Bombardement de Bouaké: Les
révélations d’un magistrat français contre la France (L'Inter 03/11/2009)
Mais, il revient à petites doses dans les causeries. A
l’instar des révélations faites par le juge d’instruction du Tribunal aux Armées
de Paris (TAP), Brigitte Raynaud dans les colonnes du confrère français ‘’Le
Monde magazine’’, dans son édition du 30 octobre dernier. La magistrate
spécialisée dans les questions militaires a levé un coin du voile sur ses
démêlés avec le procureur du TAP avec lequel elle a eu maille à partir sur
plusieurs dossiers dont celui du bombardement présumé du camp français de
Bouaké. Bombardement soldé par 9 morts, selon les autorités militaires de
l’ex-tutelle coloniale. Y a-t-il eu bombardement où pas ? Y a-t-il eu vraiment
des morts causées par un incident de ce genre ? La juge Raynaud a confié au
confrère l’opposition du parquet à une autopsie qui aurait mis fin à toutes les
supputations. Cette opposition la fonde à douter de la véracité des faits rendus
publics et la convainquent d’une réelle volonté de la justice de son pays de
tout camoufler et de clore le dossier. « Quand on a enterré les cadavres, on a
voulu enterrer l’enquête », résume en substance la magistrate d’instruction dont
les propos ne mettent pas fin à sa volonté de connaître la vérité un jour sur
cette affaire nébuleuse. Mme Raynaud rejoint, dans cet élan, le procureur
ivoirien, Raymond Tchimou, qui avait exigé, une autopsie des corps des défunts
pour faire rejaillir la vérité. En toute réponse, la justice française s’était
saisie de sa requête, promettant d’y donner une suite. Mais rien n’a été fait
jusqu’à ce jour. L’autre nébuleuse, c’est que jusque-là, l’on n’a enregistré
aucune action engagée par une famille française contre l’Etat de Côte d’Ivoire
pour le meurtre de l’un des siens, contrairement aux bruits que suscitent, ces
derniers temps, la mort de soldats sur d’autres fronts. Mort causée, parfois par
de simples incidents. Pourquoi ce silence troublant des familles ? L’on peut
également s’interroger sur ce qui est advenu du cadavre de l’Américain cité
parmi les victimes. Pourquoi le gouvernement américain n’a-t-il pas réagi ? Où
a-t-on enterré ce soldat tombé au front ? Combien de blessés a-t-on enregistrés
? Pourquoi, pendant tout ce temps écoulé, aucun journal français n’a publié
l’image d’au moins l’une des victimes ? Y a-t-il eu vraiment bombardement d’un
camp français en novembre 2004 à Bouaké ? Un jour où l’autre, la vérité se
saura. Comme celle portant sur les détournements à la mairie de Paris, au moment
où Jacques Chirac, poursuivi aujourd’hui par la justice après deux quinquennats
à la tête de la France, y exerçait en tant que maire.
mardi 3
novembre 2009 par F.D.BONY
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