samedi 3 août 2013

L’Angola réticent sur sa participation à la Brigade d’intervention en Rdc

L’Angola n’est pas favorable à l’envoi de ses troupes combattre dans l’Est de la RDC dans le cadre de la Brigade d’intervention des Nations unies. 
Alors qu’il assume, dès le mois de décembre 2013, la présidence de la CIRGL, Luanda pense que la résolution de la crise dans l’Est de la RDC passe par le renforcement de la capacité d’actions des Forces armées de la RDC. Pendant ce temps, à Nairobi où s’est clôturé mercredi 31 juillet dernier le sommet extraordinaire de la CIRGL, aucune avancée significative n’a été enregistrée. 
Le 6ème sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) s’est clôturé le mercredi 31 juillet 2013 à Nairobi à l’absence du chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui n’a pas fait le déplacement de la capitale kenyane. Sans doute préoccupé par des problèmes internes, avec notamment la réunion extraordinaire du gouvernement, annoncé pour ce vendredi 2 août 2013. Mais, des nouvelles en provenance de Nairobi ne sont pas du tout rassurantes quant à l’opérationnalisation de la Brigade d’intervention des Nations unies, mise en œuvre en vertu de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. En effet, l’Angola qui hérité à partir de décembre 2013, la présidence de la CIRGL, a refusé d’envoyer ses troupes dans cette brigade. Selon certaines indiscrétions, Luanda conçoit mal que cette brigade, voulue au départ comme essentiellement africaine, opère sous mandat des Nations unies. 
Ce qui, soutient-il, lui enlève toute son indépendance. En plus, l’Angola qui a par ailleurs participé à la formation d’une dizaine de brigades de forces armés de la RDC, pense qu’en lieu et place d’une brigade, fut-elle dotée d’un mandat spéciale du Conseil de sécurité, la solution durable à la crise de l’Est de la RDC passe par une nette amélioration den la capacité d’actions de l’armée. Aussi, prédit-il que la Brigade d’intervention, telle que conçue dans la résolution du Conseil de sécurité, ne résoudra pas cette crise.
Le refus de l’Angola de joindre ces forces à la Brigade d’intervention complique davantage l’équation, alors que l’ultimatum lancé par la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo) a expiré depuis hier jeudi.
Pendant ce temps, à Goma, il y a un calme apparent. Des témoins rapportent qu’après l’expiration de cet ultimatum, les troupes de la Monusco, particulièrement ceux agissant dans le cadre de la Brigade d’intervention, ont renforcé les patrouilles dans la ville de Goma et ses environs.
Il fait reconnaître que le dernier sommet extraordinaire de la CIRGL à Nairobi a presque accouché d’une souris. Il ne pouvait pas en être autrement, vu le nombre réduit des chefs de l’Etat à avoir effectué le déplacement de Nairobi. Plus concerné par le sujet en discussion, particulièrement celui touchant à la crise dans sa partie Est, la RDC a juste délégué son ministre des Affaires étrangères. Comme pour marquer son faible attachement aux résolutions de la CIRGL, où siègent les deux agresseurs nommés de la RDC, à savoir le Rwanda et l’Ouganda. D’ailleurs, des sources indépendantes indiquent que le président de l’Ouganda, également président en exercice de la CIRGL, a eu des mots durs envers la RDC qu’il a mis à défi de prouver une quelconque présence des troupes ougandaises ou rwandaises aux côtés des rebelles du M23.
REACTIONS DIVERGENTES
Concernant l’ultimatum lancé par la Monusco, via la Brigade d’intervention, le gouvernement congolais a salué cette mesure. «Cet ultimatum de la Monusco a le total soutien du gouvernement de la RDC parce qu’il s’inscrit dans le droit fil des recommandations faites à la Monusco par la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies», a déclaré son porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
De leur côté, les rebelles du M23 affirment ne pas être concernés par l’ultimatum lancé par la Monusco. « Nous considérons que cette mesure ne nous concerne pas car nous ne sommes ni à Goma, ni sur l’axe Goma-Sake », a déclaré Bertrand Bisimwa, président de la rébellion qui avait occupé la capitale provinciale du Nord-Kivu fin novembre 2012, avant de s’en retirer sous la pression internationale.
En marge de ce sommet extraordinaire de la CIRGL, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a, dans un message, exhorté tous les signataires de l’accord-cadre à respecter leurs engagements, « y compris en ne tolérant et n’en apportant aucune assistance aux groupes armés ». Il a par ailleurs évoqué les défis restants, tout en exprimant sa « grave préoccupation» devant les informations persistantes faisant état de meurtres, de recrutements forcés et de détentions illégales des civils, dont des enfants, par le M23) et d’autres groupes armés. « Ces activités constituent des violations graves des droits humains et doivent cesser immédiatement », a-t-il rappelé.
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