29/10 | 07:51 | mis à jour à 14:46
La mobilisation internationale qui pourrait déboucher sur une intervention au Nord Mali se précise. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a été reçue lundi à Alger par le président Abdelaziz Bouteflika pour discuter notamment d'un soutien algérien à l'option militaire au Mali voisin afin d'en chasser les radicaux islamistes.
Arrivée très tôt dans la capitale algérienne, Mme Clinton a d'abord rencontré son homologue Mourad Medelci qui l'a accueillie à sa descente d'avion avant d'être reçue en fin de matinée par le président pour des entretiens, en présence de plusieurs ministres algériens, suivis d'un déjeuner. « L'Algérie étant l'Etat le plus puissant du Sahel, elle est devenue un partenaire crucial pour s'occuper d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) », a expliqué un responsable du département d'Etat à bord de l'avion de Mme Clinton. Pour sortir de la crise malienne, « l'Algérie doit être au centre de la solution » a insisté ce responsable américain.
D'abord hostile à une intervention militaire internationale chez son voisin malien et allergique à toute présence étrangère dans son pré-carré, l'Algérie a récemment infléchi sa position, redoutant une « déstabilisation » de son territoire où vivent 50.000 Touaregs. Depuis avril, des radicaux armés d'Aqmi et leurs alliés touareg d'Ansar Dine et du groupe jihadiste Mujao occupent le nord du Mali, imposant la charia et une partition de ce pays qui partage 1.400 km de frontière avec l'Algérie. Tout en privilégiant la négociation, Alger n'exclut plus le principe d'une opération armée à la condition qu'elle soit exclusivement africaine et qu'elle n'y participe pas directement.
La communauté internationale a adopté à l'unanimité le 12 octobre, via le Conseil de sécurité de l'ONU, une résolution préparant le déploiement d'une force internationale de quelque 3.000 hommes au Mali. Un dossier que soutientParis qui a plaidé pour le déploiement d‘une force africaine. Le président français, François Hollande, se rendra lui aussi à Alger au mois de décembre. Le Conseil a donné jusqu'au 26 novembre à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour préciser ses plans. De fait, a assuré un autre diplomate américain, les Algériens « sont de plus en plus chauds face à cette idée » de force ouest-africaine.
L'expertise d'Alger
Dotée d'une armée puissante, Alger dispose de renseignements et d'une expertise indéniable dans la lutte contre le terrorisme pour avoir combattu pendant dix ans le Groupe islamique armé (GIA) dont Aqmi est une émanation, et d'une influence auprès des touareg pour avoir plusieurs fois facilité des pourparlers entre l'Etat malien et la rébellion.
Initialement hostile à une intervention militaire internationale chez son voisin malien avec lequel elle partage près de 1.400 km de frontière, l'Algérie, qui craint une « déstabilisation » de son territoire où vivent 50.000 touareg, a récemment infléchi sa position. Tout en privilégiant la négociation, Alger n'exclut désormais plus le principe d'une opération armée, sans pour autant envisager d'y participer.
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