(La Presse Canadienne 02/07/2012)
Les combats entre l'armée et des mutins ex-rebelles ont repris samedi, jour de l'indépendance du pays, dans la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
Les Forces armées (FARDC) et les mutins se réclamant du Mouvement du 23 mars (M23) s'accusent mutuellement d'avoir commencé les attaques dans les environs de Mbuzi, l'une des trois collines proches de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda où sont regroupés les dissidents.
«Les FARDC nous ont attaqués depuis les alentours de la cité de Ntamugenga. Nous avons blessé un officier supérieur, un commandant de bataillon qui est à l'hôpital de Rutshuru», le territoire où se déroulent les combats, a affirmé à l'AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
Selon lui, malgré les attaques à l'arme lourde des FARDC, les mutins issus de l'ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont repoussé samedi l'armée sur deux positions, qu'ils conservaient toujours dimanche matin.
Une version contestée par l'armée régulière. «Les rebelles nous ont attaqués sur l'axe Bweza-Ntamugenga et ont repoussé nos forces sur deux positions, mais ce matin (dimanche), nous avons délogé les mutins de ces deux positions», a déclaré à l'AFP un officier supérieur participant aux combats.
«Nous les avons attaqués tôt dimanche matin avec un appui en armes lourdes, jusqu'au point où ils ont aussi perdu une des positions qu'ils gardaient depuis longtemps», a-t-il ajouté, promettant une attaque prochaine «très musclée» près de la frontière avec l'Ouganda.
Un calme relatif était revenu dimanche en fin de matinée.
L'ex-Congo belge n'a pas célébré samedi l'anniversaire de son indépendance, le 30 juin 1960, en solidarité avec les populations de l'Est qui depuis près de deux mois subissent les combats, qui ont fait plus de 200 000 déplacés et quelque 20 000 réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
«Des inciviques manipulés par des forces obscures nationales et étrangères ont plongé une fois de plus la province du Nord-Kivu dans le sang forçant de nouveau des milliers de nos concitoyens à l'errance et les replongeant dans la précarité», avait dénoncé le président Joseph Kabila dans un discours diffusé vendredi soir sur la télévision nationale.
À aucun moment le chef de l'État n'avait cité le Rwanda, pourtant accusé jeudi par le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende, à la suite de rapports de l'ONU et d'ONG, de soutenir le M23.
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