(L'Avenir Quotidien 21/09/2012)
Le gouvernement congolais vient de saisir les Usa et le
Royaume Uni pour que les sociétés minières de leurs pays respectifs n’achètent
plus les minerais au Rwanda qui sont le plus souvent pillés dans l’Est de la Rdc
• Mercredi dernier, le Bishop Méthodiste Pierre Tambo a été
auditionné
par le Congrès américain ; celui-ci fera des recommandations au gouvernement
Obama d’exiger au Rwanda d’arrêter la guerre et d’envisager des sanctions à son
égard La situation politique en République démocratique du Congo est toujours
axée autour de la problématique sécuritaire dans l’Est du pays. L’attention de
l’opinion nationale et internationale est focalisée sur le mini-sommet de
New-York prévu le 27 septembre prochain sous la présidence du Secrétaire général
des Nations Unies Ban Ki-Moon. Lequel mini-sommet débattra des problèmes du Kivu
et des solutions à envisager pour une pacification définitive de la région des
Grands Lacs.
Il ne reste plus que six jours jusqu’à l’échéance. Ces
assises de New York risquent d’être une grosse déception pour le peuple
congolais qui n’aspire qu’à la paix, à l’ordre et à la sécurité à l’intérieur de
ses frontières. Ceci parce qu’au fil des jours, les propos de certains
représentants des pays de la communauté internationale ne sont guère en faveur
des thèses de Kinshasa. A travers ces propos, l’on sent que ces pays, bien que
certains d’entre eux aient décidé de geler une partie de leur coopération avec
le Rwanda, soutiennent mordicus que la solution politique pour l’Est de la Rdc
soit prioritaire.
Cette solution, selon eux, passe par le dialogue
politique entre la Rdc et le Rwanda en lieu et place des sanctions à prendre
contre ce dernier pays qui agresse son voisin, pour la nième
fois.
L’ambassadeur allemand à l’ONU dit non aux sanctions contre le
Rwanda Dans notre livraison d’hier, nous avions écrit que le Secrétaire général
adjoint en charge des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous a présenté
le rapport de son périple dans la région des Grands Lacs qui l’avait conduit
successivement à Kinshasa, Goma, Kigali et Kampala. Outre le fait qu’il a
condamné l’administration parallèle instaurée par le M 23, il a clairement
déclaré qu’ « il faut clairement rebâtir la confiance, en particulier entre la
RDC et le Rwanda ».
Et nous avons posé la question de savoir quelle
confiance. Nous avons ajouté que ce bout de phrase dit beaucoup en peu de
choses. Cela voudrait dire que le Conseil de sécurité veut trouver au problème
de la RDC une solution politique en excluant des sanctions ciblées contre le
Rwanda. Quant à l’ambassadeur allemand aux Nations Unies, M.
Peter
Wittig, il a abondé dans le même sens en déclarant que « les membres du Conseil
de Sécurité sont d’accord pour considérer qu’une solution politique à la crise
est une priorité absolue. Je détecte une volonté de renforcer le dialogue
politique et de ne pas se focaliser sur des sanctions à l’heure actuelle
».
Pour le diplomate allemand, « le dialogue, le renforcement de la
confiance et de la coopération entre Kigali et Kinshasa sont nécessaires
d’urgence pour traiter des racines du conflit ». Comme on le voit, certains pays
ne sont pas favorables aux sanctions contre le Rwanda bien que les accusations à
son endroit soient étayées par des faits réels et palpables.
C’est la
preuve que le lobby rwandais n’a ménagé aucun effort pour manœuvrer et noyauter
la communauté internationale pour son compte. Il n’est pas tard pour que notre
diplomatie fasse la contre-offensive pour arriver à faire changer d’opinion ces
représentants au Conseil de sécurité. Le gouvernement congolais a saisi le
Royaume Uni et les Usa quant à l’achat des minerais
Nous savons de tout
le temps que le Rwanda n’est pas un pays minier. La nature ne lui a pas donné
cette chance comme la Rdc ou les autres. Cependant, le Rwanda se retrouve
curieusement parmi les grands pays exportateurs des minerais sans en produire.
Moralité : tous ces minerais vendus pour son compte proviennent de la Rdc ; et
le Rwanda les a par le biais des groupes armés qu’il finance du reste. La
plupart des acheteurs sont des sociétés américaines et
britanniques.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement congolais,
par le biais du ministre des Mines, a saisi les Usa et le Royaume Uni pour que
les sociétés minières qui se retrouvent dans leurs pays respectifs n’achètent
plus des minerais au Rwanda. Ces achats permettent au Rwanda d’agresser son
voisin ; d’où son arrogance dans les assises internationale malgré sa position
de faiblesse sur le plan diplomatique. Cette arrogance vient aussi du fait qu’il
bénéficie de l’appui moral de certains pays occidentaux malgré le semblant de
gel de leur coopération avec lui.
Ces sociétés minières en question
obéiront-elles aux injonctions de leurs gouvernements respectifs ? Le
gouvernement a agi, aux Usa et au Royaume-Uni de réagir. La balle est dans leur
camp. Bishop Pierre Tambo auditionné au Congrès américain sur la RDC Le Congrès
américain a réagi à la pétition des chefs des confessions religieuses sur la
guerre dans l’Est de la RDC.
En effet, le Congrès américain a convoqué et
entendu tour à tour le Sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines,
le Vice-président de International Crisis Group et le Bishop Pierre Tambo,
président des Eglises Méthodistes du Congo et co-initiateur de la pétition
contre le Rwanda. A l’issue de cette audition, le Congrès américain va prendre
une résolution que l’administration Obama devra appliquer.
Le dernier
intervenant, le Bishop Pierre Tambo a expliqué aux congressistes américains
toute la situation qui prévaut dans l’Est de la RDC avec des preuves (écrites et
audio-visuelles) et leur a demandé de faire des recommandations au gouvernement
américain d’exiger au Rwanda d’arrêter la guerre, une guerre barbare et injuste
et d’envisager des sanctions exemplaires et ciblées contre les autorités civiles
et militaires rwandaises qui en sont les commanditaires. Parce qu’il est
suffisamment prouvé que le Rwanda aide le M 23 par son appui financier,
logistique et humain car notre pays aspire à la paix et à la tranquillité, base
de tout développement.
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