jeudi 20 février 2014

Sud-Kivu : la police disperse un rassemblement de l’UNC à Bukavu, des blessés

publié il y a 19 minutes, | Denière mise à jour le 20 février, 2014 à 7:05 | sous Actualité, La Une, Politique, Sécurité, Sud Kivu. Mots clés: , ,

La police disperse les manifestants de l'UNC jeudi 20 février à la place de l'indépendance à Bukavu (Sud-Kivu)/ Ph. UNC
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La police disperse les manifestants de l'UNC jeudi 20 février à la place de l'indépendance à Bukavu (Sud-Kivu)/ Ph. UNC
La police a lancé des grenades lacrymogènes et tiré des coups de feu pour disperser un rassemblement de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) jeudi 20 février à la place de l’indépendance à Bukavu, dans le Sud-Kivu. Les militants de ce parti, portant leur président Vital Kamerhe sur le traditionnel tipoye, voulaient l’installer sur l’estrade de cette place où il devait tenir un discours. La police est alors intervenue pour les disperser. Plusieurs personnes ont été blessées dans la débandade qui s’en est suivie. La manifestation avait été interdite plus tôt par le maire de la ville qui avait décidé sa délocalisation vers un autre lieu.

Le président de l’UNC est arrivé à Bukavu vers 16h30’. Des militants de son parti l’ont porté sur une chaise traditionnelle appelée tipoye avec l’intention visible de l’installer sur l’estrade de la place de l’indépendance, où l’attendait une grande foule de partisans.

A l’approche des manifestants, la police, qui était déployée sur les lieux, a lancé des grenades lacrymogènes et tiré des coups de feu pour disperser la population.
Dans la débandade qui s’en est suivie, Vital Kamerhe est tombé de sa chaise mais a pu être évacué par la police. Il regrette la tournure prise par les événements.

«C’est vraiment regrettable. Si nos militaires n’étaient pas disciplinés, on allait avoir plus de dégâts que maintenant. Il y a eu des blessés. Jusque là, je ne sais pas s’il ya eu des morts. Moi-même, j’étais à terre. Le seul tort que nous avons eu, c’est d’avoir été accueilli triomphalement», a-t-il affirmé.
Le président de l’UNC condamne en outre « l’irresponsabilité » des autorités dans la gestion de cette manifestation.

«Je ne sais pas où le gouverneur avait la tête. Une telle marée humaine, comment voulez-vous que 10 à 40 policiers la contiennent ? Il y avait plus de 300 000 à 400 000 personnes. C’est de l’irresponsabilité. Il pouvait déjà prévoir ça», a-t-il expliqué.

La veille de ce rassemblement, le maire de la ville de Bukavu, Philémon Yogolelo avait annoncé sa délocalisation de la place de l’indépendance vers le stade de la Concorde de Kadutu.
Dans un communiqué diffusé sur l’antenne provinciale de Radio télévision nationale congolaise (RTNC) et à la Radio Maendeleo, le numéro un de la ville avait justifié cette décision par « des travaux en cours ».

Cependant, le reporter de Radio Okapi, en sillonnant la place de l’indépendance, n’y avait vu aucune trace de travaux, si ce n’est une forte présence policière.

De son côté, le bourgmestre de la commune de Kadutu avait expliqué que cette manifestation était délocalisée pour ne pas entraver la circulation au rond-point de la place de l’indépendance.

Quant aux membres de l’UNC, ils avaient rejeté cette décision, affirmant que le stade de la Concorde de Kadutu, qui accueille dix mille personnes, ne saurait contenir tous les sympathisants de ce parti.

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Sud-Kivu : controverse sur le lieu de déroulement du meeting de Vital Kamerhe
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RDC : Vital Kamerhe rend hommage aux victimes de la guerre de l’Est
l’Ambassadeur de L’Union européenne en Rdc plaide pour le respect des droits de l’opposition

Sud-Kivu : controverse sur le lieu de déroulement du meeting de Vital Kamerhe

publié il y a 3 heures, 16 minutes, | Denière mise à jour le 20 février, 2014 à 1:52 | sous Actualité, La Une, Politique, Régions, Sud Kivu. Mots clés: , , , ,


Vital Kamerhe lors de son arrivée à l'aéroport de Kindu, le 17/11/2011. Radio OkapiVital Kamerhe lors de son arrivée à l'aéroport de Kindu, le 17/11/2011. Radio Okapi
Le président de l’Union pour la nation Congolaise (UNC) est attendu jeudi 20 février dans l’après-midi à Bukavu au Sud-Kivu. A son arrivée, Vital Kamerhe devrait tenir son meeting à la Place de l’indépendance. Mais cette manifestation a été délocalisée pour le stade de la Concorde de Kadutu. Le maire de la ville justifie cette décision par le déroulement « des travaux en cours » sur ce lieu public. Ce qui n’enchante pas les membres de ce parti de l’opposition. Tôt ce matin, la place de l’indépendance a été ceinturée par des policiers bien équipés.

La veille, un communiqué du maire de Bukavu, Philémon Yogolelo, diffusé sur l’antenne provinciale de Radio télévision nationale congolaise (RTNC) et à la Radio Maendeleo, invitait les sympathisants de l’UNC à ne pas se regrouper à la place de l’indépendance « pour cause des travaux en cours », sans préciser la nature de ces « travaux ».

Le reporter de Radio Okapi qui a sillonné la place de l’indépendance a constaté qu’aucun travail ne s’effectue sur ce lieu public. Il n’a vu qu’une femme qui balayait le trottoir au milieu d’une foule de policiers.
Le bourgmestre de commune de Kadutu a pour sa part indiqué que l’UNC a été autorisée à organiser son meeting au stade de la Concorde. Selon Munyole Bekao, c’est pour ne pas entraver la circulation au rond point de la place de l’indépendance.
Cette proposition semble ne pas plaire aux membres de l’UNC.
Le député UNC Kizito Mushizi en vacances parlementaires à Bukavu rejette la proposition des autorités de la ville. D’après lui, le stade de la Concorde de Kadutu qui accueille dix mille personnes ne saurait contenir tous les sympathisants de son parti. Il craint des bousculades qui pourraient causer des dégâts humains.

Vital Kamerhe est arrivé à Goma au Nord-Kivu depuis mardi 18 février, première étape de sa tournée dans l’Est de la RDC. Sur place, il a demandé aux groupes armés de désarmer et de laisser la sécurité des villages et villes aux FARDC et à la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).
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mercredi 19 février 2014

RDC : Vital Kamerhe demande aux groupes armés de déposer les armes

publié il y a 4 heures, 34 minutes, | Denière mise à jour le 19 février, 2014 à 12:47 | sous Actualité, La Une, Nord Kivu, Politique, Régions, Sécurité. Mots clés: , , , , ,

Vital Kamerhe, député national et président de l'UNC ce 28/07/2011 à Kinshasa, lors du premier congrès ordinaire de son parti politique. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
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Vital Kamerhe, député national et président de l'UNC ce 28/07/2011 à Kinshasa, lors du premier congrès ordinaire de son parti politique. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Vital Kamerhe demande aux groupes armés locaux et étrangers de se rendre aux Forces armées de la RDC (FARDC). Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a lancé cet appel mardi 18 février à Goma où il est arrivé en début d’après-midi pour une « caravane de paix ».

« Nous demandons à nos enfants Maï-Maï de déposer les armes. Les Maï-Maï devraient savoir que l’arme est dangereuse dans la brousse pour nos mères, pères et nos enfants. Cela profite aux ennemis étrangers », a affirmé Vital Kamerhe.

Pour lui, les groupes armés devraient « laisser la tâche de la sécurité des civils aux FARDC et à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) ».
Vital Kamerhe a aussi demandé aux groupes armés étrangers de se rendre aux FARDC. Il a notamment cité les rebelles rwandais des FDLR, les ougandais des ADF et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).
Le président de l’UNC a également invité les gouvernements de la RDC, du Rwanda et de l’Ouganda mais aussi à la Monusco de mettre sur pied un mécanisme favorisant le retour volontaire des combattants des groupes armés étrangers.
«Au gouvernement et à la Monusco d’établir un centre de transit doté de tous les nécessaires en nourriture, eau, assainissement et logement. Construire des camps DDRRR. Les Interahamwe devraient rentrer au Rwanda, du fait que leur présence près de la frontière avec le Rwanda est entre autres prétextes pour les guerres d’agression. Que l’Ouganda accueille aussi les ADF/NALU. Ce que nous souhaitons c’est la paix aussi bien en RDC qu’en Ouganda et au Rwanda », a déclaré Vital Kamerhe.
Après l’étape de Goma, le président de l’UNC devrait se rendre en territoire de Nyiragongo. Il devrait poursuivre sa tournée vers les villes de Butembo et Beni dans la même province.
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samedi 15 février 2014

RD Congo - Tribunal Pénal : Les Américains sont-ils crédibles ?

 
L’ambassadeur américain Stephen Rapp a plaidé vendredi 07 février à Goma pour la création d’un tribunal pénal international pour le Congo afin de juger les auteurs des crimes graves. Ce tribunal fonctionnerait en chambres mixtes (magistrats étrangers et magistrats congolais).
 
 En charge de la politique des Etats-Unis contre les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le diplomate américain a rappelé son passé de Procureur du tribunal spécial pour la Sierra Leone et ajouté qu’il avait obtenu un acte d’accusation contre le président libérien Charles Taylor. Depuis, ce dernier a été condamné pour crimes contre l’humanité et purge une peine de 50 ans dans une prison britannique. La référence à Charles Taylor a suscité un vent d’espoir dans les rangs des populations congolaises meurtries par deux décennies de guerres orchestrées par le Rwanda et l’Ouganda, et dépitées par l’absence de perspective de justice pour les victimes.
 
Il faut rappeler que Stephen Rapp a ceci de particulier qu’il est le premier haut responsable international à avoir prévenu que « le Président rwandais, Paul Kagamé, pourrait être poursuivi en justice pour son soutien au M23 au même titre que le Libérien Charles Taylor[1] ». Ce dernier avait soutenu la sanglante rébellion du RUUF, en Sierra Léone, en échange de diamants de sang, au même titre que les dirigeants rwandais sont impliqués dans le trafic du coltan de sang derrière le M23. Stephen Rapp ne pouvait pas être plus clair.
Pour autant, les Congolais ont-ils vraiment de quoi espérer ? Il semble que, venant d’un dirigeant américain, un tel engagement mérite quelques réserves.
La parole des dirigeants américains
On peut déjà relever que la mise en garde de l’ambassadeur Stephen Rapp au Président rwandais n’avait produit aucun effet. C’était en juillet 2012. Quatre mois plus tard, en novembre 2012, l’armée rwandaise, sous couvert du M23, s’emparait de la ville de Goma[2] sous la barbe des casques bleus et dans l’impuissance de la communauté internationale, Etats-Unis inclus. Le mois suivant, le Président Obama faisait savoir qu’il avait téléphoné au Président rwandais[3] pour lui demander de cesser son soutien au M23. Mais Kigali poursuivit son déploiement dans l’Est du Congo, selon les experts de l’ONU[4] qui, dans leur rapport, avaient décrit le M23 comme une organisation militaire ayant au sommet de sa hiérarchie le Ministre rwandais de la défense, le général James Kabarebe[5].
En juillet 2013, la Maison Blanche annonça que les Etats-Unis demandaient au Rwanda (à nouveau) de « cesser immédiatement tout soutien au M23 » et de « retirer son personnel militaire de l’Est du Congo[6] ». Un mois plus tard, l’armée rwandaise bombardait la ville de Goma[7] tuant et blessant des civils et des casques bleus, et détruisant des maisons d’habitation.
 
En gros, les dirigeants américains ont un problème de crédibilité lorsqu’ils s’expriment sur le conflit de l’Est du Congo. La parole américaine est d’autant moins crédible que le dictateur rwandais reste un
puissant allié militaire de l’Amérique[8] qui forme son armée, l’équipe et l’accompagne dans de nombreuses missions comme au Darfour, en Centrafrique, voire dans des opérations illégales dans l’Est du Congo[9].
 
Il est ainsi assez embarrassant de rappeler que les bataillons de Kigali, qui s’étaient emparées de la ville de Goma, utilisaient du matériel sophistiqué qui trahissait la main cachée d’une grande puissance. Encore plus embarrassant sera le rapport de l’ONG américaine Human Rights Watch qui révélait que parmi les combattants du M23 figuraient des éléments ayant servi dans les missions au Darfour[10] sous l’encadrement de l’armée américaine.
 
Difficile de promettre honnêtement la justice à une population martyrisée lorsqu’on a parrainé, entrainé, armé, financé voire accompagné les bourreaux dans leurs aventures meurtrières. Se pose aussi, et plus globalement, la question de savoir si l’environnement politique actuel, dans la région, se prête à l’idée d’une justice digne de ce nom.
 
Un environnement trop défavorable
 
L’ambassadeur américain n’aurait pas oublié le fait que le tribunal spécial de Sierra Léone n’a pu valablement fonctionner qu’après la chute du Président libérien Charles Taylor, qui entretenait les violences dans le pays voisin. Rien à voir avec la situation actuelle dans la région des Grands-Lacs.
 
C’est un conflit qui dure depuis 1996 et dans lesquels les trois régimes de la région, tous des alliés des Etats-Unis, sont totalement impliqués. Les Présidents Kabila, Kagamé et Museveni sont, avec leurs dignitaires respectifs, totalement mêlés aux atrocités de l’Est du Congo. Le drame est qu’ils sont solidaires, et recourent, trop souvent, aux mêmes exécutants. Le cas du général Bosco Ntaganda[11], une des plus grandes terreurs de la région, est particulièrement révélateur. L’homme aura été au service des trois Présidents respectivement, parfois simultanément.
 
Difficile d’imaginer qu’un tribunal « indépendant » vienne menacer ces « machines à tuer et à violer » qui déferlent sur la population avec la bénédiction des trois chefs d’Etat. Le moindre début de justice n’est envisageable qu’à condition qu’au moins un des trois pouvoirs « dégage » un espace qui permette aux victimes et aux témoins de se confier sans être obsédés par le risque de représailles.
 
En tout cas, l’expérience de la justice internationale, malheureusement, est que les Tribunaux n’arrivent à fonctionner avec plus ou moins de marge de liberté qu’après la déchéance du pouvoir politique sous l’autorité duquel les crimes auront été commis. Ce fut déjà le cas du Tribunal de Nuremberg, dans la foulée de la défaite de l’Allemagne nazie. Depuis, il faut toujours attendre la déchéance d’un régime pour envisager sérieusement de pouvoir rendre justice aux victimes. Tribunal de Tokyo, Tribunal d’Arusha, Tribunal de Sierra Leone,... Même la Commission Vérité et Réconciliation sud-africaine n’a pu gagner son pari que grâce à l’effacement préalable du régime d’Apartheid. Par conséquent, le Congo, raisonnablement, ne peut pas faire exception, sauf à devoir cautionner une « justice au rabais ».
 
Un tribunal pour la forme ?
 
Faute d’obtenir un environnement politique favorable, les trois régimes restant en place, les Américains pourraient se contenter d’une justice pour la forme. « Bricoler » juste « quelque chose » pour donner bonne conscience à une communauté internationale dont le malaise devient de plus en plus palpable devant le scandale de l’impunité entretenue sur la mort des millions d’innocents[12]. Reste qu’un tribunal comme celui-là porterait, dès le départ, les germes d’une justice bâclée.
 
Il faudrait que les victimes et les témoins concèdent, pratiquement, à jouer leurs vies à la roulette russe en se confiant aux magistrats dans un pays où leurs bourreaux, bénéficiaires des lois successives d’amnistie, ont fini par contrôler tous les rouages de l’Etat. En effet, du plus haut sommet de l’Etat au commissariat du quartier, en passant par le gratin de la politique et les états-majors (armée, police),… le péril des représailles au Congo est omniprésent[13].
 
L’ambassadeur américain a indiqué que si ce tribunal était institué, les pays comme le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi n’en feraient pas partie. Ce qu’il a omis de reconnaître, c’est que ces trois pays ont déjà leurs agents dans les institutions du Congo, conséquences des années des guerres d’agression et d’occupation maquillées en « rébellions congolaises ». Leurs effectifs n’ont fait que grossir à mesure que se multipliaient les « rébellions » que Kinshasa absorbait à coups d’amnisties, et d’intégrations/réintégrations, par vagues successives. Il suffira d’un mot d’ordre de Kampala, Kigali ou Bujumbura pour que la pagaille s’invite dans un procès ou un autre. Dans ces conditions, seuls des dossiers « simples » pourront être traités, ce qui laisserait des pans entiers de la population dans la frustration du déni de justice. Mais on n’en est pas encore là.
 
Pour le moment, la question est de savoir si les responsables américains peuvent tenir parole en assurant la mise en place effective d’un tribunal, juste un tribunal. Il en va de la crédibilité de la parole officielle d’une grande puissance.
 
Boniface MUSAVULI

mercredi 12 février 2014

Sud-Kivu : pour se rendre à Bujumbura, il faut désormais un passeport

publié il y a 2 heures, 59 minutes, | Denière mise à jour le 12 février, 2014 à 3:27 | sous Actualité, La Une, Politique, Régions, Sécurité, Sud Kivu. Mots clés: , , , ,

Le plateau d'Itombwe dans le Sud Kivu, 2006.Le plateau d'Itombwe dans le Sud Kivu, 2006.
Les Congolais ne traverseront plus la frontière de Gatumba, à Bujumbura (Burundi) à partir de Kavimvira au Sud-Kivu (RDC) avec un jeton de laissez-passer individuel. Ils devront se munir soit de leur passeport, un tenant lieu de passeport ou encore un laissez-passer délivré par la Communauté des pays des Grands lacs (CPGL). C’est ce qu’indique un communiqué de la police des frontières burundaise daté du 24 janvier et affiché à la frontière de Gatumba, au Burundi. Mais les Burundais eux traversent la frontière congolaise avec un jeton que leur délivrent gratuitement leurs autorités.

Selon la direction générale de migration (DGM) à Uvira, cette mesure concertée vise à renforcer la sécurité de Bujumbura, la capitale du Burundi à l’approche des élections générales prévues dans ce pays en 2015.
Mais les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile à Uvira pensent que l’accord n’a pas été négocié à l’avantage des Congolais.
Ils estiment que la plupart des Congolais vivant à Kavimvira sont trop pauvres pour acheter un passeport à 165 dollars américains ou un tenant-lieu de passeport à 45 dollars pour de petites activités quotidiennes à Bujumbura.

Ils s’inquiètent de voir cette mesure ne s’appliquer que contre les Congolais, alors que de l’autre côté, les Burundais traversent la frontière avec un simple jeton délivré gratuitement dans leur pays.
Depuis le début de ce mois, des Congolais traversent clandestinement les frontières pour se rendre à Bujumbura.
A l’issue de la runion du conseil territorial tenue mardi 11 févier, les autorités locales ont affirmé l’arrivée ce mercredi du directeur provincial de la DGM pour négocier une période moratoire en faveur des congolais.
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Le Burundi refuse l’entrée sur son sol de plus de 500 vaches expulsées du Sud-Kivu

août 27, 2013, | Denière mise à jour le 27 août, 2013 à 5:14 | sous Actualité, Sud Kivu. Mots clés: ,

Vâches des communautés pastorales dans le Sud Kivu, 2006.Vâches des communautés pastorales dans le Sud Kivu, 2006.
Cinq cent cinquante-six vaches appartenant à des éleveurs rwandais expulsés de Tanzanie et à la recherche du pâturage en RDC sont bloquées depuis deux jours à la frontière avec le Burundi à Kiliba (Sud-Kivu). Leurs propriétaires, entrés illégalement sur le territoire congolais, ont été renvoyés sur le territoire burundais. Ils étaient entrés en RDC via le Burundi après leur expulsion de la Tanzanie. Mais les services de frontière burundais refusent de recevoir les bêtes.
 
Les services de sécurité congolais présents au poste frontière de Kiliba affirment que le problème pourrait être bientôt résolu.
Entre temps, des agriculteurs qui cultivent à proximité de cette frontière se plaignent des dégâts causés par les vaches sur leurs plantations.

Ces paysans ont confié aux représentants de la société civile de Kiliba que ces animaux passent la nuit dans leurs champs, notamment près de la petite rivière Ruzizi, détruisant les champs de manioc, de patate douce et de riz.

Les services de sécurité congolais indiquent que les FARDC pourraient intervenir pour refouler ces bêtes.

Environ un millier d’autres vaches, appartenant aux mêmes bergers rwandais,  se trouveraient en divagation dans la plaine de la Ruzizi. D’autres auraient franchi le territoire de Fizi pour la province du Katanga.
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mardi 11 février 2014

RDC: l’Union européenne plaide pour le respect des droits de l’opposition

publié il y a 4 heures, 41 minutes, | Denière mise à jour le 11 février, 2014 à 3:27 | sous Actualité, Kinshasa, Politique, Société. Mots clés: , , ,

Au centre, Mariya Nedelcheva, membre du parlement européen et chef observatrice à la mission d’observation électorale de l’union européenne en RDC( MOE UE). Radio Okapi/ Photo John Bompengo
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Au centre, Mariya Nedelcheva, membre du parlement européen et chef observatrice à la mission d’observation électorale de l’union européenne en RDC( MOE UE). Radio Okapi/ Photo John Bompengo
La délégation de l’Union européenne en RDC appelle au respect des droits de l’opposition en perspectives de prochaines élections locales, provinciales, législatives et présidentielle de 2016. L’appel est contenu dans une déclaration datée du 10 février. L’Union européenne estime important de protéger l’exercice de la liberté d’expression, d’assurer un espace politique ouvert et de garantir la liberté de mouvement ainsi que l’indépendance et l’impartialité de la justice.

«La délégation de l’Union européenne a pris note avec inquiétude des entraves et des restrictions de déplacement dont certains responsables politiques de l’opposition ont été récemment l’objet. Le dernier cas en date concerne le président de l’Union pour la nation congolaise, Vital Kamerhe», a indiqué la déclaration de l’UE.

Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe et la délégation qui l’accompagnait ont été empêchés à deux reprises à se rendre à Goma, dans l’est de la RDC, dans le but d’organiser une caravane de paix.
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vendredi 7 février 2014

Kinshasa: Vital Kamerhe empêché de voyager pour Goma

publié il y a 5 heures, 38 minutes, | Denière mise à jour le 7 février, 2014 à 3:23 | sous Actualité, Kinshasa, La Une. Mots clés: , ,

Vital Kamerhe lors de son arrivée à l'aéroport de Kindu, le 17/11/2011. Radio Okapi
Vital Kamerhe lors de son arrivée à l'aéroport de Kindu, le 17/11/2011. Radio Okapi

Le président du parti de l’opposition Union pour la nation congolaise (UNC) a été empêché ce vendredi 7 février de voyager pour Goma où il devait se rendre avec des membres de son parti. L’opposant avait déjà embarqué à bord de l’avion qu’il avait affrété à l’aéroport de Ndolo lorsque, selon lui, la Régie des voies aériennes (RVA) a ordonné au pilote de ne pas décoller. « On vient de nous signifier que les autorités du pays viennent de refuser à l’avion de décoller avec Kamerhe à bord pour Goma avec sa délégation », a déclaré Vital Kamerhe, joint au téléphone à partir de l’avion vers 11 heures. Vital Kamerhe affirme que la raison de cette interdiction de vol ne lui a pas été signifiée.

Mais il croit savoir que les autorités ont « peur de ce que la population va démontrer aux yeux du monde : la consécration d’un leader accepté par toute la population du pays ».

« Je voudrai que la population [de Goma] sache que nous étions déjà dans l’avion », indique-t-il, déclarant qu’il attend d’être informé des raisons de cette interdiction de vol.

Joint au téléphone, le patron de la RVA qui affirme se trouver dans un hôpital a déclaré que son entreprise ne gère que la piste de l’aéroport de Ndolo.  Selon lui, c’est l’Autorité de l’aviation civile qui donne l’ordre de décoller.

Le directeur général de l’Aviation civile contacté peu avant midi affirme également se trouver dans un hôpital. Il dit ne pas être au courant de ce qui se passe à l’aéroport de Ndolo et promet de s’enquérir de la situation.
En janvier dernier, l’UNC avait fait état d’une mesure d’interdiction de quitter le territoire national visant son président, Vital Kamerhe.
Dénonçant « un acte de provocation », ce parti avait expliqué avoir contacté le ministre de l’Intérieur «  pour avoir la lumière sur ce dossier ». Ce dernier aurait affirmé n’être pas au courant d’une telle mesure.

Interrogé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait démenti l’existence d’une interdiction de voyager visant l’opposant Vital Kamerhe.
Il avait expliqué que cette prétendue interdiction de voyager dénoncée par l’UNC serait plutôt « une sorte de syndrome de victimisation » que manifestent « certains éléments de l’opposition pour faire parler d’eux ».

Ce même vendredi 7 février, Vital Kamerhe a été délogé d’une maison de l’Etat qu’il occupait depuis 2004 quand il était ministre de l’Information. Il estime avoir été délogé illégalement et sans respect du contrat de bail parce qu’il louait cette maison. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a indiqué qu’un préavis avait été adressé à M. Kamerhe depuis 2010 mais que ce dernier n’a jamais quitté la maison.
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Vital Kamhere dénonce une politisation de l’affaire qui l’oppose à Wivine Moleka

publié il y a 23 heures, 37 minutes, | Denière mise à jour le 7 février, 2014 à 7:21 | sous Actualité, Justice, La Une, Politique. Mots clés: , , , , ,

Vital Kamerhe, président du parti Union nationale pour le Congo en février 2010 à Bruxelles.Vital Kamerhe, président du parti Union nationale pour le Congo en février 2010 à Bruxelles.
Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, dénonce une politisation de l’affaire qui l’oppose à la députée Wivine Moleka devant le Tribunal de paix de la Gombe. Il affirme que le ministère public a requis mardi 4 février trois ans de prison ferme contre lui alors qu’un arrangement à l’amiable a déjà été conclu entre les deux parties et acté par le tribunal. Pour sa part, la députée nationale Wivine Moleka exige, pour clore l’affaire, de recevoir des excuses officielles de Vital Kamhere pour l’avoir accusée d’avoir fraudé les élections législatives de 2011.

Vital Kamhere se dit surpris du réquisitoire du Ministère public. Pour lui, les juges jouent le jeu de certains politiques qui aimeraient le voir disqualifié pour les prochaines échéances électorales en RDC, notamment la présidentielle de 2016.

«Pour éviter de tendre le flan à l’ennemi, parce que j’ai compris que la politisation a commencé autour de cette affaire, Mme Wivine Moleka m’a proposé un arrangement à l’amiable que j’ai accepté. J’ai payé l’argent. Le reçu a été rendu pendant le procès. L’arrangement a l’amiable, la transaction, comme on le dit en droit, a été signé. Force a été de constater, et nous avons été surpris, que le juge et le ministère public ont persisté et signé alors que l’affaire, au niveau du Tripaix [Tribunal de paix] de Gombe, avait été renvoyé à Ngaliema, tout en mentionnant dans le jugement que Mme Wivine Moleka s’était désistée», a-t-il expliqué.

Vital Kamhere a toutefois affirmé faire confiance en la justice congolaise malgré, selon lui, la manipulation de certains juges.
«On ne comprend pas ce qui se passe et on dit pour ça que je dois faire trois ans de prison. Voila pourquoi je suis revenu. Qu’ils me prennent et qu’ils me mettent en prison», a-t-il ajouté.

Excuses officielles
L’avocat-conseil de la députée Wivine Moleka, Me Gerard Ledy, a reconnu qu’il y a eu arrangement à l’amiable sur deux des trois dossiers pendants au Tribunal. Quant au dernier, il ne sera clos que par les excuses officielles de Vital Kamhere, a-t-il expliqué.
«Il était question de voir la bonne foi de la partie adverse pour qu’il présente les excuses officiellement. Ce qui n’a pas été fait. Elle [Wivine Moleka] ne demande que des excuses parce qu’elle a été diffamée, comme quoi, elle aurait fraudé aux élections», a-t-il expliqué.

Me Gerard Ledy affirme cependant que sa cliente est prête pour que ce problème soit résolu au plus tôt.
«Il y a un adage qui dit en droit : mieux vaut un mauvais arrangement qu’un bon procès. Ce sont des fils du pays, des opérateurs politiques. Je crois que dans l’intérêt de tous, il n’y a pas de mal qu’ils se retrouvent pour régler un litige», a-t-il expliqué.

Mme Wivine Moleka a été élue député nationale pour le compte du district de la Lukunga, à Kinshasa, lors des élections législatives de 2011.

A l’issue de ces élections couplées, Vital Kamhere était arrivé troisième à la présidentielle, derrière son ancien allié, le président sortant Joseph Kabila, et l’opposant historique Etienne Tshisekedi.
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mardi 4 février 2014

Uganda yakanusha kufadhili kundi la waasi wa M23

Yoweri Kaguta Museveni, rais wa Uganda
Yoweri Kaguta Museveni, rais wa Uganda
RFI

Na RFI
Serikali ya Uganda imekanusha madai yanaondelea kutolewa na shirika la Umoja wa Mataifa UN kwamba inaendelea kusaidia kundi la M23 huko nchini Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo na hata kusema huo ni upuzi mtupu na itaendelea na juhudi zake za kuona kuwa usalama unadumishwa kwenye kanda nzima ya maziwa makuu.

Hayo yakijiri, ujumbe wa vikosi vya Umoja wa Mataifa vya kulinda amani nchini Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo MONUSCO umekamilisha ziara yake ya siku 4 nchini Uganda kutathmini makambi ya waasi wa zamani M23 .

Ziara hii inafuatia ripoti ya wataalam wa Umoja wa Mataifa ya hivi karibuni ambayo inadai kuwepo kwa "habari za kuaminika " kuwa waasi hao wanajipanga upya kuivaamia tena DRC, jambo ambalo halikuthibitishwa na Ujumbe Huo.

Naibu mwakilishi maalum wa katibu mkuu wa Umoja wa Mataifa nchini Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo, Abdullah Wafi, ambae pia alikua akiongoza ujumbe huo wanajiandaa kushirikiana na wahusika wote katika mzozo wa Congo ili ufumbuzi upatikane.
“Kiukweli sijaona watu wakijipanga, nadhani kwamba kilicho cha msingi ni kuchukuwa fursa hii kutoka nchi ya Uganda ili tuunde pamoja tume kwa kukabiliana na kesi zote hata za wale walioko kwenye orodha ya vikwazo ili tupate suluhu kulingana na sheria za kimataifa na wadau wote walioshiriki.

Kundi la waasi la M23 lilitumuliwa mashariki mwa Jamhuri ya Kidemokrasia ya Congo mwaka uliyopita, baada ya kushindwa mapigano kati yake na majeshi ya serikali, na kutangaza tarehe 11 mwezi wa julai mwaka 2013 wanasitisha uasi dhidi ya serikali ya Kinshasa.

Minusma: l'Union africaine s'estime mise à l'écart par les Nations unies

La présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, le 16 juillet 2012.
La présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, le 16 juillet 2012.
REUTERS/Tiksa Negeri

Par RFI
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso était à Addis-Abeba, en Ethiopie, ce vendredi 26 avril, pour rencontrer Nkosazana Dlamini-Zuma, son alter ego de l’Union africaine. Les deux parties ont fait assaut d’amabilités en mettant en avant la nécessité de travailler ensemble au profit des populations des deux continents. Mais répondant à une question sur l’intervention militaire au Mali, Nkosazana Dlamini-Zuma n’a pu réfréner sa frustration et a ainsi regretté que l’Union africaine ait été un peu mise à l’écart par les Nations Unies, qui ont clairement pris le leadership des opérations.

La présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, y a mis les formes, mais elle a dit ce qu’elle avait sur le cœur, relayant une réflexion souvent entendue dans les couloirs de l’Union africaine.
A une question sur la situation au Sahel, elle a répondu de son ton laconique : « Une partie de cette résolution (la résolution 2100 votée jeudi, ndlr), quelque part, retire certaines attributions de l'UA et les transfère à l'ONU seule. »
Sous l’impulsion de la France, les Nations unies avaient décidé d’agir au début de l’année, face à l’avancée des troupes islamistes, qui menaçaient la capitale Bamako.
Les résultats sur le terrain avaient été immédiats, et en coulisse on avait stigmatisé la lenteur de l’Union africaine, qui n’a cependant pas les moyens d’assumer seule la sécurité sur tout le continent. Jeudi 25 avril, le Conseil de sécurité de l'ONU a finalement autorisé le déploiement de 12 600 casques bleus au Mali.
La Minusma officiellement déployée au 1er juillet
Les difficultés rencontrées actuellement pour mettre en œuvre la Minusma, cette force panafricaine de plus de 12 600 hommes qui doit être officiellement déployée au 1er juillet, rappellent toutefois que la mobilisation de la communauté internationale ne garantit pas une réponse efficace pour aider le régime de transition malien.
A cause de la prise de contrôle des opérations par les Nations unies, il y a « certaines questions que nous aurions examiné différemment », a déclaré Nkosazana Dlamini-Zuma, sans cependant vouloir donner davantage de précisions.

Union africaine: 50 ans après, un sommet extraordinaire pour célébrer l'événement

La présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, en juillet 2012.
La présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, en juillet 2012.
Reuters/Tiksa Negeri

Par RFI
Le sommet de l’Union africaine a concrètement démarré ce mercredi 22 mai avec la session ordinaire du Conseil exécutif, réunissant les ministres des Affaires étrangères du continent. Dimanche et lundi se tiendra l’Assemblée générale des chefs d’Etat, mais ce sommet est évidemment particulier, car samedi on célèbrera le jubilé d’or de l’institution panafricaine. Au-delà d’un bilan des cinq décennies passées, l’un des objectifs des discussions de ces jours est de définir l’agenda de développement des 50 prochaines années. Mais il semble qu’il y a encore de nombreuses questions à travailler sur ce sujet, et on devrait donc plus concrètement se focaliser sur le plan stratégique 2014-2017.

Le cinquantenaire de l’institution continentale sera marqué du sceau de la renaissance africaine et du panafricanisme. C’est ce qu’a encore martelé mercredi Nkosazana Dlamini-Zuma, lors d’un discours faisant abstraction des crises récentes, mais multipliant les allers et retours entre 1963 et 2013. Un comparatif souvent peu glorieux, notamment quand elle s’est référée à l’essor des économies asiatiques durant la même période.
La présidente de la Commission a cependant insisté sur les résultats de la dernière décennie, et surtout sur les potentialités de l’Afrique. L’un des enjeux des prochains jours est justement d’avancer sur le programme de développement des 50 années à venir.
On devrait cependant en rester au stade des déclarations de principes, le ministre éthiopien des Affaires étrangères ayant prévenu qu’on était encore loin d’un document élaboré concernant l’agenda 2063.
Tedros Adhanom a ainsi d’ores et déjà invité ses pairs à prolonger bientôt les discussions, proposant de les accueillir à Bahir Dar, sur les rives paisibles du lac Tana. Pour lui, depuis les rêves des fondateurs, le continent a manqué de leadership, et il faut désormais se projeter franchement vers l’avenir en tirant les leçons du passé.
Avec au moins une constante, que tous ont rappelée : le panafricanisme doit rester cette étoile guidant les peuples et les dirigeants.

L’Union africaine rêve d'un nouveau souffle panafricain malgré les conflits

Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Comission de l'Union africaine, en mars dernier en Côte d'Ivoire.
Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Comission de l'Union africaine, en mars dernier en Côte d'Ivoire.
AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Par RFI
A la veille de la séance ordinaire du conseil exécutif de l’Union africaine, ce lundi 27 janvier à Addis-Abeba, Nkosazana Dlamini-Zuma a organisé un conclave à Bahir Dar, à 400 km de la capitale éthiopienne. Une réunion à huis clos dont l’objectif est de donner un nouveau souffle à l'organisation panafricaine.

Avec nos envoyés spéciaux à Addis-Abeba,
La séance ordinaire du conseil exécutif de l’Union africaine s’ouvre ce lundi à Addis-Abeba. Elle réunira, durant deux jours, les ministres des Affaires étrangères du continent africain, avant l’arrivée des chefs d’Etat, jeudi 30 janvier.
Avant le sommet, Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine, a convié les ministres à un conclave à plus de quatre cents kilomètres de la capitale éthiopienne, à Bahir Dar, une localité touristique au bord du lac Tana, près des chutes du Nil Bleu. Un conclave loin des regards inquisiteurs des médias et des partenaires occidentaux, qui financent largement l’UA.
Les grandes lignes de l'Agenda 2063
Il a essentiellement été question de l’Afrique dans 50 ans. Une sorte de plan directeur pour le développement du continent dans les cinq prochaines décennies. En fait, une tentative de faire renaître la vision des pères fondateurs de l’organisation panafricaine. Car, dix-huit mois après l’élection de Nkosazana Dlamini-Zuma à la présidence de la Commission de l’UA, force est de constater que l’institution est paralysée et que le personnel est démotivé, en l’absence d’un cap bien défini.
 ► A (RE)ECOUTER : Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale en charge de l'Afrique (Invité Afrique du 9 novembre 2013)
La présidente de la Commission tente d’impulser une dynamique par ce projet. Un projet dont les axes majeurs ont été pensés, il y a un an, par la Commission économique pour l’Afrique, la Banque africaine de développement et la Commission de l’UA.
Et pour présenter ce projet, inspiré des propositions de réalisations qui figurent au document de travail de l’Agenda 2063 pour l’Afrique et qui sera soumis pour consultation lors du sommet, Nkosazana Dlamini-Zuma a innové. Son discours peu orthodoxe était en fait un e-mail de vœux transmis à un hypothétique Kwamé Nkrumah en 2063.

En 2063, il n’y a plus d’Union africaine, mais une confédération d’Etats africains, créée en 2061. Le rêve du père fondateur est devenu réalité. « Cela a pris du temps, selon Nkosazana Dlamini-Zuma, car les grandes nations du continent n’ont pas joué leur rôle de locomotive. » Il faut sans doute voir là un appel du pied au Nigeria et au Kenya, pour qu’ils suivent l’impulsion de l’Afrique du Sud, et aux petits et moyens Etats pour qu’ils fassent confiance aux grands.
Autre frein, pour Nkosazana Dlamini-Zuma : les Etats africains se sont trop longtemps appuyés sur les pays donateurs, que l’on appelle - c’est un euphémisme - « partenaires », a dit, pince-sans-rire, la présidente.
Diplomates occidentaux aigris
En 2063, un train à grande vitesse relie toutes les capitales du continent ; le commerce inter-Etats en Afrique a explosé ; des entreprises et des universités panafricaines soutiennent la croissance d’une Afrique championne de l’économie verte ; enfin, la troisième économie du monde abrite la capitale de la mode à Kinshasa.
 ► A (RE)ECOUTER : Union Européenne, Union Africaine : convergences, divergences ? (Mémoire d'un continent du 8 juin 2013)
Mais ce huis clos africain suscite une certaine aigreur chez les diplomates occidentaux qui reprochent à Nkosazana Dlamini-Zuma de les avoir « ignorés ». « C’est bien d’élaborer de belles ambitions. Mais surtout, qu’on ne nous demande pas, après, de mettre la main à la poche pour les financer ! », s’est exclamé un diplomate, sous le couvert de l’anonymat.
Prévention des conflits : des ONG pointent l'insuffisante implication de l'UA
La vision résolument panafricaine et optimiste de Nkosazana Dlamini-Zuma tranche par ailleurs avec le cri lancé dimanche à Addis-Abeba par un collectif d’ONG pour que l’Union africaine agisse résolument et sans attendre pour mettre fin aux conflits et aux exactions qui se déroulent en Afrique aujourd’hui.
« Il a été prévu que ce sommet débatte des questions d’agricultures et de sécurité alimentaire. Mais au vu de ce qu’il se passe sur notre continent, en matière de conflit, il est bien évident que [ceux] au Mali, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et en RDC prendront le dessus », juge Désiré Assogbavi, le chef du bureau d'Oxfam auprès de l'Union africaine.
→ A CONSULTER : Le rapport cadre pour la mise en oeuvre opérationnelle du système continental d'alerte rapide (Union africaine - 2006)
« Cela est bien dommage que nos dirigeants ne prennent pas au sérieux les questions d’alerte précoce. Qui, parmi eux, ne savait pas que le Soudan du Sud allait éclater ? Ils le savaient tous, et rien n’a été fait, alors qu’il existe des mécanismes d’alerte précoce dans toutes les institutions continentales et sous-régionales. […] Les alertes ont été émises, mais rien n’est arrivé », juge le chef du bureau d’Oxfam auprès de l’UA. Pour Désiré Assogbavi, il faut que les « chefs d’Etat aient le courage de se dire la vérité quand ils se rencontrent, quand il y a des signes que des conflits sont en train de se préparer, la réponse rapide doit suivre absolument les alertes rapides. »

L’Union africaine suspend l’Egypte après la chute du président Morsi

Le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie.
AFP / Jenny Vaughan

Par RFI
En Egypte, l’ancien président Mohamed Morsi et sa garde rapprochée sont aux mains de l'armée depuis mercredi. Le Guide suprême de la confrérie des Frères musulmans Mohamed Badie a été arrêté pour « incitation au meurtre de manifestants ». Et le chef du Parti de la liberté et de la justice, la vitrine politique des Frères musulmans, a lui aussi été placé sous les verrous. En réaction, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, réuni à Addis-Abeba, a suspendu la participation de l'Egypte à ses instances.

Il s’agit encore d’un coup d'Etat. Pour Ramtane Lamamra, le commissaire paix et sécurité de l'Union africaine, c'est la déception. « Le Conseil de paix et de sécurité décide donc de suspendre, avec effet immédiat, l'Egypte de toutes ses activités jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel ». Il aura fallu moins de quatre heures de réunion pour trancher, car l'Union africaine n'a pas voulu déroger à ses principes.
Réunis autour de l'ambassadeur camerounais Jacques-Alfred Ndoumbé Eboulé, dont le pays préside en ce moment le Conseil, les 15 Etats membres ont d'abord écouté une brève allocution de Ramtane Lamamra, suivie d'un échange en présence de la présidente de la commission Nkosazana Dlamini-Zuma.

Il faut dire que depuis le changement de régime en Egypte, l'Union africaine était embarrassée. Elle n'a pas clairement dénoncé, ni condamné, « un coup d'Etat », mais a plutôt proposé d'envoyer une mission sur place pour rechercher une solution pacifique.

lundi 3 février 2014

Un étudiant américain porte plainte contre la CIA pour l’arrestation de Mandela en 1962

Nelson Mandela le 25 février 1990, quelques jours après sa libération.
Nelson Mandela le 25 février 1990, quelques jours après sa libération.
Trevor Samson/AFP
Les mêmes pays qui ont soutenus l’apartheid en RSA, qui ont soutenus les réprimes les plus violentes des blancs sud africains contre les noirs, qui ont soutenus la torture de Mandela, qui ont mis son mouvement l'ANC sur la liste noire... voila ce sont les mêmes qui l'on proclamés Héro et l'ont fait un prix Nobel... 
 
Pire hypocrites occidentaux...tous ces présidents USA, France, ... discours, larmes de crocodile pendant sa mort

Par RFI
Un étudiant américain a porté plainte contre la CIA, l’agence américaine de renseignement, pour son rôle prétendu dans l’arrestation de Nelson Mandela. L’ancien président sud-africain, décédé en décembre 2013, avait été arrêté en 1962 et incarcéré pendant 27 ans. Le plaignant, Ryan Shapiro, un étudiant explique vouloir faire la lumière sur le rôle des Etats-Unis à l’époque.

L’étudiant en doctorat d’histoire s’appuie sur la loi pour la liberté d'information, la « Freedom of Information Act », qui oblige les agences fédérales américaines à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande, sauf pour raisons de sécurité nationale et de secret-défense. L’étudiant thésard explique vouloir éclaircir le rôle du gouvernement américain dans l’arrestation de Nelson Mandela.


Il a réclamé des documents à la CIA qui les lui a refusés. Aussi a-t-il déposé plainte auprès d’un tribunal fédéral de Washington pour que celui-ci oblige l’agence à rendre ces documents publics.

Mandela listé comme terroriste jusqu’en 2008
L’accusation contre la CIA n’est pas nouvelle. L’agence a régulièrement été accusée de transmettre des informations sur le mouvement anti-apartheid au régime sud-africain. L’ANC était perçu comme un mouvement marxiste. Et au début des années 60, le mouvement avait été interdit et classé comme groupe terroriste par le gouvernement sud-africain et américain.

Les Etats-Unis iront même jusqu'à dresser des listes des membres de l’ANC et leur interdire l’entrée du pays. Mandela - désigné comme un terroriste marxiste par Washington - restera d’ailleurs inscrit sur cette liste jusqu'en 2008.

Mort de Nelson Mandela: après l'effervescence des cérémonies, l'heure du bilan

Hommages et recueillement autour de la dépouille de Nelson Mandela mis en terre dimanche 15 décembre à Qunu, le village de ses ancêtres.
Hommages et recueillement autour de la dépouille de Nelson Mandela mis en terre dimanche 15 décembre à Qunu, le village de ses ancêtres.
AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Par RFI
Mandela a été enterré. Depuis son décès le 5 décembre dernier, l'organisation des diverses cérémonies a été un vrai défi pour les autorités sud-africaines qui ont réuni autour de Nelson Mandela et de sa famille pléthore de personnalités du monde politique, de la culture, et de simples citoyens. Une mission globalement réussie - la famille de Mandela se dit satisfaite-, malgré la polémique sur le chahut dont a été victime le président sud-africain Jacob Zuma lors de la cérémonie au stade de Johannesburg.

Avec notre envoyé spécial,
Mandela a été mis en terre, les services de l’Etat et les contractuels embauchés pour les diverses cérémonies vont pouvoir goûter un repos bien mérité.

Certains seront peut-être sanctionnés à commencer par la personne qui a recruté Thamsanqa Jantjie : le faux interprète pour sourds et malentendants était un schizophrène qui avait des antécédents judiciaires or il s’est trouvé, des heures durant, à quelques pas de chefs d’Etat mardi au stade de Soweto. Il y a eu aussi un manque d’anticipation : pas assez de parkings pour la veillée funèbre à Pretoria, de la bousculade ou du chahut, le tout relevé et commenté par une presse sud-africaine à l’affût et puis la polémique lorsque le président Jacob Zuma a été hué à Soweto. Etait-ce le lieu ? Le débat a fait rage…
→ à (re)lire : Hommage à Mandela: la presse sud-africaine se focalise sur les huées visant Jacob Zuma
Jacob Zuma contesté
Jacob Zuma s’est posé en président de tous les Sud-africains lors de son hommage à Mandela dimanche, un président rassurant. « Mandela, alors que ta longue marche s’achève, la nôtre se poursuit », a dit jacob Zuma. Mais dans la phrase suivante il a ajouté : « Tu laisseras éternellement le souvenir d’un homme intègre, des valeurs que l’ANC chérit ».

Or, l’intégrité de Jacob Zuma est mise à mal. Les dépenses assumées par le contribuable, pour rénover son complexe résidentiel de Nkandla dans le KwaZulu-Natal, s’élèvent à 16 millions d’euros, ne cessent de défrayer la chronique.
Au pouvoir depuis 2009, Jacob Zuma a également promis de porter un coup fatal à la pauvreté, une promesse sans cesse renouvelée par le président du pays le plus inégalitaire au monde. L’ANC présidée par Zuma est-elle réellement disposée à redistribuer les richesses ? Rien n’est moins sûr.

A l’issue de la cérémonie d’adieu à Mandela, organisée par le parti au pouvoir à la base militaire de Waterkloof samedi, les membres de l’ANC, des cadres pour la plupart, se sont battus comme des chiffonniers lors de la distribution de tee-shirts ANC collector « Au revoir tata Madiba ». Un homme, costume bien ajusté, est parti avec quinze tee-shirts pour lui tout seul, avant de monter, comme nombre de ses camarades, dans un 4X4 de marque allemande.
La famille Mandela satisfaite
Il n’empêche que l’Afrique du Sud a relevé le défi : accueillir avec quatre jours de préavis près de cent chefs d’Etat et des milliers de personnes qui ont pu se recueillir devant la dépouille de Nelson Mandela. Elle a aussi bâti en moins de dix jours, au beau milieu d’une plaine de Qunu, un palais des congrès des plus somptueux et puis surtout la famille de Nelson Mandela est satisfaite. Bantu Holomisa, le président du parti UDM et ami de Madiba l’a dit hier, dimanche, au nom de la famille Mandela : malgré des incidents logistiques et des controverses mineures, nous sommes touchés par tous vos efforts et votre solidarité et nous vous en remercions.
Nelson Mandela : mort d'un géant