Les rebelles du M23 quittent Goma en
croisant des policiers venus de Bukavu.
AFP PHOTO/PHIL
MOORE
Les rebelles du M23 quittent Goma en
croisant des policiers venus de Bukavu.
AFP PHOTO/PHIL
MOORE
Par Ursula Soares
Dans l’est de la RDC, deux jours après le départ du M23, l’Etat se réinstalle peu à peu à Goma. Des soldats de l’armée se sont déployés, lundi 3 décembre, dans la capitale de la province du Nord-Kivu. Ce repli du Mouvement du 23-Mars (M23) ouvrira la voie à des pourparlers entre la rébellion et le pouvoir à Kinshasa, qui dérouleront dans les prochains jours, à Kampala
Il sera d’abord question de pourparlers entre Kinshasa et le M23. La
délégation de la RDC sera très élargie, puisqu’elle inclura des parlementaires
d’opposition et la société civile des Nord et Sud-Kivu. Suite à ces discussions,
une longue négociation pourrait alors se poursuivre à Brazzaville, où l'on
négociera pour de bon. Le président du Congo-Brazzavile Denis Sassou-Nguesso
pourrait être le sage qui ferait la médiation.
« Si nous allons à Kampala, c’est pour qu’on se dise enfin la vérité », affirmait lundi un officiel à Kinshasa. « Si vraiment, le respect ou non des accords du 23 mars 2009 est à l’origine de la guerre, nous le verrons. Sinon, qu’on explique enfin cette agression extérieure », a-t-il ajouté.
Ce lundi 3 décembre, à Goma, s’est tenue une réunion où étaient présents les chefs d’état-major congolais, rwandais et ougandais, à l’issue de laquelle le ministre de l’Intérieur congolais s’est dit confiant. Les pourparlers directs avec le M23 vont commencer « bientôt », a en effet affirmé Richard Muyej Mangez. Interrogé par l’envoyé spécial de RFI à Goma, il a également déclaré que l’équipe de son gouvernement « est déjà prête », et que les discussions porteront sur les accords du 23 mars 2009 - accords que les rebelles du M23 reprochent à Kinshasa de ne pas avoir respectés.
De son côté, le chef d’état-major ougandais, le général Aronda Nyakairima, a
fait le bilan de la rencontre de ce lundi – une mission conjointe de
vérification envoyée par les pays de la région des Grands Lacs après l’accord de
Kampala.
Au micro de RFI, le colonel Nyakairima estime que le contrôle de l’aéroport de Goma est un point qui pose toujours problème.
C’est à l’issue de cette réunion de Goma que la réouverture de l’aéroport a été décidée. Les trafics aéroportuaires vont « démarrer ce jeudi », pour notamment permettre « aux humanitaires d’acheminer l’assistance aux déplacés », indiquent les autorités de la province du Nord-Kivu.
Une sécurité précaire
Malgré le retour, ces deux derniers jours, de centaines de policiers et des patrouilles régulières de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), la « situation sécuritaire dans le Nord-Kivu reste précaire », a souligné le maire de Goma, Naason Kubuya. Quelques heures après le départ des rebelles, un camp de déplacés situé à Mugunga, près de Goma (et à quelques kilomètres de Sake), était attaqué par des hommes armés.
Les habitants avaient alors accusé les rebelles du M23, mais le mouvement récuse ces accusations. Contacté par RFI, le porte-parole politique du M23 Bertrand Bisimwa dément que ses troupes aient été à l'origine de l'attaque du camp de déplacés de Mugunga 3.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes en armes avaient fait irruption dans le camp. Des viols et des vols ont été commis. La Monusco n'est arrivée sur place qu'au petit matin. Bertrand Bisimwa estime que la chose est impossible, puisque les mutins avaient déjà quitté la zone samedi, selon lui. En revanche, ajoute-t-il, il pourrait s'agir de miliciens Maï-Maï ou de combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui auraient selon lui investi la ville de Sake après le départ des hommes du M23.
Le M23 annonce par ailleurs l'arrestation d'au moins deux de ses officiers accusés d'actes de pillage sur la population. Ils seront présentés aux instances disciplinaires du mouvement.
Parallèlement aux accusations contre le M23, l’armée régulière a elle-même été souvent accusée de vols et autres exactions contre la population du Nord-Kivu.
A Goma, ce lundi 3 décembre, la population se réjouissait du retour des soldats mais ne cachait pas une certaine inquiétude de voir se produire de nouveaux pillages.
L’envoyé spécial de RFI à Goma a pu joindre le colonel Didier Kaluma, commandant du 41e bataillon commando. Il est formel :
A Goma, les sources militaires se disent sereines. Selon elles, les risques de reprise de combats sont minimes, même si la menace du M23 est loin d’être évaporée. Ce lundi, les avant-postes de la rébellion n’étaient qu’à 6km du centre-ville.
« Si nous allons à Kampala, c’est pour qu’on se dise enfin la vérité », affirmait lundi un officiel à Kinshasa. « Si vraiment, le respect ou non des accords du 23 mars 2009 est à l’origine de la guerre, nous le verrons. Sinon, qu’on explique enfin cette agression extérieure », a-t-il ajouté.
Ce lundi 3 décembre, à Goma, s’est tenue une réunion où étaient présents les chefs d’état-major congolais, rwandais et ougandais, à l’issue de laquelle le ministre de l’Intérieur congolais s’est dit confiant. Les pourparlers directs avec le M23 vont commencer « bientôt », a en effet affirmé Richard Muyej Mangez. Interrogé par l’envoyé spécial de RFI à Goma, il a également déclaré que l’équipe de son gouvernement « est déjà prête », et que les discussions porteront sur les accords du 23 mars 2009 - accords que les rebelles du M23 reprochent à Kinshasa de ne pas avoir respectés.
Au micro de RFI, le colonel Nyakairima estime que le contrôle de l’aéroport de Goma est un point qui pose toujours problème.
C’est à l’issue de cette réunion de Goma que la réouverture de l’aéroport a été décidée. Les trafics aéroportuaires vont « démarrer ce jeudi », pour notamment permettre « aux humanitaires d’acheminer l’assistance aux déplacés », indiquent les autorités de la province du Nord-Kivu.
Une sécurité précaire
Malgré le retour, ces deux derniers jours, de centaines de policiers et des patrouilles régulières de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), la « situation sécuritaire dans le Nord-Kivu reste précaire », a souligné le maire de Goma, Naason Kubuya. Quelques heures après le départ des rebelles, un camp de déplacés situé à Mugunga, près de Goma (et à quelques kilomètres de Sake), était attaqué par des hommes armés.
Les habitants avaient alors accusé les rebelles du M23, mais le mouvement récuse ces accusations. Contacté par RFI, le porte-parole politique du M23 Bertrand Bisimwa dément que ses troupes aient été à l'origine de l'attaque du camp de déplacés de Mugunga 3.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des hommes en armes avaient fait irruption dans le camp. Des viols et des vols ont été commis. La Monusco n'est arrivée sur place qu'au petit matin. Bertrand Bisimwa estime que la chose est impossible, puisque les mutins avaient déjà quitté la zone samedi, selon lui. En revanche, ajoute-t-il, il pourrait s'agir de miliciens Maï-Maï ou de combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui auraient selon lui investi la ville de Sake après le départ des hommes du M23.
Le M23 annonce par ailleurs l'arrestation d'au moins deux de ses officiers accusés d'actes de pillage sur la population. Ils seront présentés aux instances disciplinaires du mouvement.
Parallèlement aux accusations contre le M23, l’armée régulière a elle-même été souvent accusée de vols et autres exactions contre la population du Nord-Kivu.
A Goma, ce lundi 3 décembre, la population se réjouissait du retour des soldats mais ne cachait pas une certaine inquiétude de voir se produire de nouveaux pillages.
L’envoyé spécial de RFI à Goma a pu joindre le colonel Didier Kaluma, commandant du 41e bataillon commando. Il est formel :
A Goma, les sources militaires se disent sereines. Selon elles, les risques de reprise de combats sont minimes, même si la menace du M23 est loin d’être évaporée. Ce lundi, les avant-postes de la rébellion n’étaient qu’à 6km du centre-ville.
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