(La Libre 23/08/2012)
Plusieurs fois remise par la présidence congolaise,
l’entrevue Kabila-Reynders a finalement eu lieu mercredi au Katanga. Faire
attendre les ministres belges est un usage bien établi à Kinshasa, sous Kabila
comme sous Mobutu. On aurait pu supposer, pourtant, que M. Reynders étant venu
appuyer la tenue du sommet de la Francophonie à Kinshasa en octobre prochain,
alors qu’une campagne demande sa délocalisation pour cause de violations
incessantes des droits de l’homme et élections non crédibles, la présidence ne
l’aurait pas fait lanterner. Cela n’a pas été le cas.
Peut-être parce
que M. Reynders, avant son départ, a limité le but de son voyage à "écouter" et
que la Belgique n’a pas encore accepté de former, comme le veut Kinshasa, un
troisième bataillon de l’armée congolaise.
Les performances de celle-ci
sont toujours consternantes: n’est-elle pas tenue en échec, avec ses 105 000
hommes - sans compter les 10 000 de la garde présidentielle - par 400 à 600
mutins du M23 au Nord-Kivu?
On sait que les pays "amis du Congo", dont
la Belgique, demandent depuis plusieurs années une vraie réforme de l’armée
congolaise, à laquelle le président Kabila - pourtant au pouvoir depuis 11 ans -
n’a pas encore donné son appui réel. Didier Reynders a insisté sur ce point à
Lubumbashi, comme l’avaient fait ses prédecesseurs. Aura-t-il plus de succès
qu’eux, après avoir soutenu un Joseph Kabila fragilisé par les échecs politiques
et la fraude électorale ?
Édito de Marie-France Cros
Mis en
ligne le 23/08/2012
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