mercredi 31 octobre 2012

Les groupes armés en prolifération à l’Est de la RDC

  Pourtant Kabila connait qu'il n'existe pas ni au kivu ni  en Province orientale des milices de marques locales, made in congo. Cette multitude des milices et groupes armés sont fabriquées au rwanda, en Ouganda et au Burundi. Kabila et l'ONU font semblant à une dénonciation répétée quotiennement par les congolais de l'Est. Les congolais sont victimes de leur terre qui attire trop de convoitises étrangères.(Le Potentiel 31/10/2012)

De nouveaux groupes armés continuent de faire leur apparition depuis la création de la rébellion du M23 et le retour de la guerre à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Estimés à une trentaine, tous sévissent actuellement dans les deux provinces du Kivu (Est). Le dernier en date est l’Union pour la réhabilitation de la démocratie au Congo (URDC).

Les rebelles de l’URDC, qui opèrent à Beni (Nord-Kivu), sont basés dans les collines de Ruwenzori et Graben. Selon la Monusco, l’un des chefs rebelles serait le colonel Jacques Tahanga Nyolo, un officier déserteur de l’armée régulière issu d’une branche du RCD-KML, qui a rejeté la paternité du groupe et a toujours nié tout rapprochement avec le M23, formé de déserteurs des FARDC (Forces armées de la RDC) et soutenu par le Rwanda.

Comme la plupart de nouvelles rébellions, l’URDC prétend être « en contact » avec le M23, le « mouvement-phare » du Nord-Kivu, et revendique « la réhabilitation de la démocratie et de la vérité des urnes ». La semaine dernière, un autre groupe armé a vu le jour dans le territoire de Shabunda (Sud-Kivu), le Raïa Mukombozi, un groupe d’auto-défense Maï-Maï issu de Raïa Mutomboki qui contrôle de nombreux sites miniers. Entré en dissidence il y a quelques semaines, ce nouveau mouvement souhaite combattre le Raïa Mutomboki et s’emparer de ses territoires, riches en minerais. Le contrôle des ressources naturelles du sous-sol congolais constituerait l’une des causes du conflit au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

Les populations civiles, principales victimes

Le retour de la guerre en avril dernier au Nord-Kivu a favorisé la création de nouvelles rébellions qui profitent du chaos ambiant pour régner en maître sur les territoires et leurs richesses. Des alliances se sont créées entre ces mouvements, souvent contre-nature.

Leurs principales victimes sont les populations civiles, prises entre les feux des groupes armés et ceux de l’armée régulière ; servant parfois de boucliers humains. Les exactions perpétrées par ces milices ont jeté sur les routes et dans les camps de déplacés plus de 300.000 personnes.

Une réalité complexe sur le terrain

Le M23, dont le nombre d’hommes oscillerait entre 1.000 et 2.000 hommes, a été rejoint par plusieurs groupes d’auto-défense, comme le Pareco, le Pareco Fort, les Maï-Maï Kifuafua, les Maï-Maï La Fontaine et le Raïa Mutomboki.

Au Sud-Kivu, opèrent les Maï-Maï Yakutumba, les Maï-Maï Nyatura et les Mudundu 40. En Ituri (Province Orientale), les FRPI du chef milicien Cobra Matata règnent sur le territoire, contrôlent les taxes et l’argent du Trésor public.

Au Kasaï Oriental, le colonel FARDC John Tshibangu, qui a fait dernièrement défection, est en cavale avec quelques hommes début octobre. Par ailleurs, la focalisation de la communauté internationale et des médias sur la rébellion du M23 cache une réalité plus complexe sur le terrain.

La prolifération de ces mouvements révèle avant tout les carences de l’Etat dans les provinces et particulièrement les insuffisances de l’armée. Faute de moyens, d’une paie régulière des soldes des militaires et d’un commandement efficace, les FARDC ne parviennent pas à assurer la sécurité de la population.

Écrit par Stanislas Ntambwe



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Réunification du territoire national. Le Gouvernement appuie sur l’accélérateur

 (L'Avenir Quotidien 31/10/2012)

Retourné au pays depuis le vendredi dernier, le chef du Gouvernement se devait de mobiliser les troupes afin d’analyser les dossiers restés en suspens, et trouver des voies et moyens pour améliorer les conditions de vie de la population congolaise. C’est dans cette perspective qu’il a présidé le lundi 29 dernier la réunion du Groupe thématique secteur productif.

Au sortir de cette réunion, Célestin Vunabandi, ministre du Plan et du suivi de la révolution de la modernité a indiqué à la presse que la réunion avait un seul point à l’ordre du jour concernant la stratégie de la réunification du territoire national par voie routière, sans oublier la mobilisation des fonds par le FONER, Fonds d’entretien routier.

Mais avant d’en arriver là, le Premier ministre a fait le point de sa tournée européenne qu’il a effectué la semaine passée. Il a fait part d’un certain nombre d’officiels du gouvernement belge et du gouvernement allemand.

Il est apparu qu’à l’issue de cette tournée, d’importantes avancées ont été faites en termes de communication, surtout de compréhension de la part des partenaires européens sur les avancées qui sont faites en matière de gestion économique, de gouvernance, mais également la tournée a servi d’occasion pour faire un plaidoyer sur la situation sécuritaire de la Rd Congo quant à l’agression dont le pays est victime à l’est du pays.

Le seul point qui était inscrit à l’ordre du jour, notamment la situation du FONER, mais également la réunification routière qui est un programme important qui doit être mis en œuvre par le ministre qui a en charge les questions des infrastructures.

A l’issue du débat sur cette question importante, il a été recommandé au ministre des ITPR de procéder au lancement très rapide de ce programme important de réunification routière au niveau de l’ensemble du territoire national, mais également, il été décidé d’une meilleure gouvernance, au mieux, d’une bonne communication de la gestion des ressources du FONER.

Jeux de la Francophonie : cas vers la présélection

Par la suite, le Premier ministre a encore présidé la réunion du Groupe thématique secteur socio-culturel. Envoyé pour faire la restitution devant la presse, Modeste Bahati Lukwebo, ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale a indiqué devant la presse que d’abord, le Premier Ministre a parlé de son déplacement en Europe, un déplacement qui, essentiellement était tourné sur les questions sécuritaires, les questions économiques, mais également les questions liées à la démocratie et aux droits humains.

A l’issue de son exposé, nous avons noté que c’était un voyage fructueux, il a eu tous les contacts au niveau, tant en Belgique, tant en ce qui concerne l’Union Européenne, mais également en Allemagne. C’était le premier point. Le deuxième, nous avons adopté le procès-verbal de la dernière réunion que nous avons tenue. Au cours de ce point précis, il a été relevé les différentes décisions antérieurement prises, qui doivent être exécutées, notamment la décision relative au recrutement des Inspecteurs du Ministère du Travail.

Le dossier va être traité au niveau du ministère avec le concourt de l’Office national de l’emploi (ONM), mais également d’autres structures du Ministère. « Nous avons également passé en revue les autres décisions antérieures, notamment le dossier qui avait été initialement introduit par le Ministre de la Fonction Publique sur la gestion intégrée de la paie », dit-il. Et là également, le dossier est toujours en étude, on attend les données qui proviendront des Banques pour voir comment concrètement matérialiser une gestion modernisée de la paie avec tous les autres services concernés par le processus de paie.

Le Ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts a présenté deux dossiers. Le premier concernait la participation de la Rd Congo aux Jeux de la Francophonie en France, en 2013 et le dossier a été accepté par le gouvernement, soit par le groupe thématique. Il y a juste quelques ajustements budgétaires qui vont être faits. Le Premier Ministre a insisté sur la présélection, de manière à ce que nous puissions aligner les meilleurs de nos athlètes. L’autre dossier présenté par le Ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts concerne les jeux de hasard où il est convenu de mettre sur pieds un comité de surveillance. Le principe a été accepté, et il est question que le texte passe à la commission des lois pour les aspects juridiques.

Le Ministre de l’EPSP a présenté le dossier concernant le fonds pour l’appui au secteur éducatif et le Premier Ministre a accepté que ce dossier-là puisse être adopté rapidement et que le fonds soit opérationnel. Aussi, que le compte soit ouvert le plus rapidement possible pour recevoir déjà la première tranche de la contribution du gouvernement congolais pour permettre aux partenaires d’apporter leurs contributions.

JMNK




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Devant les députés congolais. André Flahaut : « je ne suis pas venu donner de leçons aux congolais »

 (L'Avenir Quotidien 31/10/2012)

*Pour lui, il n’y aura de solutions durables à la crise que si parallèlement aux efforts entrepris pour gérer cette crise, des réponses plus structurelles sont apportées aux déséquilibres de la région des Grands Lacs. Il reste convaincu que seule la coopération régionale apportera à tous la paix et la prospérité dans le plein respect des souverainetés nationales librement partagées.

*A travers André Flahaut, la Belgique confirme qu’elle demeure un partenaire qui doit dire la vérité et qui s’interdit de transposer son modèle politique. Un discours qui reste aux antipodes de celui tenu par François Hollande en marge du XIVème sommet de la Francophonie.

A Kinshasa depuis dimanche dernier, André Flahaut, président de la chambre des représentants du Royaume de Belgique s’est adressé hier aux élus du peuple, dans le cadre de la coopération parlementaire entre les deux pays. Avant le rendez-vous de la chambre basse du parlement, l’ancien ministre de la Défense était chez le Premier ministre Matata Ponyo où il a demandé au Gouvernement de tout mettre en œuvre pour retrouver la voix de la raison et le dialogue. Il a souligné que les résultats de l’action gouvernementale ont été appréciés à leur juste valeur par le gouvernement belge et les institutions européennes.

A l’hémicycle du Palais du peuple, André Flahaut a souligné l’importance de l’amitié belgo-congolaise qui date de plusieurs siècles, parfois dans le moment douloureux entre les deux pays. Contrairement aux donneurs de leçons de triste mémoire, le belge André Flahaut est venu parler aux amis, en respectant la souveraineté d’un Etat partenaire. « La Belgique est un partenaire qui doit vous dire la vérité et qui s’interdit de transposer son modèle politique en Rd Congo », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que nous avons eu raison de vous faire confiance. Il a toutefois conseillé aux autorités congolaises à transformer cette existence difficile en une opportunité en vue d’une existence de renouveau.

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la Rd Congo a eu des mots justes lorsqu’il a dit que « parler à cœur ouvert aura été un témoignage d’une amitié existant entre nations ». Et ce, avant de suspendre la séance pour accompagner M. André Flahaut, président de la chambre des représentants du Royaume de Belgique.

Evoquant la situation qui prévaut présentement à l’Est de la Rd Congo, l’homme d’Etat belge a condamné vivement les atrocités dans cette partie de la République, tout en rappelant que l’intégrité territoriale de la Rd Congo doit être respectée. Cependant, il a demandé à tous ceux qui soutiennent le M23 en munitions et en troupes de cesser cette façon d’agir qui endeuille la population.

« La crise dans l’Est de la RDC demande bien sûr une solution à court terme : les groupes de mutins qui s’occupent si activement de créer le chaos dans les Kivus en tentant de nouer des alliances avec différents mouvements armés doivent être rapidement réduits. Aucun défi à l’intégrité du territoire ne peut être toléré.

Les soutiens extérieurs que les mutins reçoivent doivent cesser et la collaboration des pays voisins est attendue dans ce sens », a souligné M. André Flahaut dans son discours.

Pour lui, il n’y aura de solutions durables à la crise que si parallèlement aux efforts entrepris pour gérer cette crise, des réponses plus structurelles sont apportées aux déséquilibres de la région des Grands Lacs. L’Etat congolais doit aussi faire sentir sa présence bénéfique jusqu’aux confins du pays », a ajouté le président de la chambre des représentants de Belgique qui s’est dit, en outre, convaincu que seule la coopération régionale apportera à tous la paix et la prospérité dans le plein respect des souverainetés nationales librement partagées.

Au sujet de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), M. Flahaut, en tant que démocrate, souhaite que celle-ci puisse rapidement faire l’objet d’un accord entre différentes tendances du Parlement congolais. M. Flahaut, qui a relevé l’indispensable dialogue entre les différentes sensibilités politiques, a appelé la classe congolaise à l’unité et au défi essentiel de la bonne gouvernance, tout en insistant sur une écoute attentive et permanente des citoyens, une présence à leur côté dans les moments de joie et de peine et une disponibilité jamais prise en défaut.

En ce qui concerne la réforme de la sécurité, il a indiqué que cette réforme est cruciale et devra permettre au pays de disposer des forces armées et de police dignes de ce grand pays. Il a salué la finalisation de tous les textes, tout en invitant l’Exécutif à les mettre en œuvre. Pour lui, c’est au parlement de faire entendre le souci de la nation pour une armée intégrée. Sur ce chapitre, M. Flahaut a appelé aussi au respect des militaires et de leurs familles. « Cela appelle aussi le respect des militaires et de leurs familles qui sont des citoyens éminents, qui méritent la considération et une sécurité sociale adéquate. Sans un tel effort, vous n’aurez jamais une armée nationale capable de vaincre l’ennemi », a souligné M. Flahaut.

La sécurité juridique et judiciaire

Abordant le volet économique de son intervention devant la représentation nationale, André Flahaut a évoqué tous les succès engrangés ces derniers temps par la Rd Congo. Il a toutefois insisté sur le fait que la Rd Congo a besoin non seulement d’investisseurs productifs, mais aussi des capitaux étrangers. Pour lui, ces capitaux ne viendront pas tant qu’ils ne seront pas assurés de la sécurité juridique et judiciaire.

C’est ici pour nous le moment de souligner que cette grande préoccupation d’André Flahaut, qui est pratiquement partagée par toute la communauté internationale est prise à bras-le-corps par le Gouvernement de la République. Celui-ci abat à cet effet un travail de titan. C’est la raison pour laquelle l’adhésion à l’Ohada a été effective et le pays compte continuer avec les réformes pour faire de la Rd Congo la première destination des investisseurs étrangers directs, mais aussi locaux.

Le président de la chambre des représentants a aussi insisté sur la loi agricole qui vise selon lui à éviter au pays la perte de son patrimoine agricole. Car pour lui, une concession ne dépossède pas l’Etat de sa propriété foncière. Ici, allusion a été faite au bradage constaté ces derniers temps de certains titres miniers qui sont achetés à vil prix à Kinshasa et vendus à des millions de dollars Us sur le marché financier international.

Voilà pourquoi selon lui, le parlement doit jouer un grand rôle dans l’application des lois qui ont été adoptées. Il a prévenu que désormais, l’aide au développement accordée à la Rd Congo sera influencée par la capacité des efforts nationaux. Une façon de dire à la Rd Congo qu’elle devra encore fournir des efforts si et seulement si elle veut bénéficier de l’aide financière de la communauté internationale.

Cette conditionnalité de la Belgique se comprend facilement, d’autant que depuis un certain temps, ce pays, ancien colonisateur de la Rd Congo, se comporte en vrai commissionnaire sur la scène internationale, dans la mesure où il n’y a rien qui peut être fait en Rd Congo sans l’aval de cette puissance européenne.

Il sied de souligner que la séance plénière d’hier mardi 30 octobre avait inscrit trois points à son ordre du jour. Il s’agit de l’adoption de l’ordre du jour, de l’adresse de Monsieur André Flahaut, Président de la Chambre des représentants du Royaume de Belgique devant l’Assemblée nationale et de l’examen et adoption du Rapport de la Commission des Relations Extérieures, relatif au projet de loi autorisant la ratification de la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. Ce dernier point n’a pas été débattu en raison de la clarté de son texte, il sera voté dans le prochain jour.

Le président de la chambre des représentants de Belgique quitte Kinshasa aujourd’hui Kinshasa pour Goma, au Nord-Kivu, théâtre d’une nouvelle rébellion, pour une visite de travail.

L’Avenir



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Voies de sortie de la guerre dans l’Est du pays : Les hésitations du gouvernement

(Le Potentiel 31/10/2012) 
L’option militaire constitue le « dernier rempart » dans l’entendement du gouvernement. Les deux premières du triptyque présidentiel poursuivent allègrement leur chemin, sans faire l’unanimité sur les résultats obtenus. D’épaisses zones d’ombre couvrent encore la démarche gouvernementale, confortée par les dernières sorties du Premier ministre qui dénotent des hésitations relativement à la voie de sortie de la guerre qui prévaut dans l’Est du pays.

La stratégie du gouvernement de contrer la guerre imposée par les voisins de l’Est se résume en trois fers au feu. Cela traduit le triptyque cher au chef de l’Etat et qui comprend les options diplomatique, politique et militaire. De manière classique, les guerres se terminent souvent autour d’une table de négociations. Les protagonistes finissent par se mettre d’accord pour que cessent les hostilités.

Pour ce qui est de l’instabilité créée dans l’Est du territoire national par le M23 avec le soutien de Kigali et de Kampala, le gouvernement s’est, dans un premier temps, davantage investi dans le schéma sous-régional piloté par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Mais au fil des sommets et autres rencontres, rien de consistant n’est venu rassurer quant à la cessation des hostilités sur le terrain et à la perspective du retour d’une paix durable dans l’Est du pays ; qu’il s’agisse du dernier sommet en date - Kampala 4- ou encore à l’échelon ministériel.

Entérinées par l’Union africaine (UA), des initiatives mises en œuvre par la CIRGL peinent à donner des résultats. Au point que l’option du déploiement d’une force internationale neutre tient toujours sa route. Toutefois, là aussi, des questions d’ordre pratique (ressources financières et humaines, logistique et commandement) rendent hypothétique la mise en œuvre de cette force.

Au Conseil de sécurité des Nations unies, la question est abordée mais, l’on est resté au niveau des condamnations sans qu’il s’en suive des sanctions ciblées pouvant remonter le moral des Congolais meurtris. Les rapports des experts, pourtant accablants contre Kigali et Kampala ne font pas l’objet d’une lecture objective des membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Comme frappés d’amnésie subite, l’assemblée générale de l’instance mondiale a voté en faveur du Rwanda comme membre non permanent du Conseil de sécurité 148 voix contre 44. Dès le début du mois de janvier 2013, le tapis rouge sera déroulé pour les représentants de Kigali à l’instance onusienne en charge d’assurer la sécurité et la stabilité entre Etats membres de l’ONU.

Entre-temps, la diplomatie congolaise ne cesse d’appeler à la modification du mandat de la Monusco. Alors qu’elle devrait s’investir plus pour obtenir la mise en place effective de la Force internationale neutre à la frontière avec le Rwanda. Et à l’occasion, faire constater par cette force la justesse des accusations portées contre Kigali et Kampala.

Quel est le constat à ce jour ? C’est l’enlisement. Kinshasa est dans le flottement tandis que Kigali multiplie des manœuvres dilatoires, bénéficiant de la complicité du président en exercice de la CIRGL l’Ougandais Museveni. Cette connivence d’intérêts n’accorde que des « demi-victoires » à la RDC, lesquelles ne sont que des illusions.

C’est dans cet ordre d’idées que, au cours de son périple européen, le Premier ministre a reconnu les limites de toutes ces initiatives amorcées au niveau sous-régional. Matata Ponyo qualifiait de presque hypothétique la solution sous-régionale à la crise dans l’Est du pays. Autrement dit, il dispose d’assez d’informations sur cette question pour faire une déclaration publique sans crainte d’être contredit.

Cela dit, il ne restait plus qu’à exploiter à fond les options politique et militaire.

La politique au point mort

A y regarder de près, le deuxième fer mis au feu par le gouvernement, en l’occurrence l’option politique, ne semble pas brûler. Les consultations amorcées à un moment donné se sont estompées sans crier gare. La commission ad hoc mise en place est entrée en hibernation. Depuis lors, c’est le point mort. Voire aucune évolution ne pointe à l’horizon. D’autant que l’option gouvernementale, consistant à ne point se retrouver autour d’une même table avec le M23 ou sa transhumance Armée révolutionnaire congolaise, est soutenue par une importante frange de l’opinion publique.

Les rumeurs d’éventuelles négociations menées en cachette par le gouvernement à Kampala avec le M23 ont été balayées le porte-parole de l’Exécutif national.

Les hésitations du gouvernement

Que ce soit au sein des institutions locales ou nationales, la météo ne laisse pas entrevoir des négociations politiques certaines. Les prises de position officielles font croire que la porte est hermétiquement fermée aux conciliabules entre acteurs politiques tant du M23 que de l’ensemble de la classe politique.

Or, dans une récente sortie publique, le Premier ministre a fait des déclarations qui ont dépaysé l’opinion publique. Matata Ponyo a à nouveau rabattu le triptyque du chef de l’Etat. Il est revenu sur les trois options, à savoir diplomatique, politique et militaire. Toutefois, il a laissé entendre que l’option militaire était le dernier rempart, après toutes les options auront été épuisées. Cela a sonné comme un flottement, sinon un ballotage dans l’entendement populaire. Les attentes sont mitigées sur tous les trois fronts. Le gouvernement hésite et ne veut pas se l’avouer.

Toutefois, les affres de la guerre que subissent les compatriotes dans l’Est du pays n’offrent qu’une étroite marge de manœuvre aux autorités congolaises. Celles-ci devraient lever une option claire qui rassurerait l’ensemble des Congolais sur l’issue heureuse de la crise actuelle.


Écrit par LE POTENTIEL



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RDC : le Rwanda et l’Ouganda de nouveau pointés du doigt par l'ONU pour leur soutien à la rébellion du M23

Forces des Nations unies dans la région de Goma, le 23 juillet 2012.
Forces des Nations unies dans la région de Goma, le 23 juillet 2012.
REUTERS/James Akena


Par RFI

Les Nations unies pointent une nouvelle fois du doigt le Rwanda et l'Ouganda. Un rapport d'experts de l'ONU assure que ces derniers mois, Kigali et Kampala, continuent, malgré leur démenti, d'aider les rebelles congolais du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo.

Acec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Le rapport final du groupe d’experts sur la RDC circule depuis quelques jours à l’ONU. Les experts affirment que le Rwanda et l’Ouganda ont continué de soutenir les rebelles du M23, en juillet, août et septembre, en dépit d’une large condamnation internationale. Il s’agit disent les experts d’un appui militaire en armement, mais aussi en renseignement et conseils politiques.
Les auteurs du rapport observent que, le M23 a gagné du terrain et que le recrutement d’enfants soldats estimés à 250 s’est accéléré.
Ce rapport qui sera rendu public en novembre promet de tendre encore un peu plus les relations avec le Rwanda. Les diplomates rwandais à l’ONU dénoncent des méthodes de travail du groupe d’experts qui disent-ils n’ont pas cherché à consulter Kigali avant de porter ces nouvelles accusations.
La situation sur le terrain
Sur le terrain, au Nord-Kivu, c’est le statu quo entre les Forces armées de la RDC, FARDC et les mutins du M23. Depuis quelques semaines, il n’y a plus de combats, la ligne de front est figée. Mais parallèlement, l’insécurité a augmenté dans la ville de Goma, capitale de la province, et les habitants vivent dans la peur.

Reportage à Goma
L'insécurité règne à Goma. A peine la nuit tombée, les rues se vident, et les commerces sont fermés.
16/10/2012 par Charlotte Idrac

Les femmes victimes de violences sexuelles
C'est l'un des fléaux auquel fait face le Nord-Kivu. Les violences sexuelles faites aux femmes, parfois très jeunes. Des violences imputables aux groupes armés qui pullulent dans cette province mais pas seulement. Près de 5 000 cas ont été recensés depuis le début de l'année par l’hôpital Heal Africa de Goma. Un établissement qui assure une prise en charge médicale et psychologique gratuite pour ces femmes.

Les violences sexuelles subies les femmes au Nord-Kivu
Reportage à l'hôpital Heal Africa de Goma

Les évêques de RDC veulent briser les sources de financement des milices

Par RFI

Les évêques de RDC veulent couper les sources de financement des milices qui sévissent dans l'est du pays et qui sont accusées de profiter du trafic de minerais précieux. Monseigneur Djomo Lola évêque de Tshumbé et président de la conférence épiscopale a entrepris une tournée aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne pour convaincre ces pays d'adopter une législation imposant la mention de la provenance des minerais. Et cela afin de certifier qu'ils ne viennent pas des mines exploitées par les groupes rebelles congolais. Les Etats-Unis ont déjà adopté une législation en ce sens qui devrait produire des effets dans les mois à venir, ce dont se félicite l'évêque

Monseigneur Djomo Lola, évêque de Tshumbé
Les compagnies qui achètent le minerai doivent savoir d'où il vient.
17/10/2012 par Olivier Rogez
 
tags: Commerce et Echanges - EN BREF - matières premières - RDC

Le gouvernement de Kinshasa refuse de renoncer au brassage de l'armée

RD Congo -

Article publié le : mercredi 13 octobre 2010 - Dernière modification le : mercredi 13 octobre 2010


Des ex-rebelles CNDP passent un check point à Goma, le 20 janvier 2009
Des ex-rebelles CNDP passent un check point à Goma, le 20 janvier 2009
AFP PHOTO / LIONEL HEALING

Par RFI
Le gouvernement de Kinshasa est formel : il n’est pas question de renoncer au brassage des troupes dans l’est de la RDC. Il oppose une fin de non recevoir à la demande des ex-rebelles CNDP désormais intégrés dans l’armée nationale. Ils demandent à rester dans leur région. Le gouvernement refuse, mais il n’a pas encore effectué de mutation sur le terrain.

Le mois dernier, un groupe d’officiers avait rendu publique une lettre au président Kabila des ex-CNDP intégrés dans l’armée régulière lui demandant de renoncer au projet de muter leurs troupes ailleurs que dans le Kivu. La raison invoquée : « nous connaissons bien ce terrain et nous sommes les meilleurs pour lutter contre les rebelles FDLR ».

L a réponse officielle leur est donnée par la voix du ministre porte-parole Lambert Mende : « tout officier tout soldat qui refuse une mutation aura à subir les rigueurs de la loi. Le gouvernement congolais n’acceptera plus jamais que la discipline militaire souffre de pesanteurs politico-ethniques qui n’ont pas leur place au sein de forces armées dignes de ce nom. A bon entendeur, salut !».

La réponse est cinglante mais dans les faits rien n’a changé sur le terrain. Ce sont les mêmes ex-rebelles qui constituent la troupe chargée de ramener l’ordre notamment dans la région minière de WaliKale où ils sont accusés d’exploiter les mines pour leur propre compte. Cette accusation est en revanche fermement démentie par le gouvernement.
tags: Joseph Kabila - RDC

RD Congo : violents affrontements lors de l'intronisation d'un chef de la communauté mbée

RD Congo -

Article publié le : dimanche 08 août 2010 - Dernière modification le : dimanche 08 août 2010


De violents affrontements ont eu lieu dans la province de Bandundu.
De violents affrontements ont eu lieu dans la province de Bandundu.
RFI/Camjusan

Par RFI
L'intronisation d'un chef coutumier a donné lieu à de violents affrontements qui ont fait un mort dans le district des Plateaux, dans la province du Bandundu, chez les Mbé, un sous- groupe des Batéké. Partisans et adversaires du chef ont brûlé des villages.

Des dizaines d’habitations ont été incendiées dans six villages du district des Plateaux dans la province du Bandundu. Une personne a été tuée dans ces troubles qui ont suivi l’intronisation d’un nouveau chef à la tête de la communauté mbée.
C’est la désignation de ce chef qui divise la population autochtone. Pour certains c’est un choix légitime, pour d’autres, il ne s’agit ni plus ni moins que de tricherie et d’usurpation.
Faute de trouver un terrain d’entente, partisans et adversaires du nouveau chef coutumier ont décidé de s’affronter avec violence. Selon des sources sur place, le nouveau chef l’aurait même échappé belle.
Ces adversaires mettent en cause un élu local membre de la majorité, révoqué du gouvernement pour des raisons de moralité et reconnu coupable de faux en écriture lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale. C’est ce dernier selon ses détracteurs qui aurait orchestré cette machination.

L’ONU scandalisée par les viols massifs dans l'est de la RD Congo


RD CONGO -
Article publié le : jeudi 26 août 2010 - Dernière modification le : jeudi 26 août 2010

Deux jeunes mineures congolaises victimes de viol, accompagnées par leur avocate (C) à l'hôpital de Panzi Bukayu, dans l'est de la RDC en 2009.
Deux jeunes mineures congolaises victimes de viol, accompagnées par leur avocate (C) à l'hôpital de Panzi Bukayu, dans l'est de la RDC en 2009.
AFP / Adia Tshipuku

Par RFI
Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU a décidé d'envoyer dans l’est de la République démocratique du Congo l’un de ses plus hauts représentants, Atul Khare, numéro deux du département de maintien de la paix et de la sécurité qui enquêtera notamment sur le viol d'au moins 179 femmes.Ces crimes sexuels ont été commis en quelques jours dans la région de Walikale, au Nord-Kivu par des miliciens Maï-Maï et des rebelles FDLR.

« Le Congo est la capitale mondiale du viol », avait déclaré en avril, Margot Wallstrom, représentante de l'ONU pour la violence sexuelle dans les conflits. Pour le seul premier trimestre 2010, le HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés), parle d'au moins 1 200 femmes victimes, soit 14 viols par jour en moyenne.
Les atrocités commises autour de Walikale ne sont pas surprenantes. Au Congo, 60% des viols sont commis par des groupes armés, or la région connaît une recrudescence des attaques des rebelles FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) depuis juillet.
Selon l'Observatoire international de l'usage du viol, comme tactique de guerre, les crimes sexuels servent de récompense pour les miliciens. Programmés, ils visent aussi à détruire l'individu et sa communauté entière. Les victimes sont généralement stigmatisées, abandonnées. Les liens sociaux sont alors détruits et les individus dispersés.
La communauté internationale a plusieurs fois fait part de son indignation. En 2008, l'ONU avait officiellement qualifié les viols, d'arme de guerre. En visite dans la région l'an dernier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait décrit les viols comme le mal à l'état pur. Pourtant, le phénomène n'a pas régressé.
Cette énième visite d'un haut responsable de l'ONU changera-t-elle la donne ? Sur place, la société civile salue l'initiative, mais demande du concret. De son côté, le département paix et sécurité des Nations-unies indique que ses militaires ne peuvent pas être partout, et que c'est d'abord au Congo, Etat souverain, d'arrêter les coupables.
A voir : The Greatest Silence, Rape in the Congo

RDC : l'ONU dénonce plus de 300 viols en quatre jours dans 13 villages du Kivu

Photo d'une jeune femme avec son bébé, devant sa maison où elle a été violée par trois rebelles hutus, des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Photo d'une jeune femme avec son bébé, devant sa maison où elle a été violée par trois rebelles hutus, des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
AFP/ MARC HOFFER


Par RFI

L'ONU a dénoncé au moins 303 viols commis en quatre jours il y a moins de deux mois dans 13 villages du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), s'alarmant d'une série d'actes « effrayants » qui « dépassent l'entendement ». Le rapport préliminaire publié vendredi 24 septembre 2010, élaboré par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) pointe ce fléau du doigt, et son constat est édifiant. Parmi les 303 civils victimes de viol commis entre les 30 juillet et le 2 août, il y a des femmes bien sûr, mais aussi des hommes et des enfants, des opérations planifiées selon l'ONU.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
Ce sont, au bas mot, 303 civils dont 235 femmes qui ont été violés dans la province du Kivu en République démocratique du Congo à la fin juillet, début août. Les Nations unies rapportent que les opérations avaient été planifiées, les villages isolées l’accès aux secours interdits.

Une force de 200 membres appartenant au groupe Maï Maï Cheka, aux forces démocratiques de libération du Rwanda et des hommes du colonel Emmanuel Nsengiyumva, équipés des Kalachnikovs AK47, de machettes et de grenades s’est livrée à des attaques sauvages contre la population. Des enfants, filles et garçons, figurent parmi leurs victimes.

Le bilan de l’opération pourrait être plus élevé, une grande partie de la population ayant fui dans la forêt. Les assaillants, disent les Nations unies, ont systématiquement sillonné 13 villages. Au-delà des viols, ils ont pillé, volé et enlevé des personnes pour les soumettre à des travaux forcés.
L’ONU note que les autorités congolaises ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité. Le Conseil des droits de l’homme sera saisi du problème dès lundi prochain, le 27 septembre 2010.

Rapport de l’ONU sur la RDC: l’Ouganda également accusé


RD Congo / Rwanda / Ouganda -
Article publié le : jeudi 30 septembre 2010 - Dernière modification le : jeudi 30 septembre 2010

Illustration tirée d'une exposition itinérante intitulée «Lessons from Rwanda», qui a débuté au siège de l'ONU.
Illustration tirée d'une exposition itinérante intitulée «Lessons from Rwanda», qui a débuté au siège de l'ONU.
ONU

Par RFI
Le rapport préliminaire des Nations unies sur les massacres commis dans l’ex-Zaïre de 1993 à 2003 est terrifiant. Le document final doit être présenté demain vendredi 1er octobre à l’ONU. Mais cette première enquête est accablante : 1993-2003, dix années d’horreur. Les enquêteurs décrivent notamment la chasse aux réfugiés hutus rwandais par les armées rwandaises et congolaises. Et l’Ouganda est également montré du doigt.


Il faut savoir que l'Ouganda est intervenue dans l'ex-Zaïre aux côtés du Rwanda pour soutenir à l'époque Laurent Désiré Kabila, dans sa conquête du pouvoir. Mais très vite, les alliés ougandais et rwandais se sont opposés. Les troupes ougandaises et rwandaises se sont même affrontées, violemment, notamment pour le contrôle de la ville de Kisangani.
En août 1999, les deux contingents de l'Armée patriotique rwandaise et de l'UPDF (Uganda people's defense forces) se battent à l'arme lourde dans la ville de Kisangani. Les combats vont durer trois jours. Après un fragile cessez-le-feu, les affrontement reprennent et se poursuivront pendant plus d'une année.

L'Ouganda est également accusée dans ce rapport d'avoir attisé les tensions ethniques entre Lendus et Hemmas, en apportant son soutien à la communauté hemma. Kampala a même eu recours à des hélicoptères pour prêter main forte à ses alliés.

Les exemples cités dans le rapport se passent de commentaires.
En 2001, des civils hemmas massacrent dans la ville de Bunia entre 200 et 300 civils lendus, à coups de machettes et de bâtons cloutés. De nombreuses victimes sont décapitées et leur tête portée en guise de trophée dans la ville. Selon les enquêteurs de l'ONU, des officiers ougandais ont incité les Hemmas à s'attaquer aux Lendus.
Mais les auteurs du rapport accusent surtout l'armée ougandaise d'avoir profité de sa présence au Congo pour piller les ressources naturelles de la région, notamment de l'or et des diamants.

L’armée rwandaise est également visée par ce rapport de l’ONU
Kigali a déjà d’ailleurs violemment réagi aux accusations contenues dans ce document et notamment à l’accusation de génocide contre les réfugiés hutus. Les enquêteurs des Nations unies se posent la question suivante : y a-t-il eu intention de détruire totalement ou en partie un groupe ethnique ?
Dans le chapitre consacré aux exactions contre les réfugiés hutus rwandais entre 1997 et 1998, les enquêteurs de l’ONU décrivent dans le détail les méthodes de Laurent Désiré Kabila, épaulé à l’époque par des éléments de l’armée rwandaise.

Notamment à Tingi-Tingi, une clairière dans la province du Maniema abritant près de 120 000 réfugiés. Le 1er mars 1997 dans la matinée, des soldats AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre), donc des soldats de Kabila, et des soldats rwandais pénètrent dans le camp. Plusieurs centaines de réfugiés sont tués à coups de couteau et de machette. Dans l’après-midi, les troupes de Laurent Désiré Kabila et des soldats rwandais encore ouvrent le feu sur une colonne de réfugiés en fuite. Plusieurs centaines d’entre eux sont abattus par balles.
Dans la région de Kisangani cette fois, en avril 1997, dans le camp de Kasese, les enquêteurs de l’ONU affirment qu’en présence de plusieurs hauts responsables de l’APR (l’Armée patriotique rwandaise), 200 réfugiés hutus sont massacrés.

Un autre camp est attaqué le même jour à Birao : 100 personnes sont tuées. Les massacres ont continué dans la forêt. Selon les auteurs du rapport, le bulldozer d’un exploitant forestier est même réquisitionné pour creuser des fosses communes

Rapport sur la RDC: l'ONU prononce prudemment le mot «génocide»

Un rebelle zaïrois de l'armée de Laurent-Désiré Kabila, soutenue par le FPR rwandais,  passe devant une foule de réfugiés hutus rwandais dans le camp de Biaro, près de Kisangani le 8 mai 1997.
Un rebelle zaïrois de l'armée de Laurent-Désiré Kabila, soutenue par le FPR rwandais, passe devant une foule de réfugiés hutus rwandais dans le camp de Biaro, près de Kisangani le 8 mai 1997.
AFP / A. Senna


Par RFI
L'Organisation des Nations unies a publié, ce vendredi 1er octobre, un rapport très attendu sur les massacres commis dans l'ex-Zaire de 1993 à 2003. L'un des principaux enjeux était de savoir si les enquêteurs allaient qualifier de génocide le massacre de hutus par les troupes du Front patriotique rwandais. Le mot est prononcé, mais avec prudence, dans la version finale. Le Rwanda a rapidement réagi : Kigali « rejette catégoriquement le rapport » de l'ONU. Quant au Burundi, il estime que ce rapport est « clairement destiné à déstabiliser la sous-région. »

Dans la version finale document, que RFI s'est procurée avant sa publication, les enquêteurs constatent que la qualification de « génocide » a - je cite – « provoqué beaucoup de commentaires et que cette question demeure sans réponse ». Mais les enquêteurs des Nations unies réaffirment aujourd'hui encore que les soldats de Laurent Désiré Kabila et les militaires rwandais « n'aurait fait aucun effort pour distinguer les hutus membres des Forces armées rwandaises et les miliciens Interhawme des autres civils hutus ».
Les pages du rapport qui font polémique
Le rapport final suggère « que les attaques étaient dirigées à l'époque contre les membres du groupe ethnique hutu en tant que tel ».

Voilà pour les faits commis à l'époque. Les enquêteurs rappellent que selon l'article 2 de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide datant de 1948 et également selon l'article 6 du statut de Rome, les statuts de la Cour pénale internationale donc, l'intention de détruire tout un groupe ethnique ou seulement une partie peut être retenue.

Génocide? La justice devra trancher

Les Nations unies estiment toutefois dans ce document explosif que la question du génocide contre les hutus au Congo ne « peut être tranchée que par une décision judiciaire sur la base de preuves irréfutables et sans appel ».

Les auteurs du rapport souhaitent donc la mise en place d'un tribunal compétent, qui aura pour mission de répondre une bonne fois pour toute à la question de savoir si le crime de génocide peut être retenu.

La pression des Rwandais n'aura donc pas abouti à la suppression du terme de génocide. Mais les auteurs de la version finale du rapport se gardent toutefois d'être catégoriques. La prudence est le maître mot de ce document. Le recours à des termes comme « apparemment » ou « suggérer » illustre la gêne des Nations unies.

« Génocide » en RDC : le rapport de l'ONU dérange

Rwanda/ONU -

Article publié le : vendredi 27 août 2010 - Dernière modification le : samedi 28 août 2010

Un casque bleu rwandais au Darfour au Soudan.
Un casque bleu rwandais au Darfour au Soudan.
AFP

Par RFI
Y-a-t-il eu des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre, voire des actes de génocide en République démocratique du Congo à partir de 1993 ? C'est ce qui ressort d'un pré-rapport, encore confidentiel, du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, révélé par Le Monde.

Avec notre correspondent à New York, Philippe Bolopion
Le Rwanda n’a pas hésité à menacer l’ONU : si le rapport sortait ou « fuitait », avait prévenu Kigali, les casques bleus rwandais seraient retirés des opérations de maintien de la paix. Au siège de l’ONU à New York, la menace est prise au sérieux.

Il y a plus de 3 300 casques bleus rwandais au Darfour et leur départ serait difficile à combler. Ce qui irrite le plus le Rwanda dans le rapport c’est l’utilisation du mot génocide pour décrire les crimes commis par son armée et ses alliés congolais dans l’est de la République démocratique du Congo entre 1996 et 1998. Le Front patriotique rwandais (FPR) pourchassait alors dans les camps hutus d’anciens responsables du génocide de 1994 qui avait fait près de 800 000 morts principalement tutsis. Dans de nombreux villages des milliers de réfugiés hutus sont à leur tour massacrés parfois à coup de marteau ou de hache.

Un terme lourd de symboles
Selon la version que s’est procurée le quotidien Le Monde, mais qui a été modifiée selon l’ONU, ces attaques systématiques et généralisées pourraient, si elles étaient prouvées devant un tribunal compétent, être elles-aussi qualifiées de génocide. Le terme, lourd de symboles, fait mal à Kigali. Le cabinet du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est lui dans l’embarras. Il a mis en garde les auteurs du rapport contre l’utilisation du mot génocide en leur demandant de vérifier leur base juridique.
Le ministre congolais de la Communication Lambert Mendé
Nous sommes convaincus que c'est la fin de l'impunité qui marquera le début de l'ère du développement dans notre pays et sur tout le continent.
 
26/08/2010 par Sébastien Nemeth

ONU et Rwanda : une histoire tourmentée
Les griefs des autorités rwandaises étaient déjà sévères. Kigali a toujours accusé l’ONU de ne pas avoir empêché le génocide de 1994. Les autorités reprochent aussi au Haut commissariat aux réfugiés (HCR) d’avoir ensuite laissé les anciens génocidaires militariser les camps de réfugiés de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’y entrainer, y distribuer des armes.
L’intervention du Rwanda en RDC était une question de survie, affirme le communiqué du gouvernement rwandais, qui juge les accusations de l’ONU inacceptables. Le pire, aux yeux du Rwanda, c’est surtout l’idée que le terme de « génocide » puisse être utilisé pour des crimes commis dans l’Est de la RDC. « Les opérations, nous les menions contre les interahamwes, par contre les Hutus, sinon, nous aurions aussi tué ceux qui rentraient au Rwanda », se défend-on dans l’entourage du président Kagame.
Kigali a essayé d’étouffer ce rapport. Les autorités ont même menacé le secrétaire général de l’ONU de retirer les soldats rwandais participant aux opérations de maintien de la paix. Le pays mettra t-il ses menaces à exécutions ? L’ONU n’y tient pas. Le Rwanda joue un rôle important. Au Darfour, notamment. C’est un rwandais qui commande la force de la mission ONU / Union africaine, à laquelle 3 300 soldats participent et comptent parmi les plus efficaces. De source onusienne, ils seraient très bien formés, équipés et motivés.
RFI

L'ONU accuse l'armée rwandaise d'exactions en RDC de 1993 à 2003

RD Congo /ONU / Rwanda / droits Homme -

Article publié le : jeudi 30 septembre 2010 - Dernière modification le : jeudi 30 septembre 2010

Des réfugiés hutus rwandais arrêtés sur le bord de la piste menant à Kisangani, le 14 mars 1997
Des réfugiés hutus rwandais arrêtés sur le bord de la piste menant à Kisangani, le 14 mars 1997
AFP / CHRISTOPHE SIMON

Par RFI
Avant la publication du rapport final de l'ONU, prévue le 1er octobre, RFI vous dévoile le contenu du rapport préliminaire. Ce document de 516 pages qui couvre la période allant de 1993 à 2003, soit dix années d'horreur dans l'ex-Zaïre établit l'implication de l'armée rwandaise, aux côtés de Laurent Désiré Kabila. Les enquêteurs décrivent dans le détail la chasse aux réfugiés hutus rwandais, massacrés par dizaines de milliers.

Dans le chapitre consacré aux exactions contre les réfugiés hutus rwandais entre 1997 et 1998, les enquêteurs de l'ONU décrivent les méthodes des soldats de Laurent-Désiré Kabila, épaulés par des éléments de l'armée rwandaise. Ces actes de violence ont été commis notamment à Tingi-Tingi, une clairière dans la province du Maniema, abritant prés de 120 000 réfugiés.
Dans la matinée du 1er mars 1997, des soldats de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération) et rwandais pénètrent dans le camp. Plusieurs centaines de réfugiés sont tués à coups de couteau. Dans l'après-midi, les troupes de Laurent-Désiré Kabila et les soldats rwandais ouvrent le feu sur une colonne de réfugiés en fuite. Plusieurs centaines d'entre eux sont abattus par balles.
Dans la région de Kisangani, en avril 1997, dans le camp de Kasese, les enquêteurs de l'ONU affirment qu'en présence de plusieurs hauts responsables de l'APR, l'armée patriotique rwandaise, 200 réfugiés hutus sont massacrés. Selon les auteurs du rapport, le bulldozer d'un exploitant forestier est même réquisitionné pour creuser des fosses communes.
Y a t il eu « intention de détruire, totalement ou en partie, un groupe ethnique ? » cette question posée dans le rapport a déclenché l'ire des autorités de Kigali, car le crime de génocide peut dans ces conditions être établi.


« Une impunité quasi totale »
Ce rapport est un voyage au bout de l'horreur : viols collectifs, incestes forcés, mutilations sexuelles, éventration. Pour les enquêteurs de l'ONU, les femmes ont été les principales victimes de ces dix années de guerre.
Tous les hommes en armes : soldats gouvernementaux, miliciens Maï-Maï, miliciens divers et variés, soldats étrangers se sont rendus coupables d’«abominations», en raison, souligne le rapport de l'« impunité quasi totale qui règne dans le pays ».
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Les enfants ont été eux aussi utilisés par toutes les parties. Selon les enquêteurs onusiens, plusieurs milliers de gamins ont été incorporés de force dans les rangs de l'AFDL, les fameux « Kadogo ». Malgré les promesses de Joseph Kabila, les enquêteurs estiment que les recrutements d'enfants se sont poursuivis de manière ininterrompue.
Comment rendre justice dans ce contexte d'anarchie? Les auteurs du rapport estiment que la justice militaire congolaise se caractérise par des enquêtes « bâclées et douteuses, des violations des droits de la défense ».Ils s'interrogent aussi sur le manque de volonté politique et plus généralement sur le manque de dynamisme de la justice congolaise.
L'ONU préconise donc la mise en place d'un système judiciaire mixte, avec des magistrats congolais et magistrats étrangers pour rendre justice aux victimes.

En RDC la population sceptique face aux actions de la Monusco

Lors de sa visite de deux camps de déplacés, Leila Zerrougui (G) a exprimé sa volonté de faire stopper les nombreux viols dont les femmes sont victimes
Lors de sa visite de deux camps de déplacés, Leila Zerrougui (G) a exprimé sa volonté de faire stopper les nombreux viols dont les femmes sont victimes
AFP PHOTO / GWENN DUBOURTHOUMIEU


Par RFI
Leila Zerougui, l'adjointe du chef de la mission de l'ONU pour la stabilisation en RDCongo, a exhorté dimanche 3 octobre 2010 les Congolais à dire « ça suffit » au sujet des nombreux viols dont les femmes sont victimes dans l'est du pays. Lors de la visite de deux camps de déplacés à Kitchanga, au Nord-Kivu, elle a également appelé la population à faire pression auprès du gouvernement. Une population qui reste dubitative quant aux actions de la Monusco dans le pays.

Tous les jours que Dieu fait, Clémentine balaie l’église après la messe de six heures, avec des femmes de la paroisse de Walikalé. Cette vieille dame veuve élève seule ses six enfants. Clémentine évoque avec lassitude sa vie ici. Des années sous la coupe d’hommes armés, qu’ils soient rebelles ou militaires. Mais quand on lui parle de Force de paix des Nations unies, alors, elle s’énerve : « La Monuc ?, je ne comprends pas ce qu’ils font ici. Ils ne font rien…, vraiment, on ne veut plus les voir. Ils n’ont qu’à s’en aller, qu’ils rentrent chez eux… ».

Un bataillon indien de la Monusco s’est installé dans une petite forteresse au sommet d’une colline où l’on domine la forêt alentours, barbelés et sacs de sable. Une odeur de curry vient de la cantine. Le lieutenant-colonel, fine moustache cirée, explique les règles d’engagement : pas de provocation. On fait surtout des rapports, on ne va pas dans des zones minières, de temps en temps, on patrouille dans le quartier.

A Goma, la chef de la Monusco pour le Nord-Kivu, l’éthiopienne Irut Gebré Sélassie, invoque un manque de moyens : « Je comprends qu’il y ait des incompréhensions, pourquoi on n’arrive pas à faire le miracle qui est attendu de nous. Mais on ne peut protéger que là où on est, au moment où on est, dans la limite de nos moyens ».

Des moyens, il y en a en apparence. Des hélicoptères blancs passent souvent. Les villageois ne lèvent plus les yeux, préférant comme Clémentine, s’en remettre à Dieu.

Un dirigeant des Maï Maï Cheka arrêté en RDC

 Plusieurs centaines de personnes ont été violées fin juillet-début août 2010 dans l'est de la République démocratique du Congo.
Plusieurs centaines de personnes ont été violées fin juillet-début août 2010 dans l'est de la République démocratique du Congo.
© Thegreatestsilence


Par RFI
Le lieutenant colonel Mayele, chef d'état-major du groupe de miliciens Maï Maï Cheka, est depuis mardi 5 octobre 2010 aux mains de l'armée nationale. Il est accusé d'avoir dirigé l'attaque contre des villages où plusieurs centaines de personnes ont été violées fin juillet-début août 2010 dans l'est de la RDC. L'arrestation a été effectuée mardi matin lors d'une opération militaire de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), en collaboration avec la justice militaire congolaise.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Bruno Minas

C’est pour essayer de redorer son blason que le chef Maï Maï Checka accusé d’être à la tête d’une bande criminelle de violeurs a décidé ni plus ni moins d’arrêter et de livrer celui qui se fait appeler lieutenant colonel Mayele.
La chef de la Monusco, la force de paix dans le nord Kivu, Hiroute Guebre Sellassie explique qu’il existe encore des canaux de communication avec ce groupe armé et ils ont permis à Checka d’organiser une rencontre où Mayele a été livré une délégation de la justice militaire, accompagnée de civils de la Monusco.
Mayele a ensuite été transporté par hélicoptère à Goma où il a subi une visite médicale dans le camp des Nations unies avant d’être transféré à l’armée nationale. Nul doute qu’un procès exemplaire sera organisé.
Cette arrestation ne signifie cependant pas que la menace des viols par les groupes armés s’éloigne. Loin de là. Près de 10 000 femmes ont subi ce sort dans le Nord Kivu en un an et demi. Sans doute, Mayele servira d'exemple. Mais beaucoup d’autres restent dans les forêts de l’Est du Congo.

EN IMAGES - Mort de Kadhafi : nouvelles "preuves" contredisant la version officielle

Créé le 17/10/2012 à 12h15

Le colonnel Kaddafi était tué par l'aviation militaire francaise, cela était même confirmé par un ministre francais quelques heures apres. Kaddafi restera un icone, un révolutionnaire mort pour l'Afrique, dont la france est reponsable de ce meurtre continental; que l'histoire  finira par un jugement de tous ces mertres comise sur les africains.

Dans les officines francaises, on montent tout les jours des hypothèses, des versions contraires sur la mort de Kaddafi pour distraire les africains, afin de ne pas opter pour les vengeances ou une justice attendue. Voici ci-bas certaines de ces distractions:
Mouammar KadhafiMouammar Kadhafi / AFP
Selon la version des autorités de transition libyennes, Mouammar Kadhafi a été tué dans un échange de tirs au moment de sa capture le 20 octobre 2011 dans sa région natale de Syrte. Mais des témoins et des médias avaient affirmé qu'il avait été tué après sa capture par les rebelles. Un rapport Human Rights Watch va dans ce sens et dit apporter de nouvelles preuves sur le meurtre par des miliciens rebelles du dictateur libyen déchu après sa capture.

"Mort d'un dictateur: vengeance sanglante à Syrte"
Intitulé, "Mort d'un dictateur: Vengeance sanglante à Syrte", le rapport de 50 pages détaille les dernières heures de Kadhafi et les circonstances de sa mort, de celle de son fils et de celle de membres de son convoi, sur la base de témoignages et d'images prises par téléphones portables.

"Les résultats de notre enquête soulèvent des questions autour des affirmations des autorités que Mouammar Kadhafi a été tué dans des échanges de tirs et non après sa capture", affirme Peter Bouckaert, directeur des urgences à HRW. "Les preuves suggèrent aussi que des miliciens de l'opposition ont exécuté sommairement au moins 66 membres du convoi de Kadhafi capturés à Syrte", selon lui.

Ces miliciens de la ville de Misrata ont capturé et désarmé les membres du convoi de Kadhafi, puis les ont violemment battus. "Ils ont ensuite exécuté au moins 66 d'entre eux près de l'hôtel Mahari", ajoute-t-il, en soulignant que certains avaient leurs mains liés derrière leur dos.

Libye : du début de la guerre à la mort de Kadhafi

Des vidéos et images

Ces résultats convergent avec des informations d'un correspondant qui s'était rendu à Syrte en octobre et avait recueilli des informations et preuves sur la découverte de 65 à 70 corps dans l'enceinte du Mahari, dont plusieurs avec une balle dans la tête.

L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à New York a récupéré des vidéos clips de téléphones portables filmés par des combattants anti-Kadhafi qui montrent des combattants abusant et insultant un large groupe de membres du convoi capturés. Elle dit avoir utilisé des photos de la morgue dans les hôpitaux "pour confirmer qu'au moins 17 des détenus visibles sur les vidéos avaient été ensuite exécutés à l'hôtel".

HRW souligne avoir également interviewé des officiers au sein des milices rebelles qui étaient sur place et des survivants de l'attaque du convoi en détention ou chez eux.

Sur la mort de Kadhafi, l'ONG fait état d'images vidéo montrant que la dictateur a été capturé vivant mais saignant d'une blessure à la tête. Selon elle, on y voit les rebelles le battre violemment et il semble avoir été blessé à la baïonnette sur les fesses avec de forts saignements. "Il apparaît sans vie" au moment où il était filmé transporté ensuite dans une ambulance à moitié nu, selon l'ONG.

Photo d'un homme présenté comme étant Mouammar Kadhafi

Sur la base d'autres images, elle affirme que Moatassem a été capturé vivant puis transporté à Misrata où on l'a vu fumant et tenant une "conversation hostile" avec des combattants. Quelques heures plus tard, "son corps est retrouvé avec une nouvelle blessure au cou qui n'était pas visible dans les premières images".

HRW affirme avoir remis les résultats de l'enquête aux autorités de transition libyennes immédiatement après les meurtres et a ensuite demandé aux nouvelles autorités de mener une enquête complète sur ces crimes qui s'assimilent à des crimes de guerre. M. Bouckaert a de nouveau appelé à une enquête sérieuse sur "ces exécutions de masse le 20 octobre 2011, les plus graves abus commis par les forces de l'opposition" durant les huit mois de conflit en Libye (février-octobre 2011).

Les femmes sont en marche en RDC

Des femmes du village de Mwenga, le 30 mai 2010.
Des femmes du village de Mwenga, le 30 mai 2010.
AFP PHOTO/Adia TSHIPUKU


Par RFI

En République démocratique du Congo, la marche mondiale des femmes se poursuit pendant tout le week-end à Bukavu. Il s’agit d’une manifestation internationale rassemblant des associations féministes d’une centaine de pays. Ce 16 octobre, les participantes inaugurent un monument à la mémoire des femmes martyres de Mwenga. C’était il y a onze ans, 15 femmes enterrées vivantes après avoir subi les pires tortures, un crime contre l’humanité comme il y en a malheureusement encore dans l’Est congolais.

Nous sommes fin octobre 1999. Le Kivu est alors aux mains des ex-rebelles RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie), soutenus par le Rwanda, en guerre contre le régime du président Laurent-Désiré Kabila. Un groupe de soldats arrive dans la localité de Mwenga, où les habitants sont soupçonnés de soutenir les guerriers Maï-Maï, en lutte contre les troupes du RCD.
Pire : les femmes de Mwenga sont accusées d’être des sorcières qui prépareraient des potions magiques pour les Maï-Maï. Le chef du peloton militaire se fait appeler commandant Kasereta, sous la menace des armes, les hommes sont contraints de creuser de grands trous.
Les femmes, pour la plupart des mères de famille, sont violées et torturées en public, devant leur mari et leurs enfants. Les soldats les mutilent, les brûlent avec du piment. Le supplice durera toute une journée, avant qu’on les jette dans les trous, encore vivantes.

Aujourd’hui, une stèle est inaugurée à leur mémoire. Mais ce que voudraient surtout savoir les défenseurs des droits de l’homme, c’est ce qu’est devenu le commandant Kasereta. Personne n’a jamais été poursuivi pour ce crime.

RDC : des femmes du monde entier marchent pour la paix à Bukavu

Une Congolaise participant à la Marche internationale des femmes à Bukavu en RDC, le 17 octobre 2010.
Une Congolaise participant à la Marche internationale des femmes à Bukavu en RDC, le 17 octobre 2010.
AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU


Par RFI
En RD Congo, des milliers de femmes ont défilé dimanche 17 octobre 2010 dans les rues de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. Une grande manifestation qui a mis un point final à cinq jours de rencontres rassemblant des associations de tout le pays et des déléguées venues des cinq continents.

Cette marche a connu un grand succès à Bukavu. Des milliers de femmes - 20 000 selon les organisatrices - ont défilé dans la ville, en chantant et dansant. Elles ont manifesté sous les bannières d’une multitude d’associations et de partis politiques. Des femmes venues de toutes les régions du pays, et une forte présence internationale.
La Marche Mondiale des Femmes – un mouvement féministe altermondialiste né au Canada il y a dix ans- a relevé le défi d’organiser une telle manifestation dans la capitale du Sud-Kivu, la région du monde sans-doute la plus touchée par les violences sexuelles perpétrées quasi quotidiennement par des groupes armés.

Pour la première fois, les associations du Kivu ont vraiment le sentiment que le monde s’intéresse enfin à ce drame. Les organisatrices ont remis un mémorandum à la Première dame du pays, Olive Lembe Kabila, laquelle a promis qu’elle le remettrait en main propre au président. Il y est question de la lutte contre l’impunité : les viols se comptent par dizaines de milliers dans l’Est congolais, mais il y a très peu de poursuites et encore moins de condamnations.