attaques du Mouvement du 23-Mars (M23). Ce groupe armé avait occupé Goma à la fin du mois de novembre dernier et « chercherait depuis le mois de mai à progresser en direction de Goma et Saké », a affirmé la mission de l’ONU.
Certains se montrent sceptiques sur l’efficacité de cette zone de sécurité. « Je ne connais pas un seul groupe armé qui soit installé dans cette zone », constate Fidel Bafilemba, analyste pour l’ONG américaine Enough Project.
La société civile du Nord-Kivu renchérit avec « amertume » que la « zone ciblée par la mission est déjà conquise par les FARDC », l’armée gouvernementale.
Rassurante, la Monusco a souligné qu’elle « pourra être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant », avant d’assurer que son tracé n’était qu’une « première étape ».
Mais le mouvement de jeunes qui « Lutte pour le changement » (Lucha), et revendique 800 membres, estime qu’il y a urgence.
« Nous exigeons l’extension immédiate de la zone de sécurité (…) afin de sécuriser les autres milliers de civils se trouvant dans les zones sous occupation du M23 et d’autres groupes armés, qui subissent des exactions absolument inacceptables », écrit-il dans un communiqué publié le vendredi 2 août.
Le Rutshuru oublié
Les positions du M23 se trouvent essentiellement dans le Rutshuru, un territoire adossé au Rwanda et à l’Ouganda. Les deux Etats sont accusés par des experts de l’ONU de soutenir la rébellion, ce qu’ils démentent.
Là-bas, des habitants souhaiteraient que la zone de sécurité englobe leur territoire.
« On a l’impression que le Rutshuru a été cédé par le gouvernement aux rebelles. C'est comme si on ne faisait plus partie de la RDC », confie un habitant, sous couvert d'anonymat.
« Quand on cherche des solutions à la crise, on n'implique pas Rutshuru alors que nous souffrons depuis un an, estime cet habitant en colère et déçu.
Tout est fait pour Goma alors qu'eux n'ont subi la pression des rebelles que quelques jours... » Samedi, le M23 a menacé de reprendre la capitale provinciale, accusant le gouvernement de n’avoir pas respecté l’accord qui avait conditionné son retrait de la ville.
La Monusco, notamment critiquée par la population pour la prise de Goma, l’année dernière, a « intérêt à étendre immédiatement la zone de sécurité et à progresser le plus rapidement possible, sans quoi l’impatience de la population risque de prendre une tournure imprévisible dont les Nations unies partageront la responsabilité », avertit Lucha dans son communiqué. Vendredi matin, des habitants ont manifesté dans la capitale provinciale. Ils ont caillassé des véhicules de la Monusco et brûlé du matériel.
« Nous voulons chasser la Monusco », « Qu’elle parte », ont lancé des motards, tandis que d’autres manifestants demandaient l’extension de la zone de sécurité. Le calme est revenu quand le colonel Mamadou Ndala - louangé pour les récentes victoires de l’armée -, a appelé la population à ne plus s’en prendre à la Monusco.
Des responsables de la société civile de Goma menacent de mener des « actions de grande envergure » pour « libérer » les civils en zone rebelle.
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