(La Prospérité
01/02/2013)
Après le désaccord noté au 20ème Sommet de l’Union Africaine
au sujet de la crise dans l’Est de la RD-Congo, à Kampala où les discussions
devraient reprendre normalement, la délicate question de l’ordre du jour est de
nouveau à la base d’un bras de fer entre Kinshasa et le M23.
Mais, là où les
choses se compliquent, c’est lorsque la facilitation ne sait plus,
manifestement, ce qu’elle veut. Hier, en effet, M. Kiyonga Crispus, s’était
déclaré incompétent d’inscrire à l’ordre du jour des questions d’ordre politique
au motif qu’il n’avait pas reçu le mandat des Chefs d’Etat de la CIRGL quant à
ce.
Mais voilà qu’aujourd’hui, le même Crispus Kiyonga, Ministre Ougandais à la
Défense propose une méthode, une nouvelle alors, qui débouche inévitablement sur
un débat axé sur les fruits interdits, c’est-à-dire, les questions politiques et
sécuritaires, sociales et économiques. Bref, aux questions qui touchent à la
Constitution de la République, à l’ordre institutionnel, à la souveraineté ainsi
qu’à l’intégrité du territoire national.
Comme on pouvait s’y attendre, la
délégation de Kinshasa lui a réservé une fin de non recevoir. A cette allure,
constatent des analystes, ça va se tirer en longueur, alors que c’est hier,
jeudi 31 janvier 2013, que devraient se clôturer, officiellement, les
pourparlers de la Capitale ougandaise. Vive le per diem ! Une méthode, une
nouvelle, proposée par le Facilitateur ougandais, M. Crispus Kiyonga, aux
pourparlers de Kampala, entre la délégation gouvernementale et celle du M23, est
à la base d’un nouveau blocage. En effet, la facilitation a préconisé de scinder
les négociateurs en deux groupes, mieux en deux Commissions mixtes, appelées à
travailler simultanément.
L’une, avec un nombre égal de représentants de deux
camps, s’occuperait des questions sécuritaires et, l’autre, des questions
politiques, économiques et sociales. Cette approche, pour ceux qui suivent les
discussions de près, est une façon pour le facilitateur de répondre positivement
aux vœux du Mouvement rebelle qui, décidément, n’entend pas lâcher prise dans sa
détermination à tout remettre en cause à Kinshasa. Déjà, le jeudi de la semaine
dernière, le M23 avait décidé de ne pas mettre ses pieds à l’Hôtel Munyonyo, au
motif que la délégation gouvernementale refusait d’intégrer les questions
politiques à l’ordre du jour.
Cette offensive des rebelles n’avait nullement
obtenu l’appui de la facilitation. Cette dernière, conduite par le Ministre
ougandais à la défense, avait indiqué qu’elle n’a pas reçu mandat des Chefs
d’Etat de la CIRGL d’élargir les discussions aux questions politiques.
D’ailleurs, à ce sujet, les limites étaient bien tracées par les Chefs d’Etat de
la région lorsqu’une réunion tenue le 24 novembre 2012 à Kampala, à savoir que,
Kinshasa devait accepter de procéder à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009
et ‘‘d’écouter’’ les autres revendications du M23.
Voilà pourquoi, dans la nuit
du 24 janvier dernier, indiquent des sources basées dans la Capitale ougandaise,
Yoweri Museveni s’est senti dans l’obligation de recevoir la délégation du M23,
en sa résidence privée de Kasese. Objectif ? Rappeler à Rucogoza, Lumbala et
consorts, les recommandations des Chefs d’Etat de la CIRGL sur l’objet des
pourparlers.
C’est à cette occasion que le Chef de l’Etat ougandais aurait tiré
les oreilles à Roger Lumbala pour qu’il cesse de proférer des propos indélicats
contre la personne de Joseph Kabila, simplement parce que sa légitimité ne
faisait l’objet d’aucune contestation officielle. Ainsi récusés, le M23 avait
taxé la facilitation de faire le jeu de Kinshasa. Et, pourtant, la facilitation
n’a fait que respecter la feuille de route des Chefs d’Etat de la CIRGL. Une
semaine seulement après, soit le jeudi 31 janvier 2013, c’est un revirement
spectaculaire qui s’observe du côté du Ministre Crispus Kiyonga. Et comme l’on
pouvait s’y attendre, c’est la délégation de Kinshasa qui braque. ‘‘Une telle
mise en œuvre équivaut à organiser un débat sur la politique globale de la
RDC’’, a lâché un membre de la délégation gouvernementale.
Crispus Kiyonga est
maintenant contraint de rechercher un compromis entre les deux parties, avant la
reprise. Pendant ce temps, les exactions se poursuivent dans la partie sous
contrôle du M23, indique la Monusco.
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