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Le Rwanda menace de restreindre sa coopération avec l’ONU quelques jours avant la publication d’un rapport du Haut-commissariat des Nations unies accusant le Rwanda de crimes en République Démocratique du Congo de 1996 à 1998.
Kinshasa a transmis des « observations » à l’ONU
Le gouvernement congolais a transmis des « observations » au Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme au sujet de son rapport sur des crimes commis en RDC de 1993 à 2003, notamment par le Rwanda, a annoncé vendredi soir le ministre congolais de la Justice.« Le gouvernement a reçu au mois de juin » l’avant-projet du rapport et a transmis au Haut-commissariat, « depuis le 7 août, des observations pertinentes », a déclaré Luzolo Bambi, également ministre des Droits Humains, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Il n’a pas précisé la teneur de ces observations.
« À ce stade, nous nous en tenons au fait que le bureau du Haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme est en train d’intégrer les observations » de Kinshasa, a-t-il ajouté.
« Le gouvernement ne fera officiellement sa déclaration qu’au moment où le Haut-commissariat rendra formellement public ledit rapport », a-t-il précisé.
Pour le ministre, la dénonciation des crimes commis dans l’ex-Zaïre « n’est pas nouvelle », et le gouvernement congolais « a depuis longtemps dénoncé les violations des droits de l’Homme » sur son sol.
Il a notamment évoqué la saisine par la RDC de la Cour internationale de Justice (CIJ) « pour obtenir la sanction des violations des droits humains par les États ayant agressé notre pays », citant le Rwanda et l’Ouganda. Il a également évoqué « le modèle de coopération » de la RDC avec la Cour pénale internationale (CPI).
Face « aux difficultés pratiques de mettre en place le tribunal pénal international sur le Congo », M. Bambi a indiqué que la RDC allait opter pour la création de « chambres spécialisées composées de magistrats congolais, compétents pour connaître des crimes internationaux commis sur son territoire ».
(D’après Belga)
« Toute initiative qui serait prise sur la base de ce rapport nous obligerait à nous retirer des divers engagements que le Rwanda a pris avec les Nations unies, notamment en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix », a écrit la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Dans un communiqué transmis vendredi sur le site de l’agence rwandaise de presse, le gouvernement accuse les Nations unies d’avoir laissé publier ce rapport afin de détourner l’attention d’une série de viols commis par les rebelles à proximité d’un camp de casques bleus dans l’est de la RDC.
« Le gouvernement du Rwanda estime que ce projet divulgué est malveillant, choquant et ridicule » dit un communiqué. « Le moment de la publication de ce rapport est très révélateur » affirme le texte de Ben Rutsinga, membre du bureau du porte-parole du gouvernement.
Selon lui « il semble que les Nations unies tentent de détourner l’attention internationale de sa dernière faute dans la région des Grands Lacs, où récemment des centaines de Congolaises ont été violées sous le regard des forces de maintien de la paix ».
(D’après AFP)
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