(Le Potentiel
15/10/2012)
E.Tshisekedi, opposant historique congolais, accompagné de
son dircab Moleka, échange avec F.Hollande, président de la République de France
En tête-à-tête
Les valeurs de démocratie et de bonne gouvernance
ont été au menu de l’entretien à Kinshasa, entre le président français, François
Hollande et le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi.
Reçu en tête-à-tête
par le président français pendant près d’une demi-heure à la résidence de
l’ambassade de France, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès
social (UDPS), Etienne Tshisekedi, affirme avoir partagé les mêmes valeurs
socialistes que François Hollande. « Nous croyons toujours aux valeurs pour
lesquelles il est là. Il a parlé, dans tous ces discours, des valeurs de
démocratie, de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. Toutes ces
valeurs, l’UDPS a lutté 30 ans pour ça. N’oubliez pas aussi que l’UDPS est
membre de l’Internationale socialiste avec le parti socialiste français. Donc,
nous nous sommes dit des choses très agréables », a-t-il indiqué.
Les
deux personnalités ont envisagé l’avenir. « Nous avons, tous les deux, mis la
croix sur le passé et nous avons envisagé l’avenir », a déclaré Etienne
Tshisekedi qui a aussi fait savoir qu’il n’était pas allé chercher la légitimité
auprès du président français.
Dans un autre registre, le leader de
l’UDPS a évoqué la nécessité de « créer » une armée qui, selon lui, n’a jamais
existé depuis l’indépendance de la RDC. « La coopération qui doit exister entre
la RDC et la France, particulièrement au point de départ dans le domaine de la
restructuration de l’administration, la restructuration de l’organisation
judiciaire et la création de l’armée, il ne faut pas dire restructuration, parce
que depuis l’indépendance, on n’a jamais d’armée au Congo », a poursuivi Etienne
Tshisekedi.
Aux dernières nouvelles, le président de l’UDPS a poursuivi
des échanges hier dimanche 14 octobre, avec d’autres visiteurs de marque venus
pour le 14ème Sommet de la Francophonie.
Il a rencontré tour à tour à la
chancellerie de la République du Congo, le président Denis Sassou Ngoueso, et à
l’hôtel Royal, la Première ministre du Québec.
Joint au téléphone, le
directeur de cabinet et porte-parole du président de l’UDPS, Emmanuel-Albert
Moleka, parle de rencontre de prise de contact et axée sur la situation en RDC
et dans la région des Grands Lacs.
L’aide de la France
sollicitée
Par ailleurs, d’autres opposants congolais demandent l’aide du
président français pour obtenir un dialogue franc et inclusif en vue de résoudre
les problèmes majeurs touchant à la vie de la nation, d’une part. Et d’autre
part, le soutien de la France en sa qualité de membre permanent du Conseil de
sécurité, pour que toutes les solutions préconisées au niveau des Nations unies
et les autres instances internationales soient appliquées rapidement pour le
rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC.
Ce désir a été exprimé au
cours de l’échange entre le président français Hollande et six délégués de
l’Opposition politique congolaise, à savoir Samy Badibanga, Martin Fayulu,
Jean-Lucien Bussa, Eve Bazaiba, et Pierre-Anatole Matusila, Vital Kamerhe, le
samedi 13 octobre à Kinshasa.
Parmi les préoccupations posées au
président français, l’Opposition congolaise relève ce qu’elle considère comme «
faillite de l’Etat et déficit de la démocratie », et « la crise de légitimité
après les élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011
».
Concernant la guerre dans l’Est de la RDC, les opposants, dressent un
tableau sombre inscrivant plus de huit millions de morts, des milliers de
déplacés internes, de réfugiés ainsi que des femmes victimes des viols et des
enfants enrôlés de force dans les groupes armés, et dénoncent des complicités
internes qui profitent de cette situation.
Le président Hollande qui
rassure aider la RDC en tant « qu’ami », est aussi appelé par les opposants, à
s’impliquer en vue de la restructuration effective de la Commission électorale
nationale indépendante (CENI). Pour l’Opposition, le meilleur gage de la
neutralité passe par la représentativité égalitaire Majorité, Opposition et
Société civile au sein des organes de la
CENI.
Écrit par Pitshou Mulumba
© Copyright Le
Potentiel
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