(Journal de Bangui
05/01/2013)
D’après l’AFP qui rapporte l’information, Jean-Marie Runiga,
le responsable politique du Mouvement du 23 mars (M23), actif depuis mai dans
l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi vouloir
s'inspirer de la rébellion centrafricaine du Séléka qui menace de renverser le
président Bozizé. La rébellion de la République centrafricaine nous a beaucoup
inspirés par rapport à ce qui se passe au pays car les rebelles du Séléka
revendiquent aussi l'application d'accords de paix non respectés, a déclaré à la
presse Jean-Marie Runiga, depuis Bunagana, une ville-frontière avec l'Ouganda
située au nord de Goma. Nous ne ferons que suivre l'exemple de ce qui se passe
en Centrafrique, a-t-il insisté, accompagné du chef militaire du M23, le général
Sultani Makenga, et du député d'opposition congolais Roger Lumbala qui, depuis
peu, affiche son soutien aux rebelles.
En Centrafrique, la coalition du
Séléka a pris les armes le 10 décembre pour réclamer le respect de plusieurs
accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions. Elle a
rapidement conquis la majeure partie du pays, jusqu'à la ville de Sibut, à 160
kilomètres de Bangui. Demain vendredi, les pourparlers de sortie de crise
doivent reprendre entre le gouvernement congolais et le M23. Des pourparlers qui
lui avaient été promis par les Etats de la région des Grands Lacs après que les
rebelles ont quitté le 1er décembre Goma, ville-clé de l'Est tombée 11 jours
plus tôt. D'après les Etats des Grands Lacs, les rebelles devaient se retirer à
au moins 20 km au nord de Goma mais, en réalité, ils restent aux portes de la
ville. La Mission de paix de l'ONU - forte de 18.000 hommes en RDC - s'est dite
prête à envoyer des renforts si nécessaires. Nous continuons à demander un
cessez-le-feu ainsi que des négociations directes avec le gouvernement de
Kinshasa. Si celui-ci ne veut pas, nous emploierons le langage que (le président
Joseph) Kabila comprend. Et cette fois-ci nous irons très loin, a menacé
Jean-Marie Runiga. Le langage que Kabila comprend, ce sont les armes, a-t-il
précisé. Et l'exemple que nous en avons c'est qu'après la chute de Goma, le
dialogue a été ouvert à Kampala. Si c'est dans cette voie-là qu'il veut encore
s'engager, cette fois-ci nous irons très loin. Selon le chef politique de la
rébellion, la délégation du M23 doit se mettre en route pour Kampala jeudi 03
janvier.
Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a sanctionné le M23 d'un
gel de ses avoirs et d'une interdiction de voyager. Et il a ajouté à la liste
des individus déjà ciblés Jean-Marie Runiga et Eric Badege, présenté comme un
commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants. On tue
les gens en Syrie, et partout dans le monde, mais les Nations Unies n'ont jamais
sanctionné (...). Mais nous, qui n'avons rien fait à la population, on nous
sanctionne. Ce n'est pas correct, a dénoncé Jean-Marie Runiga, alors que l'ONU
et des ONG accusent le M23 de graves exactions (viols, assassinats,
pillages...). L'armée combat le M23 depuis mai dans la province riche et
instable du Nord-Kivu (est). Des experts de l'ONU accusent le Rwanda et
l'Ouganda, voisins de la RDC, de soutenir le M23, ce que nient catégoriquement
Kigali et Kampala. Depuis avril, selon l'ONU, les combats ont fait 500.000
déplacés et réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles.
Par
source: AFP -
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