RD Congo : Histoire d’un
chaos délibéré(AgoraVox 08/03/2012)
Au moment où j’écris cet article, la figure la plus
vraisemblable de l’avenir du Congo que je me représente me fait craindre une
descente définitive aux enfers de cet immense pays africain. Aujourd’hui se joue
entre le pouvoir, l’opposition politique et le peuple congolais ce que sera ou
pas le Congo au cours de la prochaine décennie après des élections en novembre
2011 pour les moins régulières.
1 GROS PLAN D’UN PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
VICIÉ
En l’an 2006, s’étaient déroulées en République démocratique du
Congo sous la supervision des Nations Unies, des élections présidentielles et
législatives ayant opposé en son temps, Joseph Kabila, l’actuel président, et
Jean-Pierre Bemba, leader d’un mouvement issu d’une rébellion armée. Le Congo
sortait alors d’une longue guerre meurtrière - une deuxième de trop - qui avait
entrainé la partition de fait du pays en deux parties nettes :
- Une zone
gouvernementale s’étendant du centre au sud sur la partie Ouest du pays
administrée par les Kabila (père et fils) soutenus à bout le bras par l’Angola,
la Namibie et le Zimbabwe.
- Une partie Est occupée et contrôlée par le
Rwanda – le Maniema, le Sud-Kivu, une grande partie du Nord-Kivu et de la
Province Orientale (Kisangani), le nord du Katanga et quelques zones du Kasaï -
et l’Ouganda - la partie nord du Nord-Kivu, la province de l’Équateur et une
partie de la Province Orientale (Ituri) - avec la complicité des fantoches
”rebelles” congolais qui jouaient plus le rôle de pilleur des richesses
naturelles au profit de leurs mentors que de véritables acteurs
politiques.
Le Congo est un géant minier dont la richesse attise toutes
les convoitises et permet, outre l’enrichissement personnel, la conservation et
la conquête du pouvoir. La stratégie de cette sale guerre passe désormais par le
contrôle d’étendues territoriales riches en ressources naturelles que chacun
exploite selon ses propres règles de jeu avec ses alliés.
1.1. COUP
D’OEIL SUR UN PASSÉ QUI NE PASSE PAS
Pour rappel, la première guerre du
Congo éclate au Kivu en septembre 1996, en raison du mécontentement des
populations Banyarwanda auxquels le régime mobutiste menacait de retirer la
nationalité zaïroise. Le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda instrumentaliseront les
revendications de cette frange de la population pour déclencher une offensive
visant à renverser Mobutu. Leur objectif est de sécuriser les frontières en
démantelant les camps de réfugiés qui servent de base arrière à leurs mouvements
rebelles respectifs. A cet effet, ils financeront et armeront l’Alliance des
forces démocratique de liberation du Congo-Zaïre (AFDL) à la tête de laquelle se
trouve un certain Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président. Cette
guerre prendra fin le 17 mai 1997 avec la fuite de Mobutu et la prise de la
capitale Kinshasa. En 1998, quand L-D Kabila, désireux de s’affranchir de la
tutelle des alliés qui l’avaient porté au pouvoir, a tenté de se séparer de ses
mentors rwandais et ougandais, une deuxième guerre a éclaté et divisé le pays en
deux parties. Ce qui devait être une guerre “éclair “durera cinq ans.
Curieusement, ces deux guerres sont toutes qualifiées de libération.
1.2.
ÉLECTION 2006 OU VOTE SANCTION
Les Congolais ont voté en majorité contre
les dirigeants politiques qui leur avaient tenu en respect au cours de la
période noire. (1998-2003)
Dans l’est du pays, Le RCD (Rassemblement
Congolais pour la Démocratie, un groupe inféodé au Rwanda) militairement
implanté dans cette région a été sévèrement sanctionné : Les populations
autrefois sous son joug s’en sont affranchies ont voté férocement contre ses
dirigeants en jetant leur dévolu sur un jeune inconnu : Joseph Kabila. Les
souffrances, les humiliations et la haine ont été déterminantes dans leur choix
en faveur du jeune homme car le connu (càd les rebelles), elles ne le
connaissaient que trop bien et n’en voulaient surtout plus.
Joseph avait
la faveur de porter le nom de Kabila. Comme L-D Kabila, celui-là même que
l’histoire officielle affirme que les populations de l’Est du pays lui avaient
confié leurs enfants pour aller renverser le régime exsangue de Mobutu en 1997.
Objectons que ces « Kadogo » ou enfants soldats pour la plupart désœuvrés et
légèrement scolarisés s’étaient enrôlés dans les rangs de la « rébellion » de
Kabila père sans la bénédiction de leurs parents qui se méfiaient comme de la
peste des militaires rwandais omniprésents et, dans la moindre mesure, de Kabila
considéré comme leur pion.
À l’ouest, en revanche, les populations
essoufflées par les restrictions de l’effort de guerre alors que les dirigeants,
eux, menaient une vie de Pacha se sont investies massivement en faveur d’un
autre leader de la rébellion soutenue principalement par l’Ouganda, Jean-Pierre
Bemba aujourd’hui incarcéré à la Haye pour crime de guerre et crime contre
l’humanité… À l’époque, une certaine presse proche de l’opposition non armée
(ayant boycotté les élections) ironisait avec excès que les Congolais avaient le
choix entre le Sida et l’Ebola.
Il ne fait aucun doute que les forces
d’occupation ont pillé le sous-sol congolais et que le gouvernement et ses
alliés se sont aussi servis des resources naturelles pour financer ce conflit
mené par et pour les richesses du Congo devenues nerf de la guerre. En somme,
nous Énous trouvons en face de deux leaders politiques peu populaires sur
l’étendue du territoire qu’ils ont contrôlé pendant la guerre et qui comptent
sur l’impopularité et la mégestion de l’adversaire pour remporter les
élections.
1.3 EST-OUEST : UNE MANIPULATION SOCIO-POLITICIENNE
Le
peuple congolais est sorti de la guerre plus uni que jamais. Ce peuple venait de
faire échec aux analystes et stratèges qui prévoyaient l’éclatement du Congo en
4 zones distinctes, appelées à devenir de sortes de protectorat économiques des
pays voisins. Les experts avaient sous-estimé un facteur essentiel : Le
nationalisme congolais.
Pourtant, la classe politique en mal
d’inspiration n’a pas hésité d’ouvrir la boite de pandore en surfant sur une
fibre séparatiste. L’est géographique du Congo est habité par des peuples qui
utilisent essentiellement le Swahili comme langue véhiculaire alors qu’ailleurs
l’on emploie le Lingala, le Tshiluba et le Kikongo. L’Est Swahiliphone
(limitrophe du Rwanda et de l’Ouganda) s’est retrouvé évidemment en grande
partie entre les mains des rebelles alors que le lointain Ouest
(linguistiquement pluriel) se retrouvait administré par les forces
gouvernementales.
La classe politique est en effet parvenue à
instrumentaliser en clivage politique un Est swahili « politiquement homogène,
culturellement opposé » et un Ouest « d’authentiques congolais » pourtant
linguistiquement pluriel. Le peuple a mordu au hameçon et s’est fait rouler dans
la farine en s’engageant dans cette voie ridicule.
Il est à signaler pour
mémoire qu’un certain Vital Kamerhe, ancien président de l’assemblée nationale,
depuis, disgracié et actuellement opposant au régime, a été l’un des architectes
de ce clivage chimérique imaginaire qui a pourtant fait tâche d’huile et a été
un important élément additionnel à l’élection de Joseph Kabila favorisé par le
poids démographique de l’est du pays. C’est dans cet état d’esprit qu’a débuté
le mandat de Joseph Kabila avec une nation et une cohésion nationale
lamentablement ébranlées.
2. PREMIER MANDAT : 2006-2011 : L’IMPUISSANCE
AU SOMMET
S’il reste des poches de belligérance dans l’est du Congo, les
violences meurtrières qui ont caractérisé la décennie 2000 sont en voie de
disparition dans les autres provinces. Les efforts de la communauté
internationale et de l’etablishment ont produit des effets. Le dégoût des
Congolais de la guerre et des armes en vue de conquérir ou contester un pouvoir
est aussi un élément essentiel en faveur de cet apaisement.
Les
observateurs de la vie publique congolaise ont encore en mémoire la marche des
troupes “rebelles” d’un certain Kunda Batware - satellite du Rwanda- autour de
la ville de Goma stoppée par les forces onusiennes alors que les troupes
gouvernementales éprouvaient des difficultés évidentes (combattants non
aguérris, désorganisation logistique) et reculaient devant
l’adversaire.
Hormis le sud-Katanga boosté par la reprise du prix du
cuivre sur le marché mondial et la ville de Kinshasa qui connaissent un regain
d’activité économique, le reste du pays s’empêtre dans une faillite sans accroc.
Pour ce qui est des questions sociales, avec la croissance démographique et
l’exode rural, la misère prévaut partout.
L’accord conclu en 2007 avec
les Chinois, portant sur 9 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros) avant
d’être ramené à 6 milliards, a fâché les partenaires traditionnels de la RD
Congo, et les investissements promis par Pékin tardent à venir. Ces grands
chantiers financés par Pékin devaient créer de l’emploi, ce qui n’a pas été le
cas. Désillusionnés, les Congolais ont plus l’impression que la présence des
chinois est d’autant plus superflue que ces derniers ne se contentent plus des
grands chantiers puisqu’ils sont aussi dans le petit commerce.
Au début
de son mandat, le chef de l’État avait initialement lancé un slogan qui avait
fait mouche : « Tolérance zéro ». Les Congolais ont attendu que ce principe
s’applique effectivement à des personnes du pouvoir. Cela n’a pas été le cas. À
Kinshasa, on sait qui a construit tel ou tel immeuble. Cela gangrène le régime
dans un pays qui reste très pauvre. Toutes ces affaires qui se chiffrent en
millions de dollars sont malvenues. Les personnes citées dans certaines affaires
font partie de son entourage.
Le pouvoir donne l’impression que la
gestion des dossiers économiques échappe aux règles de la transparence et de la
libre concurrence.
Curieusement Joseph Kabila garde un mutisme suspect.
Il y a un tel ésoterisme autour de lui qui suscite des points d’interrogation
sur ses capacités de travail, sur le temps qu’il passe sur les dossiers…
Certains pensent qu’il faudrait qu’il soit mieux conseillé, s’il peut l’être,
mais le peut-il ou le veut-il ?
En attendant, exploitation et exportation
frauduleuses des matières précieuses se poursuivent. Les réseaux commerciaux
installés au cours de la rébellion fonctionnent encore à plein régime. Depuis
bien longtemps, la partie-est du pays joue le rôle de pourvoyeur des matières
premières de l’Ouganda et du Rwanda qui a pour ambition de devenir un
“État-entrepôt”, une sorte de Singapour africain n’ayant curieusement pas les
mêmes capacités de créativité ni d’avoir financier que le tigre asiatique. Ces
deux États font le courtier de tout ce qui est exporté frauduleusement ou pas du
Kivu et de la province orientale (Bois précieux, or, diamant, Coltan,
oléagineux…).
Le Congo reste le terrain de manœuvre de la course des
matières premières et le champ d’exercice de la puissance des autres. Et cela
est la continuation d’une situation qui dure déjà depuis la conquête coloniale
et qui a fait perdre au Congo la maîtrise sur son destin. Ce pays n’arrive pas à
trouver une stabilité politique, militaire, et une bonne gouvernance qui lui
permettrait de valoriser ses atouts.
2.1. DÉSILLUSION À L’EST ET
FRUSTRATION À L’OUEST
À l’est, les populations déboussolées sont vite
déçues car elles avaient mis beaucoup d’espoir en ce jeune président : “Notre
fils” disaient-elles à l’époque. L’amertume et la désillusion ont amené certains
congolais très soupçonneux à croire que leur « fils » était à la solde du
Rwanda. Ce genre de « prise de conscience » est politiquement mortel au Congo,
surtout dans la region Est. Mentalement, la boucle est bouclée et le cercle,
inéluctablement vicieux.
Quant à l’ouest, généralement hostile à Kabila
lors de ces élections, les populations reprochent à leurs frères de l’est du
pays d’avoir fait perdurer leurs misères sociales en ayant remis en selle pour
cinq années supplémentaires Kabila considéré comme un piètre dirigeant.
Frustrées, elles ont traité leurs frères de l’est « d’hypocrites, faux aimables
animés d’une culture de mensonge et empêcheurs de bien tourner en rond… comme
les Rwandais » : Une bonne frange des mécontents plus « entreprenants » ont
franchi le Rubicon en qualifiant carrément leurs frères de…
Rwandais.
L’ironie du sort est que ce comportement ethniciste
anti-rwandais a été exporté à Kinshasa et dans l’ensemble du pays par les
ressortissants de l’est du pays. Les voilà à leur tour, taxés de Rwandais Tutsi
ces ”seigneurs féodaux, dominateurs et en quête des terres et de pouvoir”. Ce
qui n’arrange pas du tout les choses car il n'est du tout bien inspiré de
qualifier un ressortissant de l’est du Congo de Rwandais. Comme on le constate,
il ya damnation du Rwandais ou de tout ce qui est proche partout au Congo.
Encore une fois, le Rwanda est désigné comme responsable sinon coupable de tous
les maux du pays. Cette attitude n’est pas tenable à terme : S’il est réel que
Joseph Kabila soit nul, et bien il l’est non parce qu’il est rwandais , mais
tout simplement parce qu’il est…nul. La preuve est que le Rwanda, habité par
nombreux rwandais et dirigé par un président rwandais – Paul kagame - n’est pas
un pays des nuls et son économie n’est pas nulle. Au contraire, la croissance
est au rendez-vous et l’avenir pas du tout compromis après le grave génocide de
1994…
Sans se rendre compte, les Congolais sont devenus les plus
acharnés dans l’affichage ouvert de l’hostilité anti-rwandaise dans la
sous-région.
3. ÉLECTION 2011 : UNE SAUCE CONGOLAISE
INDIGESTE
C’est dans cette désillusion et frustration collectives que les
Congolais se sont présentées aux élections présidentielles et législatives de
novembre 2011. On pouvait lire partout, imprimé en grand caractère sur
d’immenses affiches d’élections “Na Raïs Kabila … 100% sûr“alors qu’au meeting
de l’opposition, le peuple scandait en choeur :”Tshisekedi, remballe nous Kabila
au Rwanda”.
L’organisation ou plutôt la désorganisation de ce scrutin a
été confiée à un homme très controversé : le Pasteur methodiste Daniel Ngoy
Mulunda, conseiller spirituel du président sortant et co-fondateur du parti au
pouvoir… on ne pouvait faire mieux. Le pouvoir préssentant son échec avait
changé les règles du jeu en optant pour un mode de scrutin à un seul tour misant
sur l’incapacité de l’opposition à présenter un candidat unique ; ce qui était
bien pensé car l’opposition congolaise a été en effet incapable de se regrouper
autour d’un seul candidat. Mais voilà que de ce meli-melo électoral surgit un
troisieme acteur principal : C’est le peuple - cette fois-ci bien uni - qui
contourne le piège du pouvoir et vote majoritairement pour le vieux leader
Etienne Tshisekedi (78 ans, opposant résolu aux trois précédents régimes,
politiquement constant ; ce qui est plutôt rare dans l’arène politique
congolaise) issu de l’opposition qui avait boycotté les élections de 2006.
Autre victoire, le peuple a infligé un cuisant démenti aux stratèges qui
pariaient encore une fois sur les camps (Est-Ouest) d’autrefois. Vital Kamerhe
vient d’en payer les frais en récoltant un score chiche (7%) aux dernières
présidentielles, lui qui se proclamait candidat de « l’Est ». Il a reconnu
lui-même avoir platement été battu par les deux poids lourds que sont Etienne
Tshisekedi et Joseph Kabila.
3.1 DÉLIQUECENCE DE L’ÉTAT ET NON DE LA
NATION : VIVACITÉ D’UN PEUPLE
Le Congo est parmi les pays les moins
avancés de la planète. La désagrégation de ses structures économiques formelles
au détriment de l’informelle, la mauvaise gouvernance et l’attitude
d’indifférence qu’affiche la classe dirigeante éloigne de plus en plus le pays
des voies reconnues du développement, rendant précaires les conditions de vie
des populations.
Toutefois, le déclin de l’État est en déphasage avec la
vivacité de la nation. Dans ce vaste espace cohabitent 50 ou 60 millions de
citoyens, tous sont animés d’une conscience nationale très forte qui passera
peut-être à l’histoire comme le seul héritage du Mobutisme et ce sentiment
l’emporte de loin sur les solidarités ethniques qu’il faut d’ailleurs
relativiser. Cette conscience commune s’est forgée durant la colonisation, mais
s’est cimentée sous le règne de Mobutu, où la musique, la danse, et même le
culte de personnalité du « guide la révolution zaïroise » étaient des éléments
unificateurs. Par la suite, les travaux de la conférence nationale ont été un
autre facteur de cohésion nationale malgré la manipulation de certaines
identités ethniques par les politiciens congolais qui confondaient délibérément
importance sociologique et numérique en raison de leur intérêt
personnel.
4. DÉFI DU POUVOIR : CAP DANS LE MUR.
Mais le pouvoir a
décidé autrement en déclarant le président sortant vainqueur. Les sources dignes
de foi font état de fraude électorale à ciel ouvert. Un grand nombre de
congolais est furieux. Ce non-respect d’expression populaire sincère gène,
frustre et annonce de gros nuages noirs à l’horizon 2012.
L’élection qui
était considérée comme l’expression de la volonté populaire a été délibérément
truquée et les principes électoraux scélératement tripatouillés par la machine
gouvernementale. Tout se passe comme ci on préférait assurer la forme que
travailler le fond. En gros, l’essentiel est que l’exercice électoral soit
effectué. Peu importe si cette élection est transparente ou pas, si le contexte
s’y prête ou pas, le tout est que les gens y aillent voter, ce qui est important
pour le pouvoir, c’est qu’à la face du monde, on montre que les gens sont allés
aux urnes.
Le Congo se retrouve une fois de plus avec un gouvernement
sans capital de légitimité fort qui s’embourbera fatalement comme les précédents
jusque ce qu’un jour, l’avenir s’exprimant par la voix du marché et de la
démocratie se venge : Il portera le masque du FMI, de la banque mondiale, des
manifestations monstres violemment réprimées dans les rues des villes
congolaises ou d’un basculement massif en faveur des droites extrêmes. Sans
doute même arborera-t-il tous ces masques à la fois. Si tel est le destin à
venir, l’esquisse de l’apocalypse du Congo sous sa forme actuelle aurait dû
alors effectivement commencé.
Le Congo, pays magnifique, plein de
richesse et de promesses, déjà à la périphérie de l’ordre économique mondial
sera engloutie dans une mer des défis et conflits majeurs des mouvements du
monde. Et cette fois-là, le peuple congolais ne pourra rien contre le suprême
ORDRE MARCHAND qui a une sainte horreur du vide et d’un immobilisme économique
sans fin.
La classe politique est fondamentalement aveugle et elle ne
veut rien savoir. Elle est de plus en plus médiocre qu’autrefois et manque
totalement de vision à long terme. Elle n’a pas le courage politique d’avouer
qu’elle a fait perdre un temps royal au pays. Aujourd’hui, le peuple vit dans la
nostalgie d’un passé magnifié car le lendemain est chaque fois pire : Nombreux
Congolais regrettent le temps colonial ou/et l’époque de Mobutu.
En dépit
de “graves irrégularités” constatées par les observateurs du centre Carter, de
l’église catholique congolaise et de l’union européenne, le pouvoir prend le
risque de continuer à gouverner le pays par défi, les tensions intérieures plus
ou moins maîtrisées à court terme culmineraient, tôt ou tard, dans une crise
grave et difficile à dénouer. Les membres importants de communauté
internationale marchent sur des oeufs ou jouent à la politique de l’autruche
pour des raisons essentiellement économiques.
Quand le baril de poudre
congolais explosera-t-il ? Wait and see
par Jean-Marie Mutobola
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