(BBC Afrique 14/12/2012)
Plus de cinquante ans après l’assassinat du Premier ministre
congolais, Patrice Lumumba, le 17 janvier 1961, le procès des meurtriers
présumés, réclamés par la famille de la victime, va pouvoir s’ouvrir en
Belgique.
La chambre des mises en accusation belge a autorisé mercredi le
parquet fédéral à ouvrir une enquête sur l’assassinat de Patrice
Lumumba.
Pour la juridiction, le Congo était au moment des faits
confronté à un conflit armé, avec la sécession katangaise. Dès lors,
l’assassinat de Patrice Lumumba pourrait constituer un crime de
guerre.
Il n’existe pas de prescription pour ce crime, même s’il date de
plus d’un demi-siècle. Compte tenu de la loi de compétence universelle de 1993,
la justice belge est donc compétente selon la chambre des mises en
accusation.
La plainte a été déposée par plusieurs fils de Patrice
Lumumba contre douze personnes, citées dans le rapport de la commission
d’enquête du parlement belge de 2001. Celle-ci avait conclu à la "responsabilité
morale" de la Belgique dans l’assassinat.
Elle avait démontré
l’implication de Belges qui ont conseillé le gouvernement congolais de livrer
Patrice Lumumba au gouvernement sécessionniste du Katanga, lui-même également
conseillé par des Belges.
Toutes ces entités recevaient de Bruxelles
l’instruction de mettre Lumumba hors d’état de nuire. Le peloton d’exécution
était d’ailleurs commandé par un Belge.
Toutefois pour François Lumumba,
fils de l’ex premier ministre congolais, il ne suffit pas de reconnaître la
responsabilité morale. Il faut aussi juger les responsables.
Au total
huit survivants pourraient comparaître, selon l’agence de presse belge,
Belga.
Parmi eux figure Jacques Brassine, ancien conseiller du chef de la
sécession katangaise, Moïse Tshombé, qui a fait fusiller Lumumba.
Le nom
d’Étienne Davignon a été cité jeudi par la Radio RTBF. Au moment des faits, il
était diplomate à Kinshasa. Par la suite, il est devenu commissaire
européen.
Il est actuellement le président de la compagnie Brussels
Airlines.
Enfin, le journal La Libre Belgique cite le nom de Charles
Huyghé, ancien chef de cabinet du ministre de la Défense katangais.
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