(Le Patriote 15/10/2012)
C’est un retour en grande pompe. Le XIVème Sommet de la
Francophonie a fermé ses portes hier avec la ‘‘Déclaration de Kinshasa’’ qui
résume en plusieurs résolutions les engagements des 20 observateurs et 56 pays
membres dont la Côte d’Ivoire. Ce pays qui faisait son retour après un quasi
retrait de près de 10 ans a pris une part active à la réussite des assises avec
une forte délégation dirigée par le Président Alassane Ouattara.
Avant même
l’ouverture officielle du Sommet, c’est Maurice Bandaman, ministre de la
Francophonie et de la Coopération culturelle, appuyé d’Epiphane Zoro-Bi,
Directeur de l'Agence ivoirienne de la Coopération francophone (AICF), qui a
porté avec grandeur la vision du pays. En organisant la soirée culturelle
ivoirienne et en prenant activement part aux assises ministérielles. Et aussi en
réclamant l’organisation des VIIème jeux de la Francophonie en 2017 et la
réunion ministérielle en 2013.
Lorsque le Président Alassane Ouattara foule
vendredi après-midi le sol congolais beaucoup est fait. Mais beaucoup reste
aussi à faire. Le Chef de l’Etat donne encore de sa personne pour dire que la
Côte d’Ivoire est de retour. A peine installé à la Résidence 34 de la ‘‘cité de
l’Union Africaine’’, il multiplie les audiences avec ses pairs notamment le
Burkinabé Blaise Compaoré.
Puis la rencontre avec la communauté ivoirienne et
encore des audiences avec homologues et partenaires au développement une bonne
partie de la soirée.
C’est pourtant très motivé qu’il arrive le lendemain matin
à l’ouverture du Sommet au ‘‘Palais du Peuple’’. Alors que le Président français
François Hollande avait quelques minutes avant snobé le Président hôte Joseph
Désiré Kabila à l’accueil, le Président ivoirien fait tout le contraire. Il a
fait une chaleureuse accolade au Président congolais et devisé avec lui Un
bon moment.
Comme pour matérialiser une fois de plus son soutien pour
l’organisation de ce Sommet et la crise que son pays connaît à l’Est. A
l’ouverture officielle du Sommet, François Hollande « salue » et rend « hommage
» au Président de la CEDEAO, Alassane Ouattara, pour son rôle déterminant dans
la résolution de la crise malienne.
De bonnes sources, lors du huis clos sur les
sujets de politique internationale, le Président de la CEDEAO a encore insisté
sur l’implication de la Communauté internationale dans la crise malienne. La
Côte d’Ivoire ne s’est pas tu. Et pas uniquement sur ce sujet. Sur tous les
sujets.
Le thème du Sommet, « Francophonie, enjeux environnementaux et
économiques face à la gouvernance mondiale », ne peut pas être étranger à
l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire internationale. C’est donc
avec aisance, de l’avis de certains délégués, qu’il a souvent mené les débats.
Une voix de plus en plus forte
C’est sans doute, en plus de sa
réputation, ces brillantes interventions qui ont conduit plusieurs Chefs d’Etat
à sa loge à la suspension de séance en l’occurrence Joseph Michel Martelly,
Président d’Haïti. Il en aurait également eu dimanche. Mais en raison
d’obligations familiales le Président Ouattara a dû regagner Abidjan dès samedi
soir. Sans faire de pré-bilan à la Presse. « Ce serait tricher que de vous en
parler, a-t-il annoncé aux journalistes. Le Sommet n’est pas encore achevé.
Retenez que c’est un bon Sommet ». En rentrant d’ailleurs, il a laissé sur place
une délégation renforcée par les ministres Daniel Kablan Duncan, Ally Coulibaly,
Diakité Souleymane, Allah Kouadio Rémi. On ne peut pas dire que la voix de la
Côte d’Ivoire s’est affaiblie. Et la ‘‘Déclaration de Kinshasa’’ s’en ressent.
Bien de sujets chers au Président Ouattara y sont. Et dans sa vision. Les pays
de la francophonie ont appelé au "renforcement du processus de négociation" au
nord du Mali "à l'exclusion des mouvements terroristes".
Ils ont cependant
exprimé leur "soutien" à la demande d'intervention internationale formulée par
Bamako. Comme le Président de la CEDEAO l’a toujours demandé. La ‘‘Déclaration
de Kinshasa’’ appelle également le Conseil de sécurité des Nations unies à
"adopter des sanctions ciblées contre tous les responsables des exactions
commises" dans l'Est de la RD Congo.
Voilà qui est rassurant pour Alassane
Ouattara qui a pesé de tout son poids afin que le Sommet ne soit pas délocalisé
de Kinshasa en dépit de la situation sécuritaire au Kivu. Et surtout que la
République démocratique du Congo et son Président soient soutenus dans leur élan
de normalisation du pays. Solidarité donc. Un état d’esprit présent à d’autres
points de la ‘‘Déclaration de Kinshasa’’. Elle réclame que soit mise en ?uvre
"l'indispensable réforme du Conseil de sécurité des Nations unies" afin d'y
"donner aux pays africains toute leur place".
Et aussi appelle « à la poursuite
de l'invitation de deux pays africains au sommet et aux rencontres préparatoires
du G20 ». Voilà entre autres des préoccupations chères à la Côte d’Ivoire qui
ont trouvé une place de choix dans la ‘‘Déclaration de Kinshasa’’. Grâce au
travail de la délégation ivoirienne conduite par le Président Alassane Ouattara.
Nul doute qu’au prochain Sommet, à Dakar en 2014, la Côte d’ Ivoire sera encore
plus présente. Elle aura, en ce moment-là, plus de paix et plus de croissance
économique pour avoir davantage de crédit et de voix.
KIGBAFORY Inza,
Envoyé spécial à Kinshasa
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