(Le Potentiel 10/08/2012)
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération
internationale et de la Francophonie a déclaré aux journalistes le mercredi 8
août à Kampala (Ouganda) que le gouvernement «ne négociera pas avec les mutins
du M23» qui combattent les Forces armées de la République démocratique du Congo
(FARDC) depuis début avril.
«Nous ne voulons pas qu'ils survivent en tant
que mouvement, en tant qu'idéologie, nous ne voulons pas que leurs actions se
poursuivent. Voilà ce que nous voulons et, vu sous cet angle, il n'y a pas à
hésiter, il n'y a rien à discuter, rien à négocier», a affirmé Raymond
Tshibanda.
S’agissant de l’appui de Kigali aux mutins du M23, il a
renouvelé son accusation : «Nous disons que le Rwanda apporte aide et soutien au
M23». Il a rejeté toute participation des troupes rwandaises à la «Force
internationale neutre» qui sera déployée à la frontière
RDC-Rwanda.
«Quand on parle de force neutre, clairement elle ne peut
comprendre de forces congolaises, parce qu'elle doit être internationale, et
elle ne peut comprendre des troupes rwandaises, parce le Rwanda est une partie
du problème», a dit le ministre Tshibanda, cité par l’AFP.
Si l'Ouganda
et le Rwanda plaident pour une «force composée de militaires de la région» des
Grands Lacs, la RDC privilégie l’option «Monusco» pour laquelle elle réclame au
Conseil de sécurité le renforcement de son mandat.
Toutefois, «la porte
n'est pas fermée à d'autres solutions», a rassuré le ministre congolais des
Affaires étrangères, indiquant que la RDC «pourrait étudier d'autres options»,
telles que faire appel à des troupes de la Communauté des Etats de l'Afrique
australe (SADC, dont la RDC est membre), «si les négociations sur la +force
neutre+ s'enlisent».
Un dialogue «pas envisageable»
Le 30 juillet,
le gouvernement a exprimé son refus à un «dialogue» avec les rebelles du
Mouvement du 23 mars (M23) qui opèrent au Nord-Kivu.
«C’est le lieu de
préciser que le M23 fait partie, à l’instar des FDLR, des forces identifiées
comme forces négatives par la Conférence internationale sur la région des Grands
Lacs et l’Union africaineet qu’en tant que telle, un dialogue avec cette
pseudo-mutinerie qui n’est qu’une astuce pour dissimuler une agression
extérieure, n’est pas envisageable», a affirmé son porte-parole Lambert Mende
Omalanga, ministre des Médias chargé des Relations avec le parlement et de la
Nouvelle citoyenneté.
En considérant le Rwanda «comme la partie
essentielle du problème de l’insécurité récurrente à l’Est et de sa solution»,
la RDC ne peut donc pas accepter la proposition de Kigali «incluant le dialogue
et la réintégration des groupes armés, ainsi que la neutralisation et/ou le
rapatriement des forces négatives opérant actuellement dans la région».
Écrit
par Angelo Mobateli
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Potentiel
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