Un montage politique abusif au yeux de la communauté internationale en complicité avec l'ambassade des USA à Kigali. Ce type de mascarade Kigali vise à restructurer le M23. Kagame et le M23 cherche à regagner la confiance de la communauté internationale en vu d'arriver à la balkanisation totale du Kivu sans peine
publié il y a 16 heures, 31 minutes, | Denière mise à jour le 19 mars, 2013 à 9:42 |
Le général déchu Bosco Ntaganda qui s’est rendu à l’ambassade des Etats-Unis au Rwanda, lundi 18 mars, a demandé d’être transféré à la Cour pénale internationale (CPI) . Selon la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland, citée par l’AFP, Washington a pris contact avec la Cour et le gouvernement rwandais pour faciliter ce transfert.
« Je peux confirmer que Bosco Ntaganda s’est présenté à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali ce matin [lundi]. Il a demandé expressément à être transféré devant la CPI à La Haye », a déclaré Victoria Nuland.
Elle a indiqué que les Etats-Unis soutiennent la CPI et son enquête sur les atrocités commises en RDC par Bosco Ntaganda.
Le rebelle congolais devenu général avant de redevenir rebelle fait l’objet de deux mandats d’arrêts de la CPI depuis 2006. Il est poursuivi pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
La CPI l’accuse d’avoir enrôlé des enfants dans les groupes armés et d’avoir commis des viols en Ituri (Province orientale) et au Kivu au début de l’année 2000.
Bosco Ntaganda : de l’armée à la rébellion
En 2002 et 2003 alors que sévit une guerre interethnique en Ituri, Bosco Ntaganda est le chef d’Etat-major de l’Union des patriotes congolais, la milice de Thomas Lubanga aujourd’hui condamné par la CPI. C’est à la tête de cette milice que Ntaganda enrôle des enfants et les fait participer aux combats. Ces “exploits” lui vaudront même le surnom de Terminator.
Trois ans plus tard, il devient le numéro 2 de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ce mouvement dirigé par Laurent Nkunda a pris les armes contre le régime de Joseph Kabila une année après l’organisation des élections présidentielle et législatives de 2006. En août 2006, la CPI émet un premier mandat d’arrêt contre Bosco Ntaganda.
Chef de la branche armée du CNDP, Bosco Ntaganda- ancien de l’AFDL la rébellion qui a fait tomber Mobutu et du RCD la rébellion pro rwandaise qui a pris les armes contre Laurent-Désiré Kabila en 1998- s’attribue le grade de général. Ce grade lui sera officiellement reconnu après la signature d’un accord de paix avec le gouvernement congolais, le 23 mars 2009. Deux mois plus tôt, le chef de la rébellion du CNDP, Laurent Nkunda avait été arrêté au Rwanda où il se trouve toujours.
L’accord du 23 mars prévoyait notamment la reconnaissance des grades des militaires du CNDP et la transformation de ce mouvement rebelle en parti politique. Ce qui fut fait. C’est dans cette logique que Bosco Ntaganda et ses hommes vont réintégrer l’armée congolaise.
Pressions de la CPI
Le 14 mars 2012, la CPI rend le tout premier verdict de son histoire contre Thomas Lubanga, ancien chef milicien de l’Ituri. Bosco Ntaganda est cité dans ce verdict comme étant le coauteur des crimes pour lesquels Thomas Lubanga est reconnu coupable. Le procureur de la CPI, Luis Moreno O’Campo demande au gouvernement congolais de livrer Bosco Ntaganda pour qu’il réponde de ces accusations. Kinshasa refuse. Ntaganda a peur, quitte Goma et se retranche dans le Masisi. C’est le début de la mutinerie des soldats de l’armée congolaise qui lui sont restés proches.
Début mai, les mutins annoncent la création d’une nouvelle rébellion, le mouvement du 23 mars (M23). Ils réclament la pleine application de l’accord signé en 2009 entre le CNDP et le gouvernement. Le M23 est dirigé par Sultani Makenga et nie tout lien avec Bosco Ntaganda. Mais ce dernier conserve une influence dans le mouvement via ses fidèles.
Six mois après sa création, le M23 prend le contrôle de la ville stratégique de Goma au Nord-Kivu. Et élargit l’assiette de ses revendications, évoquant notamment les élections de 2011 entachées de “fraudes et d’irrégularités”. La rébellion quitte Goma moins de deux semaines plus tard en échange des négociations, qui se tiennent encore à Kampala.
Dissensions au sein du M23
Sous l’égide des Nations unies, onze pays signent fin février à Addis-Abeba un accord-cade de paix et de coopération dans la région. Ils s’engagent à ne pas abriter ni soutenir des criminels recherchés par la justice. Au lendemain de la signature de cet accord, des dissensions apparaissent au sein du M23 entre une faction fidèle à Sultani Makenga et l’autre fidèle à…Bosco Ntaganda. Les deux camps rivaux vont s’affronter d’abord sur le plan politique, ensuite sur le plan militaire à Rugari jetant dans la rue de nombreuses familles.
Le 15 mars, la faction de Sultani Makenga prend le dessus sur celle de Bosco Ntaganda et la déloge de Kibumba (30 km de Goma) où elle avait établi son Etat-major. Des cadres du M23 traversent alors la frontière et se réfugient au Rwanda.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende affirme que Ntaganda se trouve aussi au Rwanda. Ce que Kigali dément. Avant d’annoncer, 24 heures plus tard, que Bosco Ntaganda s’est rendu à l’ambassade américaine à Kigali.
Le chef rebelle demande alors, de plein gré, à être transféré à La Haye pour être entendu par les juges de la CPI. Finalement.
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