(Nord-Sud 12/10/2012)
Répondant hier aux journalistes de France 24 et de Rfi,
François Hollande a été sans équivoque sur les relations qu’il veut établir avec
le continent africain. «Les temps ont changé, la France est désireuse de
respecter tous ses interlocuteurs, mais aussi de leur dire la vérité», a-t-il
mis au point. Le président français qui dit venir écrire une «nouvelle page avec
l’Afrique» ne veut plus admettre «une Françafrique ». Dans ce contexte, le
discours qu’il prononcera aujourd’hui devant les parlementaires sénégalais, sera
scruté avec une attention toute particulière.
Beaucoup y chercheront une
«réparation» après les polémiques suscitées par son prédécesseur Nicolas Sarkozy
qui, en juillet 2007, venu lui aussi faire ses premiers pas présidentiels sur le
continent, avait vu dans « l’Homme africain (qui) n’est pas assez entré dans
l’Histoire », le « drame de l’Afrique ». « Je ne vais pas en Afrique pour me
différencier, je vais en Afrique pour porter un message, celui de la France », a
cependant prévenu François Hollande, qui sera accompagné de cinq ministres.
Devant les parlementaires sénégalais, il devrait ainsi décliner les grands
principes de sa politique africaine, énoncés dès sa prise de fonction : un
partenariat «équilibré», tournant le dos à la «Françafrique», ces réseaux
d’influence qui, depuis les années 1960, mêlaient politique, affaires et
affairisme.
A Kinshasa, au 14e Sommet de la Francophonie, François
Hollande prendra la parole pour dire aux Africains, comme il l’a lui-même
indiqué, que la langue française «leur appartient» mais qu’elle suppose aussi le
partage de valeurs notamment la démocratie, la liberté, l’égalité, l’état de
droit, le respect des droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la lutte contre
toutes les corruptions. Dans le même temps, il réaffirmera la disponibilité de
la France à participer au développement économique de l’Afrique, face aux
appétits chinois, brésiliens ou indiens. M. Hollande rencontrera le chef de
l’Etat Joseph Kabila, réélu au terme d’un scrutin contesté en novembre 2011 et
auquel il renouvellera sans nul doute ces messages. Mais il s’entretiendra
également avec son principal opposant Etienne Tshisekedi, les dirigeants des
sept partis d’opposition représentés au Parlement et les représentants de la
société civile, Ong et défenseurs des droits de l’Homme.
Ténin Bè
Ousmane
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