(rtlinfo.be)
Un groupe d'experts de l'ONU a mis en évidence l'implication de plusieurs ressortissants et entreprises belges dans le financement du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et en particulier des mouvements rebelles.
Les cinq experts, sous la direction de Jason Stearns, épinglent en particulier un riche homme d'affaires d'origine congolaise mais possédant aussi la nationalité belge et établi à Bruges, Raphaël Soriano alias Katebe Katoto, et accusent également le Rwanda.
Raphaël Soriano, actionnaire du CNDP
"Le groupe a appris que l'un des financiers du CNDP (le Conseil national pour la Défense du Peuple, le mouvement politico-militaire du général tutsi Laurent Nkunda, en conflit avec le gouvernement de Kinshasa) est Raphaël Soriano", indique le rapport.
M. Soriano est poursuivi par la justice britannique pour détournement de fonds publics. Il est accusé d'avoir participé à la disparition de vingt millions de dollars de l'Etat zambien.
Homme d'affaires originaire de la province du Katanga (sud-est) qui a fait fortune notamment dans les pêcheries, n'est pas un poids-lourd de la scène politique congolaise même s'il a toujours été très actif en coulisses.
Les experts de l'ONU établi que le 7 février 2006 un transfert de 25.000 dollars a eu lieu entre le compte de son épouse, Nele Devriendt, et celui d'Elisabeth Uwasse, la femme de Laurent Nkunda, au départ d'un compte bancaire ouvert à la banque ING à Bruges sur lequel M. Soriano a une procuration.
M. Soriano est poursuivi par la justice britannique pour détournement de fonds publics. Il est accusé d'avoir participé à la disparition de vingt millions de dollars de l'Etat zambien.
Homme d'affaires originaire de la province du Katanga (sud-est) qui a fait fortune notamment dans les pêcheries, n'est pas un poids-lourd de la scène politique congolaise même s'il a toujours été très actif en coulisses.
Les experts de l'ONU établi que le 7 février 2006 un transfert de 25.000 dollars a eu lieu entre le compte de son épouse, Nele Devriendt, et celui d'Elisabeth Uwasse, la femme de Laurent Nkunda, au départ d'un compte bancaire ouvert à la banque ING à Bruges sur lequel M. Soriano a une procuration.
Des virements bancaires entre les épouses
Selon ce rapport, les relevés d'ING confirment également que 20.000 dollars ont été virés le 10 avril 2006 à un compte à la Centenary Rural Development Bank à Kampala (Ouganda) au nom de Gendarme Rwema, lequel avait pour mission de fournir aux FRF le matériel Motorola et les espèces dont elles avaient besoin pour fonctionner.
Les relevés de la même banque révèlent aussi que 60.000 dollars ont été virés le 25 janvier 2006 à un compte à la Banque de commerce, de développement et d'industrie, établissement rwandais, au nom de Bilal Abdul Kalim Baziki, homme d'affaires libanais établi à Goma. Selon des témoignages recueillis par le groupe d'experts, M. Bilal a servi d'intermédiaire pour la réception de capitaux externes destinés au CNDP.
Les relevés de la même banque révèlent aussi que 60.000 dollars ont été virés le 25 janvier 2006 à un compte à la Banque de commerce, de développement et d'industrie, établissement rwandais, au nom de Bilal Abdul Kalim Baziki, homme d'affaires libanais établi à Goma. Selon des témoignages recueillis par le groupe d'experts, M. Bilal a servi d'intermédiaire pour la réception de capitaux externes destinés au CNDP.
Les fonds zambiens détournés, utilisés par Soriano ?
Les experts de l'ONU affirment redouter que M. Soriano n'utilise des millions de dollars qui auraient été détournés de fonds publics zambiens pour continuer à financer le CNDP et les FRF.
Ils ajoutent que M. Soriano a quitté la Belgique pour Kigali à la fin du mois d'octobre, lors de l'escalade de la violence dans l'est de la RDC, selon des diplomates étrangers et des sources au CNDP.
Ils ajoutent que M. Soriano a quitté la Belgique pour Kigali à la fin du mois d'octobre, lors de l'escalade de la violence dans l'est de la RDC, selon des diplomates étrangers et des sources au CNDP.
La société belge Tradmet au centre du collimateur
Leur rapport cite également deux sociétés belges qui seraient impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC, principalement la cassitérite et le coltan.
La société Tradmet achète ainsi la production - plusieurs centaines de kilos de minerai par semaine - de la mine de coltan de Bibatama dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, une zone contrôlée par le CNDP par le biais du comptoir MUNSAD que gère Damien Munyarugerero, proche, selon plusieurs sources, du mouvement de Laurent Nkunda.
Selon les experts, Trademet a indiqué avoir travaillé avec le comptoir MUNSAD et le préfinancer depuis des années.
Dans une réaction à ce rapport, le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a assuré que la Belgique coopérait pleinement avec le groupe des experts pour mettre en évidence des ressortissants belges ou des entreprises qui violeraient le régime des sanctions imposées par l'ONU.
"Le gouvernement belge prendra les mesures appropriées - tant en application de possibles décisions du Conseil de sécurité que pro-activement - pour que nos entreprises respectent les codes de conduite internationaux en vigueur", a-t-il assuré dans un communiqué.
La société Tradmet achète ainsi la production - plusieurs centaines de kilos de minerai par semaine - de la mine de coltan de Bibatama dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, une zone contrôlée par le CNDP par le biais du comptoir MUNSAD que gère Damien Munyarugerero, proche, selon plusieurs sources, du mouvement de Laurent Nkunda.
Selon les experts, Trademet a indiqué avoir travaillé avec le comptoir MUNSAD et le préfinancer depuis des années.
Dans une réaction à ce rapport, le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a assuré que la Belgique coopérait pleinement avec le groupe des experts pour mettre en évidence des ressortissants belges ou des entreprises qui violeraient le régime des sanctions imposées par l'ONU.
"Le gouvernement belge prendra les mesures appropriées - tant en application de possibles décisions du Conseil de sécurité que pro-activement - pour que nos entreprises respectent les codes de conduite internationaux en vigueur", a-t-il assuré dans un communiqué.
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