(Radio Okapi 24/08/2012)
«
J’ai entendu l’annonce des Etats-Unis qui porte sur la suspension de son aide au
Rwanda de l’ordre de 200 mille dollars. Je ne pense pas que ça fasse une
pression importante », a affirmé le vice-premier ministre et ministre belge des
Affaires étrangères, Didier Reynders, jeudi 23 août à Lubumbashi après sa
rencontre avec le président de la RDC, Joseph Kabila. Le diplomate belge estime
que si des sanctions doivent être prises contre le Rwanda, elles devraient être
consécutives à des concertations au niveau de l’Union européenne ou des Nations
unies.
« Moi je préfère travailler avec une coordination pour que si des
mesures doivent être décidées qu’elles le soient pour tous ensembles dans
l’union Européenne ou aux Nations unies. Les actions isolées semblent être des
effets d’annonce », a dit Didier Reynders.
Les Etats-Unis ont annoncé,
début août, la suspension de leur aide de 200 000 dollars américains après qu’un
rapport préliminaire des experts des Nations unies a fourni des preuves de
l’implication du Rwanda dans l’actuelle rébellion du mouvement du 23 mars (M23)
au Nord-Kivu. D’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède ont
emboité le pas aux Etats-Unis annonçant à leur tour la suspension de leurs aides
au Rwanda.
Concernant les stratégies pour mettre fin à la guerre, Didier
Reynders préconise le dialogue.
« Pour l’instant nous privilégions le
dialogue comme d’ailleurs les pays de la région des Grands Lacs le font. Je
rappelle que les chefs d’Etats ont signé les mêmes documents à Kampala- qu’il
s’agisse du président Kabila ou du président Kagame ou encore leurs
collègues-pour mettre en place une force internationale neutre et de participer
à la pacification», a-t-il déclaré.
Les chefs d’Etats des Grands Lacs
vont se réunir à Kampala d’ici deux semaines pour valider la proposition des
ministres de la Défense de cette communauté sur la constitution de cette force
neutre à déployer le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC. Cette force
vise à combattre les groupes armés dont le M23 et les FDLR. Le comité
ministériel a proposé que soient exclus de cette force le Rwanda, le Burundi,
l’Ouganda et la RDC.
Au cours d’un entretien avec des journalistes
congolais, le président Joseph Kabila avait déclaré, fin juillet , qu’il
examinait toutes les voies pour rétablir la paix dans l’Est de la RDC, évoquant
notamment des solutions « politique, militaire, diplomatique ou même les trois
».
Les Forces armées de la RDC font face depuis mai dernier à la
rébellion du M23, un mouvement dont les ténors sont issus de l’ex-rébellion du
CNDP. Les rebelles du M23 réclament l’application des accords du 23 mars 2009
signés entre le gouvernement congolais et le CNDP. Accords qui prévoyaient
l’intégration des rebelles dans l’armée et celle des cadres civils de ce
mouvement dans les institutions politiques de la RDC.
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