(Direct.cd 04/04/2013)
Kigali qui vient de prendre la présidence tournante du Conseil de
sécurité se dit prêt à assumer tout son rôle tout en gardant le suspense
sur le traitement qu’il entend réserver à la brigade d’intervention
spéciale.
Le Rwanda vient d’accéder à la présidente tournante du Conseil de
sécurité des nations unies, un poste qu’il occupera jusqu’au 30 avril.
Son ambassadeur auprès de l’ONU, Eugène-Richard Gasana, devra piloter
l’institution onusienne à un moment crucial où son pays fait face aux
critiques acerbes suite à son implication dans l’imbroglio de l’est de
la RDC. Mal barrée comme l’atteste l’avalanche des réactions à travers
le monde la mettant en cause dans la situation déplorable au Nord-Kivu
en proie à la rébellion du M23, Kigali s’est battue-via ses lobbies dans
les instances internationales-pour retrouver sa place dans le concert
des Nations. Cette ascension au perchoir du Conseil de sécurité est
perçue par de nombreux analystes, comme le couronnement d’un lobbying
très prononcé qui a permis de tempérer les ardeurs au sujet des
sanctions à prendre vis-à-vis de Kigali. Déjà en octobre 2012, le pays
de Paul Kagame était éligible au Conseil de sécurité en tant que membre
non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui, en son temps,
avait entraîné une levée des boucliers de la part des ONG
internationales qui estimaient que « la présence du Rwanda à ce siège
aurait un impact négatif sur les populations congolaises victimes de
la guerre à l’est de la RDC ».
En fait, ces appréhensions n’ont, hélas, pas bloqué la dynamique qui a
résisté jusqu’à hisser Kigali à la présidence tournante du Conseil de
sécurité. En attendant qu’Eugène-Richard Gasana ne livre son agenda de
travail, d’aucuns voient déjà d’un mauvais œil cette ascension redoutant
que le Rwanda ne puisse influer négativement sur la résolution 2098
créant la brigade d’intervention chargée de traquer les groupes armés
actifs dans la partie Est de la RDC. Pour d’autres, cela est
inconcevable d’autant plus que c’est le secrétariat général des Nations
unies qui est l’organe chargé de la mise en exécution de la résolution
2098. Selon de nombreux analystes, il n’y a aucune raison de s’en faire
d’autant plus qu’aucune prérogative ne reconnaît à la présidence du
Conseil de modifier ou d’influencer une résolution déjà adoptée au
niveau de l’Assemblée. Et pourtant, le chef de la diplomatie rwandaise a
tenu à rassurer que sa présidence sera focalisée autour de la
thématique de la prévention des conflits en s’intéressant aux causes
profondes de ces derniers.
En plus, le Rwanda qui a voté en faveur de la résolution 2098 attend
beaucoup de cette brigade d’intervention de l’ONU dans la traque des
rebelles hutus rwandais des FDLR toujours considère comme une menace
pour le régime de Kigali. À tout prendre, il n’y a aucune raison que le
Rwanda obstrue le déploiement de ladite brigade, lui qui contribue
largement aux opérations de maintien de la paix, notamment en envoyant
des troupes au Darfour et au Sud-Soudan. Enfin, le fait pour le Rwanda
de ne pas participer au vote en tant que « partie à un différend »
conformément à la Charte des Nations unies (chapitre V article 27 alinéa
3) est une raison supplémentaire de croire qu’il ne pourra pas influer
sur l’application de la résolution 2098.
Alain Diasso
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