(Fasozine
23/11/2012)
Pauvre Joseph Kabila. Non seulement il ne sait plus à quel
saint se vouer pour contrer le rouleau compresseur de l'offensive des rebelles
du M23, mais ceux-ci se fixent désormais pour objectif Kinshasa, s'il continue
de refuser la négociation avec eux. Ragaillardis par les victoires militaires
qu'ils ont accumulés ces derniers jours, ils sont en effet en position de force
pour exiger tout ce qu'ils veulent et croient qu'ils peuvent obtenir.
Et
la question est de savoir s'ils réussiront à faire plier un Kabila qui doit
vraiment se sentir seul, malgré la solidarité de façade que lui ont témoignent
ses voisins rwandais Paul Kagamé et ougandais Yoweri Museveni. On peut se
demander d'ailleurs jusqu'où ils iront dans leur exigence de retrait des
rebelles de la ville de Goma conquise en début de semaine.
En tout cas,
l'équation se corse pour le président congolais qui doit jouer la carte du
réalisme politique et militaire pour sauver ce qui peut encore l'être. Il ne
sert à rien de continuer à sacrifier les populations civiles du Nord-Kivu
meurtries par plusieurs années de guerre civile insensée dans laquelle cette
riche région minière est piégée. Entre s'enfoncer dans l'orgueil pour refuser un
dialogue direct avec les rebelles et les laisser poursuivre leur offensive alors
qu'il n'a aucun moyen de les contrer, Kabila a désormais le choix. Enfin, il n'a
pas d'autre choix que celui qu'on finit par faire lorsqu'on est
acculé.
Bark Biiga
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