(La Prospérité 07/03/2012)
Dix-sept ans, jour pour jour, se sont écoulés depuis que le Journal du changement « UMOJA » de l’inoubliable Léon MOUKANDA LUNYAMA (Paix à son âme), avait publié mon article ci-dessous, intitulé « Après l’éloignement brutal de NGUZ, la disparition de LENGEMA ou la confirmation de la grâce nécessitante du rapprochement MOBUTU-TSHISEKEDI ». Certes, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, entretemps… ! L’Histoire étant, cependant, un éternel recommencement, la Rd-Congo se retrouve aujourd’hui, plongée dans une crise de légitimité quasi identique à celle des années 1990, avec, pratiquement, les mêmes acteurs principaux dont MONSENGWO, TSHISEKEDI, KENGO, l’Occident et ses agents régionaux… Joseph KABILA devient un élément nouveau du cercle. L’Histoire se répète, en effet, avec le ras-le-bol d’une population désabusée, devant les mêmes fléaux et autres épiphénomènes qui minent la société congolaise, tels que la pauvreté, la misère, le chômage, l’impunité, l’insécurité, l’injustice, la corruption, les détournements de deniers publics, les contrats léonins, l’enrichissement illicite, l’opulence et l’arrogance des dirigeants, les assassinats, les violations des droits de l’Homme, la mascarade et les scandales électoraux suivis des contestations des résultats aux conséquences imprévisibles en termes d’intolérance et de violence (cas d’agression de KENGO à Paris), les villes mortes, les marches pacifiques des chrétiens interdites par des vouvouzelateurs zélés (pratiquement les mêmes sous MOBUTU) et sauvagement réprimées à coups de gaz lacrymogène… Tout ceci, naturellement, avec comme socle, la préoccupation générale de savoir « comment nous en sortir ». Avec, comme intelligences, la volonté, la capacité et les moyens de prévenir le pire, notamment par le décryptage des « signaux » qui parlent en dépit de leur difficile perceptibilité pour nombreux d’entre nous. A l’instar de ce qui arriva en 1995, à la famille politique régnante de l’époque, les triomphalistes FPC (Forces politiques du Conclave), en plein processus de négociations avec une opposition USOR&Alliés (Union Sacrée de l’Opposition radicale & Alliés) divisée et visiblement affaiblie ; et dont les deux « autorités morales » NGUZ et LENGEMA furent rudement frappées d’empêchement définitif, présageant ainsi ce que fut la suite des événements, à savoir le coup de balai de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo) quelques mois plus tard, la MP (Majorité présidentielle) au pouvoir, apparemment aussi anesthésiée, vient d’endurer l’ énigmatique crash d’avion du dimanche 12 février 2012 à l’aéroport de Kavumu/Bukavu. Un Jet privé qui transportait, entre autres, quatre (plus) proches collaborateurs du chef de l’Etat dont un ami et une relation personnels. Il en est de même, lorsque les stocks de munitions et autres explosifs de Mzee Laurent Kabila furent sabotés en 1999-2000 à l’aéroport de Ndjili et à Likasi. Un symbole aussi fort, parmi tant d’autres, qui annonçait l’ignoble assassinat du chef de l’Etat quelques mois plus tard. Insuffisamment informé, je me réserve encore d’établir une comparaison avec l’accident malheureux survenu avant-hier au Congo Brazza, à savoir la série d’explosions du stock de munitions (encore et toujours) dont les dégâts sont tout simplement dramatiques… C’est donc, encore une fois, sans ambages, dans un partage sincère de chagrin et de miséricorde avec les familles –biologique et sociologique- de l’illustre disparu Augustin KATUMBA MWANKE, comme celles des personnalités accidentées, que je republie ledit article, d’actualité, en recommandant une transposition intelligente et une transmutation réaliste des rôles. Etant entendu qu’en 1995, il était question d’un rapprochement MOBUTU-TSHISEKEDI après le cuisant échec de l’expérience « Troisième voie » de triste mémoire, tandis que l’interpellation du moment, en 2012, concerne plutôt Joseph KABILA et (le même) Etienne TSHISEKEDI. Etant entendu, en outre, que le contexte, entre les deux périodes, est quelque peu différent. La meilleure connexion au réseau de la faisabilité et du succès de la piste de solution en question ici, n’est possible que si, pour « l’Amour du Congo et de son Peuple » en priorité : *le chef de l’Etat évite de tomber dans la suffisance et l’orgueil autodestructeurs du défunt maréchal ; *le patriarche TSHISEKEDI tempère l’engourdissement de ses exigences, lequel, parfois, bloque la machine du dialogue et du compromis ; *les autres décideurs –la communauté internationale- comprennent, sans attendre compter d’autres morts parmi les Congolais, que le schéma de la cohabitation politique qui s’impose ici et maintenant en Rd-Congo, a porté ses fruits au Zimbabwe et au Kenya où, à quelques détails près, les mêmes conflits post électoraux se sont produits. Le crash de Kavumu, survenu en ce moment de controverses électorales, et pendant que les grandes manœuvres politiques s’opèrent dans l’hypocrisie et l’hésitation injustifiées, au pays comme à l’étranger, ne peut pas être considéré comme un signe de fatalité. Quel que soit son épithète, le décès du « Patron » de la MP, dans ces circonstances-là, comme le coup subi par les rescapés, proches du président, représente bel et bien un message divin, un signe des temps, un symbole. Le plus grand symbole même, de la série. Si pas encore le symbole de la fin de règne, mais tout au moins, celui d’un signe indien qui crie, avertit et interpelle toute la nation, et la famille politique au pouvoir en particulier. Je demeure convaincu que la conclusion de l’article ci-joint, fera réfléchir tous ceux, du pouvoir et de l’opposition, qui, pour des intérêts sordides et inavoués, s’opposeraient à cette voie/voix de la raison, car l’alerte est ici, une fois de plus, au rendez-vous : « A défaut, une autre solution existe, mais elle est une catastrophe parce que semblable à l’ouragan qui a secoué le peuple rwandais en 1994. Cette autre solution est malheureusement ou heureusement possible et envisageable ! »Posez la question de précision au Maître des temps et des circonstances (Dieu le Père), le seul à pouvoir vous dire quand, comment et dans quelles conditions ce genre de tempête surprend toutes les illusions et tranche, sans autre forme de recours. Très humblement, sans prétendre être un prophète, j’avoue qu’autant j’ai toujours su porter la bonne sonnette d’alarme, autant j’ai toujours cru que le pire, surtout en politique, doit et peut être évité grâce à un bon dosage des ardeurs des uns et des autres. A bon entendeur, garde à vous… Prosper NDUME PELE Nzogu
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