Les rebelles du M23 dans les rues de Sake, à plus de 25 kilomètres au nord de Goma, le 21 novembre 2012.
REUTERS/James Akena
Après Goma mardi, les rebelles congolais du M23 ont pris la localité de Sake mercredi. Avec ses homologues rwandais et ougandais, le président Kabila a appelé les mutins à « cesser immédiatement » l'offensive. Des manifestations ont secoué plusieurs villes de RDC, notamment Bunia. Quant à l'ONU, elle rend public son fameux rapport sur la crise au Nord-Kivu. Revivez les moments-clés de la journée.
Les horaires sont donnés en temps universel (TU)
23h20 : Bukavu semble maintenant être la prochaine cible du M23. Marcellin Chissambo, gouverneur du Sud-Kivu, représente le pouvoir central dans la province. Il affiche une certaine sérénité, sans triomphalisme aucun.
(voir notre reportage : « Bukavu dans l'attente », plus bas dans cet article)
23h00 : Nouvelle précision sur la rencontre entre les chefs d'Etat congolais, ougandais et rwandais, qui s'est achevée ce mercredi à Kampala (voir ci-dessous à partir de 17h20). Lors des échanges entre protagonistes, la question de la fermeture des frontières entre le Rwanda et la RDC a été évoquée. Le Président rwandais Paul Kagame estime que l'idée n'est pas pertinente pour l'instant, tout en précisant qu'elle est facilement réalisable. Quant à son homologue congolais Joseph Kabila, il a pris l'engagement de rechercher les causes des désordres actuels et d'y remédier au mieux. Il entend s'appuyer sur le travail d'évaluation des accords de paix signés en 2009. C'est sur la base de ce rapport, a-t-il dit, que toute action à adopter entre le M23 et le gouvernement doit se réaliser.
22h30 : Face aux critiques venues de l'opposition, la majorité présidentielle congolaise espère voir se lever l'union sacrée pour mettre fin à ce que ses membres appellent « l'agression du Rwanda ». Le président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku a participé à une réunion de crise cette après-midi, à laquelle Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, était également présent (voir ci-dessous à 18h20). RFI a pu joindre M. Minaku par téléphone dans la soirée.
20h35 : Selon l'émissaire de l' ONU pour la RDC, l'Américain Roger A. Meece, les rebelles qui ont pris Goma procèdent à des « exécutions sommaires », visant tous ceux qui se trouvent en travers de leur route, y compris des responsables gouvernementaux et des chefs traditionnels qui s'opposent ou échouent à coopérer avec le M23. Le patron de la Monusco s'est dit inquiet d'un possible élargissement des manifestations qui se développent depuis mardi contre le gouvernement ou les forces de l'ONU sur place, accusées de n'être pas intervenues pour défendre Goma.
20h10 : Outre Bunia, des manifestations de colère apparement spontanées ont eu lieu ce mercredi matin à Bukavu, zone de repli des FARDC vers lequel le M23 dit se diriger. Les participants ont protesté contre la chute de Goma. Ils reprochent l'attitude des autorités qui, disent-il, sont incapables de stabiliser la région. Des jeunes armés de bâtons et de pierres ont voulu s'en prendre au siège de la Monusco, mais aussi au siège du parti au pouvoir.
19h50 : Nouvelle réaction de l'administration américaine. Devant la presse, le porte-parole adjoint du département d'Etat Mark Toner a réaffirmé :
« Nous avons été clairs (...) à propos de notre condamnation des actions du M23 ces derniers jours. Nous voulons qu'ils se retirent immédiatement de Goma, qu'ils arrêtent leurs avancées et qu'ils se dissolvent ». Les Etats-Unis condamnent par ailleurs « tout soutien étranger ou aide militaire à la rébellion qui violerait l'embargo de l'ONU sur les armes ».
L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch demande que les Etats-Unis soutiennent des sanctions contre les dirigeants rwandais qui aident le M23 (voir juste ci-dessous).
19h40 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé, ce mercredi, de nouvellesdiscussions sur la crise en RDC. Par ailleurs, alors que les chefs d'Etat ougandais, rwandais et congolais ont publié un communiqué commun cet après-midi, la version finale du rapport réalisé par un groupe d'experts des Nations unies sur la crise en RDC, qui accuse explicitement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23 (et qui avait été remis au Conseil de sécurité le 15 novembre dernier), a été rendue publique ce mercredi.
>> Ce document est disponible en français sur le site de l'ONU, en cliquant ici.
19h30 : La localité de Sake est donc tombée, comme RFI l'a annoncé à la mi-journée (voir plus bas dans cet article, à 11h45). En fait, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui s'étaient repliées vers Sake ces derniers jours, étaient déjà parties de la localité avant l'arrivée des mutins. Depuis Sake, les FARDC n'ont pas vraiment le choix : il n'y qu'une seule route, celle qui mène à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, à 200 km plus au Sud
(lire, au sujet des intentions du M23 à l'encontre des FARDC, la déclaration de Bertrand Bisimwa, porte-parole politique du mouvement, publiée hier à 19h00 sur RFI). Ci-dessous, le décryptage de Madnodje Mounoubaï, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC.
18h20 : Fortement critiquée par l'opposition (voir ci-dessous à partir de 16h40), la majorité présidentielle est actuellement réunie à Kinshasa pour aborder la progression du M23 et la crise dans le Nord-Kivu en général. Selon nos informations, Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, participe à cette réunion. Il y a aussi le secrétaire général du Parti présidentiel (PPRD) Evariste Boshable, et le secrétaire général de la majorité présidentielle Aubin Minaku.
17h55 : A Bunia, les manifestations violentes ont provoqué au minimum cinq morts et neuf blessés entre mardi et mercredi, selon des sources hospitalières jointes sur place. La situation reste également tendue à Goma sur le plan humanitaire et sanitaire (voir plus bas dans l'article).
17h30 : Peu après la lecture du communiqué des trois chefs d'Etat par le ministre ougandais des Affaires étrangères, le président ougandais Yoweri Museveni a repris la parole pour se montrer ferme face au M23 : « Où qu'ils soient, nous leur disons de faire demi-tour, la région des Grands Lacs leur demande de faire demi-tour, et je peux vous assurer qu'ils vont faire demi-tour ».
17h30 : Nouvelles précisions sur le communiqué commun des chefs d'Etat rwandais, congolais et ougandais : ce communiqué évoque un plan visant à faire cesser l'offensive des mutins. Le texte serait en train d'être transmis aux dirigeants du M23. En guise de bonne volonté, « le gouvernement de RDC, de son côté, a pris l'engagement de rechercher promptement les causes des désordres et d'y remédier du mieux qu'il peut », écrivent conjointement MM. Kagame, Kabila et Museveni. Autre extrait concernant cette fois-ci la position commune de l'Ouganda et du Rwanda :
« les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s'il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l'extension de cette guerre ou accepter l'idée d'un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d'un affaiblissement de son autorité. »
17h20 : Des députés et sénateurs congolais dénoncent le « silence du président Kabila » et demandent la tenue rapide d'un congrès pour aborder la crise dans le Nord. Quant au leader des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenghankoy, il appelle le président Kabila à la démission.
17h10 : Coordinateur des Forces actives au changement, un groupe de vingt partis d'opposition, Martin Fayulu estime que Jospeh Kabila n'a pas su mettre en place une véritable armée :
16h40 : Alors que le M23 exige le départ de Joseph Kabila, à Kinshasa, l'opposition politique multiplie les critiques à l'encontre du président. Au sein du principal parti d'opposition, l'UDPS d'Etienne Tshisekedi, le repli de l'armée de Goma apparaît comme un signe évident du manque de légitimité de Jospeh Kabila :
16h20 : Les présidents ougandais, rwandais et congolais exigent que les rebelles du M23 se retirent de Goma. « Le M23 doit cesser immédiatement son offensive et se retirer de Goma », déclarent-il dans un communiqué commun, lu par le ministre ougandais des Affaires étrangères Sam Kutesa. Yoweri Museveni, Paul Kagame et Joseph Kabila sont réunis en Ouganda depuis hier.
15h45 : Joint par RFI, un autre porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubaï, confirme la prise à partie du siège de la mission onusienne en RDC hier à Bunia, ainsi que les pillages aujourd'hui dans cette localité. Il cite notamment les représentants locaux du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et du Programme alimentaire mondial (PAM). Les agences humanitaires internationales sont aussi prises à partie par des manifestants à Bunia depuis hier. Voici le témoignage d'un habitant sur place.
13h44 : Jointe par RFI, la chef du bureau de la Monusco à Goma confirme la prise de la localité de Sake par les rebelles du M23, à l'instar d'un habitantsur place joint par téléphone.
13h22 : Lors de son allocution de ce matin au stade du volcan à Goma, le porte-parole du M23, Vianney Kazarama, a exigé le départ du président congolais : « Monsieur Kabila doit quitter le pouvoir parce qu'il n'a pas remporté les élections de l'année dernière. » « Nous irons jusqu'à Bukavu, Kisangani et Kinshasa », prévient-t-il.
13h02 : Le Premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo, a fait une déclaration ce matin à la primature. Après avoir accusé le Rwanda de soutenir le M23, Matata Ponyo a affirmé la solidarité du gouvernement aux populations du Nord-Kivu. Pour le Premier ministre congolais, l'issue de la guerre est à l'avantage du gouvernement.
12h39 : Quelques précisions sur la réunion tripartite entre Kabila, Kagame et Museveni. Pas de protocole ni de dispositif particulier pour cette rencontre dans la résidence du président ougandais à Entebbe. Arrivés hier en fin d'après-midi dans la capitale ougandaise, les deux chefs d'Etat avaient déjà été reçus l'un après l'autre par Yoweri Museveni avant un premier tête-à-tête tard dans la nuit dans un grand hôtel de Kampala, au bord du lac victoria.
Selon nos informations, le président ougandais est en relation constante avec les dirigeants du M23, et c'est lui qui aurait fortement incité le mouvement rebelle à élaborer une plate-forme de discussions. Yoweri Museveni a, ces derniers mois, fait discrètement de nombreux voyages à Kinshasa, porteur d'un mémorandum du M23 toujours rejeté par le chef de l'état congolais, Joseph Kabila. C'est ce document qui serait aujourd'hui à l'ordre du jour. Mais sans la participation des principaux concernés : les dirigeants du M23.
12h28 : Les habitants de Goma ont commencé à ressortir ce matin. Certains se sont rendus au rassemblement organisé par le M23 au stade du volcan. Le mouvement avait appelé les forces régulières encore présentes dans la ville à venir s'enregistrer, et le stade était « plein à craquer » selon un participant. Des témoins nous affirment être « curieux » de voir qui sont les nouveaux maîtres de la ville. Les mutins sont visibles sur les grands axes, notamment aux carrefours.
12h20 : Toujours à Goma, certains habitants nous disent aussi avoir vu des cadavres ce matin, conséquences des combats de ces derniers jours. Un corps de militaire, par exemple, au rond-point des banques, et un autre de civil près de l'institut supérieur de commerce. D'autres corps seraient également abandonnés sur la route de Sake.
12h00 : Pas de tirs, pas de coups de feu, la situation est calme ce matin à Goma même si l'activité ne reprend que très timidement. Quelques boutiques ont rouvert, notamment en périphérie de la ville, essentiellement des pharmacies et des magasins d'alimentation, nous dit-on. Les conditions de vie sont néanmoins très précaires puisqu’il n’y a pas d’eau ni d’électricité. La ligne à haute tension a été semble-t-il touchée par des obus lors des affrontements et pour alimenter les générateurs, ça n’est pas simple : seulement deux stations essence sont ouvertes.
11h45 : Le M23 affirme qu'il poursuit sa route vers le Sud et qu'il a pris ce matin la localité de Sake, à 25 kilomètres de Goma, où s'étaient retirés hier des éléments de l'armée congolaise. Une information confirmée par un témoin joint par téléphone, qui dit avoir vu les hommes du M23 rentrer dans Sake sans rencontrer de résistance. Le porte-parole de la branche militaire du M23 affirme que les mutins iront « partout au Congo » s'il le faut pour libérer le pays.
11h30 : Après une première rencontre mardi soir, Joseph Kabila, Paul Kagame et Yoweri Museveni, respectivement présidents de la RDC, du Rwanda et de l'Ouganda, sont réunis en ce moment même. Cette fois-ci, la réunion a lieu à Entebbe, à une trentaine de kilomètres de Kampala, dans la résidence du chef de l'Etat ougandais.
09h30 : Le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, appelle à un « renforcement » de l'action de la mission de l'ONU face à l'avancée des rebelles du M23 dans l'est du pays, sur la radio publique RTBF. « Il faut renforcer ce mandat, a-t-il précisé. Je l'ai demandé au niveau européen et la France va porter ce message aux Nations unies. »
08h53 : Un communiqué affirme que « la Monusco reste engagée » à Goma et que les Nations unies « mettent en garde ceux qui seraient tentés de commettre de graves violations des droits de l'homme ou de porter atteinte au droit international humanitaire ».
Mardi soir, les présidents de la RDC, Joseph Kabila, et du Rwanda, Paul Kagame, se sont rencontrés durant deux heures à Kampala (Ouganda).
Revivez la journée du 20 novembre à Goma et dans le reste du pays
23h20 : Bukavu semble maintenant être la prochaine cible du M23. Marcellin Chissambo, gouverneur du Sud-Kivu, représente le pouvoir central dans la province. Il affiche une certaine sérénité, sans triomphalisme aucun.
23h00 : Nouvelle précision sur la rencontre entre les chefs d'Etat congolais, ougandais et rwandais, qui s'est achevée ce mercredi à Kampala (voir ci-dessous à partir de 17h20). Lors des échanges entre protagonistes, la question de la fermeture des frontières entre le Rwanda et la RDC a été évoquée. Le Président rwandais Paul Kagame estime que l'idée n'est pas pertinente pour l'instant, tout en précisant qu'elle est facilement réalisable. Quant à son homologue congolais Joseph Kabila, il a pris l'engagement de rechercher les causes des désordres actuels et d'y remédier au mieux. Il entend s'appuyer sur le travail d'évaluation des accords de paix signés en 2009. C'est sur la base de ce rapport, a-t-il dit, que toute action à adopter entre le M23 et le gouvernement doit se réaliser.
22h30 : Face aux critiques venues de l'opposition, la majorité présidentielle congolaise espère voir se lever l'union sacrée pour mettre fin à ce que ses membres appellent « l'agression du Rwanda ». Le président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku a participé à une réunion de crise cette après-midi, à laquelle Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, était également présent (voir ci-dessous à 18h20). RFI a pu joindre M. Minaku par téléphone dans la soirée.
20h35 : Selon l'émissaire de l' ONU pour la RDC, l'Américain Roger A. Meece, les rebelles qui ont pris Goma procèdent à des « exécutions sommaires », visant tous ceux qui se trouvent en travers de leur route, y compris des responsables gouvernementaux et des chefs traditionnels qui s'opposent ou échouent à coopérer avec le M23. Le patron de la Monusco s'est dit inquiet d'un possible élargissement des manifestations qui se développent depuis mardi contre le gouvernement ou les forces de l'ONU sur place, accusées de n'être pas intervenues pour défendre Goma.
20h10 : Outre Bunia, des manifestations de colère apparement spontanées ont eu lieu ce mercredi matin à Bukavu, zone de repli des FARDC vers lequel le M23 dit se diriger. Les participants ont protesté contre la chute de Goma. Ils reprochent l'attitude des autorités qui, disent-il, sont incapables de stabiliser la région. Des jeunes armés de bâtons et de pierres ont voulu s'en prendre au siège de la Monusco, mais aussi au siège du parti au pouvoir.
19h50 : Nouvelle réaction de l'administration américaine. Devant la presse, le porte-parole adjoint du département d'Etat Mark Toner a réaffirmé :
« Nous avons été clairs (...) à propos de notre condamnation des actions du M23 ces derniers jours. Nous voulons qu'ils se retirent immédiatement de Goma, qu'ils arrêtent leurs avancées et qu'ils se dissolvent ». Les Etats-Unis condamnent par ailleurs « tout soutien étranger ou aide militaire à la rébellion qui violerait l'embargo de l'ONU sur les armes ».
L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch demande que les Etats-Unis soutiennent des sanctions contre les dirigeants rwandais qui aident le M23 (voir juste ci-dessous).
19h40 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a organisé, ce mercredi, de nouvellesdiscussions sur la crise en RDC. Par ailleurs, alors que les chefs d'Etat ougandais, rwandais et congolais ont publié un communiqué commun cet après-midi, la version finale du rapport réalisé par un groupe d'experts des Nations unies sur la crise en RDC, qui accuse explicitement le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23 (et qui avait été remis au Conseil de sécurité le 15 novembre dernier), a été rendue publique ce mercredi.
>> Ce document est disponible en français sur le site de l'ONU, en cliquant ici.
19h30 : La localité de Sake est donc tombée, comme RFI l'a annoncé à la mi-journée (voir plus bas dans cet article, à 11h45). En fait, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), qui s'étaient repliées vers Sake ces derniers jours, étaient déjà parties de la localité avant l'arrivée des mutins. Depuis Sake, les FARDC n'ont pas vraiment le choix : il n'y qu'une seule route, celle qui mène à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, à 200 km plus au Sud
(lire, au sujet des intentions du M23 à l'encontre des FARDC, la déclaration de Bertrand Bisimwa, porte-parole politique du mouvement, publiée hier à 19h00 sur RFI). Ci-dessous, le décryptage de Madnodje Mounoubaï, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC.
17h55 : A Bunia, les manifestations violentes ont provoqué au minimum cinq morts et neuf blessés entre mardi et mercredi, selon des sources hospitalières jointes sur place. La situation reste également tendue à Goma sur le plan humanitaire et sanitaire (voir plus bas dans l'article).
Situation humanitaire tendue dans la région de Goma
|
« les présidents Museveni et Kagame ont dit clairement, que même s'il existe des revendications légitimes de la part du groupe mutin connu sous le nom de M23, ils ne peuvent accepter l'extension de cette guerre ou accepter l'idée d'un renversement du gouvernement légitime de RDC ou d'un affaiblissement de son autorité. »
17h20 : Des députés et sénateurs congolais dénoncent le « silence du président Kabila » et demandent la tenue rapide d'un congrès pour aborder la crise dans le Nord. Quant au leader des Forces novatrices pour l'union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenghankoy, il appelle le président Kabila à la démission.
Goma, le jour d'après
|
13h22 : Lors de son allocution de ce matin au stade du volcan à Goma, le porte-parole du M23, Vianney Kazarama, a exigé le départ du président congolais : « Monsieur Kabila doit quitter le pouvoir parce qu'il n'a pas remporté les élections de l'année dernière. » « Nous irons jusqu'à Bukavu, Kisangani et Kinshasa », prévient-t-il.
Recensement au stade de Goma
|
Selon nos informations, le président ougandais est en relation constante avec les dirigeants du M23, et c'est lui qui aurait fortement incité le mouvement rebelle à élaborer une plate-forme de discussions. Yoweri Museveni a, ces derniers mois, fait discrètement de nombreux voyages à Kinshasa, porteur d'un mémorandum du M23 toujours rejeté par le chef de l'état congolais, Joseph Kabila. C'est ce document qui serait aujourd'hui à l'ordre du jour. Mais sans la participation des principaux concernés : les dirigeants du M23.
12h28 : Les habitants de Goma ont commencé à ressortir ce matin. Certains se sont rendus au rassemblement organisé par le M23 au stade du volcan. Le mouvement avait appelé les forces régulières encore présentes dans la ville à venir s'enregistrer, et le stade était « plein à craquer » selon un participant. Des témoins nous affirment être « curieux » de voir qui sont les nouveaux maîtres de la ville. Les mutins sont visibles sur les grands axes, notamment aux carrefours.
12h20 : Toujours à Goma, certains habitants nous disent aussi avoir vu des cadavres ce matin, conséquences des combats de ces derniers jours. Un corps de militaire, par exemple, au rond-point des banques, et un autre de civil près de l'institut supérieur de commerce. D'autres corps seraient également abandonnés sur la route de Sake.
12h00 : Pas de tirs, pas de coups de feu, la situation est calme ce matin à Goma même si l'activité ne reprend que très timidement. Quelques boutiques ont rouvert, notamment en périphérie de la ville, essentiellement des pharmacies et des magasins d'alimentation, nous dit-on. Les conditions de vie sont néanmoins très précaires puisqu’il n’y a pas d’eau ni d’électricité. La ligne à haute tension a été semble-t-il touchée par des obus lors des affrontements et pour alimenter les générateurs, ça n’est pas simple : seulement deux stations essence sont ouvertes.
11h45 : Le M23 affirme qu'il poursuit sa route vers le Sud et qu'il a pris ce matin la localité de Sake, à 25 kilomètres de Goma, où s'étaient retirés hier des éléments de l'armée congolaise. Une information confirmée par un témoin joint par téléphone, qui dit avoir vu les hommes du M23 rentrer dans Sake sans rencontrer de résistance. Le porte-parole de la branche militaire du M23 affirme que les mutins iront « partout au Congo » s'il le faut pour libérer le pays.
09h30 : Le ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, appelle à un « renforcement » de l'action de la mission de l'ONU face à l'avancée des rebelles du M23 dans l'est du pays, sur la radio publique RTBF. « Il faut renforcer ce mandat, a-t-il précisé. Je l'ai demandé au niveau européen et la France va porter ce message aux Nations unies. »
08h53 : Un communiqué affirme que « la Monusco reste engagée » à Goma et que les Nations unies « mettent en garde ceux qui seraient tentés de commettre de graves violations des droits de l'homme ou de porter atteinte au droit international humanitaire ».
Mardi soir, les présidents de la RDC, Joseph Kabila, et du Rwanda, Paul Kagame, se sont rencontrés durant deux heures à Kampala (Ouganda).
Revivez la journée du 20 novembre à Goma et dans le reste du pays
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire